samedi 13 décembre 2008

ARMIDE ‘les déesses outragées’ au Studio 1 –Flagey -12 12 2008

ARMIDE 'les déesses outragées' au Studio 1 –Flagey -12 12 2008

Registre différent ce vendredi midi !Dans le cadre de PiknikMusik ,dans une des magnifiques salles de l'ancien INR ,l'ensemble ARMIDE mariera modernité et baroque du 17ème siècle, pour le spectacle 'Les déesses outragées' .Au menu poésie ,philosophie et musique.

Armide :1686 dernière tragédie en 5 actes de J B Lully, le maestro incontesté de la tragédie lyrique.

Sara Piette :soprano -Benjamin Glorieux :violoncelle –trois violonistes :Ingrid Bourgeois, Maduka Nakamaru et Danuta Zawada –Pietro Paganini (ça ne s'invente pas, descendant de Niccolo ?) :clavecin et Jan Van Hoecke ,caché dans un coin :flûte à bec ,Paetzoldflûte et electronics.

Tels sont les musiciens du collectif ,sur scène hier midi.

Nous sommes plongés dans l'obscurité ,les instrumentistes prennent place face à nous et ,la cantatrice ,cachée au fond de la salle ,entame une cantate sombre et saphique ,écrite en 2008 par Annelies Van Parijs. Déchirant !

Majestueusement elle s'approche des musiciens pour murmurer 'Quel tumulte , quel bruit s'élèvent jusqu'aux cieux…'.Un clavecin ecclésiastique est relayé par violon et violoncelle ,et nous plongeons en pleine Renaissance :Carlo Pallavicino ! L'admirable Sara nous chantant sa plainte pour ensuite nous réciter quelques vers transalpins. La composition tourne à l' allegro ,une flûte guillerette entrant en piste .Retour à l'austérité ,sur fond de textes sacrés ,avant d'attaquer une cantate de Haendel. Intermezzo parlé pour introduire une étude électronique d'Emanuele Casale .Un instrument à vent bizarroïde(Paetzoldflûte), sur background programmé à l'ordinateur. Immédiatement , tu penses à 'Aguirre, la colère de Dieu' ,de Werner Herzog. Des chants d'oiseaux de la forêt amazonienne. Mariage audacieux du baroque et de l'avant-garde ! Nouveau poème symboliste et ,Jean-Baptiste se rapplique. Un aria récitatif colérique et agité. Tremblez mortels !'La jalousie est-elle la solution ultime ?'Un lament au violoncelle et murmures funèbres.

Un petit feu sioux (ou iroquois , suis profane ,ai été refusé chez les boy-scouts)pour apaiser les dieux.

Bach et un clavecin obsédant sur Deutsche psaume ,récité par les quatre cordes .Mortuaire !Retour de la flûte pour un menuet vaporeux .De courte durée ,ce répit joyeux !'Souffrance ,acceptation ,un but le bonheur'.Ont-ils gagné l'Euro-million ?L'ensemble attaque un' Ballo de Mori 'enjoué.

La soprano les quitte et vient s'asseoir ,à même le sol ,près des spectateurs. Trémolos ,halètements plaintifs ,l'ensemble Armide nous abandonne en s'esquivant en file indienne.

Dieux et déesses sont calmés !