jeudi 29 septembre 2011

True Bypass au Music Village, Bruxelles, le 29 septembre 2011

Bruxelles: midi trente, température ressentie: 27° , vent 14km/h, pluviométrie: zéro, pression atmosphérique : 1024.00 hPa....tenues légères, terrasses bondées: l'été indien!
Conséquence indirecte, moins de monde au Music Village, un Broodje Brussel/AB en petit comité!
12h35', aucune trace d'Isabelle, elle a disparu... sur scène, sans présentation:

True Bypass
Tu nous la joues ingénieur, fieu: "Mit diesem Taster wird der Rotoreffekt an- und ausgeschaltet.."!
Non, True Bypass c'est le récent projet de Chantal Acda (Sleepingdog, Chacda...) et Craig Ward (dEUS, The Love Substitutes, Kiss My Jazz, i-H8 Camera et autres collectifs anversois formés par Rudy Trouvé).
Un album homonyme en 2010, accumulant les chroniques élogieuses, pointons...Just a couple of acoustic guitars and good songs built this album. Rather gorgeous.... (Pennyblackmusic).
Avec Guy et Ben, on restera pourtant sur notre faim: des chansons intimistes impeccables, un jeu de guitare, en arpèges, ciselé, une voix pure et mélancolique, doublée de celle de Craig en harmonies, du folk acoustique à écouter au coin du feu par une glaciale nuit hivernale: fragilité, honnêteté, préciosité même... tout ça est bien beau, propice à l'état extatique, mais 55' de ce remède anti nervosité, c'est comme si t'avais avalé 15 sédatifs alors que la posologie indiquait 3 comprimés, maximum, par jour.
Perfection plus linéarité et uniformité à dose élevée= ennui!

'Ticky Tok'
Timbre éthéré, jeu délicat, une finesse et sobriété similaires aux morceaux de This Mortal Coil ou Cocteau Twins, de l'ambient folk feutré.
'The lake': un paysage automnal, un lac gelé, une nature immaculée , deux voix murmurées, des lignes de guitares sobres et précises...l'univers glacé des Kings of Convenience.
'Trying to make it home' , du sixties British folk dans la lignée de John Renbourn ou Bert Jansch, le susurré ' You knew' reflète la lumière comme une gouache pointilliste d'un Van Rysselberghe ou d'un Emile Claus.
Vous êtes attentifs, danke schön, on en profite pour expérimenter un nouveau titre: ' Hopes up high'... can I come in, vais pas rester longtemps, please don't get this wrong, suis venu te dire adieu, d'ailleurs tu peux garder tous mes effets... une chanson de rupture sans déchirements, sans amertume!
Me souviens que Tracey Thorn et Ben Watt aux débuts d'Everything but the Girl ('Eden' 1984) sortaient de petites perles fluettes de même nature.
On nage toujours dans la retenue, l'intériorité avec ' It isn't true' et ' How to find', aucune débauche de décibels, tu peux d'ailleurs entendre la Westmalle se frayer un passage dans le gosier du brave Guy.
'Love we are' et l'étonnante cover des Flaming Lips ' Superman' terminent le set.
Un détail: si t'as besoin de superman, le gars est en pause midi, il ne t'a pas oublié, juste une slaptitude...
Le titre se meurt a capella, le doux frémissement des voix étant troublé par le ventilateur qu'Etienne avait actionné aux pieds du couple!

Quoi, Guy?
T'as fait la sieste avant de déjeuner...



mercredi 28 septembre 2011

Marike Jager- Anton Walgrave au Bonnefooi, Bruxelles, le 27 septembre 2011

La nouvelle saison des Stoemp Brusselse caféconcerten a débuté le 19 septembre.
Le troisième événement proposait un double bill tentant au Bonnefooi, rue des Pierres:
Anton Walgrave et Marike Jager.
Tout comme Steven et Marylin, tu sais que t'as intérêt à te présenter tôt si tu veux assister aux gigs dans des conditions acceptables, les artistes se produisant dans un coin près de la porte d'accès, idéal n'est pas le terme judicieux pour décrire les modalités de jeu!

21:15': Anton Walgrave
Tu vis le gars, qui enregistra sa première démo à l'âge de 9 ans, il y à peine deux mois en support pour John Cale.
Plaisant set de trente minutes, faisant la part belle à son dernier né 'As you are'.
Au Bonnefooi, Anton, sa barbe, ses blote voeten, ses guitares, pédales d'effets et sa loopstation ont enflammé Bruxelles. Public captivé et enthousiaste.
Dynamisme, pugnacité, authenticité, voix chaude, modulable passant de la soul au folk, bref, 45' de haut niveau!
Anton commence très fort avec 'Lost Soul' datant de l'album 'Shine', Marylin a déjà la chair de poule!
Encore plus ancien:' Ready to go', 'The Hum' (2000), pas une ride ce morceau, suivi de la préférée de Monroe, la douce ballade nacrée et mélancolique: 'Hannah' .
Tout aussi feutré et envoûtant: 'Nobody moves', puis une surprise de dimension' Who's gonna ride your wild horses' enregistré par U2 sur le formidable 'Achtung Baby'.
Fameuse claque!
Un gospel poignant: 'Every night you pray'.
La boîte à rythmes en action, retour au matériau récent: 'All you have to do', suivi de l'énergique ' Sweet mine' .
Le Louvaniste termine avec ' As you are'. Certains comparent Anton Walgrave à Mark Oliver Everett ( Eels), on peut pas leur donner tort: profondeur, popsongs intelligentes, bien structurées et conviction.

Gros succès et un bis:
le downtempo 'Ice' aux lignes de guitares abrasives.

Le 7 octobre Anton et Marike Jager in Zeeland: Bergen op Zoom!


Après Leuven (B), Amersfoort (NL): Marike Jager!

En 2011, un troisième CD ' Here comes the night', production Tchad Blake ( Costello, Peter Gabriel, Tom Waits, Richard Thompson...n'en jetez plus!).
"Een fascinerende en spannende, donkere plaat ..." Kindamuzik!
Formation réduite ce soir: Marike: voix de velours, acoustique et l'excellent Henk Jan Heuvelink aux claviers et backings.
Le bruit dans le bastringue est infernal pendant le soundcheck, il te faut 20' pour attirer l'attention du barman et arroser ton gosier, à côté des musiciens, un va-et -vient constant d'entrants et sortants.
Steven vient de passer du Southern Comfort au Campari, Marike fredonne en s'accompagnant à la guitare.
Tu mets deux minutes à te rendre compte que le gig a débuté: le fragile 'Natural way' aux accents Lennon/McCartney.
Changement total de registre avec le jazzy/cabaret 'Hide and seek' sur 'The Beauty around', du Kurt Weill en jupons.
Magistral!
Toujours sur le premier CD, même veine: ' Fling Flack Toodah'!
Oui, Hans?
Si ta voisine chantait aussi bien sous la douche, tu cassais la cloison...
Hans, ta voisine pèse 96 kilo...
Anecdote: le dernier album a été enregistré chez vous, le Jet Studio, mais c'est la première fois qu'on se produit à Bruxelles!
Un titre bluesy ' Focus', décoré d' envolées funky aux keyboards.
Marike est de la trempe Sheryl Crow, Alanis Morissette, Shawn Colvin...
Elle nous recommande 'Listen to your baby'.
Bruxelles est tout ouïe!
La rengaine catchy 'Honey, honey', pour laquelle Henk Jan a troqué les claviers contre une acoustique.
Puis un beau travail de Marike en picking: 'Keep me warm', une délicatesse à écouter au coin du feu.
Fiona Apple est une source d'inspiration, voici son ' Extraordinary Machine', une marche Mary Poppins légèrement masochiste...be kind to me or treat me mean...!
Superbe!
'She only knows' goes about a magnolia tree.
S'il te plaît, oublie 'Magnolia for ever' de Cloclo, la valse élégante de Marike n'a rien à voir avec le disco purulent!
Le titletrack du nouveau né ' Here comes the night'.
Un effort d'imagination , braves gens, quittons le bistro, embarquons sur un navire, larguons les amarres...
Quelques touches 'Riders on the storm', c'est parti pour une croisière chahutée en compagnie de Tom Waits, Leon Redbone et autres buveurs de single malt.
Fantastique morceau!
' Space' une discrète ballade, après le roulis, pour soigner le mal de mer.
Un piano classique, mélancolique et profond.
Le duo met fin à la soirée avec 'Reducer', een danslied!
Groovy time in de Bonnefooi, baby!

Pour ou contre la chasse?
Pour Marike Jager en tout cas, terrible nana!

lundi 26 septembre 2011

Soulsister au Candelaershuys, Uccle, le 25 septembre 2011

Soulsister dans une des plus petites salles du royaume, comment fait Bart?
Explique, ket: on était au bar de l'AB après le concert anniversaire de Will Tura, avec Paul Michiels on papote: Stevie Winwood, les années 70, la musique en général et la prochaine tournée de Soulsister, qui verra Jan et Paul ( en duo) visiter tous les théâtres du nord du pays à partir de fin septembre, une trentaine de dates, quasi toutes sold-out!
Geen zin in een try-out in 't Candelaershuys in Ukkel, Polleke?
Pourquoi pas, et vlan, le 25 septembre, le duo foule les planches de la maison patricienne de l'avenue Brugmann, concert vite complet, naturellement!
Que pouvait-on rêver de mieux pour commencer la nouvelle saison?

Fallait arriver tôt pour se coincer frontstage, un coup d'oeil circulaire, quelques têtes connues: Luk Stiens, Steven et compagne, Luc Toogenblik ...mais surtout une imposante cohorte féminine ( de 18 à 82 piges), aux accents divers ( Oost en West Vlaams, Hasselt et environs, le pays de Waes, l'Escaut...).
D'indécrottables playboys, les gars de Soulsister... t'es jaloux, me souffle Luc?
Lui ai payé une Blanche!
En moins de deux le living est transformé en bain turc, impossible d'atteindre le bar!

20:25'
Jan Leyers et Paul Michiels se pointent:
Hello Ukkel, ready pour un show en deux parties, vous devrez rester debout pendant plus de deux heures, exploit que vous n'avez plus accompli depuis votre première communion sans doute!
Rosa, 77 ans 9 mois 5 jours, trépigne, elle peut garder la station verticale pendant quatorze heures pour entendre ses idoles!
Deux acoustiques, deux voix, une version épurée de 'The way to your heart', ça commence fort, toute la casbah reprend le refrain.
Jan transformé en Geert Hoste: tu connais l'histoire de Polle tombé de son échelle et celle de l'arbre de son voisin venu s'écraser sur sa terrasse...
Jan, gamin, elle est accordée ta guitare?
'Wishing' sur leur second album, du Simon & Garfunkel uit Vlaanderen!
Super.
Un guest pour la suivante: Roger!
Wie?
Roger, notre pick-up His Master's Voice datant de 1962, on couche un vinyl dessus, on dépose l'aiguille sur le premier sillon, ça remplace 86 musiciens et 3 danseuses, Paul derrière le piano: 'Lifetime', parfait exemple de blue-eyed soul imparable, digne des meilleurs Hall & Oates.
Sont en forme, les compères, Jan est d'humeur badine.
Sur 'Simple Rule', le fabuleux r'n'b 'Sign of emotion', co-écrit avec David Werner, le producer/singer songwriter américain ( Billy Idol, Tom Jones e.a.).
Jan au piano, attachez vos ceintures, Uccle!
Le tout gros hit: 'Changes' avec un clin d'oeil 'Walk on the wild side' à Lou Reed.
La tension monte dans la salle, le thermomètre indique 113 degrés Fahrenheit, Fientje, 36 ans depuis 25 ans, se tamponne le cou à l'eau de Cologne.
Encore un gros calibre: 'Like a Mountain', première salve Gibson électrique, un blues rock alpiniste amoureux.
Leur dernier single 'Last Call' marie Tom Jones et Bon Jovi, avec en bonus le conseil que Monseigneur Michiels donne à la jeunesse fougueuse: menneke, n'oublie pas de freiner avant le virage...
Moi je prends Acti-Retard, nous souffle Anton, 10 gouttes à mélanger à une boisson.
J'ai pris 10 Stellas et 100 gouttes, je tiens 46 heures d'affilée!
Stoefer!
Roger, bis: 'Ain't that simple' a handclapping one.
Ambiance!
Mon gamin est fan de Lady Gaga, il a bon goût!
Polleke, ça se discute..
'Paparazzi' , les cinq minutes kitsch, pour revenir à leur premier cd avec le slow 'Downtown'!
Le set un prend fin avec la perle ' Broken', un crooning à faire chialer Bart De Wever pendant qu'il ingurgite son sixième pakske friet met mayonnaise.
Mieux que les Bee Gees époque 'I can't see nobody' , aussi fort que les Walker Brothers ' The sun ain't gonna shine anymore'.

Break et distribution d'éventails!

Set 2
Jan a sorti une basse du cagibi jouxtant le podium: ' Through before we started' aux relents gospel, fort éloignés de la version pop de l'album, suivi d'un bondissant 'Back in a minute' qui s'éteint sur la ligne ... slowly disappears...
On approche de Noël, un carol ?
' Heaven sent you here' à la Everly Brothers.
Jan et ses piques: la seule branche pour laquelle le sexagénaire à mes côtés n'était pas busé à l'école: ' Old school lovin', un piano Delta Lady, un phrasé Leon Russell/ Joe Cocker.
En fermant les yeux tu pouvais imaginer deux souples choristes black sur scène.
'Pretty bad news', le son Soulsister.
Temps mort.
Keske t'as Paul?
J'ai perdu mon harmonica.
Gars, t'es miraud, cinq aérophones traînent sur ton piano et un autre sur le plancher.
Non, le grand dans un boîtier noir!
Soulève la setlist, peï!
Ouf, quelques lignes Toots Thielemans pour m'échauffer et on attaque le jazzy ' Why would I', une version Harry Nilsson classe!
Jan, de man, y va d'une tirade machiste pas appréciée par 75% du public, puis le duo amorce 'Simple rule' aux licks lyriques.
Grand moment avec intro Ray Manzarek pour 'Locks & keys' qui vire funk Steely Dan.
Intense et magistral.
'Company' un singalong nerveux mettra fin à ce second acte.
La playlist mentionne pourtant encore 3 ou 4 morceaux, mais il est déjà 22h30' et, en principe, le rideau tombe à 10 PM à Uccle qui gueule pour réclamer le retour des étalons Soul & Sister.

Un bis!
'Tell me what it takes' au démarrage mélodramatique avant que la guitare de Jan ne donne un méchant coup d'accélérateur!

Dépouillées, les chansons de Soulsister gagnent encore en consistance... un tout grand concert, donné par deux gars qui après coup viennent boire le coup avec les fans!
Chapeau!

dimanche 25 septembre 2011

Tangram à La Samaritaine, Bruxelles, le 24 septembre 2011

La Samaritaine?
Le Pont-Neuf, la Seine?
La Senne, les Marolles, rue de la Samaritaine, le 17ème siècle, des voûtes, une Huguette, comédienne tombée sous le charme de ces vieilles pierres, une idée folle: l'ouverture d'un café- théâtre, réalisation du projet, mai 1985... en 2011, La Samaritaine est toujours un des endroits les plus cosy de Bruxelles.
Une programmation de qualité, un tarif à la portée des bourses les plus humbles et en prime un sourire radieux!

En cet agréable samedi automnal, la cave fait le plein pour la troisième visite consécutive du trio Tangram!
Clarification: Tangram, n'est pas le 七巧板 ou les sept planches de la ruse, un casse-tête sino- formosan, ni l'album de Tangerine Dream, datant de 1980.
Tangram c'est:
Marie-Sophie Talbot : pianos, vocaux et compositions.
Philippe Laloy : flûtes ( traversière, basse) et saxophones ( alto, soprano).
Frédéric Malempré : percussions en tout genre.
Le trio vient de sortir l'album 'Souffles', une plaque qui mit plus des neuf mois de gestation règlementaires avant de sortir du ventre de la génitrice. Entamée en 2008, elle se décida à quitter le visqueux placenta il y a quelques semaines à peine!

20:30' Marie-Sophie, souriante et malicieuse, salue l'assistance, puis sort un sanza ( ou likembé) de sa sacoche, elle le grattouille tout en vocalisant: 'Thérèse est un ange', donne le départ d'un tour du monde en quatre-vingts minutes.
L'Afrique noire, une flûte basse accentue l'effet savane, les percussions sont discrètes avant de voir la mélodie s'activer, un piano effarouché, une traversière sauvageonne , deux ou trois impalas se cabrent, esquissent une course gracieuse sur fond percussif nerveux, un temps d'arrêt pour humer l'air, les congas redonnant le signal d'une cavalcade échevelée.
Du world/jazz brillant et coloré.
La 'Course des garçons de café' sera effectivement enlevée et syncopée, du jazz de facture classique: un piano Keith Jarrett/Bill Evans, un sax intrépide et un impressionnant ballet de percussions, passant des cymbales, aux congas, cowbells vers des éléments métalliques aux rebondissements caoutchouteux.
Une méchante séance free et reprise du thème.
Qui a gagné?
Marie-Sophie, après disqualification de Malempré, dopé aux amphétamines!
'Därtnabru'!
Une nouvelle eau minérale?
Non, tu lis à l'envers!
Une ballade aux méandres sinueux.
La pièce de résistance: une suite ambitieuse, la ' Suite"à table"'!
'Zakouski- Tarte Tati- sept de table- gigue O' d'Agneau- neuf à la coque- l'essence du sel est invisible pour les oeufs'
Je sais, tu penses que la dame a lu Pierre Desproges!
Le voyage gastronomique débute chez les Hellènes, vire Jacques Tati, jaloux de Charlie Chaplin, qui dans sa tombe helvète écoute du Bregovic.
Place au rondo, cuisson Dave Brubeck, un détour chez Haendel et ses fifres en sarabande, le piano se fait altier, style grand piano majestueux, un peu comme quand Procol Harum séjourne au 'Grand Hotel'. La flûte tente une échappée, Talbot la ramène à l'ordre et vocalise en scat. C'est l'heure de la digestion, un double Badoit on the rocks et un sax soyeux.
Les convives se laissent aller, Monsieur Spiegelei défait son noeud de cravate, ressert un Chardonnay à Charlotte qui s'est débarrassée de ses escarpins vernis, elle sourit niaisement, l'air est doux, les enfants batifolent, Monsieur Jules, le labrador, s'est assoupi sous la table..
Le bonheur!
Merde, voilà le garçon avec la note!
Marie-Sophie diserte: imaginez la Toscane, l'été indien, fermez les yeux, voilà Emma Thompson et Kenneth Branagh, les premières images de ' Much Ado about Nothing', j'adore ce long métrage, il m'a inspiré 'Shakespeare' !
Marie Sophie Thompson récite sur fond de piano parcimonieux:
'Shall I compare thee to a summer's day? Thou art more lovely and more temperate: Rough winds do shake the darling buds of May, And summer's lease hath all too short a date: Sometime too hot the eye of heaven shines,...'
Le sonnet 18, celui qui convient le mieux pour les mariages.
Le love sonnet se métamorphose en ballade romantique magique.
Fondu enchaîné: 'Souffles' qui donne le titre au CD.
Halètements, sax Mulligan: on récupère ses bagages, cap sur São Paulo ou Rio, au choix!
Du carioca jazz coloré, dans la veine Eliane Elias/Maria Bethânia.
Nouvelle escale: 'Une semaine aux Caraïbes', un vol accidenté, putain de trous d'air!
Après ce périple, faut se reposer, tel Alexandre le bienheureux, allongé à même la terre chaude, sous une voûte aux milles étoiles : 'Etoiles' , un nocturne serein.
Une seule reprise sur le CD, 'Safari' d'Horace Silver, aux arrangements Tintin Talbot, pour terminer le set.
Une longue intro jongleries diverses aux percussions: les touristes se vêtent, préparent Canon, Pentax , crème solaire et aérosols anti-moustiques... go, Zambia, here we come...
Du jazz pirouettes et sauts d'obstacle!

Prestation acclamée et double encore!
'Le bonheur de Sophie' , un livre rose Comtesse de Ségur retrouvé dans le grenier de tante Julienne aux côtés de deux Bob Morane, collection Marabout, pas achetés sur Ebay par Nicolas Sirkis.
Sophie aime la sauce Keith Jarrett/ Dave Brubeck, et s'amuse: deux ou trois galipettes, style la panthère rose!
'Ring Ouest' ou les joies de l'embouteillage!
Une traffic jam introspective et convulsive aux confins du jazz, du folk et de la world!

Tangram, un cocktail épicé à servir bien tassé!

samedi 24 septembre 2011

The Obscuritones au café Au Sans Nom, Schaerbeek, le 23 septembre 2011

Depuis quelques mois, Curieus Schaarbeek a abandonné le Kriekelaar pour organiser une grande partie de ses roots gigs au Sans Nom, un bistrot que tu déniches rue Fiers, à quelques cent mètres du Parc Josaphat à Schaerbeek!
Au rendez-vous, Bill et Walter et les habitués Jack et Bernadette, pas de Steven..., selon Walter, le ket a été victime d'une agression du côté de Matonge, où quatre Suisses lui ont fait sa fête et piqué sa carte de crédit.
Rock'n roll, baby!

De vintage rock il en sera question avec The Obscuritones!
Ces obscurs résidant à Londres sont:
les pétillantes Joey (Hill) & Gaby ( Romano) - Vocals, Sam Kidman, petite mais, oh combien, efficace, - Twangy Surf Guitar, Andy Bavington - Double Bass, Hugh Byrne - Twangy Rockabilly Guitar et Phil Casey - Frantic Drumming.
Parlent pas tous cockney, il y a deux Irish ( nord et sud), une native d'Australie (Sam) et, Gabriella, s'exprimant en français impeccable, ne peut cacher ses origines Berlusconi ( Varèse, pour ne rien te cacher!), avant de rejoindre The Obscuritones, elle chantait du funk/soul chez Tonic.
Ce sextet aura mis le bistrot à genoux en forgeant deux sets volcaniques, huileux, sauvages et stylés.
Et dire que ce groupe n'a sorti qu'un EP quatre titres et n'a pas composé plus de dix chansons, sur scène ils étalent une présence et font preuve d'un charisme, dignes des plus grands.
Une foire énorme dans le zinc, ça gueulait, chantait, gigotait et les petons baignaient dans des litres de houblon ayant giclé hors des verres pendant la séance de gym tonic.
Fait rare: autochtones, allochtones, Vlaamsetonen et Walen fraternisaient joyeusement aux résonances de ce marock'n roll international. Evidemment, quand tu verras à quoi ressemblent les trois nénettes tu comprendras, aisément, les raisons de l'enthousiasme collectif!

21h00: le starter a donné le signal, Usain Bolt n'a qu'à bien se tenir ' Tear it up' de Johnny Burnette, t'es dans le vif du sujet après 9 secondes 58 centièmes!
Second standard rockabilly 'Just because' et les petites qui se démènent en mesure.
Une touche country dans ton rockabilly, Johnny?
1957, 'Lonesome train' , twangy guitars...my baby left me so sad & lonely..., je pleure!
' Sweet Talk', elles sont mieux que Betty Boop , ces espiègles petites!
'Hoy hoy hoy' et un excès de vitesse, un!
Une contreballe?
hoy, hoy, hoy...
Elle est comment ta petite amie?
My baby's got 'Angel eyes', elle balance cette compo du groupe!
Sur le même EP:' Vapour club boogie', chanté par Hugh, les duettistes en précieuses choristes.
Numéro un pour Lavern Baker ( 1956), le doo wop aux harmonies vocales suaves: ' Jim Dandy' , suivi d'une plage moins énervée, le tube de Collins Kids ' Rock Boppin baby'.
On reste dans les glorious fifties avec 'This little girl's gone rocking' de Bobby Darin & Mann Curtis, un rhythm'n blues sucré, gros succès pour Ruth Brown ( 1958)!
Joey irrésistible en Minnie Mouse délurée.
Deux classiques de la rockabilly Bible' Rock-a-Billy Boogie' et un 'Brand New Cadillac' surf et métallique à souhait.
Tu mets pas la ceinture, gars?
Tu m'as regardé, fiston, je dois m'occuper de ces trois nanas!
Dernière ligne droite avant la pause: 'Mercy' ( Collins Kids) et un ' Hot rock' torride et sulfureux.

A boire!

Seconde mi-temps!
'Let's Elope, baby'
Salope, toi-même.
T'y connais rien en hillbilly!
Toi, t'es un sentimental: 'Sentimental fool' Barbara Pittman, une gloire oubliée de chez Sun.
Pour ma voisine qui fourre son nez partout' Mind your own business' ( Hank Williams), pas de fiddle, mais un kazoo pour Gabriella!
I (I) I want (I want) I want you (I want you) I want you to (I want you to) I want you to be my baby.... ' I want you to be my baby' scandé par tous les anonymes, ça fait du boucan!
Un petit Carl Perkins: 'Dixie friend', Hugh au chant.
Un numéro Andrews Sisters, une guitare Link Wray, des accents Stray Cats, un peu de Johnny Cash, du garage graisseux à la Poison Ivy et ses affreux, du Wanda Jackson, tu t'ennuies pas une seconde, et, ce qui ne gâte rien, la pépée qui se trémousse à tes côtés est pas moche.
' Brockwell Beach' ( probablement un titre surf écrit par little Sam)- ' Shortnin' bread'- 'Restless' - 'Whistle bait' ( Collins Kids, played real fast...) pêle-mêle sur la setlist.
Mention spéciale pour 'Thirteen men' que Ann-Margaret grava en 1962, un mambo sexy et purulent.
Et que dire de la perle du Ronnie Hayward trio déterrée on ne sait où: ' Fun lovin' baby' ?
Gab a composé ' Molly Bloom', une Molly au look Dolly Parton, poitrine pulpeuse, bottée de blanc et Stetson immaculé.
Les Pleasure Seekers, ça te dit quelque chose?
Ecoute ' What a way to die', ça tue autant que les Cramps.
Pour nous achever: 'Strychnine' des Sonics, en version twist à London et la dernière: ' Don't do me no wrong', au répertoire d'une certaine Imelda May qu'on verra à l'AB en octobre!

On va pas se quitter sans un bis:
le sautillant ' Jump jack jump' de Wynona Carr , suivi, en apothéose, par le royal 'That's all right mama'!
Quelle fête à Schaerbeek!





jeudi 22 septembre 2011

Little Scream au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 21 septembre 2011

Pour inaugurer l'automne, pléthore de concerts à Bruxelles : le Bota affiche I'm from Barcelona- le 'Fatcat' tour et Little Scream- l'AB: Sarah Lee Guthrie & Johnny Irion- les Soirées Cerises : Erin Lang- le Beurs:SX- les Stoempconcerten: The Fortunate Few...on en oublie une dizaine d'autres!

Tes pas te guident Rue Royale, le Witloof, où doit se produire
Little Scream!

Comme la veille à La Rotonde, pas d'avant-programme!
Jeremy, de Perverted by Language, le regrette, pas mal de groupes belges assureraient volontiers le rôle d'apéritif sans être rémunérés...
Ce sera donc 20h30', la cave n'est pas remplie lorsqu'un trio de musiciens sortira du backstage: la séduisante Laurel Sprengelmeyer, alias Little Scream ( guitare, mini clavier et vocals), un guitariste/vocaliste immense ( propre et figuré): Marcus Paquin, connu pour avoir remasterisé Arcade Fire ou Stars, il a joué e.a. avec les bands québecquois Silver Starling ou Mothers Fathers et un petit drummer, pas sûr du tout que ce soit Jamie Thompson qui accompagnait la donzelle lors des concerts au Canada!
Bizarre qu'on vous ai laissés dans cette antre sans musique de fond, remarque judicieusement Marcus.
Pas de setlist, Little Scream a une seule oeuvre à son actif, ' The Golden Record', sorti chez Secretly Canadian, elle piochera parmi les 10 titres de cette plaque tout en y ajoutant une cover!

Quelques lignes de guitare, la fille aux vocalises légères, deux gros coups de baguettes donnent le vrai départ, Laurel réagit en frappant sèchement sa gratte, puis en tapotant le mini-piano . ( ' The Lamb' sans doute).
On est loin de la gentille singer/songwriter balançant un acoustic folk harmonieux et romanesque, Laurel est du genre enragée, fougueuse, rentre-dedans... oublie Hannah Peel, Agnes Obel ou les midinettes style A Fine Frenzy ou Rachael Yamagata...
Screams il y aura et pas toujours little, mon brave! Pense à Shannon Wright, si tu veux un point de comparaison!
Une jeune personne se disant influencée par Led Zeppelin ou le Velvet, merci les disques de papa, ne travaille pas dans la guimauve!
La seconde salve ' Cannons' porte bien son nom, l'artillerie lourde, les boulets rouges...
Si sur disque ça sonne Arcade Fire, en live trio c'est brut, méchant et énervé!
Pour nous contredire, elle nous sert la superbe ballade americana ' The Heron and the Fox', décorée de jolies harmonies vocales ( thanks, Marcus), le chant en trémolo de la native du Midwest, émigrée à Montréal, te rappelant certains titres des Cowboy Junkies.
L'électrique et pugnace 'Your radio' rocke lourd, la nana se démène, gueule, bondit , frappe sa six cordes...
I play my guitar really hard, donc elle se désaccorde et pendant la séance tuning je dois meubler, I become a stand-up comedian: à propos , on était à peine arrivé, on déchargeait nos effets, on s'est fait voler nos bagages, avec notre linge, qui traînaient dans le van...
Encore un groupe victime de la bande qui sévit au Bota, pas croyable....
Nouvelle plage accidentée, deux guitares, deux voix, le drummer au chômage: ' People is place'.
' Red hunting jacket' débute, comme le premier titre, par une séquence de vocalise, un riff brutal et c'est parti pour une cavalcade échevelée, nerveux comme du Patti Smith de 1975, habité comme du P J Harvey.
Miss Sprengelmeyer, au look jeune Susan Sarandon, et Mr Paquin jouent à fond la carte de la disto: ça grince et ça bouscule sec!
On dédie la dernière ( sept titres seulement!) aux gars qui ont piqué nos slips, Laurel solo pour une ballade à la sensibilité Scout Niblett, qui ne semble pas se trouver sur l'album.... and they were sailors and the sailing was no crime...

Quarante minutes, Bruxelles conquis et un bis!
Thank you, Brussels, on n'a pas l'habitude des rappels, on n'est jamais tête d'affiche, on va vous jouer un morceau d'Aerosmith, ne riez pas, ils ont sorti d'excellents titres ( pas moi qui la contredirai): une version punky de ' Round and round', au final de guitares Lennon/Harrison cinglant.
Sur leur lancée un deuxième bis agressif et bourré de feedback. ( 'Guyegaros' ?).

Le public continue à applaudir et un second retour du trio:
le countrysant ' Black Cloud' à la slide pernicieuse et aux sifflements câlins.

Une certitude: Little Scream va devenir big!

mercredi 21 septembre 2011

Love Inks à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 20 septembre 2011

Pas de support ce soir au Bota, tu sais, tout comme la fine l'équipe, Wouty, Léo, François, Valérie & co., que ce sera 20:30'.

Love Inks
A l'heure dite, deux gars rappliquent, une guitare (Adam Linnell) et une basse (Kevin Dehas, le conjugal de la chanteuse), position garde-à-vous sur fond musical samplé, muzak des Andes et disco beats imposants.
Après cette mise en bouche, apparaît Sherry LeBlanc, elle s'occupera de la drummachine et, naturellement, de l'apport vocal soyeux et sensuel, aux couleurs chill-out, trip-hop.
Le groupe d'Austin a sorti un album, 'E S P' , superbe pochette, et nous l'interprétera ce soir.

Une basse ronronnante, tu crois reconnaître et, effectivement, c'est le formidable 'Rock On' de David Essex en version dépouillée et aux vocaux languides.
Bonne entrée en matière!
Next one is brand new: ' I'm true' .
Le jeu des comparaisons commence: XX, bien sûr, d'aucuns avancent Hope Sandoval, la voix sans doute, Portishead pour le côté sombre et mystérieux, Beach House pour la lo-fi dream pop...
Une simplicité alarmante, les beats accentués par les lignes de basse, une guitare décorative et le timbre attachant de Sherry.
Le répétitif, catchy et doux ' Can't be wrong' conforte nos impressions.
'Wave goodbye' is an upbeat track about leaving Austin, je l'ai composé dans mon salon.
Esthétique et grisant!
Nouvelle reprise: 'County Line' de Cass McCombs, une slow waltz sombre.
Un de leurs hitsingles ' Blackeye' , concis, remuant, imparable..., 'Down & out' reste dans les tempi lents, ton cerveau associe Love Inks à Amatorski ( ce qui explique la présence de Valérie) ou à SX qui cartonne avec 'Black Video'.
Le lancinant 'Skeleton key' sera plus soutenu, de l'electro minimaliste qui ne rue pas dans les brancards: raffinement et sobriété.
L'onirique 'In my dreams' est l'exemple même de petite perle de moins de trois minutes.
Sherry nous remercie pour l'écoute attentive, mention spéciale pour Tigrou, la peluche emmenée par la candide Val.
'Leather glove' , tu visualiseras Ava Gardner ou Greta Garbo plutôt que Lady Gaga!
Une nouvelle, gravée sur le 2 titres que tu recevras en acquérant le CD: ' Be Brave' morceau nerveux, dédié à son père décédé.
We'll play a quiet one pour finir en beauté: 'Too Late'.

45' agréables !
ESP = Emotion Simple Pop, Love Inks a tenu ses promesses!

lundi 19 septembre 2011

BudZillus et La Kinky Beat au Beurskafee, Bruxelles, le 18 septembre 2011

Semaine de la mobilité: dimanche sans voitures dans plusieurs métropoles européennes.
Que faire?
Deux options: la promenade du TAK, Vlaams Belang, NVA etc... à Linkebeek, mais ne vuile Waal, c'est du caca, a piqué mon beau drapeau jaune avec la bête qui rugit en flamand ou Breeze, feest op straat, organisé par le Beursschouwburg.
Va pour la rue Orts, tu te pointes à 12h45', on te refile une boterham met een spiegelei pendant que les marmots se fabriquent des jouets avec du matériau recyclé.
13h15 dans le café:

BudZillus
c'est pas une bière amerloque, il s'agit d'un band festif berlinois, des musiciens de rue qui vont transformer le lieu en grosse kermesse souriante grâce à leur
trash gypsy swing core or street polk'n'roll.
ROBERT KONDOROSI - vocals, guitar, banjo/KRISTIAN ZEPPLIN - double bass banjo/STEFAN WOLFF - organ, recorder, harmonica /THOMAS PRESTIN - saxophone, clarinet/ERIC D'URSO - drums sont incroyablement doués et énergiques.
Petit détail à propos des instruments utilisés: la guitare est rectangulaire et compte 4 cordes, l'orgue a tout du melodica - quand on dit contrebasse et banjo, il faut comprendre qu'il s'agit d'un seul instrument!
Ces joyeux ont sorti un album, 'BudZillus', et vont nous interpréter onze titres athlétiques, en démarrant avec le 'Raindogs' de Tom Waits version Balkans.
Après ce hors-d'oeuvre apprécié, le quintette annonce un guest à la trompette, le crack transalpin, Eusebio Martinelli.
A six ils nous offrent un Balkan Bregovic gypsy brass tune virevoltant ( la setlist peu lisible mentionne 'Misevlou').
Effervescence orientalisante avec 'Munka Munka', la Bourse danse.
'Yeah' un cri à réveiller la belle au bois dormant, une horde d'étalons en plein galop....cataclop, cataclop.... un steeeple- chase sauvage: 'One by one', avec un sax Gerry Mulligan solo, et quelques poussées de trompette Louis Armstrong.
Yeah, bis, elle s'était rendormie!
'Taksi Taksi' du klezmer-funk pour Lenny Kravitz et Samy Naceri suivi de 'Rum' une feria fougueuse, bien arrosée.
La pièce maîtresse ' Der Untergang': les Dresden Dolls croisant Marlene Dietrich et les All Stars de Louis Armstrong, Joséphine Baker dansant le Charleston.
Absolument divin et exubérant!
'Lampedusa' (?) pour les Méditerranéennes, puis le banjo/contrebasse aux vocals pour ' Stupid song' , du jazz Jungle Book et un break Bateliers de la Volga.
Tu veux une version TGV de Hava Nagila, tu écoutes 'Mahmoud'.
BudZillus termine par le diabolique 'Devil's Polka' avant d'aller vendre ses cd's!

Original et jouissif!

Après Berlin, Barcelone: La Kinky Beat

Un soundcheck interminable, laborieux, avant de voir les Catalans démarrer leur set.
Une 'Intro' sonique sur beats lourds, à trois: Willy Fuego, guitarra- Chalart 58 (alias Gerard Casajus du Radio Bemba Sound System de Manu Chao) batteria et le costaud Donato, bajo.
Déjà ça pulse méchant, ça va s'énerver davantage avec l'apparition de la dynamique chanteuse Miry Matahari, qui s'occupera aussi de l'apport électronique.
Vu le retard, ils n'auront droit qu'à une heure de set, émaillé de pas mal de revers techniques dont souffrira, surtout, Willy.
Les titres chauds, chauds vont s'enchaîner: un cocktail épicé de drum'n bass, hip hop, reggae, rocksteady, dub, ragga, funk, rock, punk et jungle.
Ils démarrent avec a new song, mêlant disco beats/techno/ house à la française style Daft Punk...music around the world... baragouine Miry.
Ton cerveau n'a déjà plus le contrôle, tu te déhanches, tes guibolles s'agitent.
L'exotique ' Itaka Berriro' sur 'Karate Beat' suit, les boum boum boum pesants de 'Wrong love' ( sur le dernier 'Massive Underground') secouent ton cerveau.
Changement de cap avec 'Massive Underground' un irrésistible mix Manu Chao /dub.
' No pain, no gain' catchy en diable, puis en catalan ' Black Panther' félin et rageur.
On revient au matériau récent avec 'Good System' ...the only good system is a soundsystem.... un remue-fesses imparable.
Les cinq minutes macarena dub ' Quiero sentime iluminada', suivies de ' Love online' et ' La Llama' toujours dans la veine dub.
Un instrumental secouant ' Interjungle', la rue Orts, un dimanche après-midi, transformée en Ibiza nightclubbing party torride.
Du Rub-a-dub style à la sauce Kinky ' Dance Floor', puis 'Fire', titre bilingue fiévreux.
On leur fait signe: une et puis game over, ce sera ' Citizens' , une dernière louche de musica mestiza, sortie d'un chaudron bouillant.
Passe-moi la serviette de bain, je suis en sueur!
Tiens, Mercedes, voilà mon mouchoir!

Le programme prévoyait Antwerp Gypsy-Ska Orkestra, sans moi, je suis attendu à la casa!

dimanche 18 septembre 2011

The War on Drugs- Alexander Tucker à l'AB Club- Bruxelles, le 17 septembre 2011

Pas foule, à 20h, dans le Club de l'Ancienne Belgique, d'emblée tu remarques un grand plateau de travail monté en avancée du podium, dans ton incommensurable crédulité, tu pensais qu'Alexander Tucker, le bidouilleur du Kent, allait s'accompagner à la guitare.
Il n'en fut rien, à 20h15' , il vint tripoter tout un attirail électronique, manipuler quelques pédales et chantonner dans un micro bicéphale.
Pas besoin de setlist, il pondra un seul oeuf qu'il nomma 'Bloops'!
Une oeuvre expérimentale, un soundscape ambient ressemblant, dans son mouvement initial, aux efforts produits par Kreng pour les performances d'Abattoir Fermé.
Après 3/4 minutes, Alexander psalmodie un chant sépulcral qui soudain s'éteint pour faire place à un concerto de clochettes, les vaches regagnent l'étable.
C'est légèrement pompé sur le 'Tubular Bells' de Mike Oldfield.
Le sequencer se décide pour un passage progrock médiéval qu'apprécierait Ritchie Blackmore, le barbu chantonnant ...I was only dreaming....
Dix minutes de ce puzzle made in collageland et Catherine émet l'idée que ce ne serait pas plus mal au bar, on suit cette grande enfant pendant qu'Alexandre, énervé, se met à tourner les manettes dans tous les sens, tant pis pour tes voisins souffrant de diarrhée.
Le nez dans notre Stella on l'entend envoyer du Pink Floyd trafiqué , époque 'Obscured by clouds' , pour ensuite s'essayer à du Ravi Shankar funky.
Une fausse queue, un bruit strident, a réveillé le fils de Jésus, endormi à même le plancher.
Tucker reprend le contrôle et finit par du Tyrannosaurus Rex electro tout en murmurant ...I was doing wild....
Le vaisseau se pose, la balade spatiale prend fin, Catherine commande deux Stellas!

The War on Drugs
Formé en 2005 à Philadelphia par e.a. Kurt Vile et Adam Granduciel, en 2008 Kurt quitte le band.
En 2011, le line-up se compose de Adam Granduciel (vocals, guitar, harmonica, samplers)- Steven Urgo, un drummer qui assure- le formidable bassiste, Dave Hartley et Robbie Bennett aux claviers et à la guitare acoustique.
Ils viennent de sortir ' Slave Ambient' chez Secretly Canadian et, pendant 90', ils vont expédier un indie rock musclé où lignes de guitares bourrées d'effets croisent boîtes à rythmes synthétiques aux résonances Suicide.
Imagine un psyché/ space rock ne reniant pas le singer/songwriting classique aux relents Southern rock ou country, décoré d'envolées shoegaze incandescentes.
Difficile de cataloguer les gars de Pennsylvanie: Tom Petty/ Neil Young/Springsteen/ Jesus & the Mary Chain/ My Bloody Valentine/ Kurt Vile & the Violators.... tu sens tout ça dans leurs compositions souvent vicieuses.
Le chant nasillard ( certains y voient du Dylan) de Granduciel étant bourré de reverb.
Ils arrivent armés d'une douzaine de cannettes de Stella et d'un flacon de Jack Daniels, que le leader garde à ses pieds.
Plus tard pendant le show il te proposera le Bourbon en te suggérant, drink what you want, man....
Brave, gars!
'Best Night' entame le set, de l'americana aux riffs Sonic Youth.
' Baby missiles' quelques drones futuristes, le drummer embraye, envoyez les roquettes, sur lignes d'harmonica cinglantes.
Robbie délaisse ses orgues et se saisit d'une acoustique pour le mélodieux ' Coming through' baignant dans l'univers de Grant Lee Buffalo.
' I was there', dreamy alt.country, sera suivi de ' Your love is calling my name' , une longue plage, mêlant la richesse lyrique d'un Dylan à d' électroniques colorations répétitives sur lesquelles se greffe une guitare exaltée déversant des torrents d'effets feedback.
Adam backstage, une intro ambient, l'instrumental ' The Animator' qui se fond dans ' Come to the city' , where U2 meets Tom Petty.
Un trip hypnotique et nerveux qui fait place au midtempo 'Brothers'.
Adam, farce, ce soir, s'adresse au gamin ( 13 ans) à tes côtés en lui demandant s'il veut accompagner la suivante à l'harmonica, le ket réplique qu'il joue de la batterie, too bad...
'Taking the farm' baigne dans la fange paysanne chère à My Morning Jacket ou Band of Horses, le timbre prend des accents dylaniens farouches.
Même veine, avec touches Neil Young, pour 'Arms like boulders', sur l'album précédent 'Wagonwheel blues' .
' Black water falls' des chutes denses, des cascades de resonating guitar riffs sur nappés de synthé psychédéliques: une cataracte plus spectaculaire que celle de Coo!
The War on Drugs achève le set par 'Needle in your eye' , pas besoin d'acide pour entrer en transe.
Un dernier titre sulfureux, la rythmique binaire faisant éclater ta cervelle.

Fameux gig et le band revient en trio.
Où est passé Dave?
Parti saluer, Yvonne, madame Pipi.
Le voilà, j'ai jamais reçu une telle ovation après avoir été pissé, note-t-il!
'Buenos-Aires Beach' un dernier trip country/psyche rock sur une praia urbana plus habituée au tango.

Tu m'accompagnes à la soirée mod, rue Jules Van Praet, à côté du Shamrock?
On peut rien refuser à Catherine...
Sur place de dangereux clients: Jean-Claude Metteko, un Vogues en galère, Thierry Steuve, Dominic DNA, Sandra 12V Alkaline.... auxquels on se joint pour se trémousser sur de la sixties Northern soul/R & B, loin d'être dégueulasse!
Soul City, Covent Garden, 1966, Catherine était pas née!

vendredi 16 septembre 2011

Kitty, Daisy & Lewis et The Sharp Tongues à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 15 septembre 2011

L'AB a quasi fait le plein en ce jeudi 15 septembre et pas que des nostalgiques des fifties au look retro, gomina, tatouages, bananes, poodles, strawberry pastel lipstick, stiletto's ... des 18/25 ans, des rockers, des blues ou roots fans... Kitty, Daisy & Lewis Durham sont hot!

20h The Sharp Tongues
devant un public clairsemé, Bruxelles n'est pas curieux!
Viennent d'où ces mauvaises langues?
London, mais Julia Muth, la guitariste/chanteuse a vu le jour au Canada ( elle a fait partie des défunts Creeping Nobodies) et tu trouves la trace des jumeaux Paul et Stewart Summers( bass & drums) au sein du groupe de Swansea, Shrapnel, ça date de 1981 à 1988, des vétérans punk qui, plus tard, s'ébattront chez The Duvals.
Leur tâche: en moins de 30 minutes chauffer la salle.
Mission accomplie!
Du foot stamping rock binaire et carré. Distorsion, lignes de basse autoritaires, drumming simpliste et répétitif, un esprit punk pas dépoussiéré... rien de neuf à l'horizon, mais c'est super efficace et pas chiant.
Idéal comme support!
' Doubt' brut et saccadé, suivi du concis et persuasif 'So old'.
One, two, three... 'Bewitched' ( beat happening) avec la petite qui inlassablement répète... I got a crush on you... vais finir par croire que je suis irrésistible!
Sharp guitar lines ...you make me shake... qu'elle me dit!
Toi aussi, babe!
T'es prêt, Stewart?
Ouais!
OK ' Hex on me', suivi de 'I found love'.
Ici?
Yes!
'Plan B': plus besoin, BHV est réglé!
'Dogs' dont le jeu de guitare sonne zèbre rouge et en fondu, 'Stay out', toujours sans artifices.
Julia à la basse et Paul à la Fender pour 'I'm your man' qui met fin au set.
No-nonsense rock'n roll, ça marchera toujours!

Kitty, Daisy and Lewis
ou la fratrie Durham- Kitty, la plus jeune ( vocals, harmonica, drums, guitare, banjo) - Daisy , l'ainée, la plus petite ( vocals, drums, organ, accordéon, xylophone) et le fantastique Lewis, au look jeune Ritchie Valens, en moins poupon ( vocals( superbes)- guitare ( grandiose)- drums- banjo) qui sur scène reçoit le secours de papa et maman!
Dad, Graeme, caché, à la guitare et l'incroyable mum, Ingrid Weiss, qui a perdu ses godasses, à la contrebasse.
Le trio change constamment d'instrument et alterne les vocals, tu passes du timbre chaud de Lewis, à la voix criarde de Daisy puis au chant énervé de Kitty, avec un fond musical retro: du blues, du rockabilly, de la country, du swing, du Western swing, de l'Hawaïen et du vintage rock'n roll...
Un cocktail pétillant, tu te ressers à volonté, t'as pas la tête qui tourne, t'en veux encore et encore!
Un tabac, Bruxelles aux anges!

Le titletrack de leur troisième et dernier CD ouvre le bal, l'instrumental bluesy 'Smoking in heaven', la petite Daisy frappant son mini-kit comme une sauvageonne pas contente car elle a pas reçu sa tartine de Nuttela, sa soeur soufflant dans son mouth harp comme un steamboat de 1930.
Du rockabilly juteux: 'I'm going back', puis Lewis au chant pour le superbe ' Don't make a fool out of me', un rhythm'n blues gluant avec un surprenant numéro de beatboxing de la copine de Donald Duck.
Shuffle time : ' Polly put the kettle on' , le liquide est bouillant, puis un midtempo porté par la voix de fillette de Daisy.
Lewis passe derrière les drums et on invite Eddie 'Tan Tan' Thornton, un trompettiste jamaïcain, pas tout jeune, mais diablement vigoureux, titres de gloire: a joué avec Georgie Fame, Boney M ( hem!) et a ajouté les éléments de trompette au' got to get you into my life' des Beatles.
Trois morceaux seront balancés avec ce vétéran: le mariachi/ska 'I'm so sorry', le New-Orleans swing 'Hold me tight' décoré d'un mignon xylophone et le visqueux 'Tomorrow' aux saveurs Herb Alpert & Tijuana Brass Orchestra prononcées.
A tes côtés, ça souque ferme!
Bye, bye Jamaïca!
Virage latino funk à la Santana ' Messing with my life', sexy à mort et un coup de projecteur sur Mamie, éblouissante à la upright bass.
Une version gospel minimaliste de 'Going up the country', Daisy en transe.
La salle frénétique, on frôle l'hystérie!
A country ballad featuring la voix de Lewis, un croisement Elvis/Hank Williams, ' I'm coming home' , puis il annonce: Brussels, a last one!
Bruxelles est déçu, merde à peine 50'...pas de panique, la dernière, un des nombreux highlights du set, fera plus de 10': 'Say you will be mine', lorsque le boogie blues est sur le point de s'éteindre, un coup de vent remet le feu aux braises et tout l'AB vibre.
Fantastique!

Un double bis.
Un hillbilly track avec deux banjos et l'accordéon, clap your hands & stamp your feet... on le fit pour 'Hillbilly Music', l'ultime instrumental a fini par nous tuer, une wah wah à la CCR, une rythmique locomotive, un harmonica dément 'What Quid' !

L'avenir du rock'n roll, c'est son passé: Kitty, Daisy & Lewis ont tout compris!

Rony Verbiest au Music Village, Bruxelles, le 15 septembre 2011

Pour entamer la nouvelle saison 'Broodje Brussel' en collaboration avec l'Ancienne Belgique, Isabelle invite Rony Verbiest au Music Village.
Le gars de Zelzate, levensgezel de la comédienne Antje De Boeck, vient de sortir 'Time of the Doves' , musique originale pour la pièce 'Colometa' montée par Antje.
Une oeuvre basée sur le roman ' Colometa' ou 'La Plaça del Diamant' de la femme de lettre catalane Mercè Rodoreda i Gurguí, une histoire d'amour ayant Barcelone et la guerre civile en toile de fond.

12h30': un scoop qui n'en est plus un, 'BHV is gesplitst, et la brève introduction d'Isabelle qui présente les musiciens, des pros jusqu'au bout des ongles vernis.
Rony Verbiest ayant troqué son accordéon pour un bandonéon- Luc Vanden Bosch aux drums ( on va plus citer ses 3986 collaborations) - le raffiné Hans Van Oost ( Bart Defoort Quartet, Tuesday Night Orchestra, John Vandendriessche trio et 1586 collaborations) à la guitare et Mario Vermandel (John Vandendriessche trio, Seventh Sense... et 1245 collaborations) à la contrebasse.

Explications bilingues du bandonéoniste et première plage de l'album: 'Antony' , le fruit des amours de l'héroïne et de son galant.
Un tango lyrique dans la meilleure tradition Astor Piazzolla ou Richard Galliano, tu y ajoutes le fin travail de Hans pour la touche jazzy.
'Bolero di Quimet',( Quimet= le joven garçon dont Natalia, le personnage central, tombe amoureuse): un bolero love at first sight , avec, une nouvelle fois, de subtiles lignes de guitare à la Joe Pass.
Le jazzy et mélodramatique ' Parc Güell', immanquablement associé à Gaudi.
Une escapade guitaristique vertigineuse, un bref soliloque de contrebasse sur drumming racé: Rony apprécie à sa juste valeur avant de reprendre les rênes et de ramener le troupeau au bercail.
Une musique qui s'adresse à tes sens et à ton âme.
'Tango 1', il sera secouant.
En fermant les yeux, tu survoles la Tierra del Fuego et sa faune bruissante.
Magie du pouvoir évocateur.
Le seul titre qui ne se trouve pas sur" le temps des colombes": une bossa-nova musclée.
Lucas Del Bosque enclenche la machine, ton coucou fait une escale du côté d'Ipanema, sur une table, tu ramasses un caipirinha généreux en reluquant quelques créatures voluptueuses se déhancher lascivement, tu t'en fous de BHV!
' Vinto' retour à la lovestory catalane avec bandonéon nostalgique.
J'ai appris à jouer de cet instrument il y a tout juste un an et j'ai composé le titre 'Bando' .
Il bandito de Zelzate dégaine.
'Antwerp Tango' ou 'Tango 3' ou de Sinjoren tango, un truc que tu peux entendre en glissant une thune dans le Wurlitzer de l'antique Café De Muze.
Quelques attablés, une pintje plébéienne à la main?
Pieter Paul Rubens, Ferré Grignard, Brabo, un ou deux dockers, Johnny, déguisé en hippie, quelques locataires du zoo et un Chinois de passage qui crut reconnaître un extrait du Chinuuse tango en toccata.
'La Plaça del Diamant' un paso doble passionné.
Sur la piste, un cavalier machiste, dominateur, arrogant et une élégante señora, fringuée Casa Flamenca, soumise et fataliste.
La dernière: ' Señora Natalia', chevelure de jais en chignon, sévillane rouge à pois, mollets souples...
Un bandonéon en volutes légères et Natalia évoluant sur l'écran comme un personnage de Carlos Saura.
Concert brillant, ovation méritée!

jeudi 15 septembre 2011

Cloud Control et BRNS à la Rotonde du Botanique, le 14 septembre 2011

BRNS

Board of Research in Nuclear Sciences?
Non, brains sans voyelles, des bruxellois pas écervelés qui autrefois se nommaient Brains.
Pourquoi cet abandon du a et du i?
Leur ai rien demandé, mais à Montréal il y des cerveaux psycho-punk et à Atlanta y avait un New Wave combo produit par Lillywhite, sans oublier des Hongrois ragga et des punks de Nouvelle-Zélande.
A 20h, le premier à monter sur scène est Tim « Clijsters » Philippe, le batteur, celui qui parlera au nom des autres, il sera suivi de Diego Leyder à la guitare et plus tard d' Antoine Meersseman et d' Olivier Hargot ( bassiste, claviéristes, xylophone, percussionnistes...) qui tous deux tapotent la même cymbale.
Avanti pour du postrock/ambient atmosphérique, pas aveuglant, 'Clairvoyant': quatre voix, et un emballage moins austère que Cecila::Eyes.
't is goed, he, te souffle le photographe d'Indiestyle, y viennent d'où?
Des Belges, ket!
Vlamingen?
Non, des Brusseleirs!
'Here dead he lies' , jolies harmonies vocales, un petit côté Animal Collective pas taré, mais bien vite, la gentille mélodie initiale fait place à un roulement soutenu de percussions, une nouvelle accélération, ta tête se secoue dans tous les sens.
Hypnotisant!
'I loathe you so' t'avais compris I love you so, t'étais pas le seul!
Quelques electronic gimmicks, une envolée tribale, accalmie, petite rengaine sucrée et nouvelle montée en puissance.
Une structure complexe mais cohérente, t'amenant au climax.
' Be alone', Clijsters, qui a voyagé avec ses raquettes, euh, baguettes, nous fait croire qu'il a grandi dans le Bronx, comme il est pas tout à fait black, on ne le suit qu'à moitié, dirige l'orchestre.
'Graveyard' sur fond d'harmonium virant Arcade Fire, puis carrément Pink Floyd.
La Rotonde s'est bien remplie et montre qu'elle apprécie.
Un spiritual pas negro, suggère le gars du Bronx: 'Bible' , deux testaments postrock, pas hébreux ni scabreux.
BRNS termine par 'Mexico' au potentiel radiophonique évident!
Excellente première partie!

Cap sur les Blue Mountains, Sydney, pour une étude microphysique de la troposphère:

Cloud Control!
Un album, 2010, 'Bliss Release' ( winner of the 6th annual Australian Music Prize), précédé de quelques EP's ou singles.
Tous les grands festivals cet été ( dont Dour), déjà un passage au Bota, le Witloof en mars... l'engouement de la jeunesse se justifie, leur indie rock aux accents folk/pop convainc sans problème tout auditeur neutre, le set est varié, passant du rock énergique au psychédélisme, sans oublier la ballade folk, le chant choral et quelques éléments newrave bien dansant.
'Meditation song #2 '( why, oh why), de gros beats soutenus ( Ulrich Lenffer), un duo vocal sémillant (Heidi Lenffer, keyboards- Alister Wright, le chef, guitar) , de l'indie remuant avec un costaud à la basse, Jeremy Kelshaw, déjà bien remonté, et quel show lui va comme une moufle.
La Rotonde gigote.
Le catchy 'This is what I said', au background hawaïen, sonne comme les Flaming Lips mixé par David Byrne.
'Death Cloud' avec vocaux en couches.
Réunion autour du feu de camp en écoutant les Beach Boys ou Local Natives, jus de fruit, insouciance, sourires juvéniles!
Time for an older tune: 'Into the line', un downtempo groovy, presque bluesy, à la basse qui pompe. Un superbe titre proche de ce qu'Argent sortait début 70'.
Un petit malin interpelle Jeremy: 'hey, gars, tu bois du sherry'?
J'ai une tête à boire un truc de gonzesse, mariole, that's Jameson, stupid guy, whisky, bastard!
C'était le seul à pas taquiner, il doit peser 202 livres en gardant ses chaussettes!
Deux titres acoustiques: 'My Fear #2' et 'Hollow drums', le premier est du folk presque country, le second, une ballade gothique avec vocaux en chambre d'écho.
Let's have some serious fun, now: leur hit ' Gold Canary', un chant choral, des effets acides. Putain de bon morceau!
Heidi à l'acoustique pour 'There she goes' des L A' s, que Vince avait reconnu avant qu'ils l'entament.
You know De Laas, don't you... il est d'humeur espiègle, le bassiste!
Retour au label Cloud Control 'There's nothing in the water we can't fight' , pour terminer avec un brin de mysticisme hippie à la Grizzly Bear: ' Ghost Story' .
Repeat the drone, scandé ad libitum: ....We are the protectors, we are the soul collectors, we follow solar vectors...
Addictif!
45', un peu court, non?

Heureusement, un double bis, pour lequel Alister a revêtu un attribut vestimentaire aux couleurs nationales.
An oldie: ' Just for now', veine country/folk à la Fleet Foxes et une dernière bombe dansante, le tourbillonnant ' Buffalo Country', avec Alister s'essayant au rodéo en effectuant un triple saut périlleux.
Chouette concert !

mercredi 14 septembre 2011

Johnny Dowd au Café Video, Gent, le 13 septembre 2011

La dernière fois que tu croisas le Texan ça devait être à l'Ancienne Belgique en 2006, il tournait avec Jim White.
En septembre 2011, il annonce une mini-tournée européenne, essentiellement aux Pays-Bas, mais avec deux dates chez nous, le Trix, Antwerpen et le Café Video à Gand.

Cap sur Gand, le concert est annoncé à 21h30', il sera 21h50 lorsque sur scène apparaîtra
Johnny Dowd & band!

63 piges, le cheveu blanc, le dos arrondi, maigre comme un clou asthmatique, et, à portée de main, un Bourbon bien tassé.
Pour l'accompagner durant cette tournée, trois gars et une chanteuse que le plaisantin présente comme étant: Maria, El Ricardo, Miguel et Marco.
En fait: Truus de Groot, une Néerlandaise au passé punk ( Nasmak, Plus Instruments...), partie goûter les oranges de Californie- Richard Nobels ( Beukorkest) à la guitare- Marc Koppen, un drummer qui décoiffe ( Beukorkest, Stuurbaard Bakkebaard) et Michael Stark, le keyboard player attitré de Johnny, un génie ayant travaillé e.a. avec Tzar, Mary Lorson, Emily Arin ou Jennie Lowe Stearns.

Cette fine équipe va nous expédier un set rock'n roll, vicelard, retors, parfois chaotique mais sûrement bandant, de près de 100'.
A Gand personne ne s'est plaint et c'est en souriant niaisement que vers 23h40' tu récupères ta tire pour regagner la capitale: a fucking amazing gig!

Une setlist composée essentiellement de prénoms féminins.
Pour la circonstance? Tu ne retrouves quasi aucun morceau annoncé dans son imposante discographie...
Va-t-en savoir, le gars dit avoir un nouvel album prêt à sortir, les morceaux joués ce soir en font peut-être partie, lui et sa vocaliste disposent en tout cas de feuillets de lyrics qu'ils tiennent sous les yeux.
Il annonce 'Candy' comme premier titre, c'est Truus/Maria qui s'y colle: un chant récitatif sur fond musical atmosphérique, bourré d'effets, le jeu de batterie étant amplifié par d'imposants drum machine beats, un climat Nico prenant soudain des intonations Marilyn .
Truus questionne..is it me you're kissing or a memory of a girl... la guitare de Johnny se fait langoureuse mais le background est sombre, gothique.
Virage rock à la Captain Beefheart pour la suivante, Johnny au chant lugubre... Emily, do you remember..., musicalement très proche d'un Pere Ubu brut et agressif.
A jazz tune, kids: 'Rita' .
Where Frank Zappa meets Booker T, et guitares saturées a gogo, du rock incandescent qui éclabousse tout, qui te chatouille les nerfs et les entrailles.
Souvenirs de jeunesse, j'étais un gamin, il y avait trois choses auxquelles je m'intéressais: cars, girls & carwax... s'en suit une sinistre histoire d'accident de voiture, il était beurré à mort, sa petite amie a failli perdre la vie,...The car rolled over three times at least Landed on its roof like a wounded beast The medics brought out the jaws of life It took them three hours to free me and my wife...il lui fait une promesse ' No woman's flesh but hers' ( sur l'album 'Pictures from life's other side').
Un morceau obsédant, aux cris de guitares furieux, aux bruitages obscurs, au méchant final hard with screaming metal riffs te déchirant le cerveau.
Johnny Dowd, un mec dangereusement habité!
Next one is featuring Maria, prénom qu'il tire en longueur lui donnant des couleurs West Side Story, Jee Lee Lewis wrote it, faut-il le croire?
Non, ce duo vocal, cha cha cha sucré sur fond de Farfisa fête foraine a pour titre ' Hello Happiness' et se trouve sur l'album de 2010, 'Wake up the snakes'.
Dring..dring... le grisonnant mime une conversation téléphonique avec une ' Betty'...you remember me, I'm Jonnny, Johnny Dowd , D O W D , tu te rappelles la high school, la bagnole de mon grand-père, ce qu'on fit sur le siège arrière et la veste de cuir que je t'avais laissée, hey Betty don't hang up... sur fond rock halluciné.
Johnny c'est Nick Cave, Tom Waits, Johnny Cash, Groucho Marx , Dr Strangelove en une seule pièce.
Hommage à la plus grande: Billie Holiday. Maria/Truus, 'Strange Fruit', un clavier groovy enchaîne, Johnny aux vocals...Billie's on a holiday, all she had she gave...
Superbe et juteux.
Next one is a kind of country singalong... tu parles, un lament pour ivrognes dans lequel il fait référence à Frank Sinatra et implore le seigneur...Lord, what would I do for a bottle of wine...: ' Drunk' sur 'Cruel Words'.
Charles Bukowski mis en musique.
' Cherie' un slow auto-tamponneuse gluant avec un bridge Fleetwood Mac grande époque, celle de Peter Green, suivi d'un sillon d'orgue Ray Manzarek.
Encore un titre sulfureux!
Il est en verve et en veine de confidences, Miguel, joue nous la préférée de mon vieux: 'Strangers in the Night', 45 secondes plus tard: merde, ça c'était ma préférée, la sienne, c'était 'The sound of music', Michael s'y attelle, aidé par Truus.
Dérangé, le gars?
Pas sûr, il ramasse sa gratte et le quintette part en jam ( la jam en E) , un bluesrock sentant l'acide, les Doors et le Cream, en plein milieu de l'impro, le mec refile sa guitare à un gamin et lui signifie de jouer pendant qu'il se commande un alcool au comptoir.
Sais pas jouer, pleurniche Dries.
Dirk, la trentaine assurée, lui pique l'instrument et accompagne le band comme un chef, ça chauffe un max!
Un grand moment!
Le gars de Fort Worth a éclusé sa limonade, récupère le jouet et vient achever le boeuf.
J'ai encore une petite soif, Marco & Miguel, les twin sisters, vont vous envoyer un petit jazz qu'ils viennent de composer. Une nouvelle jam aux senteurs Green Onions/Rhoda Scott/ Buddy Miles.
Je m'amuse ici, mais la fatigue pointe, allons-y pour 'Donna' de Ritchie Valens.
Toute ma jeunesse!
La Donna de Dowd est moins rose que celle de Liberty Valance, elle est même carrément sanglante.
La dernière, faut bouger la camionnette avant onze heures: une lovestory pour quinquas!
You’re lying on the couch half asleep
I’m in the kitchen fixing something to eat
Twenty-five years we’ve been wed
Now we’re sleeping in separate beds..
'Separate beds' un trois-temps saccadé!
Allez vite 'Pinocchio' ( ?) un gimmick kermesse qui vire autobiographie et philosophie existentialiste.
Il est loin, Johnny, il a vécu et croisé pas mal de monde: le Christ, Nietzsche, Barry Manilow... ça l'a rendu dépressif!
On comprend!
Un génie de la vieille école, ce gars qui ne parle plus de terminer le gig, il en veut encore... dédicacé à Nancy Sinatra: ' Nancy', un sale rock qu'il achève à genoux, pendant que Maria susurre...this is the end... à la façon d'un Jim Morrison!

mardi 13 septembre 2011

The Rubber Knife Gang à la Fête de quartier Avenue Clays à Schaerbeek, le 11 septembre 2011

Dix ans après...l'Amérique n'oubliera jamais!
Avenue Clays, Schaerbeek, à 250 mètres de Dailly, les riverains décident de colorer leur buurtfeest en invitant un groupe. Bill, Walter & Steven de Curieus Schaarbeek se chargent de l'affiche en passant par Surfing Airlines qui fait tourner The Rubber Knife Gang dans le pays.
A 15h, ils joueront à Schaarbeek, à 21h on les attend du côté de Geel.

Un dimanche après-midi, y aura peu de circulation, tu supposes, c'est sans compter sur les éternels chantiers bruxellois, tu mettras 30' pour atteindre Dailly depuis Madou et, à 15h pile, en garant ta berline, face à la limousine de Jack et Bernadette, tu peux entendre
The Rubber Knife Gang entamer son set!
Henry Becker (guitar/banjo/ upright bass/vocals), John Oaks ( upright bass/guitar/banjo/vocals) and Todd Wilson (mandolin/guitar/upright bass, vocals) hail from Cincinnati, Ohio et jouent de la roots/americana à forts accents bluegrass ou country.
Ca sonne bien, me souffle Bernadette, on se grouille pour se coincer face au podium.
Sur place, malédiction, la terreur de Molenbeek, RickyBilly, en forme olympique, tes feuilles de choux vont souffrir!
Second titre ' Stir my soul' et le ciel crache un méchant pipi qui risque de gâter la fête.
Ce bluegrass pur jus, tu le trouves sur leur premier album ' A rubber knife life'.
Ils embrayent sur le sautillant 'The Journey'. Leur americana est frais, tasty, les harmonies vocales sont top et les gars savent manier leurs instruments.
Un voyage plaisant et enjoué!
Quelle direction ce trip?...I take the long way home... I'm just so far from home... nous, aussi, kids, sommes en terre ottomane ici!
' White freight liner blues', le classique de Townes Van Zandt, reçoit un superbe traitement en close harmonies.
' Wag the dog' ouais, même titre que la comédie noire de Barry Levinson, concerne un bled perdu dans le Kentucky où le seul candidat aux élections était un clebs, ça peut vous donner des idées, ajoute un des rigolos!
Mais gars, on a déjà eu un coq comme premier sinistre, un aussi gros qu'un taureau, pas un spécialiste de la corrida mais bien du vaudeville.
T'essayes de suivre cette histoire canine, pendant que RickyBilly, très disert ce midi, te cite les 26 groupes qu'il a booké jusqu'en juillet 2079.
Steven, la crapule, se contente de sourire et te souffle: épouse le!
Tu changes de siège, il te suit, tu vas pisser, il fait de même... pire qu'une chienne en chaleur!
Un hit ' Wagon Wheel' du Old Crow Medicine Show, basé sur une compo de Dylan, utilisée pour 'Pat Garrett and Billy the Kid'.
'Ain't no cure' se retrouve sur leur seconde plaque ' Drivin 'on', il précède le traditionnel, la tendre romance 'I am weary, let me rest', popularisée par le film ' Oh, Brother, Where are Thou'.
Non, RickyBilly, je ne danse pas, jamais entre les repas, petit!
Le trio s'échange constamment leurs jouets, ce coup-ci John Oaks a agrippé un banjo et refilé sa contrebasse à Todd et c'est reparti pour un old-skool country larmoyant' Until the day I die', emprunté à Steve Earle qui sera à l'AB en octobre.
Banjo primesautier pour ' She's my only one', une murder ballad sentant bon les Appalaches.
This one is close to a gospel song: 'Drink up, John'.
En rue, ça fait une demi-heure qu'un cowboy/acrobate, Stetson blanc, 79 piges minimum, s'évertue à esquisser le two-step ou line dancing avec une jeunette de 66 ans et des poussières. Aziz, à son balcon, va envoyer la démonstration qu'il a filmée avec un Panasonic, trouvé rue Neuve, sur YouTube, il est certain que le truc va cartonner de Ouarzazate à Wellington, New Zealand.
Une séquence tuning et c'est reparti sur les chapeaux de roue ' Siren Serenade'.
L'affreux crachin vire grosse pluie, faut se réfugier sous la toile de la buvette, le trio poursuit with a bluegrass lovesong ' Birds in flight', suivi du méchant country rock ' Up on Cripple Creek' , popularisé, jadis, par le Band.
Géant!
Va falloir balancer un titre adéquat pour arrêter cette satanée pluie, ils aimeraient voler in a ... clear blue sky..., nous aussi, les gars, nous aussi!
' Sweet Angel Vixen Beauty' à propos d'une beauté squattant les honky tonks dans leur coin, ils emboîtent sur une road song , probablement 'Drivin' on', avant de voir les cieux se déchirer. En moins de deux tes baskets trempent dans un ruisseau, le trio juge sage d'arrêter les frais pour ne pas risquer l'électrocution!
Ils auront joué 70' avant de jeter l'éponge.

Viva Belgica!

lundi 12 septembre 2011

TingaTinga Festival, Pastoriepark, Liedekerke, le 10 septembre 2011

A10, afrit 19a : Affligem, 3 kilomètres plus loin: Liedekerke, "Likert" en patois local ( un sabir où une belle madame devient "e skoeë vraamensj"!), direction het centrum, gotj no rechts: Opperstraat, tu gares ta koesj et à panard tu te rends dans le Pastoriepark où se déroule le gratis wereldfestival TingaTinga.
Un festival familial, ambiance bon enfant où tu pourras te régaler de mets congolais, marocains, argentins et, après, t'empiffrer de smoutebollen. Pour ta progéniture: diverses animations, pour soulager ta vessie, t'es prié de ne pas ouvrir ton froc et de faire pleurer gracieuse sur un marronnier malade, tu te diriges vers les lavatories du centre culturel local, sis à 10 mètres.
Bref un chouette événement 'folk/world' avec un son correct malgré quelques balbutiements et, pour une fois, une météo acceptable!

Pour débuter le programme musical, à 14h40': Sens Unique!
Un band qui avait déjà ouvert au Crisis Festival d'Erps-Kwerps.
Le folkrock à la française de Wouter, Michaël, Guy, Geert et Nele en apéro, rien de tel pour mettre les gens de bonne humeur.
A la longue, tu finis par connaître leur répertoire par coeur, mais jamais t'es déçu.
Le quintette marie énergie, virtuosité, tendresse, enthousiasme, fantaisie, positivisme ... des ingrédients indispensables pour une recette délectable.
' Moi-même' ouvre le bal, suivi d'une ' Scottish d'aujourd'hui' fringante, puis le Louise Attaque soundalike ' On aura raison'.
Une surprise, la cover de Del Amitri, ' Nothing ever happens' devenue ' Jamais rien qui se passe' .
Brillant!
Liedekerke, fait beau aujourd'hui, non?
Evidemment sur le podium le taux d'humidité est de 120%, je nage dans mon T-shirt, mais le titre suivant est de circonstance ' Quelle belle journée'.
' Si clone' aux touches folk des Balkans est proche de Malicorne.
En nu, een stevig nummer: ' Il a tout dit' rocke et cogne comme du Lindisfarne.
Un polkarock au message social ' Encore' sera suivi du philosophique ' 'Je me plains'.
Il était pas sur notre playlist, mais puisqu'il est enfin là 'Enfin, voilà l'été'.
Puis un tango bestial ' La bête est là' avant d'adapter le ' Poolijs' de Bart Peeters qui deviendra l'irrévérencieux 'Prince Albert' et une dernière avant de nous doucher: ' Ca ne fait rien', au démarrage treurliedje virant danse tzigane vivifiante.
Merci, TingaTinga!

On reste dans le registre folk avec Donder in 't Hooi.
Un groupe né à Damme en 1996, qui en janvier 2010 eut à déplorer le décès accidentel de leur jeune guitariste, Ramses Verlinde.
Le site annonce six musiciens. Sur scène, on en compta cinq: la fondatrice, Mieke Van Loo: accordéon, chant, flûtes diverses , fifrelin- Johan De Waele, son conjugal: cornemuse, chant, contrebasse, bodhran - Hilde De Ketelaere : vielle à roue, chant, violon - John Dierickx: guitares et Jan Morre: drums.
Ce collectif nous a servi un set de pure traditional folk enthousiasmant, d'un haut niveau technique et d'une puissance émotive inégalable.
Tu te croyais revenu dans les seventies, avec les hoogdagen du folkclub 'De Mallemolen' à Hoeilaart , ou du festival 'Le temps des cerises' à Floreffe et de 'Marie Clap' Sabots' à la RTB, pas encore F.
Donder in 'T Hooi c'est la Flandre qu'on aime, celle du boerenbal, d' Hendrik Conscience et de son 'Loteling', qui t'a fait pleurer, celle de 'Mira', tiré de ' De teleurgang van den Waterhoek' de Streuvels, celle qui te rend fier d'être né dans un petit pays qui, malheureusement, a enfanté des pourris, des extrémistes de tous poils, des connards médiatisés slimste mens...sorry, on s'éloigne du sujet.
Un instrumental, cornemuse en goguette, ouvre le bal, suivi d'une danse bretonne ( an-dro) en West Vloams, Mieke à la blokfluit:
..Beste vrienden, kameraden... ( ' Oast je wèr je' ?) style 'Die Moorsoldaten', en plus enjoué. Tes pieds battent la mesure, sur ton écran cérébral, des Yproises , coiffe de lin blanc, copie d'un tableau de Rogier Van der Weyden, robe simple à quatre pans, pommettes rougeaudes.....,tournoient au bras de rustauds endimanchés.
La nostalgique 'Scottish du regret' est vêtue d'une redingote jazzy, elle sera suivie d'un tovercirkel qui verra du mouvement sur la piste, face au podium, quelques gosses délurés virevoltent autour d'une Margot blonde au physique pas désagréable et aux guibolles alertes.
Une gigue trépidante et puis un titre dédié à tous ceux qui ont pris un aller simple pour le paradis, ' Trip to Skye' ( de John Whelan), une superbe valse céleste mélancolique.
Un reel bouillonnant: 'Een zak petatten': violon voltigeur, bodhran fougueux.
On va souffler en vous interprétant un traditionnel norvégien, narrant la triste histoire d'une belle jeune fermière qui par un beau matin décida d'aller admirer le lever du soleil avant de traire ses 329 vaches, elle secoue son homme, qui bourré comme une outre, refuse de quitter son plumard tout en ronchonnant, elle ira seule voir l'astre pointer.
Tous des ivrognes dans les fjords!
Hilde se colle au chant scandinave.
L'idyllique 'Rue des prés' suivra.
Donder in 't Hooi réussit, tour à tour, à te faire rire, danser et pleurer... l'ABC du folk authentique.
Composé par Mieke, ' Den intieme draai', une bourrée, précédera an Irish tune ' The Spanish Lady', une Carmen qui fit chavirer le coeur d' un grand nombre de gars de Dublin.
Un vif instrumental de Damme avant la présentation de l'équipe et finir sur un Irish traditional aussi emballant qu'un titre des Pogues .

60 minutes revigorantes et un bis:
' Off she goes', joué à toute vitesse, off they go!

Geydi Gonzales

Direction La Havane pour un voyage latino aux rythmes de la salsa, du son, du merengue, du reggaeton, de la rumba auxquels on ajoute quelques notes de rap, de funk, de hip hop, de jazz.
Geydi Gonzales ( G&Di) naît à Cuba, elle y apprend à chanter, se joint à quelques groupes de salsa puis arrive en Belgique où elle participe, en tant que choriste, au groupe Doble Impacto.
Depuis quelques années, elle s'est lancée dans une carrière solo, menée avec l'aide du leader de Doble Impacto, le saxophoniste/chanteur Juan Carlos Rosquete ( Twanque , Martin de Marneffe Band...).
Ce dernier dirigera le combo accompagnant la ravissante Cubaine, il a embrigadé quelques musiciens pas nazes : Fania Rodriguez (Doble Impacto) aux claviers- Gonzalo Rodriguez de Séville (Doble Impacto) à la basse - Yusbel Ramon aux congas et l'Anversois Nico Manssens ( Sophie Tassignon, Multitude, Lady Linn, Trixie Whitley...) aux drums .
Le chaloupé et sensuel ' Se ha enamorao' ouvre le feu et sera suivi d'un "son" langoureux et sensuel ' No tiene Perdón'.
Where Gloria Estefan meets Jennifer Lopez...chaud, chaud!
Geydi annonce une rumba: ' Rumbera', pendant laquelle elle esquisse quelques pas de danse suggestifs.
Juan Carlos abandonne la playlist et s'attaque à un latino 'Fusion' funk expérimental .
Effectivement la basse groove à mort, le sax s'envole et pendant le bridge on a droit à un passage rap piquant.
Un merenguito, un truc bien épicé ' Te deseaba' (?) auquel succède du latin/pop à la Miami Sound Machine avec intervention gluante du sax.
Une bachata nostalgique et langoureuse, le genre de morceau bien pute pendant lequel tu aimerais te voir coller à une femme fatale, jupe fendue, bas résilles et rouge à lèvres pas des plus discrets: 'Acuerdate de mi'.
On enchaîne sur une nouvelle plage lascive à la longue intro aux congas, probablement le 'Mi Tierra' popularisé par Gloria Estefan.
Sur la piste, le Liedekerke en jupon essaye, vaille que vaille, de tanguer souplement sur ces rythmes des Caraïbes: cela va du grotesque au pas trop mal, mais aucune de ces dames ne réussira à attirer le regard d' Humphrey Bogart en quête d'une Lauren Bacall.
Un dernier feu d'artifice remuant ' Dame el ritmo' et la fiesta est finie!

Àlaská

Y a pas d'cerises en Alaska
Et goutchi goutchi goutchi goutchi hou wa wa
Sur la banquise pas d'mimosas
Et goutchi goutchi goutchi goutchi hou wa wa
Pas de petits moutons courant sur le gazon
Pas de macaronis et pas de bouillon gras...

Mais il y a du ska, même si ces Alaskars viennent de Zingem.
Sont nombreux ( neuf) et de blanc costumés nos Esquimaux: deux saxes, une trompette, un trombone, un clavier, une basse, une batterie, un chanteur/guitariste et un MC zouave, rappeur, zievereir, majorette, cantatrice, ballerine, chômeuse... au choix!
Liedekerke, klaar pour du ska polaire?
Oui, le village est fin prêt, tous les potes sont présents, la famille aussi, va y avoir de l'ambiance carnaval.
Le show commence fort, les gars savent jouer et à tes côtés ça cabriole et ça rigole: ' Standing in the rain' suivi, logiquement, de 'Swimming in the pool'.
''Goodbye Clarice' brûle, les cuivres s'en donnent à coeur joie et les deux kets chantant se démènent vigoureusement.
Le reggae vamos a la playa ' Parasol Espagnol' entame une longue suite de singeries, MC Ramone en fait des tonnes, mais tu te dis: OK, faut amuser les lycéennes, une gaminerie, c'est pardonnable.
'Alaska' du skank kangourous sur la banquise, puis une suite 'Train Alaskain + Leyla' en français dans le texte, les soli jazzy des cuivres sauvent la mise.
Un reggae ' I don't fight' détruit par le boerenrap du MC.
Question: es-tu le seul à estimer que leur soupe commence à sentir le rance?
Regards autour de toi...
Oui!
' Jamaïca', heureusement que Bob nous a quittés!
Pire: ' Opera' un medley, daube indigeste mêlant La Castafiore aux riffs de 'House of the rising sun'.
Achille Zavatta baisant Lange Jojo: l'horreur!
L'intro de 'Out of space' des Prodigy, déjà piquée à Max Romeo, vire grand guignol: 'Hapiness'- Red Zebra 'Can't live in a living room' - 'Rocky' Dog Eat Dog- John Barry- Beastie Boys- et Jean Oublie, une sorte de quiz sauce ketchup, agrémenté d'une chorégraphie Frères Taloche, bref du ska tologique à te donner la diarrhée.
C'est pas fini, sont jaloux de Romano Nervoso et essayent de nous faire bouffer des 'Pasta Alaska'.
Une fête foraine foireuse.
La pantalonnade se poursuit: 'Bal Sénégal' pour finir avec ' Shut it up'.
T'espères qu'il va enfin la fermer, ce MC de mes deux, mais non, Liedekerke exige un bis!

' Una cerveza per favor' du ska Pancho Villa aussi raffiné qu'un mammouth obèse.
Ces skalopes flamandes aux skalembours douteux ont eu raison de ta patience, tu ne verras pas Rootman J & the Zionyouth Crew.

Skamen!





dimanche 11 septembre 2011

Erica Buettner au BeauHaus, Bruxelles, le 9 septembre 2011

Le BeauHaus, Boulevard Barthélémy, le long du canal, à 20 mètres du Walvis, un nouvel endroit branché, pluridisciplinaire ( expositions, événements culturels, marchés des créateurs), au sein de l'équipe tu retrouves Maxime Hoquet/Matamore, déjà responsable des concerts organisés au Schip sur l'autre rive.
Un Schip qui fit naufrage suite à de sinistres mésaventures ( pirates, saccageurs de tous bords ...) et mit la clé sous le paillasson, absent car volé.
Le Bauhaus bruxellois s'avère être un minuscule atelier de 30m2, ne pouvant convenir que pour des concerts intimistes.
Le monde afflue, mais il faudra attendre 21h30' pour le début des hostilités, ce décalage horaire, affiche: 20:30/réalité: 60 minutes plus tard est une maladie contagieuse, bien chiante, dont souffre un bon nombre d'organisateurs de concerts.

Erica Buettner

que tu vis en janvier 2010, lors d'une Soirée Cerise.
L'accorte singer-songwriter du Connecticut a, désormais, délaissé les fastes de la Ville Lumière pour s'établir au Portugal, à Coimbra.
L'album, quelle préparait il y a un an, est dans les bacs et ce 'True love & water' sera acquis par pas mal d'auditeurs après le gig.

I always begin with a warm-up song, usually a traditional folk tune, ce sera le glorieux 'Freight Train', d'Elizabeth Cotten, suivi de l'aérien dream folk, décoré d'une trompette labiale:' Good thing going'.
Apparente simplicité, jeu de guitare non frelaté, voix diaphane, soyeuse, les comparaisons avec les chanteuses folk de l'ère hippie ( Karen Dalton, Judee Sill, Laura Nyro...) sont légitimes.
Elle aime le contact avec l'audience, même si tu ne peux la glisser dans le rayon storytellers: j'ai à vous narrer a disgusting story about my black & white shoes, la semelle décida de se faire la malle, je dus la refixer avec de la superglue, une catastrophe, je réussis à marier mon index et mon pouce, mais pas à réparer mes molières, so my fingers are full of dirt, ramassée sur les trottoirs parisiens et bruxellois.
That's really disgusting, note, hilare, Mc Cloud le Hoquet en chef.
Le sensible ' C'est Julien' de Marie Laforêt ne sera pas disgusting et l'éthéré ' Our most fragile things' est un pur joyau de tendresse.
Erica peut s'être attelée à l'étude de la littérature française mais connaît H G Wells: 'Time Travelling', un plongeon nostalgique dans le passé, Vashti Bunyan s'impose à ton esprit.
Un voyage en train, de l'universitaire Coimbra vers Porto, a instillé ' Train to Porto', un voyage ferroviaire lusitanien que Fred Cerise compare aux mélodies de Suzanne Vega, tu persistes à y voir des connotations sixties folk féminin.
Nouvelle anecdote, montoise ce coup-ci, et le soft ' Under the radar'.
Mon prochain projet discographique sera la confection d'un EP reprenant some French songs, le feutré 'T'en souviens-tu de la Seine', de la féministe Anne Sylvestre, en fera partie.
Superbe chanson.
'No Land's Man' pour ceux qui comme moi ne se sentent liés à aucun pays.
I sing the body electric,
The armies of those I love engirth me and I engirth them,
They will not let me off till I go with them, respond to them,
And discorrupt them, and charge them full with the charge of the soul....
Walt Whitman
Erica s'en inspire et compose son 'The Body Electric' , une pièce poétique énervée.
Brussels, if you feel like dancing, c'est le moment, c'est l'instant:
'Fast Passing' voit une bonne partie des auditeurs transformés en Gilles de Binche, secouant clochettes et trousseaux de clés, frappant le sol ou cognant une bouteille de bière artisanale à 2€.
Du folk Woodstock.
La dernière, un singalong sinueux , 'Labyrinth', proche des titres de la fabuleuse Melanie Safka.

Gros succès et un bis, une dernière plage en français, le doux-amer ' L'Avenir', interprété d'un séduisant accent à la Jane Birkin ou Petula Clark.

Soixante minutes intemporelles!

vendredi 9 septembre 2011

Colline Hill, un Home Concert à Bruxelles, le 8 septembre 2011

Un concert en appartement quelque part du côté du pittoresque t'Cruyseken, devenu Porte d'Anderlecht, prison au 18è siècle, musée des égouts, de nos jours.
Fred Cerise ( oui, encore lui!) s'associe au propriétaire des lieux et s'occupe des réservations et de la confirmation par mail, la veille il fait savoir qu'on affiche complet, il attend une quarantaine d'auditeurs pour un concert de Colline Hill prévu à 19h30'.
20:15', tu dénombres de 25 à 3o bipèdes dans le coquet espace, mis à disposition par Bernard, qui n'est pas le Saint que tu connais, ce qui signifie que plus de 10 lapins gambadent toujours dans une garenne humide.

Kick off à 20:30': silence austère, atmosphère compassée, Colline Hill, sur un siège, dans un coin près du téléviseur, le public disséminé dans le vaste salon/salle à manger.
Un brin timorée, les salutations d'usage, on va démarrer!

Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline
De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines
J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue...

Joe, on t'a dit de couper le ringtone du portable, bordel!

Colline, tu la croisas pour l'inauguration du Cuberdon, il y a dix mois, l'enfant breton te fit forte impression et ce soir, en version unplugged, il n'en fut pas autrement.
Un timbre clair, velouté, maîtrisé, plein d'émotions qui transportera les invités dans un cosmos roots, plus proche de Judy Collins, Ray LaMontagne, David Gray, Joan Osborne ou Sheryl Crow que de Gérard Lenorman ou Nicolas Peyrac.

La liégeoise Colline débute son set avec ' By you' , de l'acoustic folk/pop gracile et aérien, aussi séduisant que les mélodies de Carly Simon.
Elle tient à remercier les 831 financiers Akamusic qui lui ont permis de réaliser un premier album que l'évêque du Bistum Lüttich devrait, incessamment, laver du péché originel en le trempant dans les fonts baptismaux de la cathédrale Saint-Paul et amorce ' 'Cause I love you', une tendre lovesong qui donne le titre à son EP trois plages (vendu 5€ après le gig).
Le mélodieux :'No more, no less' tu me prends telle quelle ou tu laisses tomber, justifie les rapprochements avec la diva folk Joan Baez, on ajoutera qu'on perçoit, également, des accents Marie Laforêt.
Le plus sec ' You gotta hold on' balade ton esprit dans les eaux claires d'une certaine Priscilla Ahn.
Première cover, le formidable ' Society', une des compositions d'Eddie Vedder, utilisée pour le fabuleux ' Into the wild'.
Escapism, force évocatrice surprenante!
Une confession intime au chant d'une pureté Badoit: ' She believes in me', je déteste te faire du mal... I just want to cry I'm so sorry...
Hit en puissance!
Comme le catchy ' From now' qui voit les premiers timides battements de mains, ils seront plus soutenus durant 'Autumn girl'.
Ambiance feu de camp, dixit l'artiste. Les boyscouts et chiromeisjes, de 7 à 77 ans, sont ravis de participer à la fête.
Seconde reprise magistrale: ' Landslide' du Fleetwood Mac seconde mouture, l'américaine, celle de Stevie Nicks.
Joli picking, interprétation sensible, ce titre lui colle à la peau.
'I've been told': Miss Hill fait preuve d'une belle assurance, le public, captivé, la suit les yeux clos...have you tried to run fast against the wind... on galope avec toi, Colline, même si grêle, rafales tempétueuses ou verglas sont au rendez-vous!
On poursuit avec la tirade philosophique empruntée à George Bernard Shaw 'Life is too short'... to be serious , une polka rythmée.
Tout aussi entraînant, le poppy et énergique ' Someone left before me', proche de certains morceaux d'une influence majeure, Melissa Etheridge.
Une nouvelle ballade subtile: ' Where you are'.
Plus grave, une superbe chanson thérapeutique ' When you joined the sky' , ou comment appréhender la perte d'un être cher.
Tout en émotions, sans trémolo boursouflé ou sensiblerie infantile.
Holà, vous vous endormez, braves gens, je rejoue ' From now', vous êtes priés de réveiller les voisins en tapant des pieds, en battant des mains et si possible en chantant juste, le refrain compte quatre mots, le plus long fait quatre lettres, mais on en n'entend que deux: from now I know...
L'appart. transformé en stade de foot, mention spéciale à Fabrice, irrésistible en choriste black aux seins non siliconés!
Ne dirai pas qu'il a sifflé une bouteille de pinard pas net, achetée chez un Afghan sans turban.
Cover trois, une version vallonnée et vitaminée de ' Video killed the radio star' des Buggles.
Juste pour le plaisir .
Quoi, Herbert Léonard?
Laissez-moi finir ma phrase, chahuteurs, juste pour le plaisir, un morceau dans ma langue maternelle: ' Rassure-toi'.

Ovations et, vite, une dernière pour arriver à 90' de concert:
Don't you know
They're talkin' bout a revolution ...

Tracy Chapman, en dessert!
N'irai pas prendre le pousse-café avec Fabrice et Géraldine, sont pas recommandables!

jeudi 8 septembre 2011

The Bonnevilles chez Madame Moustache, Bruxelles, le 7 septembre 2011

Le flyer distribué par l'hirsute conseillait: soyez à l'heure pour le concert ( 20:00) qui doit se terminer à 22:00, les musiciens cédant la place au DJ set 'Back to the Grave'.
Direction le Quai au Bois à Brûler, des travaux, bien sûr, et à l'heure où Laurence Ferrari accueille Hollande venu éclairer la France sur les mesures de rigueur budgétaire prônée par Saint-Nicolas, tu t'engouffres chez Madame Moustache.
Y a pas foule et sur scène, deux monitors, c'est tout!
Tu parles d'un concert démarrant à 8PM, le groupe débarque à 20h10' et doit monter le matos, corvée qui se fera à un rythme mexicain basané allongé sur le sol.
Voilà Kris et Léo, ton foie tremble!

21:00 -The Bonnevilles
' Hello, Brussels'!: on est pas 10 face au podium: un Anversois, un Wallon, deux Gantois, et quelques indéterminés...
1/2 heure plus tard on sera vingt, ce détail n'a pas empêché les natifs de Lurgan ( Irlande du Nord) de casser la baraque.
Sont deux: Andrew McGibbon Jnr - Guitar & Vocals et Chris McMullan - Drums. Fringués mod: chemise blanche, petite cravate noire, nourris à l'Irish Stew arrosé au Bushmills single malt et au blues, le graisseux, celui d'Howlin Wolf avec de solides doses de garage, de punk ou de hard, pense aux Who, Pretty Things, Kinks, Cream mais aussi aux Clash et à Motorhead... sont deux, disais-je, mais ils abattent, en 50', un boulot que 36 fonctionnaires de n'importe quel ministère mettraient un an à accomplir.

Un titre limpide pour démarrer nerveusement:' Army of one' vaut mieux pas rencontrer ces mercenaires sanguinaires, si tu te souviens de 'Race with the Devil' de The Gun, tu peux te faire une petite idée.
Ils poursuivent avec 'One more nail outta rock'n roll's coffin',
qui ouvre leur album ' Good suits & fighting boots'.
Gritty, sexy voice, une Fender furieuse aimant le feedback et à ses côtés, un drummer d'une vitalité peu commune et assurant, seul, une rythmique musclée et juste.
' The Belgians are coming' les Belges aiment le surf et ils s'expriment comme Tarzan taillant une bavette avec Cheeta, Johnny Guitar peut aller se cacher!
L'an prochain on sort une nouvelle rondelle, ' Gonna get my gun' en sera un des titres.
Les armes à feu semblent les obséder.
Une méchante intro à la 'Summertime Blues' pour 'Hell', un titre infernal.
Le nouveau CD promet, les Bonnevilles marient la classe d'un Eddie Cochran et la hargne des Blue Cheer.
Encore deux méchants bluesrock prévus pour l'album de 2012, dont ' Kneel at the altar' aux effluves Taste prononcées.
Brussels, you're lucky bastards, en primeur un titre pas encore tout à fait terminer ( 'You're not alone' ?): bottleneck perverse et drumming puissant, imparable!
Vous êtes chauds... ça tombe bien nous aussi: ' C'mon' , un beat souverain.
Même potion: ' I don't like whiskey' .
Ja, Kris?
Ah, comme toi, tu ne bois que du lait!
Sont presqu'aussi vicieux que Jim Jones Revue..
Time for the titletrack of our CD ' 'Good suits & fighting boots', le turbo à plein régime et ils terminent par 'Hardtale Lurgan Blues' un petit blues de leur bled aussi performant qu'un lance-roquettes anti-char de 4000 mètres de portée et de pouvoir de perforation de 950 mm, utilisé pendant la Guerre du Golfe.

Faudra pas manquer les Bonnevilles s'ils remettent les pieds dans nos contrées.

Concert à peine fini que la Grande Catherine rapplique, et à minuit le coin est archi bourré d' une saine jeunesse se trémoussant sur les Yardbirds, les Sonics ou Steve Miller.
Quand Léo est parti à la recherche d'un distributeur de billets, vers les 1h15', j'ai jugé sage de regagner mes verts pâturages en priant de ne pas croiser la maréchaussée et en laissant le trio boire les 50€ refilés par la machine..

lundi 5 septembre 2011

Mae Karthauser - LadyBabyMiss à La Gougoutte à Pépé-Ixelles, le 4 septembre 2011

Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la...

Forcément, Pépé y était et si tu veux des nouvelles de Margot, tu te diriges vers l'Avenue de l'Hippodrome, tu pénètres dans le bistro juste face au dépôt Buyl, t'y trouveras, quel hasard, en plein Eden, entouré de jolies mortelles, Monsieur Fred Cerise, le booker le plus débrouillard in Manneken Pis land.
Au menu du dimanche, t'avais pointé la blonde Mae Karthauser, que la Cerise a programmé sur son territoire pour trois dates.
La veille du concert à La Gougoutte, on lui propose LadyBabyMiss, qui après un séjour berlinois, a un trou dans son calendrier... aucune hésitation: je prends!
Bonne idée, deux free gigs pour le prix d'un, ni Bernard, tapi dans un coin, ni Yves toujours amoureux d'une Hoegaerden, ni V7nce ne se déplaçant que si la marchandise est jeune, jolie et fraîche, ne se plaignirent.
Il était 1:30' AM lorsque tu pris congé des éternels assoiffés ( je te cite pas de noms, c'est inutile) , après que l'insulaire du Devon ait encore interprété deux titres devant un comité restreint et un zatlap, ayant perdu sa monture et s'étant invité dans l'étable, espérant, en vain, continuer ses libations nocturnes.
Le lendemain on te questionna ' t'étais ivre' sans te souhaiter une bonne journée.
Dure est la vie!

Comme il y a deux groupes, on commencera à 20h30'!

Tu parles, Charles, il sera 21h lorsque le trio LadyBabyMiss & The Tigermen prendra place dans un coin du cabaret.
Point 1: il s'agit bien de LadyBabyMiss, une coquette et frêle jeune personne, un portrait vivant de James Abbott McNeill Whistler, fringuée Virginia Wolf, originaire de la Nouvelle-Orléans, chantant merveilleusement et maîtrisant à la perfection l'art de manier les touches, et pas d'un ustensile épilatoire, style tondeuse de bikini (pas l'atoll, mariole!).
Point 2: les tigermen n'avaient pas l'air très virils, nous vîmes une blonde et mignonne demoiselle, Alma Maleckar, s'adonner aux joies de la percussion tout en s'occupant des harmonies vocales et une sobre et appliquée bassiste, Leesaw A. Andaloro!

Ces divines créatures ont sorti un premier album à trois ( Lady avait déjà enregistré quelques efforts individuels), ' Hearts Unafraid Never Go Hungry', et nous interpréteront neuf titres, bis inclus, de cabaret/art/folk racé et théâtral.
Pour ne rien te cacher, LadyBabyMiss & The Tigermen, est un des bands vus en 2011 qui t'a laissé une des plus fortes impressions.
Première claque ' Don't waste any more time', de l'anti-folk proche des oeuvres de la brillante Regina Spektor. Une incroyable force évocatrice, une voix animale, sévère, hantée s'adressant autant à tes entrailles qu'à ton cortex.
Bernard a failli tomber de son siège.
Toujours l'esthétique et le lyrisme sépia avec ' Your own way', une valse ténébreuse et saccadée.
Ce serait bien pour une Fantastique Night, estime Yves qui en oublie de boire.
Par contre, la pianiste a soif... 'can someone buy me a beer', I spilled ma bouteille sur mes escarpins.
Fred Cerise, galant comme un DSK avant l'acte, est le premier à réagir.
Formidable duo vocal pour 'So have I' , un downtempo hypnotique et mélancolique dans la veine des Nick Cave les plus tourmentés.
'Open doors' aux accents jazzy voluptueux sera suivi d'un swing balkanique (d)étonnant : ' Red Hills' . Sorti d'on ne sait où, un Didier Drogba local, imbibé de wodka de chez Aldi, entame une danse rom out of Africa.
Retour au calme avec la superbe valse lente et poignante ' Close your eyes' avant un nouveau voyage slave agité 'If I ought to'.
La dernière, merci de nous avoir accepté, voici l'entêtant ' Answer to the call' pendant lequel le Togolais ou l'Ivoirien se la joue Bob Log III en transe, après avoir piqué le casque que Valentino Rossi avait oublié sur le comptoir.
Folklore qui ne gêne pas les petites vocalisant à en perdre haleine.. here we are... you don't have to be angry just to be brave ... le titre se meurt à petit feu!

Ovation, et avec l'autorisation de Mae, un bis houleux:
' Scallops gallop' .
Where Tori Amos meets Amanda Palmer.
Une tornade!

Bref break et Mae Karthauser

Tu oublies la Karthäuser Hof à Florsheim où se rend Horst um ein leckeres Schnitzel zu essen!
Mae a vu le jour quelque part dans le Hampshire et très vite s'est mise au chant.
Pendant un séjour de 16 mois en Californie, elle forme le groupe The Good Unit qui enregistre un album, revenue dans sa verte Albion, elle fonde Mae and The Midnight Fairground qui sort ' Black Horses' en 2011.
Sa mini-tournée bruxelloise, elle l'effectuera solo, dans ses bagages: une brosse à dents, du linge, son sourire Mary Poppins et un mini clavier rouge, style Dulcitone sans pieds.
' Please Dear' amorce le set. Un timbre clair, pétillant et un cabaret/folk d' un style fort différent des compositions des Ricaines: intimisme et espièglerie, un très anglo-saxon univers bitter sweet.
Tu penses à Gilbert O'Sullivan, Sailor ( sans les chansons de marin), David Essex et pour les plus jeunes à Kate Nash ou Nancy Elisabeth ...
Ce n'est pas un hasard si le groupe de la blonde Mae se nomme Midnight Fairground, l'atmosphère foire, émerveillement, gingerbread, candy floss, chevaux de bois est bien présente.
Une cover de The Dø, ' Stay just a little bit more' , une sucrerie à la Mary Hopkins.
'Bill', à propos d'un gars hyper agressif, en fait il ne se nomme pas Bill, mais je tiens pas à ce que cette brute m'abîme le faciès s'il se reconnaît dans la chanson..
" Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite."
Quoi, Yves?
Tu connais le type, t'as couché avec sa femme.
O K, je ne le cite pas!
Un midtempo enjoué et délicieusement désuet pour suivre, ' Lucian', la Gougoutte bat des mains et des pieds.
Vlan, une fameuse beigne en pleine poire , le 'Army Dreamers' de Kate Bush.
Public en extase.
'Tabby' is about a cat, mais c'est pas un chat, c'est un mec déguisé en chat.
Tu suis, Yves?
Ouais, c'est du Chabrol, quoi!
Jolie comptine que Mister Africa tient à saboter, le sourire de la petite anglaise l'a ramené à de meilleures sentiments, allons y pour le singalong!
Et une dernière avant le curfew: ' The Chinese Restaurant', un met épicé en version jam avec Miss, Lady et Baby au tambourin.

Une fille, un Dulcitone, une voix, un sourire éclatant, tout le monde il est content!

Une des meilleures Soirée Cerise depuis des lustres!