mercredi 30 mars 2011

Horse Feathers au Witloof bar du Botanique, Bruxelles, le 29 mars 2011

Assistance honnête dans le caveau du Bota pour assister au premier gig de la tournée européenne de Horse Feathers.
T'es lourd avec tes sabots: c'est pas la comédie Groucho, Chico, Zeppo & Harpo, ni une marque de fringues née quelque part en British Columbia, il s'agit du band de Justin Ringle , un copain de Peter Broderick, parti s'établir en Oregon.
Horse Feathers a connu quelques changements de line-up depuis les débuts en 2006.
En 2011: Justin ( guitare acoustique, mandoline, lead vocals) s'entoure de Catherine Odell (cello, backings) - Nathan Crockett ( violon, scie musicale, backings) et Sam Cooper ( drums, acoustique, mini zither, percus).
Traces discographiques: 3 CD's ( le dernier: ' Thistled Spring'), quelques EP's.

Pas de support, on démarre à 20:15'
'Belly of June' sur 'Thistled Spring' ouvre les débats.
De l'alt. country/americana sans le nonsense des Marx Brothers. L'atmosphère est à la mélancolie, au recueillement, à la profondeur dans la simplicité. Le falsetto d'un lyrisme brumeux de Justin, le barbu, impose le silence. Les premiers rangs l'ont bien compris et vont sagement s'asseoir pour écouter les lentes mélodies aux arrangements soignés.
Sorry, si on paraît quelque peu fatigué, the jetlag, you know, on a quitté Portland ce matin , et c'est comme si on avait avalé un camion de pilules tombées hors de la pharmacie de Timothy Leary.
'Dustbowl' à la mandoline, des traces d'Iron & Wine ou des Great Lake Swimmers dans ce slow-coustic folk stylé.
This is a new song , 'Waltz' s'il faut croire la setlist. Cette valse a le blues: un violon geignant, des lyrics pas vraiment optimistes ...where will you go when there's nowhere to be... un mouvement nerveux en staccato pour revenir au ton nostalgique.
Lumineux!
'Mother's sick' te renvoie ver le gothic folk d'Emily Jane White.
Comment guérir les blessures de l'enfance?
L'écriture, une thérapie?
Une suite superbe: la valse ouatée 'Thistled Spring' et 'Helen' , une histoire de rupture au final tempétueux.
'Cascades' de douces harmonies vocales, une scie plaintive, un léger frottement de l'archet sur les cordes du violoncelle... un ouvrage de ciseleur.
Séance tuning pendant laquelle la timide Catherine tente de nous expliquer les différences existant entre ce qui est 'large, big' aux States et ici en Europe.
La large car louée chez Avis était vachement trop petite pour nous quatre et notre matos.
Une C4 c'est pas une Lincoln Town Car...
'The Drought', la sécheresse...the birds complain... sur un lit de cordes d'un classicisme sobre.
Une vieillerie nous indique le peu disert Justin: ' Heathen's Kiss', voyant réapparaître la scie.
'Curs in the weeds' toujours ces touches d'americana minimaliste, lent, solennel, grimpant graduellement vers un climax émotionnel.
Le Witloof est subjugué, Mr Ringle annonce la dernière: ' Starving Robins', ultimes instants de magie pure.
Les bravi giclent après ces 60' d'un haut niveau.

Bis

'Vernonia Blues' le seul uptempo de la soirée, handclappings et violon partant en Irish jig, non, nous signale Justin, l'influence est à chercher du côté des Appalaches.
D'accord, mec, mais l'Appalachian fiddle music s'est inspirée des traditionnels irlandais ou écossais, anyway, a 1000 thanks for the setlist!

mardi 29 mars 2011

Aloe Blacc - Maya Jupiter à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 28 mars 2011

Incroyable le nombre de concerts sold-out à l'AB, le suivant sur la liste: Aloe Blacc.

Le racé à louer tourne avec la séduisante Maya Jupiter comme avant-programme.
Une abeille de la famille Zeus?
Fais pas ton malin.
Maya (Melissha Martinez) naît au Mexique, du sang ottoman dans les veines, mais, tout bébé, atterrit à Sydney.
On nous la présente comme une MC, rappeuse, hip hop diva ayant sorti deux plaques sous son nom,'Today' en 2003 et 'Maya Jupiter'( co- produit par Aloe Blacc) en 2010.

A 20h30, apparaît une nana sexy en diable, flanquée d'un keyboard player, drummer, bassiste et guitariste, tous membres du live band d' Aloe: the Grand Scheme.
'I am' un phrasé hip hop, arrière-plan latino, envolées de guitare Santana.
Assez surprenant.
This is my protest song, annonce la nana, pour toutes les familles qui souffrent dans ce monde pourri: 'No more', pas bien méchant ce coup de gueule altruiste.
'Phenomenal' female rap MTV édulcoré, du Foxy Brown, Christine Aguilera, Rihanna etc...
'Furacão' titre bref et percussif, servant à mettre en évidence les talents de danseuse de l'australo-turco mexicaine. Tu imagines une jeune Jennifer Lopez aux formes moins arrondies pour te faire une idée.
L'exotique et vaguement salsa ( sauce Ricky Martin) 'Canta' met fin à ce set de 20'.

21h10': Aloe Blacc & the Grand Scheme
Enfin l'intro, six musiciens en piste, probablement: Te'Amir Yohannes Sweeney-Drums , Peter Dyer-Keys ( Mariah Carey) , Joseph Gonzales-Bass, Randal Fisher-Sax et percus,Tutu Sweeney- Trumpet et percus et le musical director, guitariste: Joel Van Dijk pour un gros funk/reggae Las Vegas.
Les cris fusent dès l'apparition du prince de l'élégance, Egbert Nathaniel Dawkins, III, alias Aloe Blacc. Coiffé d'un feutre à la Frank Sinatra, d'une immaculée veste blanche/chemise bleue ( 399$, la liquette que tu trouves pas chez C&A), le black en jette... il est beau, murmure ta voisine nippone, sa copine acquiesce: la classe!
Force est de reconnaître qu'il est mieux que Michel Daerden, le playboy d'Ans, Aloe a tout de la réincarnation 2011 de Sam Cooke.
'Hey, brother' un funky soul track aux claviers gluants.
Indéniablement, il y a du Marvin Gaye dans l' approche sensuelle du crooner californien.
Old school soul que tu peux entendre sur son dernier CD ' Good Things'. Le tune part en jam et le futé de nous citer les plus grands: James Brown, Stevie Wonder, Marvin l'Ostendais....sans lesquels l'actuel soul revival n'existerait pas.
'You make me smile' a mourning lovesong servie en bain Motown et chantée d' un timbre Al Green sera suivi de 'Femme Fatale' du Velvet Underground.
Une version n'ayant rien à voir avec la voix rauque de Nico, Aloe nous concocte un downtempo sirupeux ne te donnant qu'une envie, celle de te coller à l' Asiate de tout à l'heure et à l'inviter sur la piste de danse.
Great stuff, man!
Le band enchaîne sans transition sur le chaloupé 'Green Lights', suivi du tubesque 'Good Things' nous rappelant au bon souvenir d'un oublié Terence Trent d'Arby. Bruxelles au chorus, une guitare soul pur jus, trompette et sax Stax blend, on aime!
L'argent ne fait pas le bonheur, un moment de réflexion reggae/funk: ' Miss Fortune' .
Le slow qui tue: 'If I' ..If i sang a song
would you sing with me?...
Oui, répond la foule en délire.
L'engagé :'Politician'...hungry wolves dressed like sheep.... ,virant groovy jam .
I wanna see ya dance, Brussels, on crée un couloir dancefloor en plein milieu de la salle et quelques audacieux se lancent dans une démonstration exhibitionniste à la grande joie du Blacc et de sa copine Maya, qui immortalise le show.
OK, ça sent le marketing, mais ça marche à tous les coups.
C'est parti pour la bombe, le super hit 'I need a dollar' , grand numéro des Cubains aux percussions. Le dollar vire peso pimenté salsa, interaction totale avec le public.
Qui arrive en trombe? Miss Jupiter, pour un duo piquant.
Ciao, ciao, Brussels, on vous laisse avec the Grand Scheme qui termine le morceau en instrumental funk ravageur.
50' , un peu léger, monsieur le dandy!

L'AB hurle, le bassiste rapplique, d'abord seul, il s'applique sur la 4 cordes.
Un à un ses potes repointent le bout du nez, Aloe fermant la marche, ils embrayent sur ce qui s'avère être une version jazzy de ' Billie Jean'.
Superbe, le meilleur moment du show!
Second bis avec la sulfureuse Maya , l'exotique ' Rico', you pronounce rrrrrico.....
Le Zamp est pas content, Enrique Iglesias c'est pas sa tasse de thé.
Heureusement on revient au rhythm'n blues avec le sweaty ' Loving you', ....loving you is killing me.... bridge, une petite tirade extraite de 'For what it's worth ' des Buffalo Springfields pour décorer et on retourne au turbin.
Du bon boulot!

Au final , un petit concert sympa, même si la soul d'Aloe Blacc semble bien lisse et pasteurisée en comparaison avec les grands de l'écurie Stax : Wilson Pickett, Otis Redding, Sam & Dave ou autres Arthur Conley...

lundi 28 mars 2011

Above the Tree au Gecko, Bruxelles, le 27 mars 2011

Il y a un lézard?
Oui un gecko, un cocktail bar que tu trouves place Saint-Géry.
Fred Cerise, l'insatiable, y organise des free gigs depuis quelques semaines, en ce doux dimanche il a signé Above the Tree.
Un projet arboricole de Marco Bernacchia, artiste pluridimensionnel, originaire de Senigallia (Ancône): sculptures recyclées, installations environnementales et musicien globe-trotter.
Le transalpin a sorti quelques rondelles ou cassettes auto-produites et vend ces produits artisanaux au gré de ses voyages, aux terrasses de café, dans les gares, parcs, partout où les autorités le laisse gratter sa guitare et tripoter ses pédales à effet.

Fait doux à 18H 30, on joue à l'extérieur.
Un instrument archaïque, delay pedals, loop stations, un tambourin et une boîte d'ananas vidée de son contenu et de son étiquette collés sur un carton de 50 cm de long/15 cm de large que Signor Bernacchia bat des pieds. Avanti pour 40' de soundscapes expérimentaux au background blues méditatif, psychédélisme urbain hypnotique, incantations mystiques, rythmes vaguement tribaux, philosophie make love not war, your children are my children, AIDS connais pas....
Le mec est né en 1979, son trip date d'un peu plus tôt: 1968.
Sais pas si le hippie est heureux de jouer à côté du Lidl et de sa pub pour une purée de tomates, mais il entame son set par ' In the Middle of None', en tout cas c'est ce que mentionne sa setlist bricolée.
Longue intro planante virant blues Woven Hand, décoré de vocalises amérindiennes.
Soundtrack idéal pour un remake Abruzzes de 'Into the Wild'.
'Tacco Punta' architecture atmosphérique au final chaotique.
Une troisième escapade ésotérique par grand vent: 'More blues than blues' ( à vérifier), en fermant les yeux tu oublies les odeurs d'essence, le babillage de tes voisins, les nuages toxiques, De Wever, ta feuille d'impôt... et tu te laisses emporter quelque part dans un désert texan, décor idéal pour un film des frères Coen.
Mêmes paysages désolés pour ' Bunga Bunga' un blues minimaliste saturé et 'The South will be ...'.
Un problème,Vincent?
L'efficacité du service n'est pas le point fort du Gecko, ai commandé et payé trois consommations il y a plus de 10' et on n'est pas encore servi!
Effectivement, ça craint, c'est presque pire qu'au Bota, heureusement qu'Yves Hoegaerden n'est pas arrivé, tu t'imagines 600 secondes sans Blanche, c'est la Croix Rouge qu'on aurait pu appeler.
Marco poursuit ses pérégrinations doors of perception ' Hallo Winter' et le folky 'Let me know' .
Un faux western et vrai fingerpicking: ' On the road again' .
Deux lignes d'harmonica, une slide, des loops grands espaces: 'Metal'.
Encore une, Bruxelles, et j'avale une Trappiste, merci de m'avoir écouté, ( à vérifier) ' Bluesz'.
Arrivederci.
Eh, Vincent, voilà nos pintjes!

dimanche 27 mars 2011

Red Urban - Douglas and the Beauties au DNA, Bruxelles, le 26 mars 2011

Le sombre DNA transformé en cour de récré en ce samedi passage à l'heure d'été.
Le tout jeune band bruxellois, Red Urban, y donne ce qui doit être son troisième concert. Tout l'athénée, les petites amies, le bedeau, tonton et zaza, les frangines ... sont au rendez-vous.
Manquait que Léon Postillons, le pion chargé de surveiller l'étude.

20h40
Le trio salue les potes: on va mettre le feu au zinc...
Ces ex-enfants de choeur se nomment:
Mok ( Guitar / Vocals ) -Iñaki ( Bass / Back voice ) -Léo ( Drums ).
Sont tout jeunes, tout beaux et ils ont l'intention de casser la baraque avec leur power-rock bien trempé.
Des gamins citant les Red Hot Chili Peppers ou les Foo Fighters comme influences ne peuvent pas être des mous. Crois- moi, ils ne le sont pas, leur rock déménage vache et sur scène c'est la totale: sauts marsupiaux, guitare agressive, drumming dynamique, basse Flea, je me roule sur le sol, à genoux j'implore Saint- Jimi, j'invective les masses, je strippe jusqu'à la ceinture ( m'appelle pas Iggy)... bref, l'imagerie rock'n roll, ils connaissent.... et même si ta CI indique que tu as largement dépassé l'âge de 15 ans, tu peux apprécier.
Palabres avant chaque titre, les kets n'ont pas de setlist type, sur leur myspace ils ont placé une seule chanson.
Ils entament avec un morceau, 'Ground'( ?) , sentant bon l'indie rock tendance Jet, The Vines ou autres Fratellis...c'est musclé, rageur et bondissant.
Vive l'énergie juvénile!
Ils nous en balanceront huit du même acabit.
Quelques titres relevés dans le désordre: le catchy 'Day by day' , te rappelant au bon souvenir de The Knack, Romantics ou même Cheap Trick - 'Best thing swort' - ' Nymphs' - un petit punk garage bien crade- Iñaki prendra place derrière le micro pour un hymne patriotique aux relents Sex Pistols: ' Go go for Belgium' (?) - ' Starving' pour les affamés et leur hit myspace ' We've got the sun', à l'esprit sixties .
4O' athlétiques.
Red Urban, un band ayant du potentiel!

Changement de registre avec Douglas and the Beauties, aus Lille, Sarkozyland, de l'electroclash punky et sexy.

Douglas Walrus (sic), un cétacé chapeauté au programming et vocals - les beautés: Bogdan vise mes Raybans et ma clope à la basse et Mini Queen, Billie Beauty au chant, parfois claviers et pas de danse émoustillants.
Un soundcheck pénible, interminable avant que Douglas et ses pin-ups puissent entamer leur set.
Nous aurons encaissé: craquements douloureux, agonie en larsen majeur, silences majestueux, sifflements stridents, sirènes de camp concentrationnaire, fracas post- nucléaire et autres vagissements de bovins en route pour Cureghem.
Le pôv Douglas s'arrache les cheveux absents et, une vingtaine de fois, songe à trucider l'ingé son du DNA.
Sarcastique: Bruxelles , on vous sert une soirée Kellogg's en ce doux samedi de mars.

21h40', nième tentative de lancement de programme.
La machine semble conciliante, les beats fusent, la basse bastonne, la petite se dandine et susurre à la Miss Kittin...where does she come... ça commence à bouger dans le bastringue , plouf: le blanc!
Désabusé Walrus : franchement, ça pue du cul, bordel de machines à la con..
Séance tripotage n°65, on reprend... boum, boum...I'm a genious.....I'm a killer... ( 'fuck the sex player')
Hiiiiiii... hiiiii.., c'est pas vrai, on est maudits, on frappe qui? Pays de merde...
Nouveau blanc de 18O secondes, les patrons vous paient une mousse, braves Nordistes.
Cette fois c'est la bonne: kill me ..kill me...
Faites gaffe, RickyBilly vient de se pointer, faut pas lui demander deux fois.
Les dancetracks frénétiques se succèdent, tous nos regards sont rivés sur la minuscule et excitante blonde , pendant que guibolles et hanches s' agitent au son de cette techno bandante et pute.
'Turn in my head' qu'elle répète à l'infini sur un rythme discoclash synthétique.
Une histoire glauque se déroulant un dimanche où t'es sans thune: 'Tommy's song' annonce le chauve:... fuck me...propose la blonde, faudra prendre un ticket, il y a plusieurs amateurs dans le bastringue.
'Cheerleade me' invitation tout aussi scabreuse, mais irrésistible.
Walrus cherche la bagarre: 'Tous les Wallons sont des homosexuels'... Deux possibilités: il a croisé Di Rupo et sa clique à l'Homo Erectus ou la bande a dîné au Plattesteen avant de squatter le DNA.
Paraît que ce titre intellectuel a été co-écrit par feu F. Mercury.
Tu te souviens de Sheila & B Devotion? Douglas and the Beauties c'est la version 2011, electro sans Ringo.
...last nite I came around to see ya.. fallait m'appeler, baby, serais pas parti au bistro rejoindre Fredo et Gustave.
Il est 22:25, vite avant que Thielemans n' envoie ses sbires, deux derniers cocktails pétillants et chimiques.
Malgré les péripéties techniques, Douglas and the Beauties ont réussi à amuser le zinc.
Belle performance!

Billie, le mot de la fin: vous êtes mal fringués à Bruxelles!









samedi 26 mars 2011

Ten Years After au CC René Margritte à Lessines, le 25 mars 2O11

Vamos à Lessines, par une belle soirée printanière, le CC La Pipe n'en est pas Une accueille les vétérans du bluesrock made in UK, Ten Years After.

Arrivé sur place, tu te rends vers le gymnase dans lequel de souples jeunes locales s'adonnent aux joies de la culture physique, ke pasa?
Le concert aura lieu dans la petite salle, de l'autre côté du hall d'entrée, en moins de deux, ce local sera transformé en bocal rempli de rollmops marinés à point.

2O:O5', un support, non prévu sur les flyers, pointe le bout du nez: Cheap Killers!
Un trio de valeureux Liégeois trempés dans un bain blues & booze rock bien crade et primitif.
Ces jeunes gens ont un passé: Stinky Lou and The Goon Mat ou Two-Star Hotel.
Qui sont ces tueurs au rabais?
The Goon Mat : Guitar,Vocals- Lord Benardo : Harmonica, Keyboard-Ben Plastic : Drums.
Pendant 5O' ( 12 titres) ils vont essayer de chauffer un public qui les écoutera poliment.
Une once de Black Keys, une pincée de Jesus Volt, du ZZ Top, du boogie, du shuffle, du garage... tout ça n'est pas bien méchant, ni original. On fait avec, ce ne sont que des cheap killers, faut pas s'attendre à des miracles.
Nous ouïmes: 'My angel' - 'Come on honey' - 'You know I know'- 'Crap' - 'Only in my dream' - 'You know I care'- ''Coming Home' inspiré par Junior Kimbrough- 'A crying'- le saturé 'Like a child' - un truc qui cogne 'What's going on' -un morceau Bouglione 'Ghost Parade' et un titre à la mémoire de Sean Costello 'Left this world'.
Oui, Yvon?
Tu préférais Les Tueurs de la Lune de Miel...., paye moi un godet, mec!

Petite pause et à 21:15', le rideau se lève: Ten Years After!
Combien de fois as-tu vu le band avec le virtuose râleur, Alvin Lee?
M'en souviens plus, mais en 1990 au Marktrok à Leuven, les frasques d'Alvin en énervèrent plus d'un.
Ten Years After: c'est moi, pensait le guitar hero, les autres sont des faire-valoir.
Une situation intenable, cf.Oasis!
En 2003, Leo Lyons, Chick Churchill et Ric Lee trouvent un petit gars plus que doué et n'ayant pas le cou enflé pour remplacer la star: Joe Gooch....Ten Years After revit, tourne sans arrêt pour le plus grand plaisir des vieux fans et des plus jeunes ( pas mal de kids à Lessines!).
Début en fanfare 'I'm coming on', avec un premier duel Leo/Joe.
Un régal!
On passe en surmultipliée 'King of the blues' au piano sautillant, tout Lessines illuminé d'un sourire béat au coin des lèvres.
Super: 'Hear me calling', toute ta jeunesse, merci les gars!
Ce clavier tue et ce Gooch , bordel, quel mec!
Un blues génial 'Angry Words' sur l'album 'Evolution' de 2009, Chick in a jazzy mood, la basse te mord les couilles, Ric sobre et Joe te fait pleurer.
Ces mecs n'ont rien perdu de leur classe.
' Big black 45', une nouvelle tuerie, Lessines réagit au quart de tour, bat des mains et frappe le sol en mesure.
Sur 'Watt', annonce le d'Artagnan grisonnant, mais il s'agit de 'Cricklewood Green' :le psychédélique ' 50000 miles beneath my brain', fantastique!
Pas fini d' applaudir que Leo se lance dans 'Bad Blood'
Roll on river roll on
Nothing stops the flood
Some souls ain't for saving
Can't help being born with Bad Blood ...
Pas de mauvais sang à se faire, les vétérans ont la pêche.
Le numéro de Ric Lee ' The Hobbit', un solo peaufiné pendant 40 ans, ce soir c'est la 23432è fois qu'il s'y attelle.
J'ai fini, roadie, refixe tout ce brol, vais aller présenter l'équipe, y a peut-être 1 ou 2 ignares ne nous connaissant pas dans la salle.
Intermezzo comico, le cousin de Jef Kazak hurle 'make some noise, réplique de Ric: pas moyen de faire aussi fort que toi, grande gueule....
OK, I think you know this one... 'Love like a man', hurlements d'allégresse, la masse apprécie.
'I'd love to change the world' is pretty relevant in 2011, no?
Une merveille.
Pas le temps de reprendre haleine:' Good morning little schoolgirl', avec ses riffs sanguinaires.
Le Dali de la basse en action, viens ici, petit, je te défie au fleuret.
Joute homérique.
'I can't keep from crying sometimes', la Stratocaster pleure pendant que la rythmique assure le son Ten Years After inimitable.
Un petit détour chez Carrefour, Lessines? 'Crossroads' et il n'y a jamais de fumée sans feu, un coup de Deep Purple ne peut pas faire de mal.
Le Gooch nous sort tous les registres, une pétarade infernale.
Quoi, il joue pas aussi vite qu'Alvin?
On s'en fout, gars, Joe a redonné vie au TYA , ce mec a son style, un phrasé propre, il s'est approprié les morceaux du band et les sert à sa sauce, et je te jure, c'est succulent.
Toute la salle jubile et c'est pas fini, tout le monde l' attendait: 'I'm going home', un TGV fou et c'est là que le T-shirt arboré par Leo prend tout son sens 'deadly fast'.
Quelques classiques défilent pendant les soli:' baby, please don't go' - ' blue suede shoes' _ 'shake, baby shake' ...à la grande joie de l'assistance, qui d' une immense ovation salue le groupe à l'issue de ce set d' 1 h40'.

C'est pas demain que Chick, Ric et Leo se la joueront cocoon, l'hospice peut attendre!

Bis.
Deux rocks sulfureux: ' Reasons Why' et 'Choo Choo Mama'.
Place aux jeunes, tu oublies!
Les sexagénaires au pouvoir!



mercredi 23 mars 2011

Marquise Knox & Band au G C Nekkersdal, Laeken, le 22 mars 2011

Grosse foule au Nekkersdal pour le cinquième concert organisé par la Brussels Blues Society, programme de choix avec la venue de Marquise Knox, 20 ans, the blues figure to beat for years to come...
Les superlatifs ne manquent pas: a prodigy- the most exciting young player emerging from St Louis- il possède l'âme et l'essence d'un vétéran bluesman- Mister Knox is the real deal- a baby face but his music is certainly not boyish, it is mature- ce gaillard dégage une force tranquille et une maîtrise de vieux grognard....


On verra, les gars!
20:30 une introduction trébuchante, Brussels, clap your hands for Marquise Knox, tu prononces knokkes pour rire, ma zouzoute!
Le costaud apparaît, suivi d'un duo de vieux briscards: Michael Battle, un placide batailleur aux drums et Eugene Johnson, souriant bassiste.
Ces gars sont sur scène pour habiller le blues de la bête à la soulful voice.
A 15 ans il sortait la plaque 'Rise up now' et en 2009, le premier CD officiel ' Man Child' . Deux disques, donc, mais la Marquise peut jouer 10 hs d'affilée si tu ne lui dis pas d'arrêter.
Ce soir on a eu droit à 2 sets de 70' + un rappel d'1/4 h, et Knox était frais comme un gardon, tandis que le public aspirait à son plumard.
'Love making machine' qui ouvre l'album: chaud, chaud Chicago blues, tasty licks et voix caressante.
Le message? Well, I'm a young man... I take my time to love my baby slow... on le croit!
Un second sleazy blues avec le même thème...baby, I'm coming for your loving...
Du doigté, du feeling , un blues nourri au source B B King, John Lee Hooker, Lightning Hopkins..., pas de cinéma, droit à l'essentiel. Les notes suivent les méandres d'un cours d'eau paresseux et majestueux, tu embarques sur son steamboat et tu te laisses aller.
Un classique 'The things that I used to do', Buddy Guy, Junior Wells, Albert Collins, G Love, Stevie Ray.. ont tous repris ce downtempo collant.
Second standard ' Howlin for my baby', une version kilométrique dégoulinante et sensuelle.
Le colosse n'a pas de setlist, il entame un titre et ses compères n'ont qu'à sauter dans le wagon.
Il vit son blues et, hormis pour chanter, il n'ouvre que rarement l'orifice buccal.
Eugene, vieux, in G flat, un shuffle: 'Reconsider baby', ..oh Lord I hate to see you go... Oui, Clapton inclut ce titre dans son répertoire, le Marquise Knox band offre d'ailleurs certaines similitudes avec le Cream du début, celui qui jouait du blues.
A flat, now Eugene.
Quoi, tu veux du G sharp, c'est qui le boss?
A flat, on a dit!
'Clock on the wall' l'Epiphone voltige, la rythmique pompe, les aiguilles font tic tac.
Un premier slow blues...one night I went walking to myself alone... la solitude du coureur de jupons under the shining moon.
Marquise Knox, mieux qu' Angélique la Marquise des Anges , et plus pervers que Donatien-Alphonse-François de Sade.
Willie Dixon/ Muddy Waters:'Hoochie Coochie Man' avec Eugene aux backing vocals.
Le sexe, toujours le sexe!
Le grand Muddy, bis: 'Long distance call', ces histoires de bonnes femmes infidèles...another mule kicking in your stall...Il s'en prend au pauvre Eugene. Mec, j'ai trouvé ton froc chez moi. Chouette, un petit temps que je le cherchais.
Ecoute, gars, your old lady cheats on both of us...Elle s'envoie Michael.
Tous des tringleurs de première, ces blacks!
Assez papoté, Marquise, play the blues, man.
Un dernier tir groupé and a short intermission.

Set 2
Il démarre avec 'The sky's crying' un downtempo à faire pleurer toutes les marquises et leurs bâtards.
Fondu enchaîné sur 'Bad', pas celui de Jacko, un méchant blues funky.
Il dédie la suivante, une longue complainte de 8', à Pinetop Perkins, qui vient de décéder et avec lequel il a eu la chance de jouer. Pour ceux qui pensaient que c'était l'hymne à la joie, il chante...I've got no friend that I can call... cafard bleu.
Le secouant 'Killing Floor' de Howlin Wolf...I should have quit you , long time ago... vire hipshaking mama... le malin invite les dames à une séance de hipshaking, sans succès!
Eugene, montre à ses ploucs comment on secoue les hips.
Le brave gars est tout à coup transformé en peuplier populus tremula pendant un passage de l'ouragan Alicia.
Une histoire scabreuse, sweaty & groovy pour suivre...let's go baby to the hole in the wall... dans laquelle le gamin rend un hommage aux soul legends, Wilson Pickett ( 'In the midnight hour') et James Brown ('I feel good'), nous rappelant au bon souvenir d'un certain Steve Cropper et de ses money licks.
Pour rire, l'aristocrate de St Louis termine par quelques mesures redneck de Lynyrd Skynyrd.
Un bon boogie aux arômes John Lee Hooker croisé avec du Bo Diddley sera suivi d'un blues sale et poisseux reprenant la fameuse tirade... If the river was whiskey, You know I'd swim to the bottom...que tu retrouves dans 'Hesitation Blues' ou 'Divin' Duck Blues' ( au choix Johnny Winter, Grateful Dead, Taj Mahal, et, bien sûr, le 'Rollin & Tumblin' de Muddy Waters...).
Une intro kilométrique pour 'C C Rider', le drummer assure un rythme binaire qu'il joue les yeux fermés, ce gars ne s'énerve jamais et laisse les potes divaguer selon leur fantaisie.
Marquise est bien l'as annoncé, mais son gig est tiré en longueur. Sens du dosage et rigueur ne sont pas ses qualités premières, à la longue tu te mets à bâiller et à consulter ton pendule.
Marquise, tu t'en vas, gamin?
M'en vais quérir une canne à pêche... I'm going nightfishing...
Dans la Senne?
Que comptes-tu harponner?
Some catfish.
Bonne chance, petit, tu risques de remonter quelques godasses pourries, une TV noir et blanc, une carcasse de R4, et un ou deux cadavres de sans papiers.
Il est 23h, une dernière, Eugene?
Un slowblues instrumental sur le fil de l'équilibriste avec un solo tout en sobriété du brave Johnson.
You are fine people, but I guess we gotta go, I had a good time playing with my friends et le voilà qu'il ressort le catfish.
Vont le bouffer en coulisse!

Le Witte s'empare du micro et fait revenir le trio.
Thank you, on a mis la poiscaille dans le micro-onde, on vous joue la préférée
de ma grand-mère : 'Sweet Home Chicago' en medley avec 'Dust my broom'.

Marquise Knox se produit à Liège le 24 mars et à Mol-Gompel le lendemain.
La Brussels Blues Society accueille, ce 7 avril à l'Essegem, Howlin' Bill, auréolé du titre de meilleur band à l'European Blues Contest de Berlin.








mardi 22 mars 2011

Eddy 'The Chief' Clearwater & the Juke Joints au Korenbloem, Zingem, le 20 mars 2011

La Pondeuse de Zingem est une poule de pays très fière qui est très bien adaptée au climat belge.
De gemeente Zingem telt ruim 7000 inwoners, = 284 habitants au km2, et se trouve dans l'arrondissement d'Oudenaarde.
Sur la Kerkplein, église St-Bavo, parking et quelques cafés, dont le Korenbloem, avec en annexe une belle salle style fifties, probablement un ancien ciné, qui à 18h sera bien remplie pour le concert de la légende blues, Eddy 'The Chief' Clearwater.
Une organisation impeccable de la vzw 'Bluesnight Zingem', qui est loin d'en être à un coup d'essai, ces gens ont déjà programmé e.a. Coco Montoya, Deborah Coleman, Chicken Shack, Kenny Neal et autres blues acts de qualité.
Ce coup-ci en exclusivité pour le pays dirigé par le démissionnaire Leterme: Eddy Clearwater!
On peut pas rater ça, m'indique Roland, tu me ramasses au terminus du 60 et on file sur l'E 40.

Sur place, tu prends ton meilleur accent du Zwalm pour commander een bruune et een pintje avant le hors-d'oeuvre moules de Zélande: The Juke Joints!
Ce hangar , transformé le samedi soir en club de blues, du côté du Mississippi, parcourt les scènes et festivals d'Outre-Moerdijk et de klein Belgenland depuis 27 ans.
Leur spécialité est de servir de backing band aux bluesmen US s'amenant sur le vieux continent avec une guitare et une brosse à dents, mais sans musiciens.
Depuis des années ils travaillent avec le toujours jeune Eddy, un gars au palmarès semblable à celui de Merckx.
Discographie: une douzaine de plaques, la dernière 'Going to Chicago', enregistrée dans les studios d'Al Capone et featuring Ana Popovic et tiens, tiens.. Eddy Clearwater, + Ronnie Baker Brooks.
Line-up: Peter Kempe: lead vc.,drums, mandoline- 'Sonny Boy' moustache Van den Broek: harmonica, accordéon, vc. - Derk Korpershoek: basse et le plus jeune, Michel Staat: guitare.
Ils seront épaulés pour quelques titres par un fabuleux keyboard player (Roland + Hammond): Roland Bakker, un boulanger chauve officiant chez les Treble Shooters.

18h20' kick off!
Pas de fioritures on entre illico presto dans le vif du sujet, du blues rock aux odeurs collantes de Chicago.
Une guitare nerveuse, un harmonica Little Walter, et du béton en background, ça déménage sec.
Un second extrait de leur nouvelle plaque et tout Zingem se masse aux pieds du podium.
Roland se prend pour David Hamilton tout en tapant des pieds et vidant sa brune, un as ce mec!
'Blues for the soul' une démonstration brillante de Meneer Staat, ça gicle.
Un petit coup de zydéco, avec un accordéon Clifton Chénier?
Envoie, Moustache!
A handclapping happy crowd.
Le boulanger se pointe, pendant que Sonny Boy se vide trois pintjes: un slow blues à faire pleurer toutes les laitières du canton...woke up this morning...nobody home... t'as déjà vu ce film?
Nous, aussi, mais ça marche toujours!
Retour au bluesrock qui arrache avant que Peter ne quitte ses caisses pour ramasser une mandoline, Michel t'es debout depuis des heures, ga zitten à ma place menneke. Staat assis avec des baguettes, on attaque le bon vieux Rory Gallagher ' Going to my hometown'.
Ambiance dans le kot.
Un dernier titre, 'This is it', qui ouvre 'Going to Chicago' , un boogie rock servi à la sauce Status Quo.
Een uitsmijter de 40' apprécié par tout le village.
Tous au bar!

19h30' Eddy Clearwater
En janvier 1935, à Macon, Géorgie et pas Saône et Loire, naît un certain Edward Harrington, ce brave gars va vivre à Chicago début 50. Faut gagner sa croute, je deviens plongeur en ne mouillant que mes paluches. Mais Chicago= a famous bluesscene, l'histoire du Chief débute vraiment, et le dishwasher, fan de Chuck Berry, devient Guitar Eddy en écumant les bars du coin.
Dans les seventies il tourne en Europe et en 2011, 76 piges, il tourne encore, merci!
Sa dernière plaque ' West Side Strut' est sortie chez Alligator Records.
Les Juke Joints, flanqués du Bakker, amorcent une intro carrée, en stoemelings, le Chief coiffe en plumes d'aigle piquée à Cochise rapplique: ' They call me the Chief', on a vite compris pourquoi, ce type est impressionnant.
Après cette entrée théâtrale, Clearwater change de camp, troque sa parure multicolore contre un Stetson et devient éclaireur pour General Custer.
Le général lui enjoint de laisser son arc au vestiaire et de s'armer sérieusement: une scintillante red guitar maniée en gaucher.
Feu à volonté, c'est comme si Eddy jouait, déjà, de la guitare dans son berceau.
'Good leavin alone' , coule de source: rough and ready vocals noir de noir( Clearwater aurait pu s'appeler Roaring Bear), un mouth harp gluant du petit Sonny Boy, du Chicago Blues haut de gamme.
C'est la fête à Zingem!
'Too old to get married' (too young to get buried), ce mec adopte une philosophie légèrement différente de celle de Jerry Lee Lewis .
Ce fun rock proche de CCR et de Chuck Berry tue, un jeu vicieux de l'ancêtre.
Faut se calmer, les petits, Muddy Waters/ Willie Dixon?
Une version sleazy de 'I wanna make love to you'.
Quoi, Roland?
Tu crois qu'il carbure au Viagra?
Le vieux lubrique caresse sa gratte qui gémit de plaisir.
Il a réussi à localiser le point G de ma jeune voisine qui est proche de l'orgasme.
Un crack.
Un petit jogging sportif: 'Walking through the park' , avant de retourner à Chicago pour un blues au piano sautillant et à la guitare rock'n roll: ' I wouldn't lay my guitar down'.
Voir une légende à l'oeuvre, c'est pas bidon, ça gigote ferme à tes côtés, un gars en chaise roulante tambourine ses accoudoirs avec son verre de pinard, le liquide jaune arrose mes godasses cirées il y a deux mois, c'est sûr qu'une fois rentré, madame va me demander quel cabot m'a pissé dessus.
Ambiance au zénith!
Slow time, le bétail copule pendant ' Came up the hard way', l'histoire de ma vie, ajoute le killer.
Toute la souffrance du pauvre nigga exploité suinte de cette red guitar.
'Hypnotized' , titre qui se justifie à 100%.
Zingem, we gotta groove!
Tu l'as dit, Papy, ça ruisselle de partout.
An old classic pour mettre un terme à ce show fabuleux de 75', Chuck Berry: 'Sweet little rock'n roller'.
Fais gaffe, Eddy, Van Geluwe a eu de sérieux ennuis pour moins que çà.
Tout Zingem sur le dancefloor, sourires et sueur!

Un bis.
Un soulful instrumental bien crunchy,: ' 'Sen say shun'.
Pour faire comme les petits jeunes, mais moi c'est en 1957 que j'ai commencé, je joue de la guitare derrière la nuque, grouillez-vous pour les photos...
La nuit tombe sur la plaine flamande, je me recoiffe de mes plumes et je regagne mon wigwam.

I love you, Belgium!
Nous aussi, Chief, si tu reviens dans notre platte land on signe présent!

dimanche 20 mars 2011

Gang of Four - Thieves of Silence à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 19 mars 2011

Gang of Four, le nouveau retour ( après une reformation éphémère de 87 à 97) des leaders, non-pas de la Chinese Cultural Revolution, mais du mouvement postpunk ancré à Leeds.
Stratégie opportuniste? Factures à payer?
Who knows, who cares, car ce que les vétérans ont montré au Bota dépasse, et de loin, tout ce que les singeurs du nouveau siècle ont pu faire avec l'héritage de la Bande des Quatre.
Un concert 24 carats qui aura sa place dans les annales: édenté, mais un sourire malicieux éclairant ta face de crapaud, tu pourras dans 100 ans dire à ta descendance: j'y étais!

20h05:Thieves of Silence
Groupe postpunk bruxellois, né début 2010.
Ce trio tourne sans relâche depuis une Fantastique Night en juin 2010, toute la désunie Belgique 'Gothic Wave' lui promet un bel avenir.
Il y a peu zétaient quatre, mais le drummer, Forster, les quitte pour renforcer le groupe métal de Jamie-Lee ( ex Skeptical Minds): Azylya!
Paul Paccaud (voice/rythm guitar)-Pablo Fernandez (lead guitar)-Quentin Franckx (bass) se feront désormais accompagner par une drum machine.
Inconvénient, c'est la machine Metropolis qui dirige le set, les improvisations, tu oublies.
Si tu occultes ce détail, ces voleurs de silence... She's a thief of silence. She swallows all the sounds...( Jean-Claude Dunyach) ont laissé bonne impression!
Le support idéal pour Gang of Four!
Look noir et blanc impeccable, froideur distante, un son de basse galopant, typiquement new wave/ punk: Jah Wobble, Steven Severin, Barry Adamson... des guitares acérées, un phrasé haché et, de temps en temps, un son de clavier aux teintes electro.
Rien de neuf sous les néons, m'indique Jean-Marie, mais ces jeunes gens ne sont pas de pâles parodieurs . A l'instar de Customs, leurs sonorités 80's, influencées, bien sûr, par Joy Division, The Cure, les Banshees, le Gang qui suivra, mais aussi Echo & the Bunnymen ou les Smiths, tiennent la route.
9 titres, 35' : public heureux, mission accomplie!
Well done, chaps.
Un EP six titres ( 'A certain ritual') traîne depuis peu dans les bacs, nous en entendrons quelques extraits.
Dans le désordre et à vérifier: 'Traum'- 'A Certain Ritual' - 'Pride' - 'Primitive' du postpunk electroclash rudimentaire - le dansant 'Liar' - 'More' , du Joy Division pur jus précède un Pierre Choderlos de Laclos métallique ' Dangerous Liaisons', featuring un inquiétant Malkovich en manque de Nespresso...et d'autres tracks non-mentionnés.
Le 31 mars, Thieves of Silence se produiront à la Porte Noire (Soirée Cerise)!

Pause Maes: c'est J-M qui se dévoue, au bar, ça pouvait pas rater, il croise une belle bande de pas recommandables: Vincent Faitsoifici , sa majesté Catherine, Yves Hoegaerden, Marc et d'autres jamais désaltérés, qui plus tard essayeront de t'emmener de force assister, pintjes à l'appui, au numéro du Dop, alias DJ Hot Dog.
En salle, la Sécu, très sociable, doit intervenir pour évacuer un mec encore plus bourré que la clique dont on vient de parler, ce joyeux, aux mains baladeuses, tripotait une blonde sympa, ce qui n'a pas plu au copain, cette histoire connue risquait de dégénérer.


21h15, un chant indien( remember Redbone)/ incantation Hare Krishna en bruit de fond et le Yorkshire s'amène: Gang of Four- Jon King, sans couronne mais en veste sobre qui dans une heure suintera de partout et Andy Gill, houppette Tintin et guitare agressive et les petits nouveaux, un brave drummer tatoué au look de docker nourri à la Guinness: Mark Heaney (Seahorses, Klaxons, John Squire, Sheetdisco...) et le dreadlocké, élégant et formidable bassiste Thomas McNeice!
'You'll never pay for the farm' sur le petit dernier 'Content': un début nerveux, dansant ( cette basse funky), noisy, un son énorme, on entend à peine la voix du King qui s'époumone au centre de la scène.
C'est clair, ce ne sera pas un banal concert dreampop.
'Not great men' toujours aussi furieux, Andy et Thomas , instruments baïonnettes au canon, entament un duel sauvage pendant que Mark bastonne comme un bûcheron canadien venant d'apprendre que sa femme le trompe avec le facteur. Un psy, t'oublies, je me défoule sur les caisses!
Le Jon gesticule comme une marionnette désarticulée, harangue la foule, les riffs de guitare rasoir effilé du compère déchirent l'air, ils envoient ' Ether' ..white noise in a white room... .
Clin d'oeil à JM, les vieux tiennent une forme olympique!
'I parade myself' débute dans une relative quiétude, le King se souvient avoir vu Roger Daltrey en 1965 et fait dangereusement tournoyer son micro au dessus de nos têtes.
Se coller frontstage à un gig du Gang c'est risquer ta vie!
'Paralysed' sont pas dans le cas, c'est le Gill qui s'occupe du chant.
'A fruitfly in the beehive' que fait cette mouche dans la ruche? On va la descendre au bazooka!
Moment punk horrifiant avec 'Anthrax', Andy vient frotter sa gratte contre un monitor, la fait geindre, le gars la soulève haut pour la lancer à cinq mètres et lui refiler un coup de pied rageur dans les parties intimes.
La bête souffre, il la reprend, recommence une séance de tortures avant de la balancer sur les pompes du King qui la lui renvoie d'un shoot à la Roberto Carlos.
Mon voisin, éclaboussé d'entrailles odorantes, me souffle je téléphone à Veeweyde, mais les brutes ont déjà entamé le dramatique 'It was never gonna turn out too good',... suis né en hiver à Manchester 3, la pluie me battait le visage... Après le gig, tous les 'Content' se vendent comme des croissants un dimanche matin.
'What we all want' démarre comme le 'Magic Bus' des Who avant de virer à la sauvagerie revendicative.
Furieusement hypnotique et secouant.
Euh, Jon, que t'a -t-il fait ce tambourin que tu viens de massacrer?
Un melodica, des shakers, le philosophique 'Why theory'.
Un shoutalong excité ' Return the gift' et une séance de crooning sauce punk ' We live as we dream, alone' .
Le singer vient s'asseoir face à nous, se dit ces braves vieillards me comprennent, pas une sinécure de hurler, galoper, sauter comme un teenager, suis crevé les gars, plus de mon âge ces singeries.
Pouvais pas lui tendre ma chope, elle était vide.
Il se redresse, les potes viennent d'entrer dans 'To Hell with Poverty', une guitare crapuleuse et le shouter ressuscité...to hell with poverty we'll get drunk with cheap wine... et je vous fais un cumulet, vlan, pendant que la basse te chatouille les glands.
'Do as I say' y a intérêt à obéir, le ton n'est pas à la rigolade!

70' de folie, une pêche du diable, Bruxelles en transe...

Ils vont revenir, la fête n'est pas finie!
A lovely little tune, Brussels, annonce Tintin.
Tu parles 'At home he feels like a tourist', le hit indémodable, en version coup de poing dans ta gueule.
Time for a cooking demonstration..
Ecoute, Andy, ras le chicon de ces Cooking Channels!
Vous allez voir, un roadie ramène un micro-onde préhistorique, Jon reçoit une batte de base-ball, c'est pour la sauce blanche...boum, boum...des éclats de bois volent à 20 mètres: 'He'd send in the army' ...Hallo boys, seen any action... regardez j'envoie glinguer ce micro-onde qui se retrouve en pièces détachées à nos pieds: rock'n roll!
Bis 3 :'I love a man in a uniform' (1982) , un de nos all time favourites qui n'a pas pris une ride.
Fondu enchaîné sur 'Natural 's not in it' , la société de consommation dans le rétroviseur!
Orangerie à feu et à sang et un cinquième encore ' Damaged Goods' .
Pas sûr qu'ils puissent ramener la marchandise chez Makro, zont abîmé l'emballage!

Concert fabuleux!

vendredi 18 mars 2011

Yael Naim et Mariama à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 17 mars 2011

Yael Naim: new soul Meli pour toute la famille!

Flex semi-assis ce soir, pas un chat dans la fosse cinq minutes avant le début du set de Mariama, les places assises ont la cote.

20h, ponctualité légendaire à l'AB: une jolie black, armée d'une guitare et d'un sourire carnassier se pointe: Mariama!
In Freetown/Sierra Leone geborenen und in Köln lebenden Sängerin und Songwriterin, la douce enfant s'exprimera en français pour sa première visite à Manneken Pis.
Mariama, don du ciel: c'est une sweet soul voice, un jeu de guitare simple, des mélodies crocus et narcisses en fleur chantant sa joie de vivre: bref, 35' d' insouciance, de fraîcheur, de légèreté et de bonne humeur.
Elle se propose de nous emmener 'In the park', le jardin est ensoleillé, elle nous tend la main, on la suit!
'No way' acoustic soul sans prétention et catchy.
Tout serait parfait si, derrière toi, deux emmerdeurs de première ne gâchaient ton plaisir en racontant à haute voix des épisodes de leur vie insignifiante.
'Easy' nu-soul aux teintes reggae.
Bordel, Samuel Conard et Rachel Konnasche débattent de leurs problèmes fiscaux.
Rien à cirer, branleurs!
'Change with seasons' sur mon EP, toujours aussi fringant.
Samuel, t'es très lourd, mec! Si tu veux tout savoir, Rachel habite Uccle, elle vient de changer de n° de G ( 0438 224601)!
'Mathilde' le prénom de ma grand-mère, elle n'est pas allemande, elle n'a jamais entendu parler de Brel, elle n'est pas revenue, elle n'est jamais partie!
Douce ballade.
'Underground' démarre façon gospel pour virer folklore Rom.
Jolie gymnastique vocale et applaudissements nourris.

20:50', Yael Naim & band
Sur écran géant un décor Greenpeace bucolique, pépiements ser(e)ins, voilà la fine équipe: Julien Feltin ( Malia, les Vautours..) aux guitares, dobro, mandoline - les Belgicains: Mr Funk, Daniel Romeo: basse et Xavier Tribolet ( Sanseverino, Lavilliers, Manu Hermia, les regrettés JP Catoul et P Rapsat...) aux claviers + le complice, David Donatien aux drums, cajon et percussions.
Tous ces braves gens participent aux backings.
De blanc vêtue, rose dans les cheveux, la femme-enfant prend place derrière l'immense piano et murmure..you'll never say it's true You want it all for you... les premières lignes du mellow ' My Dreams' que Julien Feltin pare d'effets de vibrato lyriques.
Climat orageux, le ciel va se déchirer sortez l''Umbrella' (Rihanna) , un piano romantique, un phrasé précieux: un titre théâtral!
Je présente les copains, en français?
Oui!
Et une séquence auto-biographique, il y a 10 ans la petite Yael quitte tout pour s'installer à Paris, la famille implore: 'Come Home', un gentil swing tournant singalong avec un break fragile au piano.
Du blues, tu veux du blues: ' Never change', une slide noire et un boulot considérable de Tribolet pendant que Miss Naim se la joue black suffering mama!
Bravo!
Titre du dernier CD 'She was a boy' , une complainte gypsy façon tango.
Solo: le nostalgique 'Paris' en hébreu, tous les enfants d'Israël pleurent.
'Today' triste ballade philosophique, chantée d'une voix profonde, imposant le silence.
Aïe, Samuel, ouais le même, se tape une crise d'infantilisme aigüe, l'abruti gueule ..don't cry for me...
Haussement d'épaules de la femme fleur qui ajoute Argentina!
Petite leçon de morale pour accepter la différence, pour étouffer nos peurs: ' I try hard' .
Romeo le galant, un Montaigu pas grand, mais énorme bassiste faisant sa cour à une gente Capulet.
...let's work together now...., ni Canned Heat, ni Roxy Music, mais un message universel chanté par une menue franco-israélienne d'ascendance tunisienne!
Bye, bye mes chaussons, vais prendre un bain ' Go to the river', un gospel sur beats techno.
Elle a du coffre, la nana.
Grosse ambiance dans la salle, Bruxelles vibre!
Second gospel, traditionnel, pour lequel elle s'empare d'une électrique: 'Mystical love'.
Joie, allégresse...he's back home... Groovy Tribollet à la fête!
Toujours la veine uptempo, ' Stupid Goal', avec un black au second vocals et en maître de ballet Michael Jackson touch, du funk imparable!
Suis essoufflée, une chanson triste au Steinway et Julien à la mandoline, ' Game is over' en franglais kitsch et rigolo.
Un tango arabisant sensuel, 'Man of another woman' .
Décidément, la palette est large!
On finit en beauté, à l'ukulele, l'épicé créole et percussif: 'Find us' .
Présentation des artistes, accumulation de solis brillants, Miss Naim en maîtresse de chorale, légèrement cabot, et Bruxelles en culottes courtes sur les bancs de l'école.
1h30' de haut niveau!

Un chagrin susurre, c'est de la variété..
Menneke, les Editors c'est aussi de la variété, Yael Naim, tu peux pas lui résister, son spectacle est bien huilé, t'as jamais le temps de t'emmerder!

Bis
Tous assis pour une comptine boîte à musique ' Puppet', c'est elle la ballerine dancing with silver strings...
On vous joue une toute nouvelle là!
Tu parles, tout le monde a reconnu 'New Soul'.
Samuel, t'es très con, mais aujourd'hui, on t'aime!
Acclamations délirantes!

Après 5', elle revient seule, au piano.
Non Samuel, n'insiste pas, ce ne sera pas 'Toxic' mais le sentimental et jazzy 'Lonely'.
Yael Naim: pureté et talent!

jeudi 17 mars 2011

Tina Dico - Helgi Hrafn Jonsson à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 16 mars 2011

Une Orangerie en configuration assise pour accueillir un blond dictionnaire animé, originaire d'Aarhus, Danemark: Tina Dickow, pour les compatriotes-for the rest of the universe: Tina Dico!

Le 27 octobre dernier, même affiche: AB Club sold-out, ce soir le Botanique est envahi par une cohorte de Scandinaves à majorité de sexe féminin, mais les préventes n'autorisent pas un concert debout.
Allons- y pour les stéréotypes:oui, elles sont blondes, sveltes, sexy et avenantes.

20h10' Helgi Hrafn Jonsson
Le Jules à Tina (moins cogneur que Ike!)
Un Islandais à la carte de visite peu banale: tromboniste chez Sigur Ros, membre du backing band de Tina Dico ou de celui de Teitur , musicien de studio réputé (Tom Jones, Damien Rice, Ane Brun, Sam Amidon...) et accessoirement singer/songwriter, ayant sorti trois plaques, “Glóandi” 2005, “For the Rest of my Childhood” 2009 et le tout récent 'Blindfolded'.
Helgi se saisit d'une acoustique, agrippe le micro et d'une voix de fausset entame, en chambre d'écho, un tvísöngur yodelé exotique.
Après 30 secondes de cet exercice alpin, il s'arrête net, éclate de rire pour ajouter: I'm just kidding, Bruxelles, c'était une blague!
Feinteur!
'Aurora' attachant soft dreamfolk mélancolique, chanté d'un falsetto angélique.
Il passe derrière les claviers et, avant d'entamer le titletrack de sa dernière oeuvre, il nous la joue Pirette, tu connais celle du black shoeshiner à New -York, et celle du dead trombone player?
Plaisantin!
'Blindfolded' est une sobre ballade au couplet final en islandais, te rappelant au bon souvenir d' Antony & the Johnsons.
Mercy (sic!), Brussels, avant de nous annoncer 'Ashes Away' accent J P Gaultier en prime!
Excellent indie folkpop à la Coldplay.
Le rythmé 'Digging up a tree' achève ce bref, mais attachant set de 25'.

20h50': Tina Dico, globe-trotter et superstar au royaume de Margrethe Alexandrine Þórhildur Ingrid, alias Queen Margrethe the Second, se pointe, fringuée jupe à froufrou et chemisier scintillant, cheveux blonds attachés en chignon coquin.
Jolie nana!
Le band islando-danois la suit de près.
Deux compatriotes: Dennis Ahlgren, un fabuleux guitariste et le bassiste, Kristian Kold et deux Islandais: le boyfriend Helgi aux claviers, trombone et backing vc. et Thorvaldur Thór Thorvaldsson ( qui a tourné avec Jónsi) aux drums.
La belle entame la soulful ballad, 'Break of day', accompagnée par la guitare de Dennis.
Ce titre se trouve en version 'live' sur le double CD ' In the Red'.
Excellente entrée en matière.
Un nouveau midtempo profond et féminin ' All I see' , un mélodica charmeur et Helgi en écho.
Changement de cap avec 'He doesn't know', du folkrock dans la veine Campbell/Lanegan, agrémenté d'une slide hargneuse.
'Stains' sonne tout aussi American female rock ( Catherine Feeny, Fleetwood Mac époque Stevie Nicks, Sheryl Crow...).
'In the Red' a love ballad.
Un sens de la mélodie évident, un timbre modulable passant du sensible et délicat au rugueux, à l'âpre, il exprime toute une palette d'émotions avec une touche de vibrato, des textes intimistes et poétiques: Tina impressionne!
'In Love and War', utilisé comme bande sonore du film ' Oldboys', présente de curieuses similitudes avec le 'Both Sides Now' de Joni Mitchell.
Un détour par Paris, ' Sacré Coeur', superbe downtempo hypnotique.
Les perles se succèdent.
En duo avec Helgi, le gracieux 'Walls'.
'Copenhagen' an ode to my new hometown, un singalong.
'Hope' a été écrit pour être joué avec un orchestre de 42 musiciens, ce soir on est 2.
En canon, du Queen danois!
Seule, le sentimental: ' Room with a view', vue sur une ruelle de Londres et pas sur l'Arno, Monsieur Forster.
Helgi à la rescousse: ' Glow', imagine James Taylor et Carly Simon avec 30 ans de moins.
'Love all around' qu'elle qualifie de love soul ballad.
Elle n'a pas tort.
"Another evening on your own
You wander round your perfect home
You watch the silent furniture you carefully picked out earlier this year..." ( 'Craftmanship & Poetry')
Les bonnes femmes et leurs problèmes existentiels.
Tina a collaboré avec Zero 7, 'Home' se trouve sur l'album “When It Falls” des Britanniques.
La version psych rock ( cf. les Byrds ou le Grateful Dead) balancée ce soir fut un des highlights du concert.
Grand numéro de Dennis Ahlgren.
Un second coup de poing, ' Count to Ten', met fin au set de 80'.

Public debout et double bis!
Les cinq musiciens sur une ligne pour le handclapping folk 'No time to sleep' et la belle termine solo avec 'Magic', un titre carré blanc!
N'allez pas croire que cette histoire de one-night-stand est autobiographique, it's fictional!


Plus tard, au lit, elle me dit, tu gémissais en dormant, à quoi rêvais-tu?
A ma feuille d'impôt, darling!

mardi 15 mars 2011

Selah Sue ( support: Maëlan) à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 13 mars 2011

Le Soir Magazine: Selah Sue le nouveau phénomène belge.
L'Avenir: la nouvelle petite princesse de la soul belge.
RTBF: la coqueluche dont toute la Belgique musicale fait l'éloge.

Annie S uit Lede: Het zoveelste talent kunstmatig gecreëerd door Humo, Studio Brussel en de gehele VRT...
Ah bon, il y a des détracteurs!

Les faits: 21 ans, un premier album dans les bacs depuis une dizaine de jours et 3 sold-out gigs à l'AB, qui dit mieux?
Sanne Putseys, c'est en mars 2008 que tu la vois avant The Do
, déjà tu écrivais: petite à suivre!
En 2009, à Louvain avant Jimi Tenor et la formidable Stephanie McKay, tu n'as pas changé d'avis: promise à un bel avenir!
2010 /2011, la consécration: avant-programme de Prince, qui ne tarit pas d'éloges, un duo avec la star soul Cee-Lo(h) Green et la France à ses pieds!

L'AB est donc bondée, des collégiens et des lycéennes face au podium, leurs géniteurs assis au balcon.

Les effluves de talc se mélangent à la pils fade quand à 20h retentit le signal de départ: Maëlan!
Une casquette, T-shirt 'Feel the Heat' (DJ Daddy Serious?) prend place derrière un laptop, un MC Wilfied Dalmat sans crampons ou Seal sans balafres rapplique sur des beats hip hop/dubstep/ grime bien gras....they don't see the limit...
Ok, le mec a une bonne voix, mais ce saucissonnage, que tu peux entendre du côté de la gare Midi en provenance de la Golf décapotable qui tremble en faisant boum boum boum face au feu rouge, pendant que le conducteur fait vrombir le moteur et que son aimable voisin te reluque en pensant keske t'as à me regarder comme çà, sale con, est juste bon à servir de bruit de fond assourdissant dans une boîte glauque à 3h du mat.
Ecoute le message, petit: 2 fingers in the air, no war... Tu dis simpliste et que ça sent le réchauffé...c'est à peine tiède!
Vais grattouiller une 6 cordes. Sans les beats, le truc est aussi gentil que Grace ou Jason Mraz.
Assez ri, envoie la salsa, mon frère: yo yo yo... un rastafari poussif sort de coulisses..yo yo yo...
On préfère Lou et ses Hollywood Bananas. Une autre casquette, plus agitée, vient remplacer Kingston...yo, yo, yo...même pommade.
Brussels, I wanna see you moving, car mon papa et ma maman sont dans la salle!
Olivier, 14 ans, un duvet naissant, a compris le message et remue timidement...can you feel the heat around?
Merci, Maëlan, ça va , fait pas trop chaud, petit!
Oui, Jean-Lou?
Plutôt mou, mon loulou, inconsistant et javelisé!
Mais non, mon garçon, c'est toi, t'es vachement trop vieux!

21h, l'AB s'impatiente!
21h10' enfin, une immense clameur, sans un bruit Selah Sue et sa guitare apparaissent!
L'été sera chaud et teinté soul 'Summertime', un jeu de guitare en staccato et le timbre si particulier de la Louvaniste, un croisement Lauryn Hill /Ayo/ Erikah Badu.
Mes petites voisines vibrent.
Joachim Saerens prend place derrière sa panoplie de claviers, Selah attaque le slow fragile 'Mommy' , les mêmes voisines ont la chair de poule.
Fait étonnant, le public est majoritairement francophone, Selah bredouille d'ailleurs quelques mots en français après ce second titre avant de switcher vers l'anglais pour ne heurter personne.
Le band en piste, elle ne le présentera pas!
Un excellent guitariste, Joachim aux claviers et une assise rythmique impeccable, très vite, le set gagnera en intensité et en chaleur.
'Just because I do' un rhythm'n blues groovy, tendance psychédélisme sonnant comme le 'Broken English' de Marianne Faithful.
Brillant et moite.
'Famous' même veine avec quelques riffs vicieux du guitariste.
Un de ses titres les plus anciens 'Black Part Love', une version charnelle bourrée de funky vibes, le r'n'b dérapant vers un final hip hop sulfureux.
Chaud, chaud!
Elle ramasse son acoustique , le public a saisi d'emblée, le monstrueux ' Fyah, Fyah'.
Où sont les pompiers?
Une ballade vulnérable, après l'incendie: 'Break'
How long will it take,
before I make the big mistake
And, how long will it take
before my eyes speak out the truth...
Selah inspirée!
'This world' un Northern soul/blues, digne de la grande Dusty Springfield , dont Selah semble avoir imité la choucroute West Hampstead.
Une wah wah visqueuse, une basse vibrante, de la dynamite!
'Please'. Sur l'album, je l'interprète avec Cee Loh Green, l'imposant nigga n'était pas libre, à Louvain, j'ai déniché une autre voix soul: Delvis.
Pas vrai, le mec qui avant Tony Joe White avait massacré Nina Simone et Nick Drake.
Ce soultrack collant, aussi sexy que Solomon Burke ou que le duo Marvin Gaye & Tammy Terrell eut mérité mieux que le brave Delvis, une baleine ayant autant de charisme qu'une planche à repasser.
On le répètera pourtant, il est affublé d'un timbre pas banal mais faudrait qu'il le maîtrise.
Solo pour l'immense hit:' Raggamuffin' .
L'AB jubile.
Une intro de claviers majestueuse et vocalises hantées: ' Peace of mind' qui prendra un virage ragga dansant.
Toute la salle chante 'Crazy Vibes' à l'unisson qui précède le dernier titre que la belle dédie à son frère: ' Crazy Suffering' .
Effets de voix vertigineux pour une plage finissant en dancetrack explosif.

65' de fougue et de talent!
Enthousiasme délirant à tes côtés.

Bis
Solo ' Ragga Medley', qui vaguement te rappelle au bon souvenir du reggae-pop band Musical Youth et de leur 'Pass the Dutchie' dans les eighties.
Les beats puissants de 'On the run' termineront ce concert qui aura tenu toutes ses promesses.

Et alors, JP ( il était à l'étage)?
Pas mal, mais ne suis pas convaincu à 100%, ça vaut pas Joss Stone, lance-t-il laconiquement!
Het zal Selah een worst wezen, à la fin du mois elle fait ses bagages pour une tournée française, en espérant que Sarkozy ne lui demande pas de l'accompagner pour le duo 'Please'.




lundi 14 mars 2011

Henhouse Prowlers au G C De Kriekelaer à Schaerbeek le 13 mars 2011

Dernière collaboration De Kriekelaar/ Curieus Schaarbeek en ce dimanche de mars: au menu, comme d'hab., un band yankee débauché par Surfing Airlines, en l'occurrence les renards de Chicago, des rôdeurs de poulailler venant d'une ville sans cocottes: Henhouse Prowlers!
L'héritage musical de la capitale de l'Illinois est vaste: le Blues avec Chess Records, bien sûr- le jazz (Miles Davis) - la house - quelques grands noms folk (John Prine- Steve Goodman) - le rock (Chicago Transit Authority- Styx...) - l'alternative (les Pumpkins- Veruca Salt...) etc...mais des groupes de bluegrass , il ne doit pas y en avoir des tonnes chez Al Capone!
Ben Wright -Banjo, Eric Lambert - Guitar, Jon Goldfine - Double Bass, Grant Ziolkowski- Mandolin, sont ces joyeux foxes, ils chantent tous les quatre en faisant des économies d'énergie, ils n'utilisent qu'un seul micro.
A 14h35', le bistro est bien rempli.
Détail, l'élément le plus jeune de l'assemblée se nomme Steven, c'est un bébé de +/- 36 ans, sans lui la moyenne d'âge approche du double ( 36x2 = ...).

Henhouse Prowlers, costards et cravates sombres, after-shave cubain, amorcent avec un old-time instrumental sentant le gazon bleu pas synthétique. ( 'Northwest Passage' ?)
Première impression, ce ne sont pas des manchots pygmées, même si le guitariste barbu n'est pas plus grand que le nubile petit chaperon rouge.
Un crooning larmoyant' Shadow of a man' ... I'm just a shadow of a man since you left me... une solution: avaler 15 litres de Budweiser, avec pause pipi toutes les 3 bouteilles.
De jolies harmonies à quatre voix, des cordes pincées ou grattées à bon escient, traditionnels ou compos personnelles, uptempos respectant la speed limit et slows se succèderont, mais très vite on se rend compte que la fusée ne décollera jamais.
Leur bluegrass servira de bruit de fond, le bar sera pris d'assaut, pour avoir la conscience tranquille on laissera deux ou trois papies avachis, affalés sur leur siège face aux Ricains qui continueront à balancer leur soupe.
Ces pondeuses ont enfanté de trois albums.
Messieurs, dames, ce gospel à l'intro a capella ' I know how it feels ' se trouve sur le dernier ' Verses, chapters and rhymes'.
Intéressant, donc une Palm pour Roland, une autre pour Jacqueline et une Jup., et que ça saute Bill ( t'es belle avec tes cheveux teints!).
Encore un instrumental style Bill Monroe puis un Buddy Au Lit.
Euh, c'est Holly.
Juste, Jacqueline!
'Rock me, my baby', le barbu a droit à un solo de 22 secondes.
'Sunny side of the mountain' date des années 40' , c'est un classique karaoke au Kentucky.
On approche du terme du premier set: Merle Haggard vous connaissez?
Un merle hagard?
De quelle couleur, menneke?
Assez déconné, ce titre traite de la dépression!
Une pression, ils servent à la bouteille ici...
T'es très con!
' California cotton fields'.
Du Steinbeck sans Henry Fonda, on termine comme on a commencé, un instrumental.

Ce coup-ci on ne dira pas tous au bar mais bien tous chez Madame Rosa, une matrone surveillant les lavatories!

Set deux.
Pas la peine de décortiquer: même scénario, si ce n'est une petite murder ballad ' Sweet Caroline' pour varier les plaisirs.
Les artistes tricotent dans l'indifférence quasi générale.
Thank you, Brussels!
Y a pas de quoi, les gars, le bonjour à Barack quand vous remettrez les pieds sur le sol U S!








samedi 12 mars 2011

Georgio 'the Dove' Valentino à la FNAC City 2 à Bruxelles, le 12 mars 2011

Rodolfo Pietro Filiberto Rafaello Guglielmi, alias Rudolph Valentino, ou le mythe du tombeur irrésistible!
Georgio 'The Dove' Valentino cultive le même potager décadent, le fils caché de Dorian Gray et de Gatsby, ayant atterri, il y a un petit temps, à côté de l'Atomium en provenance de Detroit, fait la tournée des FNAC's.
En ce trivial samedi, c'est City 2 qui l'accueille, lui et Jessica Champeaux aux keyboards et Luc Van Lieshout à la trompette (Tuxedo Moon, Flat Earth Society, Minimal Compact, Poésie Noire, Colin Newman , Rudolf Hecke , n'en jetez plus...).
Ils ne seront que trois, c'est un showcase, mais, habituellement, le dandy se fait accompagner par toute une tribu d'esthètes, 'la Société des Mélancoliques' featuring, à l'occasion, Blaine L Reininger ou quelques Filaturiens, qui d'ailleurs ont pointé présents, en cette heure matinale on a vu Benjamin tripoter la table!

Un soundcheck hésitant et à 14h15', la colombe, fringuée Armani, salue le bon peuple : 'Bonjour' !

Un piano classique, un timbre narratif et maniéré à la texture Morrissey, Nick Cave ou Richard Ashcroft , la brève ( moins de deux minutes) litanie 'Your poison is out of my system',
histoire de créer l'ambiance. Ne t'attends pas à du rock'n roll avec sueur sous les aisselles, il s'agit d'art rock symboliste, celui dont le credo sonne 'Art for art's sake'.
Une seconde composition néo-romantique pour laquelle l'élégant hante une guitare douze cordes, la trompette de maître Van Lieshout ajoutant une touche exotique à ce titre proche de And Also The Trees: 'You wear wistful well' .
'Rejection is hard to accept' lent, majestueux, glacé.
Un chef-d'oeuvre, même Le Dop , alias DJ Saucisse, a quitté son rayon pour venir jeter un coup d'oeil à la cafetaria!
Normal avec ces intonations David Bowie, Bryan Ferry ou Scott Walker.
' 2 MF' annonce le crooner.
Shit, no sound coming out of the keyboards.
On appuie sur le bouton 'pause', l'aristocrate en profite pour nous inviter à acheter son album qui traîne sur les monitors.
Look, here it is, malchance noire la pile de rondelles s'étale à ses pieds.
Crime de lèse-majesté, la masse sourit.
Cet incident tragi-comique étant enterré, on entame '2 MF' , un texte récitatif, des lignes de guitare répétitives et un cuivre langoureux, le piano, malheureusement, se cabre et refuse toute participation à ce titre mixant noblesse anglo-saxonne et fougue hispanique.
' Sunshine' a cover, écrite par Mickey Newbury et popularisée par la star country Kenny Rogers!
On a rafistolé le piano et la ballade gagne en profondeur.
Ce n'était qu'un feu de paille, une nouvelle crise, la bête râle, le vétérinaire est impuissant, Jessica se ronge les sangs.
Caca!
Valentino et Van Lieshout, pro jusqu'au bout des ongles interprètent la rengaine à deux.
'Suicide Note' dernière tentative avec les touches noires et blanches.
Je me suicide si ça foire, annonce le médecin.
Un piano grave, une voix Thin White Duke distante ..I just composed a suicide note....
Plic, plic, plic fait le Korg. Le docteur Mabuse prend la fuite, Georgio ramasse sa guitare et termine la confection de son testament avec le brave Luc.
Eminemment regrettables tous ces soucis techniques détruisant le climat sombre et moody dans lequel baignent les admirables compositions du raffiné, qui a méchamment assuré dans des conditions désastreuses.
Ce mec mérite un vrai concert dans une bonne salle, il faudra pourtant patienter, après les FNAC's, il part en tournée devant le conduire en France, Allemagne et Pologne!

Hjaltalín - Snorri Helgason au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 11 mars 2011

Ce concert était initialement prévu en décembre, annulé because Bruxelles injoignable: neige, verglas, tôles froissées etc...
L'Islande revient en ce vendredi de mars, mais les portes du Witloof ne s'ouvriront pas avant 19h55'.
Un problème technique (tu comprends alerte incendie en fonction) nous annonce le gardien.
Le public se pointera tardivement dans les caves de la Rue Royale et à 20h15,

Snorri Helgason
investira la scène.
On nous le présente comme un singer-songwriter soul/folk solitaire, ce soir, il a soudoyé les bassiste, claviériste et drummer de Hjaltalin pour habiller ses habiles compositions.
Le Snorri a sorti un album ' I'm gonna put my name on your door' en 2010 ( 2009 chez lui), avant ce fait d'arme, il jouait chez Sprengjuhöllin , an Icelandic pop group from the nation's capital Reykjavik. ( deux full cd's).
En 35', ce brave gars a conquis le coeur de Bruxelles: un timbre passant sans difficulté du folk à la soul en lorgnant du côté du jazzy crooning.
Des compositions bien enlevées et fredonnables, influencées par Paul Simon, James Taylor, Carly Simon ou Nilsson.
Va jeter un coup d'oeil sur son myspace, tu ne seras pas déçu!
Le set démarre avec le titletrack ' I'm gonna put my name on your door', un countryfolk attachant.
Une ballade délicate, 'Misery', pour suivre...these are the tears I want to cry... c'est pas un méchant, le tendre Snorri.
Ce mec vise le côté maternel de la gent féminine sans être mièvre.
'Carol' un softrock dans la lignée Lindsey Buckingham, John Stewart, Jesse Winchester...
Une nouvelle, que je joue pour la première fois avec les copains: 'The River', elle est prévue pour un album devant sortir cet été.
Un fleuve paisible, une carte postale printanière.
Le titre suivant ( title ?) a été composé à Noël, un jazz chatoyant aux intonations Chet Baker.
'Ólán = misfortune en islandais.
Une jolie mélodie aussi exotique que les ariettes concoctées par Teitur, le gars des Iles Féroé.
'Don't let her', un soulful downtempo, aussi racoleur que les slows de Chris Isaak, mettra un terme à ce set efficace et bien foutu.
Snorri Helgason, un Viking pacifique, un songwriter à découvrir!

Petite pause Maes et Hjaltalin!

Des stars du côté de l' Eyjafjöll, ayant perturbé le trafic aérien il y a juste une année.
Deux albums, le dernier 'Terminal', sans compter le 'live', 'Alpanon', enregistré avec the Icelandic Symphony Orchestra, some rave reviews partout, une tournée européenne ayant débuté le 3 mars à Londres et devant se terminer à Prague le 4 avril, ils seront sept sur l'exiguë scène du Witloof:
Axel Haraldsson ( drums) -Guðmundur Óskar Guðmundsson (basse)-Hjörtur Ingvi Jóhannsson (keyboards) -Högni Egilsson( le leader: guitar/voix) -Rebekka Bryndís Björnsdóttir ( une jolie nana s'époumonant dans un basson)) -Sigríður Thorlacius ( formidable chanteuse)-Viktor Orri Árnason( le Nigel Kennedy islandais)!
Détails: Högni a vécu à Bruxelles, à Woluwé- St-Michel ( aha aha..), il devait avoir 12/13 ans, c'est là qu'il apprit à boire et éventuellement à s'exprimer en Dutch und Französisch.
Sigridur, elle aussi, manie le vocable Roman à la perfection.

'Trailer Music' oui, la filiation avec Arcade Fire est évidente.
Non, ce n'est pas du plagiat.
Cette longue plage saccadée, théâtrale, chantée à deux voix est tout bonnement irrésistible.
Tu ne cites pas les Irrepressibles: pas de kitsch baroque en Islande, mais de grandes envolées de violon, une rythmique solide, un basson sacré ( un sacré basson, si tu préfères) et deux voix complémentaires.
La chorale suédoise I'm from Barcelona, tu oublies!
Le bombastico à la Queen, idem.
Beirut, bof!
A la rigueur, Divine Comedy ou Prokofiev, le Penguin Cafe Orchestra et le Wizzard de Roy Wood.
'Sonnet for Matt' un poème dramatique lent, de l' indie chamber pop bourré d'astucieux effets Shakespeariens , pendant que le barbu se la joue Dean Martin de la toundra, le basson t'invite à la réflexion en plantant, en arrière-plan, un décor d'une austérité sévère.
Le nerveux 'Sweet Impressions' nous rappelle au bon souvenir de Jeff Lynne et de son ELO, considéré, à tort, comme ringard et boursouflé.
Tu veux du martial, du grandiloquent, écoute 'A bag lady'!
Un nouveau duo vocal enlevé décore ' Traffic Music', plage à la structure complexe dans laquelle les changements de rythme sont légion, et n'omettons pas les lyrics Magritte...if you paint a turtle red it won't go faster...
'Hooked on Chili' un chant choral, réminiscent de Bodies of Water, mais quand la cantatrice y va d'un couplet en solo, tu tombes en pâmoison devant son phrasé soul, à faire pâlir un fromage blanc tatoué, style Amy Winehouse.
'Suitcase man' surfe sur une vague héroïsme noisy.
La suivante n'est pas encore enregistrée, ' Nyja Lagyd' . Oui, Sigur Ros a sorti une chanson portant le même titre!
Sigridur transformée en Beth Gibbons pour cette plage aux arômes psychédéliques.
'Year of the horse' ( faudra attendre 2014, d'après le calendrier acheté à Dingzhou) a été spécialement écrit pour ce fameux concert avec l'orchestre symphonique, du progrock sophistiqué.
Pour mettre fin au concerto, le dessert 'Feels like sugar', un opéra made in Hollywood dans lequel le baroque côtoie les paillettes, Judy Garland se tapant les éléments mâles d'Abba.
Bluffant, Bruxelles leur fait un triomphe!

Bis
Sigridur en vedette avec une insolite version de 'Un jour, un enfant' de Frida Boccara. Agnetha Fältskog (Abba) avait déjà repris ce co-vainqueur Eurovision sur un album solo.
Retour au rock avec 'Goodbye July', une cavalcade épique effrénée avec un break lyrique pour permettre à la diva de vocaliser.
Séduisant et énergique.

Hjaltalin, fameuse découverte!

Comme Bruxelles continue d'applaudir en hurlant, Högni refait surface sans l'équipe, qui, déjà, attaque les flacons de gnôle en coulisses ( une bouteille de whisky vaut 500€ sur leur île!).
Merci, merci, Belgium, je vous envoie rapidos une bossa nova de Jobim façon iceberg et je rejoins les copains!
See you!









vendredi 11 mars 2011

Lady Angelina + Bistro Palace à La Maison du Peuple de Saint-Gilles, le 10 mars 2011

1914: Влади́мир Ильи́ч Улья́нов ( Vladimir Ilitch Oulianov), bolchevik en exil, prononce un discours à la Maison du Peuple, Parvis de Saint-Gilles!
Ce haut lieu du Parti Ouvrier Belge, conçu par l'architecte Alfred Malchair, comme tant d'autres monuments bruxellois, connaît affres et vicissitudes...honte suprême il servit d'église en 1991.
La commune chère à Picqué rachète ce bâtiment art-déco, le rénove et depuis 2002 il sert de centre communal d'activités culturelles, avec un bar au rez-de-chaussée.
C'est dans la grande salle, au dernier étage, que la toute jeune ASBL Intercult 77 organise son premier événement ambitieux : les soirs d'Intercult 77, du 10 au 13 mars, artistes divers défileront à St-Gilles pour vous divertir.

Double programme le jeudi 10: Lady Angelina et Bistro Palace!

Dominique Lila, un des piliers du collectif, ne peut dissimuler une pointe d'angoisse: le public va-t-il accrocher, les problèmes d'acoustique inhérents à la configuration de la salle ne vont-ils pas gêner les artistes et transformer la musique en bouillie sonore...

Réponse à 20h30': Bistro Palace
une assistance et un un son honnêtes ( coup de chapeau à l'ingé.)!
Mathias Brismée ( chant, guitare, casquette plébéienne) et ses potes multi-instrumentistes :
Ndembo Ziavoula ( percussions, clarinette basse, sax...) et Raphaël Dodémont ( claviers, sax, glockenspiel) ont décidé de la jouer semi-acoustique.
Pari réussi: leur répertoire chansons à texte fantaisistes et second degré, habillées jazz Saint-Germain des Prés, a impressionné le public à majorité Jan met de pet, comme toujours les Dupont sont minoritaires.
Mathias seul en piste pour 'Rue du Silence' , pas un hasard, c'est là, sur le territoire ucclois, qu'est situé le cimetière de St-Gilles.
Mélancolie:...ils sont habillés de tristesse... logique on va pas se déguiser en travelo au funérarium.
Du fond de la salle, les tonalités sombres de la clarinette basse et d'un sax soprano fendent le silence religieux.
Une marche Père Lachaise grave.
On continue dans le rigolo: ' Le fossoyeur' , normal après l'office, dans le trou, le macchabée.
Ce fossoyeur des lilas, rêvant de Catherine Deneuve en s'envoyant la veuve du défunt encore chaud ( c'est le défunt qui est chaud, pas la veuve, fieu) c'est tout l'univers de Brismée: Hara- Kiri, Gainsbourg, Ferré, Brel....
Tu veux du Jacques, écoute le tango 'Madame s'ennuie' , aussi imagé que 'Les remparts de Varsovie'.
' J'attends l'or' ou le désespoir politique, un blues Blaise Cendrars.
Une nouvelle ' L'assassin du 8'.
Mathias Steeman signe un polar au ton Nestor Burma.
'Hollywood baise' ( ?) un pamphlet Metro-Goldwyn-Mayer, lignes de coke en option!
1954, Léo Ferré: 'L'homme' , du jazz syncopé et existentialiste.
Quelques flashes te traversent le crâne: Vian, Gréco, Sidney Bechet...
'La balade' une tragédie conjugale, du côté des plages landaises, entre Biscarosse et Hossegor.
Pour qui aime le design sixties délavé : le gypsy swing 'Le bowling de l'empereur', au Crosly les boules font bing et le serveur gominé se prend pour Elvis.
Strike, tournée générale!

40' de haut niveau.
Bistro Palace ne déçoit jamais!

Vite, une petite dernière, unplugged,..où vont les marins quand ils font l'amour?... ' Entre terre et mer'.
Une merveille de douceur.
Terminus!


Elle est jolie, Lady Angelina?
Ecrase, Johnny!
Lady Angelina, c'est quatre bonnes femmes: ze big chief, Trijn Janssens: chant, accordéon, clarinette, scie musicale-Griet Annemans: violon, chant, guitare, percussion-Els Becu: piano, vibraphone, percussion, chant-Juno Kerstens: violoncelle, contrebasse, chant et un mec, caché derrière une batterie.
Le second CD "Amor y coraçon" est sorti fin 2010, et a été baptisé au De Roma ( Antwerpen) le 8 décembre.
Second baptême à Bruxelles, l' AB, en février et ce soir, la Maison du Peuple va baigner dans l'univers tantôt mélancolique, tantôt festif ( comme la vie) de Trijn, l'Edith Piaf de Borgerhout.

'Ma vie perdue' ..on dit que c'est la lune qui m'a volé mes sentiments... pathos, sinistrose, romantisme et un accordéon aux senteurs balkaniques. C'est aussi triste que le Tsigane que personne n'ose regarder, qui, dans le métro bondé, fait pleurer son instrument malade sur les mesures de Besame Mucho.
Une intro aquatique, un cui cui de colibri asthmatique pour 'La Salida', un tango amorcé en allemand avant de switcher vers l'espagnol.
Du Marlène Dietrich virant Maria Dolores Pradera, toutes deux en quête de bonheur inaccessible.
Een triestig liedje, nu.
On n'avait déjà pas trop rigolé: ' Le combat' , malgré le titre, in 't Vlaams gezongen.
Dans les mêmes eaux que Rony Verbiest et Antje De Boeck, de la chanson populaire secouant ton âme!
Une valse sombre, ' Frans Liedje', aux lyrics simples... adieu chéri (e), je suis parti(e) ... qui musicalement offre une énorme similitude avec le 'Adieu, Sweet Banhof' des Nits.
Changement de cap, un tango/ flamenco agité pour tous les gosses souffrant dans ce monde de fous: ' La Nina' . Accordéon virevoltant, guitare vivace, contrebasse sensuelle doivent atténuer la douleur d'une mère.
Trijn à la clarinette pour 'Toi' (Et la lune), une bossa nova enjouée pour conjurer la peine endurée à la suite du décès d'une ami.
On adhère à 100% lorsque certains comparent le timbre grave de Lady Angelina à celui de Lhasa, trop tôt disparue.
Hindi Zahra navigue sur le même bateau, mais l'approche artistique de Miss Janssens semble plus authentique en ne visant pas les charts.
'Gulden Zwaan' une comptine féérique, glockenspiel et scie musicale en contrepoint d'un piano classique.
'Amor y Coraçon' une samba kitsch ..vamos a bailar contra el fin del mundo ... exotisme moins bandant qu'Elli Medeiros, mais plus profond.
Toujours dans le vocable cher à Cervantes ' Canta de Amor' une lente mélopée baroque.
Exit les copines et le drummer... un accordéon, une voix, des trémolos: le bolero intemporal ' Lagrimas Negras'.
L'âme exprimant toute sa Tristeza!
'Tango n°3' pour mon homme, ajoute-t-elle.
Le troisième?
Achète Ici Paris, fieu!
Délicieusement désuet et d'une sensualité charnelle, ce tango sépia.
Non, Pascal, je ne danse pas, gars!
Le peuple sera mis à contribution pour ' Wolfsmoeders': yalalala... , les louves scaldiennes descendant les rives de la Volga sur une barge instable.
Il nous en reste une, Brussel, elle chante toutes les facettes de la vie: ' Zoet is het leven'...bitter is de dood!
Lady Angelina, een volksmens à la Maison du Peuple, tout un symbole!
Un concert chaleureux de 60'!

Public debout, conquis, exigeant un bis!
'Yoske' une danse klezmer ébouriffante, un caliche yiddish bien collant.
L'apothéose avec la version trilingue de ' Bei Mir Bist Du Schein' .
Sortez les cotillons, ambiance kuskesdans.... voor mij zijde gij schoon... repris par toute la populace:Vlamingen, Wallons, Brusseleirs, Chicanos , Chintoks... seuls, Bart et Elio manquaient à l'appel!
















mercredi 9 mars 2011

Krakow au Café Kafka, Bruxelles, le 8 mars 2011

Flight from Brussels (Belgium - Europe) to Krakow (Poland - Europe): price 22€. Moins cher que l'amende que tu payeras pour avoir navigué à du 38km/h sur le Boulevard Anspach à 20h 32'!
Avril 2009 & juin 2009, tu eus l'occasion d'assister à deux gigs bruxellois des Limburgers uit Herk de Stad: Krakow!
Pas de nouvel album depuis, we zijn bezig met nieuwe titels ( plaque en gestation)..., mais leur firme de disques, Zeal Records, fête ses 10 ans d'existence et prévoit une fiesta à Louvain ( 't Stuk) le 24 mars.
Avant cela, Krakow partagera l'affiche avec une autre pouliche racée, Isbells, pour un concert déjà sold-out, le 22 mars dans la Predikheren kerk, toujours à Leuven.
Un try-out, en ce 8 mars, co-organisé par Fred Cerise et Franz Kafka... il y aura du monde rue des Poissonniers et pas que des buveurs de grenadine, Vincent est de sortie... sauvons les crevettes!

21h40' auf der Bühne:
Piet De Pessemier (gitaar, zang), Niné Cipoletti (keyboards, zang), Gert Cools (bas, zang), Wim Smets (gitaar), Stijn Persoons (drums).
Une nouvelle tête, ce Stijn qui accompagne le Piet dans son side-project , The Brothers Deere.
Le barbu cogne aussi pour Captain Fantastic et a accompagné Buscemi e.a.
On entame le récital par 'Dragging me down' sur le CD ' Far Away Look'.
Niné au chant aérien, et des relents Neil Young qui, immédiatement, effacent les odeurs de morue.
Dans les nineties, Peter Arnout et ses Dry Livers hantaient les mêmes sonorités.
'What a woman' superbe alt. country/ slow core aux douces harmonies vocales.
Du travail d'esthètes.
Quelques lignes d'harmonica amorcent le mélancolique ' Far Away Look' , la ressemblance avec les oeuvres du Loner est frappante.
Krakow ' de traagste spelende band in België' annonce un critique du Nord, pour lui donner raison, le quintette nous balance 'All our lies' .
La vitesse moyenne d’un escargot est de 6 cm par minute sur terrain plat, Krakow, un gastéropode patient et aristocratique.
Après helix pomatia de trein der traagheid, un saut préhistorique fébrile avec l'indie rock pugnace 'Dinosaur'.
Lambchop ou Mercury Rev, appréciés par les Limbourgeois, eux aussi, peuvent rocker sec.
Retour à la quiétude avec une chanson uit de oude doos: 'Home' , sur leur premier EP du même nom.
Claviers en évidence, la voix claire de Niné étant contrebalancée par le baryton du chauve Gert.
Sparklehorse: ' Spirit Ditch', étincelant!
Une nouvelle composition: 'Bird can't fly'.
Un pingouin? Dehaene?
Sombre tragédie volatile!
Le fulgurant 'Storm is coming' , Crazy Horse meeting Grandaddy sur fond de lignes de guitare déchirantes.
Au diable les attitudes de rock stars vaniteuses, les envolées de guitare tape-à-l'oeil, le cinéma pour cacher le vide...Krakow travaille dans le subtil, le parcimonieux et vise la beauté dans la simplicité.
Trois ou quatre notes placées à bon escient, de sobres arrangements, de satinées harmonies phoniques ... tout est mis en oeuvre pour créer un climat velouté et nostalgique.
'Roses' sera notre dernier titre, merci Bruxelles!
Une slide gluante, la voix grave du bassiste, l'archétype de douce ballade sans épines.
Une accélération abrupte du tempo voit la mélodie s'enflammer, les roses se font farouches à l'image d'une Janis Joplin, excessive et énervée.
Ce superbe titre met fin au set de 50'.

Un bis!
Le narratif et soyeux 'Come on Home' ... there ain't no better place to go.
Encore quelques pintjes avec Fred, Vincent et Tervueren avant de répondre à l'appel du nid conjugal!
Krakow: ce que la Belgique a de mieux au rayon slowcore/postrock/alt.country!




lundi 7 mars 2011

Mona au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 5 mars 2011

T'as l'impression d'avoir assisté à un événement en ce frileux samedi de mars.
Un Witloof façon moussaka pimenté à l'Espelette, c à d une crypte sans sépultures de canonisés mais bourrée d'amateurs de rock'n roll et de sourires mystérieux, en effet, for the first time in Belgium, right from Tennessee: Mona!
Le 1er juillet, le band ouvrira sur la main stage à Werchter ( tickets épuisés!), c'est peu dire qu'ils ont enflammé Bruxelles!

Mona s'est formé en 2004, depuis le line-up a été modifié, en 2011, t'ont vachement impressionné Nick Brown ( lead vocals- guitar) - Vince Gard (drums) - Zack Lindsey( bass, backing vc.) - Jordan Young ( guitar- backing vc.).
Leur set rugueux , bourré d'adrénaline, de sanglants duels de guitare, de drumming sauvage, de lignes de basse te chatouillant le bas-ventre, d'arrogance contrôlée, arrosée au Bourbon, sera basé sur leur seul album ' self-titled' ( 10 titres), qui doit sortir dans quelques semaines!

Pas de support, la fusillade démarrera à 20h30'.
Ils l'annoncent eux-mêmes: 'Trouble on the way', distorsion, riffs meurtriers, chorus sirène de police... c'est du rock, mémé!
Pas pour rien que les British, après les avoir vus chez Jools Holland, aient placé le quatuor en tête de liste pour le Sound of 2011, laissant, notamment, les Vaccines derrière eux.
Ils vont casser la baraque, tu peux le prédire après un seul morceau.
Les critiques citent Kings of Leon, des enfants de choeur- Stereophonics, des has been- Rocket of the Crypt, des zombies - U2: en 1977, alors!
Vince, tout comme sa génitrice, sont de grands amateurs de John Fogerty et du CCR, y a pire comme influence.
L'incisif et catchy 'Teenager' confirme ta première impression, ces gamins sont de la race des grands. La morgue et le charisme d'un James Dean, la fureur des Who anno 1965 et la santé de teenagers tout juste sevrés.
'Lines in the sand' démarre en fausse ballade pour éclater en shrapnel enrobé de TNT.
Leur debut single ultra-violent,'Listen to your love', sera suivi du vitaminé 'Say you will' .
Le petit Nick rugit comme un grizzly blessé tout en pointant son instrument vers ses complices qui d'ailleurs adoptent la même attitude guerrière.
Zont la rage, ces Sudistes,... I want to be as big as possible and loud as possible... proclame le Brown aux journaleux l'interviewant.
Faut pourtant ajouter qu'après le show, Mona fut réceptif et hyper sympa avec les fans, signant autographes, serrant les mains tendues, posant avec les gamines pour immortaliser l'instant..aucune trace de suffisance ou de fatuité, des mecs contents de l'accueil bruxellois et partageant la joie du public.
'Pavement': pour Malkmus?
These rednecks surely can rock and roll!
'Shooting the Moon' exhale une odeur Oasis virant psychedelic rock pas désagréable.
Déjà notre dernière, Brussels: ' Lean into the Fall' , titre épique mourant sur un barrage de feedback à rendre jaloux Alfried Krupp von Bohlen und Halbach .

40' enthousiasmantes.

Une tournée de Jack Daniels et le bis 'I seen' : l'incendie reprend de plus belle.
Une fournaise dans le caveau!
Mona est aussi fort que le Jim Jones Revue ou les Black Crowes!

J. McGowen: this band looks set for success.
On est d'accord, mec!

dimanche 6 mars 2011

Chloë & the Lonesome Cowboy en Showcase à la FNAC Toison d'Or, Ixelles, le 5 mars 2011

Porte de Namur, FNAC Toison d'Or, 14:00, c'est là que Chloë & The Lonesome Cowboy entame sa tournée de promotion FNAC claque comme Kodak (Max Théret, alias Kojak)!

Forts d'un Award Cutting Edge "Talent van het jaar", Chloë Nols et Bram Van der Stocken, son Lucky Luke sans Daltons ou Jolly Jumper, viennent présenter leur EP 'Right at the Sun' dans le réduit espace concert de la chaîne internationale.
Non, Bram n'est pas le papa de Dracula, si ce nom te chatouille les cellules cérébrales, c'est que tu le connais en tant que bassiste chez Strawdogs.
Avec sa copine Chloë, il nous la joue multi-instrumentiste: batterie, melodica, guitare, keyboards et second vocals.
La mignonne et souriante Miss Nols ( non, c'est pas la fille de Roger, un guichet pour les Vlamingen, deux pour les buitenlanders et six pour Voltaire) chante et joue de la guitare.
L'atout principal de ce projet indie folk mélancolique réside dans la singulière voix haut perchée de la frêle et blonde jeune fille.
Difficile de trouver un timbre comparable au sien, son chant sur le fil de l'équilibriste te donne le vertige et tu pries toutes les saintes nitouches pour qu'elle ne tombe pas dans l'abîme!

'The Ark' Bram à la guitare, Chloë derrière le micro.
Minimalisme, sobriété , apparente fragilité et élégance: du lo-fi folk à classer dans le tiroir Marissa Nadler, Diane Cluck, Nina Nastasia...
'Mary' voit Bram hanter les drums, dont les caisses sont recouvertes d'un plaid soyeux.
Fait pas torride à Bruxelles, faut tenir Tom au chaud.
Un ton mélancolique ... keep on dreaming, Mary, keep up fantasy.. murmuré par deux voix fluettes.
'One day' un nouveau titre rythmé, sucré au melodica .
'Empty House' touchant de simplicité et de fraîcheur.
Le cowboy passe derrière les claviers pour 'The Hunter' , un downtempo chasseur de prime amoureux et nostalgique.
'The red light' sera suivi d'une tendre et galante lovesong 'These times are times to write again'.
Du Elysean Fields épuré.
Le titre le plus austère sera interprété par Chloë en solo: 'The place where you were born', une ballade vulnérable aux parfums alt.country.
Un tableau onirique.
Pour Fatima?
'Veils' ..You wear your veils tonight again... une pointe de lassitude et de désarroi ... tu ne penses qu'à fuir et tu me laisses seul(e)!
Bonjour tristesse!
Sagan rencontrant Eluard.
Le balancé 'Labyrinth' est proche des oeuvrettes de Rue Royale.
Une poupée belliqueuse respirant le spleen, 'War Doll', et un dernier titre intimiste 'For You' pour mettre un terme à ce concert sensible de 40'.

Va jeter un coup d'oeil le 19 mars à la FNAC de Liège ou le 18 avril au Bar du Matin, tu ne seras pas déçu!

vendredi 4 mars 2011

Viage Viage Musical Dinnershow au complexe de loisirs Viage à Bruxelles, le 3 mars 2011

Une Saint- Valentin tardive sous forme de dîner musical mariant gastronomie, strass et spectacle de music-hall haut de gamme.
Rendez-vous est pris dans la coquette salle de théâtre du centre de divertissements Viage, ouvert il y a un an au 30 Boulevard Anspach.
Tu n'as pas encore confié ton hivernal pardessus à l'avenante préposée au vestiaire, qu'un serveur stylé te tend une coupe de Prosecco tout en te souhaitant la bienvenue.
Madame, déjà, te souffle: j'aime cet endroit.
De charmantes hôtesses t'indiquent la table ( 8 couverts) à laquelle tu te retrouveras en brillante compagnie, quatre jeunes dames élégantes et souriantes.
Zakouskis et vin agréable, servi à profusion, en attendant le début du spectacle, te permettent de jeter un coup d'oeil aux autres convives.
Un public hétéroclite: hommes d'affaires en goguette, jeunes pensionnés, dames en toilette ou trentenaires sapés cool.
Tout ce beau monde sera soigné aux petits oignons par la fine équipe du Viage.

20h20' acte 1 - scène 1
Pas de playback, ni de karaoke-toestanden: dans la fosse, sept musiciens ' live' se partageant piano, keyboards, trompette, saxophone, percussions, batterie, basse, guitare....
Pas des clochards, mais des pros maîtrisant parfaitement l'art des musicals, tel Claude de Martelaere ( Assepoester/Cendrillon - Pinokkio - The Phantom of the Opera...) ou des gars ayant accompagné des pointures uit Vlaanderen ( Will Tura, Clouseau, Soulsister, Natalia, Roxane ( pas la copine de Sting, mais Roxane Eurosong 2004) ....), voire des jazzmen s'ébattant dans le Rotterdam Jazz Orchestra , Los Bandidos ou le regretté El Tattoo del Tigre.
Pour les parties vocales, d'autres cracks dirigés par Chris van Tongelen, qui sévit depuis 1996 dans le milieu des comédies musicales: citons, Jan Schepens (Thuis- Familie) - Fleur Brusselmans , non pas la grand-mère d'Herman, mais une formidable actrice/chanteuse - Sasha Rosen: ja, ja ik ben zwanger.. (Ketnet band, musicals) et quelques autres tout aussi performants.
Michel Froget dirige, brillamment, l'équipe chorégraphique, et nous ne pouvons omettre le boulot considérable fourni par le light designer, la costumière ou le responsable des effets spéciaux.
Une introduction Broadway style ...there is magic in the air... pour te mettre dans l'ambiance et te proposer l'entrée sur canapé. Quelques danseurs serviront les personnes attablées face à la scène, une équipe diligente s'occupera des autres invités.

Scène 2: bon appétit!
Rien de tel qu'un dîner aux chandelles en compagnie de Frank Sinatra, Nat King Cole et autres crooners d'une époque, malheureusement, révolue.

Acte 2: scène 1!
On entre dans le vif du sujet: Andrew Lloyd Webber ' Cats' : ouverture, prologue ... et pour finir une version époustouflante de 'Memory' chanté par une Grizabella féline.
Féérique!
Paris, an de grâce 1482, ' Notre-Dame de Paris', Riccardo Cocciante/ Luc Plamondon .
Le temps des cathédrales - Quasimodo - Esméralda : majesté et force dramatique.
Oui, mademoiselle, un autre verre de vin, volontiers!
Encore plus poignant, 'Evita': Andrew Lloyd- Webber/ Tim Rice.
Une mise en scène respirant le pathos, la destinée d' Eva Peron et l'âme argentine mises en valeur par l'immortel 'Don't cry for me Argentina'.
Ta serviette devra cacher les larmes inondant ton visage.
Une salsa brûlante, colorée et sexy ramènera la joie dans nos coeurs défaillants.
Aucune faute de goût, un spectacle pouvant facilement concurrencer les shows du Moulin Rouge ou des Folies Bergères: du savoir-faire, de l'entrain, de la classe, tout simplement!

Break cabillaud à l'Ostendaise sur nappé soul Motown/Stax/Atlantic.
Wilson Pickett, Aretha Franklin, Sam & Dave, Booker T, Otis 'I got dreams to remember' Redding.... ce deejay possède une jolie collection d'oldies!

Scène 3
Où vas-tu, darling?
Me laquer!
Pardon?
Put some hairspray!
'Welcome to the 60's' un doo-wop joyeux featuring John Travolta & Nikki Blonsky.
Grosse ambiance et premiers pas de danse à tes côtés.
Tu mixes Clo Clo, Frankie Valli & the Four Seasons et Yannick et tu obtiens un disco hit purulent...Oh, what a night...
Clelia et ses nouvelles copines turbinent en cadence!
Frankie Valli bis, à moins de préférer Andy Williams, ' Can't take my eyes of you'.
On adore!
En y ajoutant 'Walk like a man' et 'Who loves you' , c'était le 1/4 h Frankie!
Paillettes à gogo, voilà les 'Dreamgirls' qui virent Gloria Gaynor 'I am what I am'.
On ressort le polyester, les fat rave pants et les platform shoes: disco fever in Brussels!
Un final scintillant et pétaradant sur les mesures de there's no business like show business.
Carnaval avancé d'une semaine!

Chocolat aux pommes 'Begonia' - café- mignardises...

Scène 4: acte final.
Feu à volonté.
Une grande intro de batterie, le gars dispose d'un équipement à rendre Bill Bruford jaloux, envoyez la sauce Gibb!
'Stayin Alive' - 'If I can't have you' - 'How deep is your love' - 'Night Fever' - 'Jive Talking' ...un medley imparable qui se termine par le 'Disco Inferno' interprété par les Trammps dans le film.
Salle en ébullition.
Slow time avec la belle asiatique Miss Saigon: 'Why God Why' - 'The heat is on in Saigon' et qu'a -t-il gagné le n°66?
Miss Gigi Van Tranh, miss Saigon.
Veinard!
La folie gagne tes voisines, sur les mesures Full Monty de 'You can keep your hat on' soudain transformé en 'Mashed Potatoes'.
Le rythme est infernal, les changements de costumes et de décors visuels s'exécutent à la vitesse de l'éclair: un spectacle total!
On revisite 'Dirty Dancing' : 'The time of my life' , Jennifer Warnes a trôné par deux fois au sommet des charts, avec ce 'Time of my life' et avec 'Up where we belong' , deux musiques de film!
Changement de registre, Paris 1832 ' Les Misérables' , un second Claude- Michel Schönberg .
Cosette , Javert, Jean Valjean, Fantine en piste sur fond d' insurrection.
Un drame social se joue: ' I dreamed a dream' - 'Do you hear the people sing' ...
Lyrisme romantique et grands sentiments, l'ensemble reste cohérent!
Nouveau cap: 'Grease', sortez la brillantine !
Travolta, Olivia Newton-John: ' Sandy'- et le slow qui tue ' Hopelessly devoted to you' !
L'apothéose avec le medley Abba, tiré du stage musical 'Mamma Mia'!
Toute la salle reprend les hymnes de Benny Anderson & Bjorn Ulvaeus: 'Take a chance' - 'Does your mother know' - 'Dancing Queen'- 'Knowing me, knowing you' - 'Voulez-Vous' et 'Waterloo'.

Liesse généralisée, salle debout pour le final ...this is the night of my life...
En tout cas, une nuit qu'on ne risque pas d'oublier.
Un dernier verre sur les toits, au Sky Club, te permet la contemplation de Bruxelles vue du ciel!

Le prochain Dinnershow est prévu le 19 mars.
A partir du mois de juin, le spectacle se donnera sans repas et sera moins onéreux!

Tu veux faire plaisir à Madame, tu l'emmènes au Viage.
Pas la peine de me remercier si elle retombe amoureuse de toi!

mercredi 2 mars 2011

Red Lili- Afota aux Riches-Claires, Bruxelles, le 1 mars 2011

Un concert Rock'n Seat/Green L F Ant Records au Centre Culturel des Riches- Claires devant un public des plus maigres.
Forcément pour l'entrain ou la liesse générale tu reviendras un autre jour.

Afota

a été ajouté à la programmation en dernière minute.
Du festif et du populaire, ça doit dérider le peuple ont dû penser les organisateurs, mais faut pas confondre une beuverie estudiantine à Louvain- la- Neuve, lors des 24h de vélo et une salle de 180 places occupée par 15 ( ingénieur son et éclairagiste inclus) individus assoupis.
Résultat, un couac assez pénible, malgré la bonne volonté évidente du trio sur scène.
Michel : chant, guitare d'accompagnement, compos - Gauthier: épatant guitariste et Alice, qui vient de rejoindre le projet: chant, mélodica, tambourin nous proposeront une dizaine de chansons françaises à texte, pataugeant dans le créneau Louise Attaque, Mickey 3 D , Tryo, Tarmac avec un clin d'oeil vers les anciens Bobby Lapointe, Ricet Barrier et une touche Joe Dassin.
Une rengaine vaguement gypsy pour tenter de nous éveiller ' Better Way' sera suivie d'une valse RTL: ' Sitcom' , décorées de formidables lignes hispaniques par la guitare de Gauthier.
Après 'Le vertige' , le trio s'essaye à du Boris Vian 'Je voudrais pas crever'.
Que dis-tu, Fred?
Loin en dessous de la version de Serge Reggiani...
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort.
Me semble que Reggiani a abusé de ces saveurs funèbres, il loge à Montparnasse, non?
'Judéo- Chrétien' du ska apostolique aux saveurs Marie-Paule Belle sans bretelles.
Bof!
Une reprise manquant de magie et de piquant de 'Toi mon amour' de la sublime Marie Laforêt.
Un faux Gainsbourg 'Camille' et une autre nana 'Alice'.
Quelques effets aqueux pour introduire un hymne protestataire' Les vagues' sans âme.
Un tour en Catalogne 'Barcelone' et puis 'Tu y crois' .
Que lis-tu, Fred?
Moravia: 'L'ennui'!
Et une reprise d' Au Petit Bonheur, 'Je veux du soleil', voyant Alice implorer l'astre de bien vouloir faire un tour à Bruxelles d'un kazoo enfantin.
Tous au bar!

Red Lili
Paris regorge de rousses: Julie ( pas la nôtre vue à Montmartre, celle de Lafforgue ou le flic) , Mylène la fermière, Marlène la Jobert, Seins clairs Blanc-Francard , sans oublier la copine des cruciverbistes, Larousse monolingue ... désormais, tu y ajoutes Red Lili, née en 2008!
Green L F Ant vient de sortir, chez nous, son album 'Une vie de rêve' , le quatuor le défend rue des Riches Claires.

Genèse: fin 2004, Bidge lance Not for Capture: un personnel fluctuant, un album 'People' , 2007/8 une mort lente.
Renaissance en 2008: Red Lili, formé de Bidge ( chant, semi-acoustique) - la chanteuse de jazz Elodie Costan ( vocaux- claviers) - Heykel Fattoumi ( basse, glockenspiel), tu le retrouves aussi chez Broken Box- le site cite Emmanuelle Laveau: batterie , cette nana, probablement enlevée par Just Jaeckin, n'était pas visible sur les planches bruxelloises, mais nous vîmes un fringant guitariste binoclé: Al1Man .

Encore du festif, fieu?
Plutôt du French indie flirtant avec la cold wave ou l'élégance désabusée, style David Bowie meeting Daniel Darc.
1 2 3 4 ' Syncope sentimentale' !
Tu ranges ton bouquin, Mr Cerise?
Yes!
'N'attends pas' un chant récitatif bilingue, l'English hexagonal étant pour Elodie.
Esthétisme urbain glacé, agrémenté de riffs de guitare du meilleur effet.
'La photo de famille' te rappelle au bon souvenir de Jacno , âge d'or de la new wave française.
'Sur les routes au soleil' , guitare saturée, glockenspiel frêle et un refrain ...it could be wonderful... aux délicieuses saveurs Antoine de Caunes .
On aime!
'Ligne 14'
La Maginot, ils n'auront pas l'Alsace et la Lorraine?
Non, Saint-Lazare - Olympiades, n'oublie pas de pointer ton titre de transport!
Lignes de guitare mordantes, répétitives pour ce morceau obsédant, référant à Lou Reed (?)...I'm waiting for my man...
Un roman témoignage medico/trash/Burroughs/Djian d'excellente facture:' L'être humain' sera suivi d'un voyage introspectif ' Ressens-tu'.
'Le Bang' on cite Daho, on n'a pas tort.
Mais Etienne avec un flingue car il y a de quoi être dingue!
'Paris est moche' ...quand tu n'y es plus.
Un slow sarcastique plus proche de Jacques Duvel que de Michèle Torr.
'Mysteries of Love' plus violents que les Mystères de Paris, mon cher Eugène!
'La fin' un titre noir et lancinant, les vocalises sombres de Mademoiselle Costan le rendent inquiétant.
Red Lili prend congé avec ' Nos Nuits' la composition la plus légère du set.

Lili la rousse, pas aussi émouvante que la Lili de Pierre Perret, mais une madame valant le coup!

La passe, tu veux dire?
Vieil obsédé!