lundi 28 février 2011

Eliza Doolittle ( support: Sherman) au Club de l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 27 février.

George-Bernard Shaw fait un tabac à l'AB.
La petite fleuriste, Eliza Doolittle, a conquis des centaines de Pygmalion.
Normal, Miss Eliza Sophie Caird ( Camden, London, 22 printemps, tu lui en donnes 17 à tout casser) squatte les charts de sa Majesté, et d'ailleurs, depuis plus d'un an.
Un club archi sold-out, donc.
Un public à peine pubère, voire carrément jardin d'enfants, tu y ajoutes quelques paumés ayant dépassé le cap de la quarantaine, tout ce beau monde, à 19h30 déjà, se bouscule pour trouver une place aux pieds du podium.

20h10': Sherman
s'est vu confier la lourde tâche de chauffer le club.
Ce gentil singer-songwriter d'Izegem s'en est tiré à la perfection, six titres, 25' et une salle enthousiaste!
Steven Bossuyt, alias Sherman, s'accompagne à l'acoustique, dispose d'un beau filet vocal, proche de celui de Milow, et nous balancera un folkpop attachant et soigné.
Le petit gars a fourbi ses armes à Londres, après l' épisode Cream & Spices ( demi-finale du Humo's Rock Rallye en 2002), et le single ' On your side' trône dans la Hotlist de Studio Brussel.
Un full CD est prévu pour fin 2011 .
'All of ashes' , pas de grand cinéma, un folk pop lo-fi impeccable!
'Head in clouds' sera plus rythmé. Au jeu des comparaisons/influences, tu risques les sempiternels Damien Rice, Buckley fils ou Tom Helsen.
Une ballade 'One way town', suivie du catchy hit ' On your side'.
Sherman alterne titres lents et introspectifs et uptempos énergiques, la jeunesse est charmée par son approche humble, sa voix claire et ses mélodies plaisantes, elle lui fait un triomphe.
'In comes the silence' et la valse saccadée 'Avalanche' mettent un terme à cet apéritif pas dégueulasse.

20h58', la meute s'agite, elle attend le moment fatidique, sur scène rien ne bouge.
A 21h03', toujours que dalle, trois longues minutes s'écoulent, un signal visuel vers le deejay, extinction des feux et entrée en piste du band, quatre musiciens costumés Al Jolson, époque de Jazz Singer 1927, le ton est donné, le rétro règnera: un contrebassiste élégant ( Chris Dagger) ayant conquis ma jeune voisine - un Buddy Holly lookalike à la guitare( Charleston) , un crack - un formidable black drummer ( Jameson ?? ) et un claviériste/violoniste discret.
One-two-three-four proclame le batteur, les boys fredonnent un doo-wop esthétique:
Shu-doo-doo-doo
Dam-dam, dam-du-dam, doo-bee-doo
Dam-dam, dam-du-dam, doo-bee-doo
Dam-dam, dam-du-dam, doo-bee-doo
Dam-dam, dam-du-dam, doo-bee-doo
Une voix émerge des coulisses:
I am Doolittle but I do a lot
I try to do the best with what I've got
Sometimes nobody notices at all
If I stood on a chair, I'd be taller..
et la minuscule enfant apparaît, vêtue d'un short tout aussi mini et d'un top assorti, tu y ajoutes des cheveux bouclés seyants et t'as envie de la mettre en garde car le grand méchant loup rôde.
'Missing' s'appelle ce truc irrésistible pour lequel elle a samplé 'Come softly to me' des Fleetwoods.
Mieux que Lily Allen, Katy Perry, Avril Lavigne, La Roux ou la vieille Gwen Stefani.
Second hit délicieusement sucré ' Skinny Genes' , la petite déambule de long en large, souriant aux enfants et grands-parents, pas question d'avoir la grosse tête, elle est tout simplement parfaite.
'Moneybox' ....don't need your money, boy sera suivi de ' Go Home' au final cha cha cha désuet.
'Nobody' sera tout aussi enjoué.
Son délectable mix de pop/ jazz/ rhythm'n blues combiné à une bonne humeur communicative et à son look de gamine délurée plonge l'assistance dans l'allégresse co(s)mique.
Brussels, we're gonna slow it down, grab the person next to you if you wanna dance... ça va pas, Eliza, ce mec est barbu et ne s'est plus lavé depuis une éternité!
'So High' se nomme le slow.
Un singalong, en canon, sur fond de contrebasse Blue Note ' A smokey room'.
Un plongeon dans ta prime jeunesse, trois ans, l'âge de l'insouciance ' Back 2 front'.
Eliza en fée clochette!
Le troisième single extrait de son album:' Rollerblades', un hit au UK fera place à ' Police Car' pour lequel la môme s'essaye au trombone buccal et elle terminera par la bombe attendue par tout Bruxelles 'Pack Up'.
Impossible de résister, tu bourdonnes avec la masse:
"I don’t care what the people may say
What the people may say about me
Pack up your troubles get your old grin back..."

45' pendant lesquelles tu as retrouvé tes 15 ans!

Bye, bye, Bruxelles!
Réaction: an earthquake, Eliza, come back, girlie!

Une grosse ( très grosse) claque avec le premier bis: une version époustouflante et bluesy du magistral ' I never loved a man' d'Aretha Franklin.
Eliza,tu nous a eus jusqu'à la moelle.
Bravo, fillette!
'Mr Medicine' un r'n'b à la Joss Stone mettra fin à ce concert charmant.

Wild Moccasins au Rayon Vert, Jette, le 26 février 2011

Le Rayon Vert, un chouette complexe( les anciennes brasseries Taymans) sis rue Van Huynegem, à une centaine de mètres de la place Cardinal Mercier.
On y organise diverses activités culturelles: expositions, danse, théâtre, projection de films et concerts... les salles équipées se louent pour des séminaires, banquets ou spectacles ( accueil: de 140 à 184 personnes).
En ce dernier samedi de février, au menu, un tout jeune band texan : Wild Moccasins!

A 20h20, les 5 teenagers grimpent sur le podium devant un public restreint mais réceptif.

Zahira Gutierrez ( vocals, tambourins et claviers)- Cody Swann ( vocals, rhythm guitar)-Nicholas Cody ( bass) -Andrew Lee ( lead guitar) et John Baldwin( drums) , cinq collégiens, originaires de Houston, n'ayant pas grand chose en commun avec la Texas scene ( blues, tejano, country, Southern rock...).
Leur indie pop mélodique aux relents sixties prononcés, tu penses aux early Beach Boys, voire aux Monkees, avec quelques touches garage ou surf ( les Beau Brummels, les Standells) est du genre énergique et pétillant.
Daytrotter les compare aux New Pornographers et y trouve des sonorités Tom Tom Club, on pourrait y ajouter pas mal de girl groups, tels les Ronettes ayant fonctionné sous la houlette Phil Spector ou les Shirelles, Marvelettes et autres Orlons...
Déjà trois albums dans les bacs, le dernier en date ' Skin Collision Past' .

Ce titre' Skin Collision Past' lance le gig.
Un rythme accéléré, un doublé vocal saccadé et une guitare métallique sur drumming métronomique.
Cocktail à servir très frais!
'Cake' une friandise rythmée.
'Its Health' sain et tout aussi pétillant.
Un downtempo ensoleillé pour suivre ' My favorites die' bourré de sweet candy harmonies.
'Born Blonde' sera plus sec , du punky power pop proche de Blondie, mais chanté d'une voix bubblegum angélique.
Les rengaines dynamiques et sucrées vont se succéder, avec à chaque coup d'excellentes interventions du petit guitariste et un gros boulot du rouquin à la batterie: ' 80's song' - 'Psychic China' - ' Zylophone' - ' Funk Song' - 'Late Night Television' un drumming martial sur fond wall of sound, petit break faisant place à un clavier espiègle, Zahira et Cody aux vocaux câlins .... insensiblement tes panards battent la mesure, ta tête dandine gentiment, de la pop radieuse et turbulente, il ne manque qu'un rayon de soleil et quelques jeunes filles en bikini...
' Spanish & Jazz' - 'Calendar' démarre comme un slow sirupeux avant de prendre un virage flower pop aux rythmes vaguement reggae - ' Shiny Strings' et 'Fruit Tea', du Lipton aromatisé aux framboises, achèvent cet agréable set de 60'.

Ce soir les Wild Moccasins jouent au Café Video (Gent), le 1er mars au DNA.

samedi 26 février 2011

Twilight Hotel au Toogenblik, Haren, le 25 février 2011

C'est pas vrai, c'est où ce soir?
L'Hôtel du Crépuscule!
Avec qui , vieux pervers?
Quick et Flupke, alias Guy et Milou, deux vieux garnements ayant fui l'hospice pendant la relève des bonnes soeurs.
Elle niche dans quel bled cette cambuse?
Haren, mon poulet, faut te dire que Twilight Hotel est le duo de Winnipeg invité par Luc à Toogenblik, qui sera vachement bourré pour la première prestation belge de ces sulfureux Canadiens.

T'as Dave Quanbury ( guitare, trompette, grosse caisse, vocals) , un jeune Brad Pitt râleur et hyper-doué et Brandy Zdan, une Eau- de -Vie Grande Champagne, tatouée et sexy en diable. Il a fallu attacher le pôv Guy avec une paire de menottes aux pieds de la table pour qu'il ne grimpe pas sur le podium.
Il ne cessait de répéter, aah la garce, aah la garce... c'était agarçant à la fin!
Cette nana chante divinement, joue de l'accordéon, de la guitare ( une flamboyante 62 Harmony Rocket) , de la lap steel et elle fait chavirer les coeurs des mâles de 12 à 112 ans.
Oui, Guy?
La garce!
Couché, petit!
Le duo a émigré vers Austin et vient de sortir une troisième plaque ' When the Wolves go Blind' , avant ça ils ont enregistré chacun en solo + un disque 8 titres sous le nom de 'Brandy Zdan & Dave Quanbury' .

A 21h, après la présentation de Lukske, on entre dans le vif du sujet: ' When the Wolves Go Blind' , une trompette, un accordéon, deux voix. Du cabaret rock dans la lignée des meilleurs Tom Waits.
Un titre hypnotique et inspiré.
Tout Toogenblik se regarde en se frottant les mains!
'What do I know about love' lucide cette rengaine... love doesn't make the world go round... love doesn't pay the bills... une guitare surf, smooth vocals: un tango sensuel.
'Mahoganny Veneer' qui résume 5 ans de notre vie, proclame Brandy.
Une bal(l)ade Americana te trimballant dans tous les Etats dirigés par Obama:New York, New Orleans, les berges du Mississippi et Saskatchewan with the road straight as a knife.
Du Jack Kerouac from Manitoba.
'Frozen town' cette ville endormie, c'est Winnipeg.
La slide te donne des frissons dans le dos, le plic plic que t'entends en bruit de fond, c'est les gouttes tombant du pif de Guy.
Formidable alt.country tune!
'The Critic' sur 'Highway Prayer' 2008, très proche des White Stripes avec une sonorité Southern rock.
Dave avait enregistré ce titre cynique sur son album solo 'No Vacancy'.
Un voodoo rock narratif et angoissant chanté/ récité par Miss Zdan: ' Iowalta Morningside'!
Une série B pas rose.. her mother died when she was 3...!
A brand new song, no title yet, même si la setlist mentionne 'Pirates' .
Ce titre est tout aussi imagé ... he cut his teeth on her sharp body... du David Lynch, soundtrack Tom Waits & Mary Gauthier.
Une trompette Tijuana viendra orner la mélodie de pointes dramatiques.
Une dernière avant la pause cigarettes ' Viva La Vinyl' ..33 45 78 16 it's OK.... surtout servi chaud, baby!
Twilight Hotel détient toutes les cartes pour casser la baraque: l'attitude, la gueule et les chansons.
Petit détail, à côté de Brandy, les Pink, Lady Gaga et autres Rihanna passent pour des paysannes
débiles!

Set 2
On reprend avec notre premier titre écrit à Austin ' Old Time Box'.
Me souviens de ce bar, un gars bien entamé m'invite à danser, il me colle, son haleine de hareng saur m'agressant les narines, bordel, j'aurais préféré valser avec George Clooney...
Lyrics caustiques.
'Ham radio blues' un rockabilly/psychobilly blues vicieux, en référence à l'émission de radio 'Coast to Coast' (Live Nightly 1am-5am)!
Dave, et son faciès de petite frappe crapuleuse, répondant à la slide de sa copine.
'Shortness of Breath' un country rock proche des merveilleux Cowboy Junkies.
Pour la petite histoire, mean Brandy n'est pas aussi réservée que Margo Timmins.
Un nouveau blues: ' Shadow of a man', un accordéon musette racoleur emmène la silhouette du type du côté de la Volga.
Twilight Hotel a le chic de ne pas se cantonner dans un seul style, Brandy et Dave aux timbres complémentaires ( a crooning plaintive male voice et a smoky female moan) visitent toutes les facettes de la roots music: le country, le roadhouse blues, le cabaret, le rockabilly, le honky-tonk , le gothic folk... sans que le set ne perde de sa cohésion!
'Impatient love' une romance aux teintes Nashville.
Well, you seem to like the blues down here...
Yeah,baby!
A blues mash-up: Taj Mahal et Billie Holiday 'I used to be down' et en fondu enchaîné 'Fine and mellow': just fine, mais pas tellement mellow!
Miss Zdan adore les chanteuses de blues du début du siècle, Trixie Smith ' My man rocks me', décoré d'une slide agressive.
Retour au matériau propre ' Poor & Hungry', du tango blues avec des volutes de cigares cubains.
Triste histoire que celle de cette jeune fille amoureuse et qui swallowed toutes ses couleuvres, le mec s'est barré et elle est restée poor and hungry.
Superbe titre, encore un!
'Sometimes I get a little lonely' un blues profond qui te rappelle le 'House of the rising sun', la voix déchirante de Brandy venant te taquiner les tripes, pendant que la crapule tire sur le vibrato pour te fendre le coeur... sometimes I get a little lonely qu'ils chantent en duo et te voilà sans voix!
Si tu compares cette complainte aux Misérables de ce cher Victor, tu te dis que le romancier a écrit un vaudeville grotesque.
Il est l'heure d'envoyer la dernière: 'Red Rhythm' du gypsy swing alerte.
Grosse ambiance dans le kot, Guy oubliant ses menottes était prêt pour le casatchok.
La table a failli lui servir de partenaire, heureusement l'habile Milou a réussi à sauver nos Trappistes.

Ovation et retour du couple diabolique pour une cover de Gordon Lightfoot , la fabuleuse protest song 'Black day in July'.
Impressionnant!
Sont heureux de leur première in Belgenland et décident de nous offrir un second bis, le standard 'Nobody's fault but mine' de Blind Willie Johnson au répertoire du Zep, de Nina Simone e.a.!
Une version gospel blues lyrique pendant laquelle le couple se tire dessus à coup de riffs de guitares acérés.

Un triomphe!
Roen parle d'abandonner femme, enfants, chats, chiens et puces pour aller tenter sa chance avec Melle Zdan, faudra lui payer un coca light pour le calmer!
J'ai vraiment envie d'aller tapoter ce vieux piano pourri, pense le Quanbury.
Why not?
Bis 3, Tom Waits:'Picture in a frame' sur 'Mule Variation' , avec un dernier coup vache de la nana qui interrompt le brave Dave pour lui piquer son couplet!

Twilight Hotel: le feu et l'eau!

Rusty Roots au G C Essegem à Jette, le 24 février 2011

Brussels Blues Society: pari gagné!
Quatrième concert et un Essegem bien rempli, l'affiche n'était pas nulle non plus, un des bands du cru que Dr Boogie ( présent ce soir) recommande chaudement: Rusty Roots!

Les Limbourgeois viennent de pondre un troisième poussin: 'Something ain't right' , c'est pas avec leur soul rocking blues que ça cloche, cette plaque produite par Marc Tee transpire la classe.
Il s'agit peut-être d'une étude politique locale, va -t'en savoir, en tout cas la jeune personne qui décore la pochette est canon!
Anyway, le tout Bruxelles blues est au rendez-vous et, à 20h30', quand le Witte saisit le micro pour un speech inaugural bilingue et coloré il n'y a plus un siège inoccupé.

Rusty Roots, c'est des pas clochards rouillés, sont smart dans leurs costards de chez Armani et chaussés de pompes à 359€ ( la paire, sans les lacets) qui viennent pas de chez Brantano.
Jan Bas: vocals -Nico Vanhove ( ou Tutt, trempée dans du miel): drums - Kris Rogiers ( alias Rev Hot Rod sans additif): harp, guitar- Stefan Kelchtermans ( aka Body ): double bass & bass - Bob Smets ( Lucky Luke): guitar, écument nos scènes depuis 2004, avec un Peer à leur palmarès.

Un BB King pour commencer , ça peut pas nuire à la santé : 'How blue can you get' !
Demande aux Schtroumpfs, Jan!
BB est encore tombé sur une bonne femme vénale... I bought you a ten dollar dinner ( en 1951) and you said thanks for the snack... et je te passe ses autres caprices!
Elle s'appelle?
Liz Taylor, je crois!
Sur le dernier né, le funky et sexy 'Too Tight'.
'Wake up' du blues frémissant avec un premier duel mouth harp/ guitare sur base rythmique sans failles.
Je te parle pas du Jan, ce mec c'est un champion et quand il abandonne le micro, c'est pour se trémousser comme une go go dancer du Whisky a Go Go.
Lowell Fulson ' I still love you, baby' , du West Coast imparable avec le Bob au volant.
En hommage à Michael Jackson , un titre de notre second CD, ' Electrified', qui groove un max sera suivi d'un soulful et juteux ' It's yours to spend'.
Boogie time avec Sonny Boy Williamson, ' Shake the Boogie' , du punch sans renier l'élégance.
Jimmy Reed ' Big Boss Man' , version impeccable.
Tu peux les compter sur les doigts d'une main les groupes uit klein Belgenland ayant atteint un tel niveau.
On reste aux States avec un Chicago blues collant, ' Hidden Charms' de Willie Dixon.
Un dixième avant la pause, brave mensen?
Envoie, ket!
Bobby Blue Bland 'Good time Charlie' , tu le connais sûrement ce Charel qui boit sur ton compte au bistrot de la paroisse.
C'est RickyBilly?
Chut, pourrait rappliquer, cette sangsue!

File pour acheter les CD's et set 2!

Surtout consacré à la lecture de notre dernier rejeton.
' Get down' du swamp blues avec un Mississippi saxophone poisseux , le Révérend à la verge chaude dégage des relents Little Walter pas nauséabonds.
'Wiggle' John Fogerty débarque à Jette et ça en jette,' Thing' est toujours embaumé aux épices fortes CCR .
'Money Train' , ce convoi démarre calmos, les machinistes alimentent la turbine avec de l'anthracite (pouvoir calorifique de 7 000 à 8 000 kcal/kg) et le vieux tortillard dévale la colline à une vitesse qui doit faire tourner le lait des vaches.
Une contrebasse jazzy pour le sensuel 'She's so fine' qui sera suivi d'un soul blues aux fortes effluves Robert Cray meets Wilson Pickett, ' Easy'.
Bill Withers, non pas le sempiternel 'Ain't no sunshine', une autre perle: 'Use Me'.
Bob, superglu, nous agresse avec une sale wah wah bien sticky.
'Country and wagons' du country shuffle.
' Let her down' est le single tiré de l'album, ce funky blues rock te ramène au bon souvenir de Jimi Hendrix et de son Band of Gypsys.
Une touche exotique pour terminer le set: chaud, chaud le Trinidad rumba blues ' Something ain't right'.
Rusty Roots: blues at its best!

Essegem l'a bien pigé, faudra pas un long discours du Witte, enthousiaste, pour ramener la clique!
Et quelle claque avec 'Long tall woman with a black dress' ou quand les Hollies font leur T. Rex, ça pète des flammes!
En second bis le ' Penthouse Pauper' de Creedence Clearwater Revival nous met tous à genoux.

Rusty Roots sera le 6 mars au Kids Café, Antwerpen, une séance enfants admis!

vendredi 25 février 2011

Spencer the Rover au Music Village, Bruxelles, le 24 février 2011

L'AB - Broodje Brussel - le Music Village te proposent un rendez-vous à l'heure du déjeuner avec une tranche de traditional British folk comme plat du jour: Spencer the Rover!

This tune was composed by Spencer the Rover
As valiant a man as ever left home
And he had been much reduced
Which caused great confusion
And that was the reason he started to roam....

John Martyn ou Cara Dillon ont repris ce folk tune antédiluvien, Koen Renders l'a choisi comme nom de groupe.
Koen le Louvaniste est un vagabond ayant pas mal roulé sa bosse in Vlaanderen muziekland: Stormdaisy, Ivan's Land ( un CD produit par dirk Blanchart traîne encore sur tes étagères!) puis Spencer the Rover, dont le troisième CD' The Accident (and other love stories)' jouit de bonnes critiques des deux côtés de la frontière linguistique.

C'est un quintet qui viendra présenter cette plaque au Music Village.
A 12h30' et des poussières, les habitués ont droit à l'introduction originale et sans paroles d'une Isabelle victime d'une laryngite.
Koen solo, au piano, pour un instrumental sans voix, par sympathie pour la programmatrice: du swing pop bondissant.
Il enchaîne sur un Bob Dylan de 1964: 'Boots of Spanish Leather' avant d'appeler les copains. Son bloedbroeder, Herman Acke: guitar, backings - Pé Reynders ( avec upsilon, mon cher Didier): bass, backings ( Pé et Koen font également partie de Wilson) - Senne Guns: keyboards, programming, backings et un drummer (Lennert ?, Lennart?) non repris comme membre du collectif.
'The Accident' du piano pop léché, lorgnant du côté de Brian Wilson, de Macca, et bien sûr d'Elton John ou de Billy Joel.
Et l'accident?
Un brave gars traversant la rue pour aller saluer une ex- petite amie.
Tragique?
C'est un feuilleton en plusieurs épisodes, fieu, il est pas encore enterré.
'Sad songs' même scénario soigné, de belles harmonies vocales, des arrangements raffinés, le style de truc qui plaira à ta petite soeur exaltée.
A l'acoustique, 'Stop Dreaming': tu lui dis!
Elle pense: va te faire voir chez Efstafios et Kiriakos!
Solo de guitare subtil et le Koen qui chante ..how can you sleep my love...
Tu cites Paulo et John rapplique aussi sec ' How do you sleep ?'
'Party Dress' est la suite logique de l'accident, le héros trépasse, Herman y allant d'une slide funéraire.
Quoi?
Explique un peu: robe de soirée et inhumation.
0489 25 89 65, zijn GSM- nummer!
Une intro atmosphérique au mélodica, ' Summary', annonce 'Heather' , un titre aussi fragile que les compositions d'Isbells ou de Marble Sounds.
'Sammy Boy'. Je devrais te détester pour toutes les merdes que tu m'as faites, Sammy Boy, mais tu verras cette fille va te briser le coeur.
OK, c'est pas du hardcore metal, ça dégouline de bons sentiments et cette surabondance de miel risque de te donner la nausée, mais c'est bien foutu!
Le seul uptempo du set, ' Bye bye big blue eyes' , voit les musiciens s'en donner à coeur joie, le drummer est à la fête il peut enfin se laisser aller, tandis que cinglent les riffs de guitares .
On a eu droit à la lecture du CD dans son entièreté.
Une cover sucrée ' What a wonderful world' , avant une pause méritée pour les mercenaires.
A song to be released: 'Jacqueline', du Gilbert O'Sullivan uit Leuven.
Watte, Lukske?
Une fausse queue!
Wasilewski face à Stekelenburg, tu veux dire?
Une fausse queue, je dis!
Toujours seul ' Not a singer' , le gars amoureux d'une lycéenne trop jeune pour lui, Koen enchaîne sur un titre de 2001, 'What's the use', un plaisant folkpop .
Retour des potes pour 'Without You' ( pas celui de Nilsson ) et un dernier midtempo aux émanations Crowded House (' One Step') , avant de ramener le tram au dépôt.

Agréable sans être transcendant!

mercredi 23 février 2011

Tony Joe White au Depot, Leuven, le 22 février 2011

Ce fut dans le marais de la forêt, c'est-à-dire le long de la Dyle, que se forma et se développa Louvain.

"Het ghevalle daer na alsoe, Dat te Loeven, in die LOE, Dat lammekijn ga weiden, Ende dezen man si, beider heiden, Op eenen hoghen boem ghetreden, Ende zijn goet wijf sitte beneden, Daer bi, in een SCOEN FOREEST. »
C'est-à-dire : A Louvain, pendant que l'agneau broutait dans la loe, l'homme montait sur un arbre élevé, tandis que sa bonne femme était assise à terre, dans une belle forêt.
'Louvain, dans le passé et le présent'- Edward Van Even ( page 9)

C'est dans ces marécages que le renard des marais donne son second concert 2011 sur le sol belge ( le 15 il était au Spirit, le 4 mars il sera au Cactus à Bruges).
Le Depot affiche complet, la séance Tony Joe White se jouera à guichets fermés.

Après les actualités Belgavox, on aura droit à un court-métrage bien naze: Delvis!
Un poisson des bas-fonds, immangeable, qui te donnera de l'urticaire.
Le barbu et enveloppé Delvis, c'est Niels Delvaux. Ce barbeau de Landen pousse la chansonnette et tire quelques lignes d'harmonica. Sur scène, il est accompagné d'une mignonne donzelle grattant une guitare: Chloë Maes!
Le polichinelle commence fort: 'Is everybody happy?' , avant d'amorcer un gospel ...please forgive me... chanté d'un timbre proche d' Al Green ou du 'Fuck You' alias Cee Loh Green.
Après avoir violé un cureton, il réservera le même sort à Nick Drake ('Riverman'), au 'Pusher' de Steppenwolf et finalement il fera un bâtard à Nina Simone ( ' Lilac Wine').
On a lynché des sukkeleirs pour moins que ça!

Attente pénible, phénomène récurrent au Depot et, à 21h30', extinction des feux et apparition du swamp fox, Tony Joe White, qui prend place sur une white chair.
J'astique mes ray-bans, redresse mon Stetson Harrison Ford, gratte ma Fender , reçue lors de ma première communion en 1956/ 1957, mon harmonica est prêt: let's go!
"I was born and raised on a little ole farm
Shotgun house down the swamp..."
Non il n'est pas né dans les Polders!
'Way down South': sobriété, authenticité, chaleur... la température vient de monter de 20 degrés!
A new song, le vétéran a sorti un 33ème cd en 2010 ( 'The Shine'), ' Roll Train Roll' !
Formidable, à part JJ Cale personne n'a un jeu plus laidback que Tony Joe.
Arrivée du drummer, Bryan Owings: barbe mitée, bonnet, lunettes de prof, mais surtout une assise rythmique à lui seul. Ce cogneur affiche un palmarès pas bidon: Emmylou Harris, feu Solomon Burke, Shelby Lynne, Sue Foley, Webb Wilder, Pieta Brown, Justin Townes Earle... tout Nashville quoi!
Premiers émois à tes côtés car la wah wah crépite: 'Undercover Agent for the Blues'.
Un clin d'oeil au complice, pas besoin de playlist, not having a full band it works better without a setlist, de toute façon Bryan est analphabète!
Un monument de 1969: ' Roosevelt & Ira Lee', on plonge profondément dans les bayous de la Louisiane, la voix caverneuse et noire du bluesman blanc vient te chatouiller les tripes, pendant que les doigts ( no pick, people) virevoltent sur la Stratocaster.
Un boogie crasseux: ' Do you have a garter belt' . Jauni a repris cette merveille, non il ne l'a pas intitulée 'Portes-tu un porte-jarretelles?'!
Changement de registre, le slowblues gluant ' The guitar don't lie' .
Bryan, tu t'endors vieux, un rock?
Attaque, papy..
' Tunica Motel' .
Et que vas-tu faire dans ce bouis-bouis?
Y retrouver le fantôme de Robert Johnson, gimme the blues at the Tunica Motel!
Place au lancinant ' I want my Fleetwood back' .
Fleetwood Mac?
Non, sa Fleetwood Cadillac, un Coupe DeVille consommant 25 litres au 100 km, si tu choisis la vitesse de croisière.
Pas con le mec qui proclame 'Tony Joe est à la musique ce que Clint Eastwood est au cinoche': deux gars avec des baloches pas nourries au Viagra.
Le titre ouvrant 'The Shine', la ballade veloutée 'Season Man'.
Un jeu tout en caresses, un tempo lascif: du travail d'orfèvre!
Tout Leuven a reconnu, aux premiers riffs, le méchant oiseau noir: 'As the crow flies' .
En fermant les yeux, tu entends la reprise du regretté Luke Walter Jr. de Blue Blot, un ami de Tony Joe, avec lequel il enregistra dans les Muscle Shoals Studios à Sheffield, Alabama.
Le duo nous balance une nouvelle perle du dernier né ' Tell me why'. Son motto est clair, il murmure... keeping the song simple..., pas d'éclats flashy mais de l'humilité et de la dignité, sur fond de country funk au groove en demi-teinte.
White chante le même sud que William Faulkner, le sud tourmenté par la fatalité ...from the time you leave your mother's womb and cry out to the world, your place of refuge no longer exists...
The curse, qu'ils disent!
L'imparable 'Polk Salad Annie' mettra fin au set.
Quelque part en haut, le King, entouré d'anges, danse la polka dans une boîte tenue par Saint-Pierre tandis que sur scène Tony Joe se déchaîne sur un siège blanc.
70' de pur bonheur disait l'autre sur Classic 21!

Il nous fait attendre pour les bis!
Un clin d'oeil à Chris Rea et aux Fender guitars, le paresseux ' Lake Placid Blues' .
Leentje avait déjà hurlé six fois 'Steamy Windows', le cowboy soulève ses lunettes, un clignement de paupières tout en pointant du doigt: this one is for you, lady ..steamy windows- zero visibility..
steamy windows- coming from the body heat..
Fumant!

Thank you, Leuven.
En route pour le Danemark.

Un Tony Joe White fidèle à son image!














lundi 21 février 2011

Mark Gamsjager and the Lustre Kings au GC De Kriekelaar, Schaarbeek, le 20 février 2011

Toujours la même équipe, Surfing Airlines- Curieus Schaarbeek - De Kriekelaar , pour nos offrir un dimanche après-midi roots.
Quel poisson yankee El Presidente a-t-il été pêché ce coup-ci?
Un esturgeon géant: Mark Gamsjager & the Lustre Kings.
Des New-Yorkais ayant servi de backing band pour l'icône Wanda Jackson dont la dernière plaque a été produite par Jack White.
Gamsjager, un pistolero/banane grisonnant tirant à la Gretsch, a été biberonné au lait Presley, Cochran, G. Vincent..., ses acolytes ont eu la même nourrice . Double bass et favoris broussailleux, Mike 'Chops' LaConte et un nerveux petit drummer du Delaware, Eddie Everett.
L'honnête assistance du Kriekelaar ( moyenne d'âge: 65 piges en tenant compte de deux gosses de 4 ans et d' Yves Hoegaerden qui ne dépassera jamais les 14 ans) a vibré et salivé pendant près de deux heures aux sons rockabilly/country/ swing de ce dangereux combo.
Quatre plaques, la dernière 'Way out there'.

Pour nous expliquer de quoi il retourne: 'Rockin Daddy' from Ding Dong Tennessee.. de Sony Fisher , inducted in the rockabilly hall of fame.
Pour ceux qui n'avaient pas encore compris... she rocked in the ceiling, she rocked on the roof ... elle rocke partout!
Un classique des Delmore Brothers 'Blues stay away from me', le slow à danser avec une dame plantureuse, style Dolly Parton.
A country train song 'Long black train', popularisée par Conway Twitty.
L'esprit des dernières années des fifties plane à Schaarbeek, le rock va éclater à la face du monde.
Elvis: 'I got a woman': impeccable!
Sortez les mouchoirs, 'Ain't got no-one left to turn to':15h, un peu tôt pour le plekking time !
On l'a envoyé à Oprah Winfrey pour une campagne contre l'usage du GSM au volant: 'One, two, three, hang up'. Gamsjager fait son n° de Monsieur Sécurité sans képi!
No words at all, une version métallique époustouflante du 'Caravan' de Duke Ellington.
Un petit solo de batterie en roue libre, ce ket peut jouer pendant trois heures en se tartinant une tranche de cornbread et en pratiquant un exercice de spéléologie nasale.
Que dites-vous d'un country blues, braves gens?
'I am a Pilgrim' .
Tu vas à St-Jacques?
Non, vais prendre un bain in the river of Jordan.
Tu risques d'y rencontrer Johnny Cash, les Byrds et Willie Nelson!
Une dernière avant la pause Blanche/Jupiler, Yves est déjà au ravitaillement, pas Roland, il est collé à 20 cm des musicos, Jacqueline va arriver après la sieste...: a truckdriver track 'Mr Big', sur la dernière plaque.
Terrible solo de contrebasse de Mr Sparadrap!

Set 2
On démarre par une démonstration, ' Shazam' de Duane Eddy, ça flingue dur pour virer country/bluegrass 'Honey you don't know my mind', la litanie habituelle, je suis seul ce soir avec mon désespoir et mon mauvais pinard.
Une pub Marlboro : 'Smoke, smoke that cigarette', et le titletrack du dernier effort discographique 'Way out there'.
Imagine Elvis avant la période Las Vegas!
Un génial triplé Gene Vincent 'Crazy Legs' - 'Baby Blue' : l'essence non frelatée du rock'n roll - et l'infernal ' Pink Thunderbird'.
Chops vient tâter le pouls des cerises de Schaarbeek et descend de scène avec sa contrebasse.
Déchaîné le petit, ce que les guitar heroes font, moi je le fais avec ma upright bass, je joue avec l'instrument derrière le dos: olé, watch me now...
Faut se calmer, ce soir on joue à Rumst, je leur envoie un petit instrumental cinglant à la Link Wray.
'Humes High' c'est la high school où le King a obtenu son diplôme de balayeur de rue, king size countrybilly .
Santo & Johnny 'Sleep Walk' , l'instrumental ayant fait exploser les charts en 1959.
J'ai dansé là-dessus, nous signale Roland.
Avec qui, menneke?
Annie Cordy, fieu!
Paye un verre, stoefer!
Le Johnny Cash obligatoire ' Folsolm Prison Blues' pour mettre un terme au set.
Tu veux de l'authentique, du rock saignant ou some cool rockabilly licks avec heavy reverb, tu sonnes chez Mark Gamsjager & the Lustre Kings et tu oublies tous nos petits branleurs locaux.

Un Bis?
Vite alors: ... we're gonna rock this place down...
Promesse tenue!
Encore un petit?
Un dernier rock pétant des flammes avant de remballer le matos et d'incendier l'Ace Cafe.







dimanche 20 février 2011

The Undertones, TV Smith & The Valentines au Depot, Leuven, le 19 février 2011

H G Wells ' The Time Machine' : February 19th Year 1977 @ Het Depot, Leuven , the only gig on the European continent: The Undertones & T V Smith.
Tu pourras raconter que tu y étais et pas seul ( pas vrai Yves Hoegaerden), des centaines de rescapés de l'ère Vivienne Westwood, safety pins , studs and spikes, venus des quatre coins du pays, mais aussi du UK ...ont envahi l'ancien cinéma louvaniste.
Everybody ready for some old-fashioned pogo? Collisions frontales pas obligatoires, crachats en option.
Que dis-tu, Johnny?
I don't wanna grow up!
Mec, t'as 56 ans!

20h40: TV Smith & the Valentines
Les Adverts ont vécu moins de quatre ans et ont sorti deux 'vrais' albums, mais ce band restera à jamais dans la mémoire punk.
Dave Thompson:'nobody would make music like the Adverts and nobody ever has'.
Le lead singer TV Smith a continué solo, ou accompagné de groupes divers ( 11 albums), depuis quelques temps il s'est adjoint le punk band italien The Valentines comme backing groupe.
Evidemment la bella Vale, chanteuse du combo de Bologne, ne sera pas visible aux côtés de l'alerte et svelte vétéran, les ragazzi, Mars, Matt et JJ, si.
Tu peux me croire le bâton de chocolat n'est pas du genre mollasson, ce petit te tire des riffs dignes du fils de Jupiter et de Junon, tu peux lui refiler un verrat en offrande, il t'en fera du crostini sans colorants.

50', 15 titres du meilleur cru, tu reviens quand tu veux Tim, on sera là!
Ca commence fort' No time to be 21', il avait 20 ans quand il composa cette bombe.
Filip, à tes côtés, juge prudent de reculer de 20 mètres, un son à t'arracher les tympans, mais bordel, ça fait du bien.
'Safety in numbers'- ' New Church' - 'On the roof' titres que tu retrouves sur ' Crossing the red sea with The Adverts', c'est pas que la Mer Rouge que tu traverseras, c'est 34 ans de ta minable existence -'New Boys' et le théâtral ' Bombsite Boys' toujours sur le même vinyl.
L'élégant cheveux blancs arpente la scène de long en large, vient titiller le guitariste avant de se débarrasser de son veston classe.
Dans la fosse, du bonheur intense et des flashes d'une époque révolue.
'On Wheels' - 'My Place' - ' Television's over' : efficacité et rage destructrice, puis un brin de philosophie: history is a history of war and male assault, c'est pas du Nietzsche, c'est du Tim Smith ' Male Assault' - 'We who wait' et rien ne se passe jamais. Te plains pas , mec, ici les crabes tergiversent depuis 251 jours - ' The Great British Mistake' y a pas que chez nous que les gouvernants déconnent. Pas content, le forgeron, un stamp à la Witsel dans le pied de micro en pensant que c'étaient les couilles de Tony Blair! - l'hymne punk par excellence, le monstrueux ' Gary Gilmore's eyes' une des cinquante meilleurs chansons jamais écrites, le délire à Leuven -'Bored Teenagers' et ' One Chord Wonders'.
Brillant, TV Smith & The Valentines valaient le déplacemment à eux seuls!

Faudra patienter jusqu' à 22:00 pour les Undertones!

Mars 1980, le Klacik, Uccle -St Job, The Undertones featuring Feargal Sharkey... c'est loin tout çà. Tu peux consulter le site New Wave Photos de Philippe Carly, si tu veux verser une larme sur tes 20 ans.
2011 The Undertones, reformés en 1999,=
  • John O'Neill (guitar)
  • Damian O'Neill (guitar)
  • Michael Bradley (bass and vocals)
  • Billy Doherty (drums)
et Paul McLoone (lead vocals) qui remplace Feargal 'A Good Heart' Sharkey.

Avanti pour 27 punk rock/ New Wave tueries de moins de 3'.
Londonderry, Northern -Ireland attaque avec 'Family Entertainment' qui ouvre le premier album de 1979.
Warm power pop punk at his best, marrant de voir les Irlandais ayant l'âge d'être grands-pères te balancer des teen romances sautillantes. Anyway, le charme opère toujours!
Les punk anthems vont se succéder à la vitesse de l'éclair, à la grande joie du Depot qui a retrouvé une énergie juvénile: ' Girls don't like it' - 'Male Model' , le diesel tourne maintenant à plein régime , ' I gotta getta', elle va craquer, je le sens - moins de 70 secondes: 'Wrong Way' - ' Jump boys' est devenu jump hospice - gros, gros hit ' Here comes the Summer': les Undertones, y sont pas vulgaires et brutes comme les Pistols, c'est du punk Tremeloes, Herman's Hermits... au goût Ramones - 'Billy 's Third' - le speedé 'Jimmy Jimmy' - 'True Confessions' - 'She's a Runaround' - 'I know a girl' elle doit avoir six grandkids (au minimum) et quelques fausses dents sans doute.
Le spectacle est aussi dans la douve: chauves, ventripotents, matrones... les poings hissés font des bonds de kangourous en perdant leur dentier. Spectacle ahurissant et drôle! - ' Listening in' - ' Casbah rock' 47 ", pour les Maghrebins absents - ' You got my number' why don't you use it?
Viens de perdre mon mobile en sautant comme un dératé, Paulo!-
'Thrill me' John O'Neill, au look de hibou déplumé portant des ray-bans, te sort des soli surf/garage impeccables. Un cool killer, ce mec!
'Wednesday Week' irrésistible- on passe au samedi ' When Saturday comes': les Stones ou les Yardbirds auraient pu composer ce truc en 1966 - 'Hypnotized' leur second album - et la bombe que tout le monde attendait 'Teenage Kicks', le Depot en tremble encore - 'Tearproof' - 'Girls that don't talk' - et une petite dernière: ' Get over you'!
60' se sont écoulées, t'as rien vu passer!

Bis
Le Velvet Underground : 'We're gonna have a real good time together', tu l'as dit, Paulo, a real good time!
Ma préférée ' My perfect cousin' , le parfait Kevin ..what I like to do , he doesn't - 'It's recommending me' et le métallique et sexy 'Let's talk about girls'.
Elles étaient comment les gamines?
Excitées, papy, excitées...

samedi 19 février 2011

Elliott Murphy & The Normandy All Stars au Candelaershuys à Uccle, le 18 février 2011

Faut ériger un monument à Bart, le programmateur du Candelaers à Uccle, c'est la seconde fois en moins de trois ans qu'il parvient à booker l'immense Elliott Murphy dans une salle à peine plus grande que ta cuisine.
Concert sold-out évidemment quand tu sais que le toujours jeune sexagénaire de Long Island est suivi dans tout le Benelux, et chez le petit Nicolas, par une nuée de die-hard fans de 6 à 86 piges, on a vu Lisette Van Bommel ( 78 balais) jeter ses béquilles et rocker comme une gamine de 16 ans. Murphy c'est mieux qu'un trip à Lourdes ou que la pommade miracle du docteur Schweiss.

File sur l'avenue Brugmann à 19h45', Ali Baba ne commence son boulot qu'à 20h.
Les cloches de St- Pierre, sur le parvis du même saint, annoncent que l'heure est venue: cohue, mais à 20:40' tout le monde est au poste, the show can begin.

Les All Stars normands se faufilent sur scène: le grand Laurent Pardo à la basse, Kojak Alain Fatras au cajon et cymbale frappée de 8 doigts de couturière et Olivier Durand, le fils caché de Lucky Luke et Calamity Jane.
Elliott Murphy , son galurin et sa gratte sont salués comme il se doit.
Les fidèles s'agitent, la cérémonie liturgique peut commencer, on se passera des enfants de choeur, en grève depuis la démission de Monseigneur Van Geluwe.
'Gone, gone, gone' un des titres de son dernier CD ( le 615 ème), simplement intitulé Elliott Murphy.
Une ballade mélancolique illustrant parfaitement les talents de singer/songwriter de ce fils spirituel de Jack Kerouac.
Il paraît plus en forme qu'au Cactus hier, me souffle Henk qui compte bien se taper Mons ce soir.
Un plongeon dans le temps: 1975 ' Hollywood' ..I remember when you were on the farm
Dreaming about Andy Warhol... Pas une ride et une première salve du petit Durand.
'Sonny' le Candelaers transformé en impressionnant vol de goélands migrant vers la Gambie et reprenant ...Sonny, I was flying like a bird..
Titre magique et flamboyant, imagine Duane Allman et Dickey Betts s'affrontant pour les beaux yeux de Dame Brunehaut.
'Pneumonia Alley' une ballade Murphyenne décorée d'une slide lisse.
L'addictif et endiablé 'Change will come' sera repris en chorus (sauf par ma voisine , la Muette de Portici) par la chorale uccloise au grand complet.
It's time de vous présenter l'équipe: Alan et Laurent derrière moi et un petit nouveau, ayant commencé les cours de guitare il y a 8 jours: Olivier D. On va vous interpréter, puisque vous êtes des amateurs de Duvel, ' Take the devil out of me' du dernier né.
Ce diable est countrysant et se pose des questions existentielles.
Olivier, sors du rang, monte à l'avant- plan et balance leur quelques riffs cinglants.
Bien, chef!
Elliott est d'humour canaille ce soir, encore 1 ou 2 plaisanteries et on attaque ' You don't need to be more than yourself', une lovesong lucide, pimentée d'un duel de fleurettistes galants .
Faut que j'achète cette nouvelle plaque!
Bluestime: 'Take your love away' , un harmonica shuffle, suivi d'une galopade vers le Mont des Oliviers et le Elliott qui gueule, attends petit, j'arrive!
Une chevauchée fantastique digne du John Ford de 1939.
Titre coup de poing qui embrase la salle.
Le chef-d'oeuvre autobiographique, 'On Elvis' birthday', verra madame Josette essuyer quelques larmes.
Retenue et justesse de ton, la classe!
Je me choisis un harmonica, quelques notes du Star-Spangled Banner , c'est bon, feu: ' Caught short in the long run', sur le magnifique 'Just a story from America ' (1977).
Ne nous parlez pas de Bruce, Murphy faisait du Springsteen alors que le Boss rêvait encore du King devant le petit écran.
Et puis celui qui est né pour galoper ne jouera jamais dans un pièce dont la capacité maximale est de 91 unités (45 1/2 si ce sont tous des De Wever).
Le cajon lance la machine ' Rock'n Roll 'n Rock'n Roll ', Durand saute dans le wagon, la locomotive s'emballe. Uccle/ Paris en 29' 38"et 2 dixième, quelle pêche !
'With this ring' du romantisme à la Lord Byron, cette lovesong n'est pas écrite par un jeune exalté de 18 ans mais par un gars ayant vécu.
Dommage qu'on n'ait pas eu droit aux nappés de clavier sur scène.
Mais on resta ébahi face au grand numéro de gratte d' Olivier, le Havrais jouant la sérénade à une sexagénaire amourachée.
Attention, please, one, two, three, four ..As I lay down with my lady
The sounds of the night keep me warm...
On a tous reconnu l'immortel 'Diamonds by the yard' qu' Elliott joue à la lead.
Ce titre permet à chaque musicien de faire son numéro: un élégant impromptu à la basse, Alan black fingers en cajon/washboard wizzard et Durand en matador.
Epoustouflant , un immense cri de joie!
Hoelang hebben ze gespeeld?
1h20' Nathalie, ils vont revenir, c'est sûr!

Bis
La Normandie, en éclaireur, entame une romance fredonnée, New -York en T-shirt et sans chapeau, mais ayant gardé son foulard (cache calvitie?) , repointe le bout du nez: ' Come on Louann' .
Une communion totale avec les paroissiens, la folie guette.
Bis 2: 'Last of the rock stars' pas besoin de dessin...rock'n roll is here to stay... et un petit coup de 'Shout' pour vous permettre de gueuler à l'unisson.
Ferveur rime avec bonheur.
Pas fini, bis 3, unplugged, pour nous achever: sa version de 'Blind Willie McTell' .
Le délire.
Coup d'oeil à la Rolex: 22h25'!
Vite un dernier pour la route, bis 4!
Wait a minute, people, il y a un Lander ici?
Ja!
Solennellement, le professeur Murphy lui tend un diplôme de concert promoter sous les applaudissements amusés de la salle.
Rouge, qu'il était le stagiaire!
Bis 4: 'Drive all Night' , une croisière hispanique virant bis 5 'Green River'!

Y a pas photo: LE concert de ce début 2011!

vendredi 18 février 2011

Boutik Rock 2011 ( day two) au Botanique, Bruxelles, le 17 février 2011

Une nuit pour digérer le repas de la veille, puis re-belote: le Botanique/Court-Circuit/Boutik Rock!

Menu du jour: 7 plats consistants.
Evitez la charcuterie et profitez de la réduction de 1€ sur l'achat de 291 flacons de Benecol!

20:00 Rotonde: Hoquets
servi sur glace?
Pierre, tu as la parole: Pour le traitement des hémorroïdes, appliquer un coton imbibé de suc de citron. Et pour se débarrasser d'un hoquet gênant, parsemer des tranches de citron avec du sel et suçoter.
Faut suçoter les hémorroïdes?
T'es con!
Le site de la Boutik annonce: McCloud Zicmuse: High Hoquet-François Schulz: Tenor Hoquet / Guitare Hoquet-Maxime Lê Hùng: Bass Hoquet
Maxime Matamore?
Oui, madame!
Ces farfelus ont fabriqué une kyrielle d'instruments incongrus pour nous balancer un punk/ethno/Telex/TC Matic/ Malcolm McLaren/Talking Heads/ Tom Tom Club/ Mercier-Descloux rock furieux et bandant.
L'icône grue?
Un ukulélé casserole en zinc - une basse porte-jartelle- une bouteille de pinard indéterminé à moitié vide- une cage à canari en latex- un tapis roulant piqué chez Aldi martyrisé avec la matraque de l'agent 212 et mille autres brols dans lesquels tu souffles ou que tu bats.
Résultat le spectateur rit pendant 35' tout en dansant la javanaise, ces peïs sont des as du second degré et leur musique bricolée est un régal dadaïste.
Douze titres:le surréaliste 'La Belgique' - ' Trois régions' un punk/ethno minimaliste- '1815' un chant grégorien consacré à la morne plaine - 'Bruxelles' plus Bow Wow Wow que Dick A. -'Gentse Speciaal' pour le père De Croo- ' OTAN NATO' 4 avril 1949 date fatale - 'Orval' a capella: ..dans une vallée solitaire un clocher émerge de la forêt... mieux que les moines - 'Beni B ' he put Belgium on the map, et Albert n'a pas pensé à lui, honte aan onze koning - 'Charleroi' pour répondre à Tom Pintens, une slide industrielle - ' Stoemp' aux caricoles - un blues virant jungle ' M -Trank' et le Magritte: 'Couque de Dinant' un rap mosan, sans sax mais sexy!
Un triomphe!
Absurde n'est-il pas?

Volt Voice à l'Orangerie.
Huy/ écurie Honest House: un canasson monté par 4 jockeys.
Gil Kockelmans: Batterie / Chant-Justin Wansart: Guitare / Chant-Thomas Dardenne: Basse / Chant en lead-Jimmy Piérot: Guitare / Chant.
Le batteur et le bassiste jouent également en duo sous le nom de Graffen Volder (remember Rhaaa Lovely Festival).
On nous dit math-rock ou postrock , on a a entendu du rock énergique tendance hard/heavy metal avec légères influences blues et noise.
Quoi, des comparaisons?
Whitesnake versus Sonic Youth / Cream rencontrant Shellac.
Le 26 février, Volt Voice présentera officiellement son album à Liège, la Boutik aura en primeur certains titres de la future plaque qui comptera dix plages.
Tu oublies le bricolage de Hoquets, on change de registre en faisant appel à l'artillerie lourde.
Ces mecs sont pas des manchots et, sur scène, ça déménage sec, le drummer bétonne, les guitares crachent comme des lance-flammes en Afghanistan, le bassiste parcourt la scène de long en large, bref tu t'emmerdes pas.
Des titres?
Tu les choisis parmi:Le paradoxe du Léopard-Born in an Oyster-Le spectre Jean-Patanegra II-Down in a Country-Penguins Revolution-La Révolte des Pingouins-Simon-Jean Gigot-Baikonur-The Trees ...en sachant que nous en ouïmes six.
Nous appréciâmes la révolution démarrant en chant sacré amérindien que les Sioux fredonnaient avant d'affronter Custer du côté de Little Big Horn, pour déraper en rock furieux et agressif.
Le concert du collectif Honest House aura lieu au Centre Poly-Culturel Résistances à Liège, tête d'affiche I Love Sarah!

On fait l'impasse sur
BD Banx, avec Fred Cerise on tâte la Blanche et la pils.

On réinvestit l'Orangerie pour Romano Nervoso.
C'est en mars 2009, au VK, que tu vis les parrains du Spaghetti rock, voisins d'Enzo Scifo à La Louvière, t'as mis 126 jours pour t'en remettre.
La Louvière, ne cherche pas ce trou sur ton GPS, ces crapuleux ont piqué toutes les plaques routières mentionnant la citta.
Quelques hérauts pré-enregistrés annoncent l'arrivée du quatuor ( Giacomo Alice Cooper t'as vu mes yeux verts - Luca, la frappe - Mathieu, le mafioso et Hadrien, l'empereur).
Une entrée en matière flashy qui donnera le ton à ce concert haut en couleurs.
Du disco/punk/glam/garage/ gros cinéma rock à consommer avec trois litres de Chianti frelaté, au minimum, et puis une petite Grappa bien tassée.
Mec, si t'as jamais vu Romano Nervoso, t'as rien vu: c'est encore mieux que Slade, les Sweet, Marc Bolan, Queen, Sandra Kim, Plastic Bertrand, Doris Day et Lange Jojo réunis.
40' de folie, d'exhibitionnisme, de riffs qui tuent et de poses faisant passer Freddie Mercury pour une tantouze.
Ah, c'en était une!
Tu vas avoir des ennuis avec tes propos homophobes, m'annonce Jérôme Delvaux.
T'es Grec, Jérôme?
' The Feeling' - 'Party Time' - 'The Story' Giacomo a déjà tombé le cuir et saute dans le public pour se coller à une brunette pas débile - 'Neat neat neat' du punk qui colle - ' Stop being myself'- le relax 'Power of love' - hallelujah: 'In the name of the Lord' ... he said fuck Jesus and come play with me...
Aux billes, signor Panarasi? -
Il répond 'You don't know me - 'Mangia Spaghetti' mieux qu' Adriano Celentano et Roberto et en dessert ' The Flood'.
Je viens cracher ma Maes sur vos têtes, païens.
Vous riez?
Je descends de scène et je gueule wouah wouah dans vos feuilles de chou.
Rock'n roll will never die!

Henri Prosper à la Rotonde
Tu te pointes dans l'hémicycle, Henri Prosper a déjà entamé son show depuis quelques minutes.
Hensi Prosper, le portraitiste du 19ème?
Non.
Prosper Yop La Boum, un copain de Maurice Chevalier?
Fais pas le malin, Henri Prosper est un duo guitare/batterie ostendais .
Encore le syndrome White Stripes/Black Box Revelation ?
Pas du tout: Wouter Van Putte: Guitar / Vocals et Mattijs Vanderleen : Drums / Vocals furent la révélation de ce second jour de la Boutik.
Du rock bien trempé, un drumming sauvage, une guitare qui grince comme il faut et un chant catchy: tu entends du Buffalo Tom, les Bad Seeds, Steve Mariott, les Scabs, les Golden Earring, les Doors sans Ray Manzarek ... bref du rock bien ancré dans la tradition, mais joué avec fougue.
On les tiendra à l'oeil!
On a entendu les dernières notes de 'Border person' dans une salle à moitié vide, elle sera vite quasi comble, car le public picolant dans les vestibules s'est rendu compte que c'était pas de la merde qu'on nous servait, il fera un triomphe aux West-Vlamingen.
'What you gonna do' - sera suivi d' un méchant rock, illisible sur la playlist - puis de l' indie mélodique t'emmenant...deep down in the river...- - Mattijs enchaîne sur un titre speedé pendant que son pote se demande...please, what's going on... ' Damned' (?) - encore une plage rouleau compresseur , un petit break calme pour éviter la surchauffe et pied à fond sur l'accélérateur - 'Girl' démarre en downtempo bluesy: une guitare sobre, un chant posé mais, quand le drummer s'en mêle, le titre se mue en rock vicieux - la dernière, annonce le bûcheron, le psychédélique ' Dance around the hanging tree' que n'aurait pas désavoué Jim Morrison.
Euh, me suis trompé, il en reste une, un dernier cocktail with balls.

Henri Prosper salue la foule et se tire, le public refuse de quitter la salle et réclame un rappel.
Etonné et ravi, le duo rapplique et nous refait 'Damned'!
Yop la boum, Prosper!

Do or Die- Orangerie

"Po Pimp"?

''Do you wanna riiide?
In the backseat, of a caddy
Chop it up, with do or die..."
Yo man, casquette de travers, nanas siliconées, limousines rutilantes, soupe MTV?
Non: brutal hardcore hennuyer, né en 1999, plusieurs CD's (6?) , passages au Graspop, Dour, aux States...
Six barbouzes, beaux comme des premiers communiants.
Gregory Chiarenza: Guitare/Christophe Michez: Chant/Ruddy Collyns: Batterie/Pierre Colmant: Basse/Stéphane Frocheur: Chant/Arnold Cornu: Guitare.
Attachez vos ceintures, laissez les fillettes à la maison, ça va cogner dur.
Les spécialistes mentionnent Agnostic Front, Carnal Forge, Sick of it All, Pantera ou Biohazard....
Question de nous mettre dans l'ambiance, le deejay nous envoie un petit chant concentrationnaire guilleret.
Les monstres rappliquent.
Godv., un déferlement de guitares brutales, un son lourd et agressif et deux tatoués qui vocifèrent comme une maman ourse à laquelle on a volé son petit.
Le bâtiment tremble, la flèche du 92 lance des flammes dans les cieux de St-Josse!
Reynders , à table avec le gros Bart dans un resto à 3 km, vide son Margaux sur sa cravate bleue en se disant c'est la fin du pays, le Vlaams Belang attaque le Palais Royal et pire encore, tu renverses ta chope sur tes Adidas.
'Proved Wrong' s'appelait cette ballade romantique.
Vont nous envoyer d'autres projectiles du même calibre, tout en sautant dans tous les sens-: 'Breakthrough' - 'Pray for them' , ai récité un chapelet entier -' Die for one' - ' Last Prayer' - 'Blackened Soul' - 'The choice is yours' - 'Angel of pain' , ce messager divin se déplace en bulldozer.
A côté de nos montois, Slipknot ou Rage against the Machine c'est du Becel.
Dans l'assistance, un ou deux rasés se la jouent Rocky et s'amusent à se bousculer ou à te marcher sur les godasses en espérant un pugilat sans arbitre.
Demain, les mêmes, chemise et cravate, salueront poliment madame la directrice.
Bande de trous du c.
Do or Die poursuit son chemin de croix: ' The meaning of honor' - 'Do or Die' - 'Bella Famiglia' - tu te tires pendant 'Breathe at last', madame venant te récupérer à l'accueil.

C'était quoi ce bruit infernal, mon chou?
Helmut Lotti, mon ange!

Pas de Volt Selector, pour nous!






jeudi 17 février 2011

Boutik Rock 2011 ( day one) au Botanique, Bruxelles, le 16 février 2011

Edition 11 pour la vitrine du rock en Communauté française.
Innovation en ces temps de remous communautaires, on invite des artistes, proposés par Poppunt (Onze missie: talent een duw in de rug geven....),venus du Grand Nord: initiative sympathique, quand on sait que ..Vlamingen betalen elke dag € 2,5 aan de Walen, soit € 929 per Vlaming per jaar...
Réaction de Roel Van Kleemskerke, chômeur, ancien scout et électeur NVA:...Daarom kon ik dus niet op vakantie dit jaar. Leuk...

Assez ri: six groupes au programme de cette soirée initiale, le marathon débutera à la Rotonde à 20h!

Le Yéti
Cet être simiesque est de la race cobra, il se tape cinq têtes!
Thierry De Brauwer: Chant/ Guitare-Catherine De Biasio: Batterie / Chant -François Gustin: Basse-Simon Bériaux: Guitare-Ludovic Bouteligier: Trompette/Claviers.
Tous ces braves bipèdes ont un passé musical: Melon Galia, Dérange ta chambre, Boy & the Echo Choir, Mièle, Major de Luxe, V.O., Kris Dane, Samir Barris, Galaxy Gonzo, Tellers, Hallo Kosmo...
Toute la scène musicale Wallonie-Bruxelles, quoi!
Et cet abominable homme des neiges joue dans quelle cour?
French pop, légère comme un col de mousse de chez Jupiler.
35' , huit titres décoratifs et gentils tout plein.
Un slow écologique om te beginnen: 'La faune et la flore', une valse pimentée mariachi par Ludovic - un rock Belgacom/J L Aubert: ' Les danses nocturnes' - 'Je maudis ma nuit' du Thomas Fersen, ayant lu Charles.
De Gaulle?
Non, les fleurs du mal! -
' Léger, léger', tu l'as dit Thierry, belles harmonies vocales, poids plume - 'A mes lèvres'... la, la, la, la... d'aucuns osent Dominique A , les préhistoriques citent 'Il était une fois' - le bucolique 'Là d'où je viens' ... on ne se parle pas... Ne crois pas que c'est du Brel - 'Pas dans les détails', mélancolie et murmures - 'L'animal en moi' titre du futur album, un rock bestial.
Jacques Dutronc meets les Taxidermists !
Sympa, sans plus!

Orangerie:
HUMb
Les Anversois avaient fait fort au Bar du Matin au mois d'août.
Ce soir, l'escadron est au complet: dix sexologues, amateurs de funk/nu-soul/ acid jazz/ hip hop /rap qui étonneront les braves Bruxellois par leur énergie scénique, leur savoir-faire et leur bonne humeur.
Une 'Intro' nous invitant à pénétrer dans leur univers Jazzmatazz: 'Homecoming' . Les MC virevoltent, les cuivres pompent, la basse ronfle, la guitare pique, les keys crépitent, Pieter Van Leuven montre que les Louvanistes ne sont pas que des buveurs de Stella, il tape comme une bête, Hans scratche sans casquette et Oljana se trémousse comme une lionne: ça va suer, Eugène!
' Talk to me' au groove mortel - 'They don't know' Oljana en Erikah Badu sans Badoit- tchik, tchik, tchik... fait Thomas Van Leuven, tes voisines entament un timide pas de danse, vite imitées par quelques kets en chaleur, normal le truc s'appelle 'Coolcat' , un chat plus sexy que l'intellectuel de Geluck.
Les oranges sont mûres, pari gagné pour HUMb .
'Money Business' quelle voix, Miss Weyler... et 'Bootsy' pour clôturer la fête... shake your ass, people!
Vachement chaud et tonique, HUMb!

Retour à la Rotonde pour Ed & June.

Sons of anarchy: Edmond et June sont seuls chez lui.
L'agent June Stahl va tuer Edmond par accident...
Oh, keske t'as bu?
D'accord y a pas d'Ed, pas de June, mais six personnages en quête d'auteur, Luigi!
Remy Lebbos: chant, guitare -Phyl Bautzer: idem - Elyse Steenackers: violoncelle, claviers -Toma Venegoni: claviers, pc- Nico Dekeuster: basse - Gabriel Marlier: batterie.
Les instigateurs sont Remy (Vismets) un mixeur,masteriser( notamment pour Tsuki Moon) et Phyl ( Zacharria), un graphic designer!
Le projet voit le jour il y a un petit temps déjà et le premier gig se déroule au Café Central en octobre 2010.
Ed & June feront preuve d'une incroyable présence scénique et maîtrise technique avec un nombre réduit de prestations à leur actif.
Ce band peut devenir énorme, leur indie rock aux relents Radiohead, Mogwai, Muse.. tient la route mieux qu'une DS confiée au chauffeur du général.
Une longue plage instrumentale atmosphérique sert d''Intro'.
'Ocean tides' dérive au gré des marées, deux voix alternées, de jolies envolées de guitare, un violoncelle serein.
'Hands up' une explosion postrock contrebalancée par le lyrisme du cello.
L'épique 'Motions' démarre en slow motion pour s'enflammer en brasier virulent.
'Couli' ( ?) annonce la setlist , une coulée de lave recouvrant graduellement nos cerveaux.
'City lights' aux intonations Placebo et le furieux ' Get scared' pour mettre fin au gig.
Une ronde de claviers tout en spirales accidentées et un délire percussif pour atteindre le terminus.
Un set rugueux et agressif.

Nouveau passage à l'Orangerie pour The Caroloregians.

Du terrib terril reggae servi cuit à point.
Jean Debry ( vu avec Funk Sinatra) – bass/Michael Bridoux ( rien à voir avec Justin, mais actif dans les Moon Invaders) – lead guitar/Stephan Orban (Superlux) – organ/Matthew Hardison (Moon Invaders) – vocals, rhythm guitar/ l'initiateur, Nico Leonard ( Moon Invaders) – drums hissent haut le pavillon de Tchålerwè, maintenant que le Sporting traîne en fin de classement en Jupiler league et que Van Cau ne corrompt plus que Léontine, sa bonne.
Trois CD's, des tournées aux States ou à Londres... pas mal pour des petits Belches.

Une quinzaine de titres juteux mixant early reggae, rocksteady, soul, funk, rhythm 'n blues , avec un infaillible son d'Hammond vintage.
Des fourmis dans les jambes pendant tout le set, et lorsque les mineurs quitteront le podium, Valérie l'escaladera pour tapoter la bête maîtrisée par Stephan Orban.
Tu aimes les Upsetters, Junior Dread, King Tubby, les Maytals, Bunny Wailer, tonton Bob, mais aussi James Brown , Funkadelic, les Meters, Joe Tex, les Bar-Kays, Booker T et même Sir Douglas Quintet... va voir les Caroloregians, tu seras à la fête.
Des titres?
' Gumbo Ya Ya' - 'Wake up call' -un 'Gossip' qui dégouline - ' Special Brew' à avaler avec les 'Green Onions' du Booker - ' Donna Donna' que tu peux amener à Mendocino - 'Pum Pum Hotel' un cinq étoiles avec vue sur les charbonnages , à table on te sert des mashed potatoes et des boulettes - un rocksteady lorgnant chez prince Buster - ' Chicken crap' avec un rooster lançant des cocoricos stridents - 'You got to be a man' aux odeurs Ike Turner - et une formidable version Kingston de 'These boots are made for walking' qui mettra l'Orangerie à feu et à sang.
The Caroloregians: une bouffée d'air frais à Charleroi!

Sur ton chemin vers la Rotonde tu tombes dans une embuscade: Dan Miller & co te proposent un verre au bar, tu ne peux refuser, résultat tu oublies Castus et ses légions!

Fin du premier round avec Amatorski à l'Orangerie.
Troisième rencontre avec Inne Eysermans et son équipe: Sebastiaan Van den Branden-Hilke Ros-Christophe Claeys, épaulés par Patricia au violon et une section de cuivres, pour certains titres.
Aucun doute, en 2011, Amatorski est sans conteste un de nos groupes les plus originaux .
Gentleness, subtlety, precision and poise are all features needed to gain a powerful sound outward from very minimal effort used.... indique Aerial Noise pour encenser le EP 'Same stars we shared', personne ne peut mieux décrire l'univers unique des Gantois.
'Soldier' ouvre le set.
Valérie, excitée, forcent quelques bruyantes gonzesses à diminuer l'intensité de leurs papotages déplacés, elle tient à baigner profondément dans les sonorités vaporeuses du quartet.
'Our song' voit la première intervention des saxophones habiller élégamment l'apparente fragilité de la mélodie.
La perle de douceur, murmurée par la blonde Inne ' Same stars we shared', des frissons te parcourent l'échine.
' 22 Februar' est introduit par une séquence de bruitages proches de Sigur Ros, une batterie et contrebasse jazzy entrent en piste, un piano allègre se balade prestement sur ce fond trip hop planant.
Le single imparable 'Come Home' , un point culminant du set, comme toujours.
'The King' une berceuse royale, avec Christophe abandonnant son kit pour titiller un vibraphone.
Emmylou Harris: ' Where will I be', une version David Lynch.
'Peaceful' du Portishead mélodramatique.
'8 november' murmuré et d'une lenteur automnale avant une attaque sournoise des cuivres, amadouée par un piano délicat.
'Cheapest soundtrack' une friandise à 5 sous, au charme désuet à la Julie Andrews et ' Never told' pour mettre un terme à cette soirée réussie.

Inne, dank u nogmaals, pour avoir recopié la setlist!










mercredi 16 février 2011

Joan As Police Woman - The Two à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 15 février 2011

Le mouvement de grève générale qui touchait l’ensemble du réseau de la STIB mardi ( 15 février) est qualifié de “sauvage, asocial et antiéconomique”, par le Groupement des usagers des transports publics à Bruxelles... tu lis dans les gazettes!
En deux mots: le bordel intégral, Bruxelles transformée en cimetière automobile, des conducteurs fous furieux, une pagaille indescriptible.
Près du Parc Royal, un automobiliste s'enquiert: coincé depuis combien de temps?
90' pour faire 389 mètres, Monsieur!
Je viens d'Anderlecht, ça fait 3 h que les escargots unijambistes me dépassent en souriant.
Tu parviens à larguer ton véhicule près de la Colonne du Congrès et poursuis au galop pour arriver à 20h10' dans une Orangerie peu peuplée, alors que le Bota annonçait un concert quasi complet.
20:35' aucun mouvement sur scène, inquiétant, car au niveau communication: le néant!


20:40' The Two pointe le bout du nez en coulisse, venu de Paris, le duo a connu les joies du trafic de la capitale européenne, un roadie improvise un soundcheck et à 20:45', Ara Starck ( fille de...non pas Johnny Stark le coiffeur de Mireille Mathieu, mais de Philippe Starck , designer Bains Douches) et David Jarre ( fils de... et de..., petit-fils de...) nous expliquent avoir largué leur van, rempli de matos le long d'un trottoir de Bruxelles ma belle ( aïe, aïe, aïe...) pour continuer en steeple-chase.
Essoufflés, ils se proposent de nous interpréter quelques titres acoustiques.
'I know' que tu retrouves sur leur album intitulé The Two.
Du folk pop propret proche des mélodies de Cocoon.
Mélodie fluide, fraîches harmonies vocales: c'est agréable.
...I woke up the other day far from the fairies and the wizards... une nouvelle fois, l'harmonieux doublé vocal vient chatouiller tes pavillons agressés des heures durant par le chaos urbain.
Le jars au chant ... Gotta find a recipe to make my life more comfortable with you.. le perroquet embraye tout en secouant un tambourin.
C'est sympa, sans prétentions, élégant et printanier, ça te rappelle Rue Royale ou Loney Dear.
Voilà, Bruxelles, désolé, on doit céder le podium à Joan, à la prochaine!
Chapeau bas, la France, personne ne pourra leur reprocher un manque de professionnalisme!

Une nouvelle attente incompréhensible ( le matos est prêt, les Frenchies ont quitté les lieux depuis 25') et à 21h20', enfin: Joan as Police Woman!

En 2007, déjà au Bota (à la Rotonde), tu croisas la route de Joan Wasser, elle venait de sortir un premier CD ' Real Life' , mais on la présentait surtout comme petite amie de Jeff Buckley et violoniste d'Antony ou de Rufus Wainwright.
A l'époque on la classait dans le tiroir indie, aux côtés des Feist, Cat Power et tutti quanti, mais en insistant sur les inflexions soul ou cabaret.
2011, un troisième album est disponible ( sans compter 'Cover', vendu uniquement lors des concerts) : ' The Deep Field'. Joan semble avoir entièrement viré rhythm'n blues funky et soul lascif.
La diva alternera guitare et claviers pour accompagner son chant et sera flanquée d' un duo convaincant: Parker Kindred on drums & backings (Jeff Buckley, Adam Green, Antony & the Johnsons...) et le formidable Tyler Wood aux moog bass, synthé, keyboards et backings ( Glass Ghost).
'The action man' soulful et noir effectivement, Tyler Wood étant super efficace aux claviers.
Nettement plus énergique que la version soft et léchée du CD.
Un drumming binaire et un gros son de basse introduisent le single 'The Magic' , une funky Joan métamorphosée en Dusty Springfield. C'est du solide.
Elle passe à la guitare , ses vocaux sont malheureusement couverts par l'instrumentation et deviennent inaudibles, de plus la caisse claire de la batterie tremblote désagréablement à chaque frappe, ces vibrations (voulues?) agacent à la longue, dommage, ' Chemmie' est un chouette titre, le suivant 'Hard White Wall' cogne tout autant.
Les arrangements sont soignés, la voix de l'aubergine est sensuelle, l'énergie dégagée est tonique, c'est plus rock que musique de chambre.
Marrant, la madame, face au micro, inspire profondément entre chaque titre, en cassant son image de femme fatale.
Tu penses à Monica Seles haletant après chaque service.
Retour derrière les touches pour la mielleuse soul ballad, 'Anyone', présente sur son premier CD.
Al Green meets Minnie Riperton.
Le downtempo 'Run for love' aux synthés éthérés et drumming métronomique.
' Flash' une tendre ballade folk bluesy sera suivi de ' Nervous' un rock bien nerveux que certains rapprochent de Skunk Anansie.
Nouveau plongeon dans 'Real Life' pour le hit 'Save Me': mélancolie et acrobaties vocales .
Le sirupeux 'Kiss the specifics' baigne dans une ambiance de spleen proche de Paul Verlaine .
I dedicate the next tune à tous ceux ayant passé un bon ou mauvais moment lors de la St - Valentin...
Faut rire, Joan?
Le nostalgique 'Forever and a year' qu'elle entame seule au piano, de discrètes touches de claviers et un drumming en demi-teintes décorent la superbe mélodie.
Bruxelles l'attendait, personne ne sera pas déçu par le hit groovy 'Eternal Flame'.
Notre dernière est pour The Two, coincé sur la route pendant des heures, they're French, no?
'I was everyone' plage épique, consacrée à Jeanne d'Arc.
Joan Wasser en Pucelle d'Orléans affrontant les bataillons anglais pour délivrer la ville par un beau matin de mai en l'an 1429.
Final héroïque après un gig de 75'.

Bis
En solo 'Human Condition': du André Malraux flamboyant.
The boys are back pour un second rappel, le brillant 'Real Life' :
...Six hundred thousand miles and all this solitude
I know what is pleasing
What I’ll find beneath your new pair of glasses...

Un lament imparable pour finir en beauté!


mardi 15 février 2011

Citizen Cope au Club de l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 14 février 2011

C'est pas vrai, même pas un tête à tête aux chandelles, explique...
Ai rendez-vous avec Rudolf Valentino.
Et en plus tu te fous de moi!
N'oserais pas, mon chaton.
L' AB programme Citizen Cope et ce singer/songwriter né à Memphis n'a jamais foulé le sol bruxellois multilingue.
Le concert est sold-out depuis des semaines et, très vite, moult jeunes filles en fleur et leurs copains imberbes foisonnent dans un club baignant dans une duveteuse smell of teen.
Un programmateur vient annoncer que Citizen Cope se produira sans full band tonight, que le gig se déroulera en deux parties et no bar during the show, dernière recommandation aux lycéens: be quiet, please!

Kick off à 20:35'
Clarence Greenwood ( Citizen Cope) se dirige en titubant vers le micro trônant face à nous.
Paraît pas très clean le citoyen, yeux vitreux, regard hagard, Contador a été suspendu pour moins.
Quelques simples accords de guitare, il fait entendre sa voix, la claque:the vocals defy all expectations (Review-Fi), un murmure soul râpeux et onctueux à la fois, des syllabes à peine prononcées en gardant les paupières closes, ce mec t'envoûte d'emblée, pas étonnant que tes petites voisines amourachées le fixent comme une réincarnation de Jeff Buckley.
'Salvation' sur l'album de 2002 ( son premier, après une demo tape en 1992), un mix de folk bluesy/ reggae/ r'n'b et un phrasé hip hop: c'est imparable.
Tu y entends aussi bien du Dylan que du G Love ou Macy Gray, Wyclef Jean et même le vieux Richie Havens, tu ajoutes que les lyrics simples et directs s'imprègnent immédiatement dans ton cerveau et tu gueules ..salvation... salvation... avec les fidèles.
L'histoire de George from Baltimore, ou George la débrouille: '200.000 (in counterfeit 50 dollar bills)' du même CD, un peu plus sec, mais toujours cool et laid-back.
Se soigne pas qu'au Spa Reine, Clarence, après chaque titre il se rince les amygdales avec une gorgée de Bourbon:le surréaliste 'Pablo Picasso' ( sur The Clarence Greenwood Recordings - 2004) repris en choeur par la jeunesse locale.
Il s'adresse à nous d'un timbre de cadavre ambulant: it's just a thrill to be here tonight, c'est ma première expérience bruxelloise avant d'attaquer le formidable ' Bullet and a Target' plage finale en version live sur son 3ème CD ' Every Waking Moment', en version studio sur le précédent.
Les gosses connaissent mieux les lyrics de ce titre visionnaire que les strophes du 'Bateau Ivre' de Rimbaud.
Une nouvelle tranche de poésie urbaine ' D'Artagnan's Theme', Dumas revu et corrigé à l'aide d'un joint, ai même entendu la voix de baryton de Guy, sans Milou, chanter ..why don't you just fade away... Serait-il, à l'instar des gamines, tombé amoureux du beautiful loser?
La confession intime ' Every Waking Moment' sera suivie de l'enjoué 'Back together'.
L' épatante lovesong 'Healing hands' sur le dernier CD ' The Rainwater' .
Tu imagines, en mieux, Jason Mraz et Charlie Winston et tu auras un vague aperçu de la force d'attraction du bonhomme.
Tous les titres joués sont des hits en puissance, que tu fredonnes après quelques mesures, un magicien ce CC.
Le fort et imagé ' Lifeline' nous confirme la force persuasive de son écriture:
...Well the children still dying in the streets
The babies still living with disease
The cops got guns, the poor folks got sons
Who work for Mr. Franklin every week...
Et un dixième titre pour mettre un terme au premier set de 45' : 'Keep asking'.

Set 2
Semblant toujours aussi impassible( un blunt en coulisses?), il attaque le sincère, profond et mélancolique 'Holding on' .
Apparition du manager/nounou/roadie qui s'applique au ravitaillement liquide ambré, Clarence nous propose un Neil Young 'Out on the weekend', une version plus oppressante que l'originale.
Un timide Happy Valentine est suivi d'une plage aux accords plus élaborés 'Son's gonna rise', un singalong irrésistible.
Gros remous dans la cour de récré, les gosses ont reconnu le hit romantique 'Sideways' , que Sheryl Crow reprend sur son dernier CD.
Beau est éculé (sans n, avec accent) mais on l'utilisera.
Pendant que le troubadour urbain accorde son instrument, quelques kets ayant avalé deux pintjes se lâchent et chahutent, dans 1/2 h, papa au volant de son Audi Quattro viendra les récupérer sur le boulevard.
'Hurricane Waters' n'a besoin que de deux accords de guitare mais impressionne par sa puissance évocative.
'Fame' une nouvelle séquence de poésie urbaine.
Un léger sourire se lit sur son visage, il murmure: time for requests.
Les titres fusent, impossible de contenter chacun: ' Brother Lee'
I got a brother named Lee
Look just like me
He gotta lotta enemies
Got a brother named Lee
Looks just like me..
Repris par 250 gorges exaltées.
Communion totale, C C is the new Messiah.
L'amour toujours l'amour: 'All dressed up' une ballade amoureuse sera suivi de 'If there's love' montrant de vagues réminiscences avec les lovetracks d'un Bob Marley.
Un coup d'oeil du côté du guide/ manager/Colonel Parker ( ça te rappelle les seventies, époque durant laquelle un Marc Bolan ou un Joe Cocker, stoned et bourrés jusqu'à la moelle, étaient guidés par la main sur scène et reconduits de la même manière vers leurs loges) qui lui indique, en pointant sa Rolex du doigt, que c'est l'heure de ranger sa guitare.
A nouveau 3/4h se sont écoulés. A tes côtés, aucune trace d'ennui mais un hurlement juvénile pour exiger un rappel.

Il reviendra satisfait et nous balance une dernière romance 'One lovely day', aussi sirupeuse que du Art Garfunkel.
Un dernier moment de grâce avant de regagner ton chez-toi.




dimanche 13 février 2011

Freelance Whales - Broken Records - belleclose à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 10 février 2011

Mars 2008, une soirée cerise animée par Catherine Thiéron, alias belleclose.
Près de trois années se sont égrenées, la collaboratrice de Première Séance et rédactrice à la Médiathèque a, depuis, sorti un EP et continue d'arpenter, par intermittence, les podiums, armée d'une guitare.
Son nom fut ajouté il y a peu à la programmation de la Rotonde en ce 10 février: trois artistes à l'affiche, alors que la veille un seul nom s'ébattait dans les caves....


20:00 Bonsoir ich bin belleclose, une minuscule svp.
En route pour 35' d'indie folk maîtresse d'école pudique, aux mélodies simples et fragiles.
Une adorable version minimaliste de 'Bang Bang' (1966) , moins exotique que celle d'Ajda Pekkan et moins nerveuse que celle des Raconteurs.
Un conseil aux mâles: 'Don't love me' , de l'anti-folk masochiste.
'Question marks' sans les Mysterians, mais enjolivé d'un sifflement 'Once upon a time in the West'.
'Irresistible games' pourquoi t'arrêtes pas de frapper à ma porte, gars?
Les questions que se posent une bonne femme.
'Businessman' t'es heureux, mec?
'Song for Jay' , ce Jay c'est le bartender interprété par Mark Rylance dans le formidable 'Intimacy' de Chéreau.
Encore un titre en demi-teinte, et, c'est là le hic, après 5 morceaux tu décroches et te mets à contempler tes godasses plus cirées depuis Mathusalem, tu penses aller te désaltérer au bar tout en reluquant les gonzesses frontstage.
Uniformité et platitudes, titres arrondis aux angles.
Mauvais? Non.
Emballant? Non, plus!
Elle a écouté Suzanne Vega, dixit Jean- Paul.
Vincent, plus audacieux, ose un croisement entre Gad Elmaleh et Bernard-Henry Lévy.
La suite: le philosophique Alive' - 'Hybrid' - 'Indeep' ( en duo sur le EP)- 'The Tempest', bof !... I was a tempest before the storm ... et une version Heineken de 'Toxic' de la Britney.

Une pause de 25' assez casse- roubignoles avant Broken Records.
Les Scots se souviennent être passés au Bota il y a un an et avoir joué devant 24 spectateurs et un animal non déterminé ( RickyBilly peut-être!), assistance correcte ce soir.
Jamie Sutherland ( le chef - lead vocalist) -Rory Sutherland ( son frangin violon)-Ian Turnbull-Dave Smith-Andy Keeney-Craig Ross ont sorti une seconde plaque chez 4AD ( 'Let me come home').
Les références à Arcade Fire, le U2 des débuts, les Levellers, The Waterboys, Horselips, The National ou Richard Ashcroft demeurent bien présentes.
Leur set fut remuant, intense, énergique: du Celtic rock bien ficelé, sans esprit caricatural.
Départ sur les chapeaux de roue avec ' A Leaving Song': emphatique, sans ampoules.
Drumming lourd, violon nerveux, basse crasseuse: ' Modern Worksong' , ambiance Metropolis 2011.
'If the news makes you sad, don't watch it' un conseil à suivre, la trompette de Dave Smith te rappelant au bon souvenir d'I Like Trains.
'Wolves' du premier CD, un downtempo épique, aussi sombre que les prédictions de Nostradamus.
' We don't know your name' toujours aussi théâtral, le timbre de Jamie prenant des inflexions Bryan Ferry.
This song is about getting old: 'I used to dream', démarrage folky tout en douceur, accélération du tempo, la ballade vire rondo furieux et cinématique ( en fondu enchaîné sur un titre non identifié: 'A darkness rises up' ?). Du Bono d' avant les centaines de millions de disques vendus, pas le mec ayant viré missionnaire.
' Lies' autant inspiré par Jacques Brel que par The Cure, un hit au UK.
'A promise' une pièce néo- classique et tragique, utilisée pour la série 'Skins', la promesse décolle et s'envole en rock gaélique sentant moins le single malt et la paillardise que les efforts discographiques de Drop Kick Murphies.
L'ambitieux , flamboyant et tumultueux 'You know you're not dead' a tout des héros écossais médiévaux, William Wallace en tête. Sus à Edward Longshanks sur fond de guitares Braveheart.
Broken Records enchaîne sur une gigue martiale au final postrock, avant un moment intimiste et lyrique: Jamie seul, son frangin tripotant les effect pedals pour une sombre ballade 'Home'.
Le romantique 'Slow Parade' clôt ce set impeccable.

Nouvelle attente pénible, il sera 22h20' avant de voir Freelance Whales arpenter la scène.
Après la grandiloquence maîtrisée des disques brisés, la dreampop foutraque d'une baleine plus proche de Carlo Collodi que d'Herman Melville.
Tu te dis, le Bota a déconné en faisant cohabiter le feu et le soda, mais non, les deux bands font toute la tournée européenne ensemble.

Doris Cellar-Chuck Criss-Judah Dadone-Jacob Hyman-Kevin Read nous viennent de Queens, New York, manient une foule d'instruments, des plus classiques (drums, bass, guitar), aux plus exotiques ( harmonium, glockenspiel, banjo, mandoline, synthés, keys) , ils ont sorti l'album ' Weathervanes' l'an dernier, la jeunesse de chez l'Oncle Sam les adore, l'Europe suit.
OK: c'est frais, gentil, feu de camp, mais aussi boutonneux, légèrement débile et cacophonique.
Si t'as passé le cap des quatorze ans, tu ferais mieux de t'abstenir, à moins d'aimer le sucré à outrance ou d'être de l'espèce curé pédophile.
On cite Arcade Fire, on déconne!
Bodies of Water pour le côté rock choral, on exagère!
Sufjan Stevens, on doit consulter un spécialiste!
Belle & Sebastian, on est bon pour l'asile!
Qui alors? Légère ressemblance avec nos School is Cool, qui sont 100x plus rock et performants.
Les Magic Kids, d'autres teenagers bubblegum.
A la rigueur, Noah and the Whale, un cétacé moins bordélique!
Cinquante minutes de rengaines naïves, bourrées de layered vocals souvent acrobatiques, interprétées dans un esprit post hippie ou yuppie.
Que les kids adorent de l'autre côté de l'océan, d'accord, mais un tel engouement ici, en Europe, laisse perplexe. Après 20' de ce fourre-tout puéril et indigeste, tu aspires soit au silence, soit à du metal bien barbare.
Un écoeurement comparable à la nausée que tu te tapes après une nuit de beuverie en carburant à la gueuze Bellevue.
Beurk...

Onze titres et un rappel.
Voilà une setlist d'un show donné aux States fin 2010:
Day Off (new song)
Kilojoules
Generator First Floor
Hannah
Location
Starring
Ghosting
We Could Be Friends
The Great Estates
Enzymes (new song)
Generator Second Floor
//
Broken Horse.

Ce qui fut joué à Bruxelles s'en rapproche.

La tracklist de l'album pour comparer:
Tracklist:
1. Generator ^ First Floor
2. Hannah
3. Location
4. Channels
5. Starring
6. Kilojoules
7. Broken Horse
8. Danse Flat
9. Ghosting
10. We Could be Friends
11. Vessels
12. Generator ^ Second Floor
13. The Great Estates












vendredi 11 février 2011

Filip de Fleurquin au Music Village, Bruxelles, le 10 février 2011

Où déjeunes-tu, demanda-t-elle?
Au Music Village, rue des Pierres, ma bien- aimée, Isabelle et Broodje Brussel ont concocté un plat digne de chez Bruneau: Filip de Fleurquin & band!

de Fleurquin, c'est pas du Beaujolais?
Flupke n'est ni beau, ni laid et ce n'est pas Villefranche-sur-Saône qui a vu naître ce vaillant mousquetaire de sa majesté Americana, il fut pondu in de Vlaamse Ardennen, il y a quelques 55 ans.
Son bristol identitaire indique e.a.: Stekelbees, De Crèche Band, The Moonlighters ou Risky Blues.
Sous son patronyme sort en 2002 l'album 'A decent job', en 2007 une demo et enfin en 2010, produit par HT Roberts, 'A monkey on a wooden horse' qui servira d'assise au set de ce déjeuner en musique.

Filip est orné d'une barbe moins minée que celle du frère de Laurent et une boucle artistique ( merci Derroll) décore le lobulus auriculae gauche, il joue de l'acoustique ( plutôt bien, merci) et chante (encore mieux).
Ses acolytes sont ce qui se fait de mieux dans l'axe Gent/Oudenaerde/Dranouter: HT Roberts, que tu vis briller ici- même il y a un an: mandoline, guitare, harmonica, vocals - Bruno Deneckere, rasé lavé et cravaté: guitare et vocals et Niels Delvaux: drums, cajon.
Betere compagnons zijn er niet, ajoute grijze kop, pour les musulmans nous signalons qu'il ne s'agit pas de la spécialité à base de cochon, fabriquée à Haaltert!

Prêts pour un bon moment de no-nonsense roots music?
Ja, Isabelle!
'Brave' (from a distance) un bluesy shuffle, que HT orne de lignes d'harmonica pas caca.
Il ne t'a fallu que 3' pour comprendre la raison pour laquelle ' A monkey on a wooden horse' se retrouvait, fin 2010, dans le top 30 de l'Euro Americana chart ( le cowboy gantois y côtoyait Los Lobos, Ryan Bingham, Richard Thompson, Ray Lamontagne, Justin Townes Earle et quelques autres sukkeleirs du style Robert Plant).
J'ai ôté mon couvre-chef, vu la chaleur infernale sous ces spots multicolores, mais buiten, je me promène vêtu d'un magnifique pork pie hat. L'ai acheté à Rik Danko en Espagne, Rikske avait piqué ce galurin à Gene Hackman, un jour que la French Connection était bourrée.
Montre un peu l'objet à ces braves gens, Bruno..
Suis pas ta bonne, hein, petit de!
Il est beau, ce feutre, ai écrit ' A brand new pork pie hat' en son honneur.
Du Tom Waits uit Vlaanderen, une mandoline wah wah remuante.
Vais m'acheter le même couvercle.
'Rain on the highway' superbe ballade pluvieuse.
Séquence storytelling, ' The Bellevue Hotel' est prévu comme zomerhit.
Cet établissement renommé se situe à Coucy-le-Château, près de Laon en Ezelles.
Filip, menneke, Laon c'est dans l'Aisne.
C'est à cause du chevalet de mon paternel, ezel in't Vlaams, et d'un ami m'ayant recommandé ce 5 étoiles avec vue sur le château. Cet imbroglio m'a inspiré une polka rythmée aux saveurs de Chablis gouleyant.
Un singalong imparable.
'Law west of the Pecos' , une ballade country que ne renierait pas Lee Clayton ou même Elliott Murphy et, si tu veux rester en Europe, Madrugada.
Les vautours survolent les abrupts canyons dessinés par la Pecos River ..roll me like a river stone ... chante le poète.
Qui se souvient d'Ernest Borgnine?
C'est un cousin, mec!
Le roi incontesté de la série B, l'éternel méchant, Ernest c'est pas Gary Cooper, pour lui: ' The old Ernest Borgnine Blues' , une country waltz pour siroteurs de Bourbon.
Nouvelle anecdote truculente, imagine New-York, les 60's, les vestibules du Chelsea Hotel, Janis Joplin à la recherche de Kris Kristofferson croisant Leonard Cohen, prétendant être le Kris(t).
Filip de Fleurquin, c'est mieux que Ciné Télé Revue, Panorama ou Ici Paris...
Un cliché d'époque ' A black and white rock'n roll photograph', de superbes harmonies vocales pour ce titre nostalgique.
Title song: 'A monkey on a wooden horse', un tableau exécuté par son géniteur, j'avais 3 ans, ajoute le ket.
Un banjo manège de bois pour cette pathétique et lente complainte country.
Beau est le qualificatif se justifiant le mieux.
Sur l'album précédent: 'Doctor Josy', une amie, psy amateur, venue nous voir jouer au Caveau de la Huchette ( qui existe toujours) à Paris, un footstomper dixieland entraînant.
Un second titre ensoleillé, après le Belle Vue: ' Half past five in the morning', non c'est pas pompé sur 'Il est 5 h Paris s'éveille' de Jacques Cigare, mais on y entend, vaguement, des notes de 'Ring of Fire' de Johnny Cash.
It's half past five the night is still young... pas pour tout le monde, mec, à la Villette on tranche le lard...La rengaine vire mexicanerie colorée grâce à l'apport de la mandoline Chiquita.
Des cracks, pro jusqu'au bout des ongles, et ils s'amusent.
Dans la série I've been a bad boy, again: 'I've been to Mars'.
En auto-stop?
Une ballade confessionnal enluminée par un fier solo de master Bruno ...baby, I could cook you a decent meal ... même... tell you we 'll never part... mais...there's a thin line between a lie and the truth...
Wat zeg je, Filip?
Je t'aime, bébé!
Salopard!
On enchaîne sur un voodoo blues sentant le Zim: ' Hearts and bones on the run', la mandoline fait comme les coeurs et les os, elle galope.
Que dit ta tocante?
13h40' , vite une dernière, une calme: ' The night's on its way'.
On vient de te dire qu'il est 1h40' de l'après-midi, fieu!
Une berceuse Willie Nelson.

Filip de Fleurquin & Co: klasbakken!

jeudi 10 février 2011

Nathaniel Rateliff au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 9 février 2011

Anna Calvi, nouvelle hype encensée partout, affiche sold-out depuis des semaines dans une Rotonde peuplée de BCBG peu habitués à fréquenter des salles de concert, si ce n'est pour se faire voir et affirmer j'y étais!
Le Witloof se contente d'un public plus restreint, une assistance dans laquelle domine l'élément féminin âgé de 18 à 25 ans.
George Clooney?
Trop vieux, gars.

Nathaniel Rateliff!
Wie is dat, un Chippendale poussant la chansonnette?
C'est ça, le fils caché de Di Rupo et de Soeur Sourire!
Nathaniel, un barbu joufflu d'1 mètre 68, sans semelles compensées, est de la race des singer/songwriters d'exception.
Le gars nous vient du Missouri où la vie ne semble pas lui avoir souri, mon cher Mickey!
Ses émouvantes chansons mélancoliques et intimistes te saisissent à la gorge avant de te donner la chair de poule.

C'est à 20h40 que le barde, accompagné d'un duo de musiciens aussi discrets que parfaits, se pointe sur scène.
Pete Roe qui devait assurer le support s'est vu obligé de regagner Londres pour assister aux funérailles d'un ami.
L'attente fut longue, mais personne n'a regretté le déplacement sous les voûtes du Bota.
Graham Brown, double bass & backing vc. et la splendide Ruth Detuberville, cello & backing vc. encadrent le nounours qui nous salue in French: bonsoir, ça va?
Let's go: ' We never win' une des merveilles que tu trouves sur l'album ' In memory of loss' :
Quelle voix, mes aïeux: indescriptible, soyeuse tel un murmure, vulnérable, puis légèrement rauque, elle vient te caresser les pavillons auditifs avant de se frayer un passage vers tes tripes.
On peut citer Bonnie Prince Billy ou Iron & Wine , l'album a d'ailleurs été produit par Brian Deck qui travaille avec Samuel Beam, mais aussi l'inégalé Gram Parsons (les Byrds, Flying Burrito Brothers...) et d'autres chantres de l'Americana le plus poignant.
En 2007, Nathaniel avait déjà sorti un album ('Desire and dissolving men') sous le patronyme The Wheel , la jazzy waltz 'This' ne se retrouve ni sur cette plaque, ni sur ' In Memory...'.
C'est pas un hasard si N R en résidence au Lost Lake Lounge, à chaque séance, performs a collection of Leonard Cohen 's songs.
L'élégant Leonard est une source d'inspiration plus que recommandable.
Sans transition, enregistré avec The Wheel: 'Bumps and bruises' , titre narratif sur background musical spectral.
L'alt.country 'Laughing' sillonne les mêmes sentiers sombres et intimistes, l'ancien routier fouille sa mémoire pour mettre en musique des pans de son passé.
Les douces harmonies vocales de Ruth et Graham ornent avec sobriété les flèches nostalgiques tirées par le citoyen de Denver.
'A lamb on the stone' , du Cohen nu: un accompagnement minimaliste, organique et toujours cette voix captivante.
'Boil & fight' simplicité rafraîchissante, sincérité et talent.
L' émouvant et psalmodié 'Once in a great while' sonne comme les vieilles countrysongs larmoyantes des forties.
I wrote a song about a fight: dur d'imaginer ce gars tendre comme un agneau entamer un pugilat avec un autre mâle: ' You should have seen the other guy'.
Le combat démarre mollo pour gagner en intensité lorsque Nate se met à rugir comme un grizzly en rut, pas de doute ça va saigner.
Grosse ovation à la fin des hostilités.
Plus rock 'Shroud'.
Aucun cinéma, droit au but, ses chansons sont imparables.
Une chanson d'amour, le bonus track du CD 'Pounds & pounds' avant de voir les musiciens regagner les coulisses et laisser le poilu seul en piste avec sa guitare.
'Early Spring Till' pas vraiment une ballade annonçant les bourgeons, mais un gars te narrant tendrement ses expériences funestes, pas un donneur de leçons, mais un mec qui positive...
Are you tied to your field, wrung out
Have you fallen from where glory sprouts
Are you cut off in fields and pressed down
Like an early spring till that don't come around
I think I've been there
..
J'ai vécu tout ça.
Une dernière, toujours solo:le désespéré ' Whimper and wail'.
Goodnight!

Tout le Witloof a apprécié ce troubadour authentique et le rappelle.
Le dylanien 'My hanging surrender' sur l'album enregistré avec The Wheel.
Ravi de l'écoute attentive du public bruxellois, le gars nous octroie un second bis, le sensible 'When you're here'.
Cinquante minutes d'un concert similaire à celui qu'a vu un Amerloque à Glasgow, qui confia au journaliste présent ...I’m gonna go and lie in my bed, drink whisky and cry myself to sleep for two days... on n'ira pas jusque là, madame ne serait pas d'accord, mais on peut comprendre!
Les chicons continuent d'acclamer le barde ( non pas le Bart!) qui, ému, rapplique pour un nouveau couplet.
A request pour une jolie anglaise assise face à lui: la perle de douceur ...ain't it hard luck living a good life... pour finir par un tout nouveau titre: 'Fire & leeve' mettant en évidence son jeu de guitare.

Excellent concert!

mercredi 9 février 2011

1st European Blues Challenge 2011- promo compilation CD

L' EBU (European Blues Union) voit le jour en 2009 et prône la promotion du blues, non seulement en Europe mais aussi à une échelle mondiale.
A l'origine, l'alliance compte 15 pays membres , le nombre a grandi depuis.
C'est en Norvège, au mois d'août, que promoteurs, agents, firmes de disques, médias ( avec comme figure de proue Paul Pond, aka Paul Jones, qui depuis 1990 anime un show hebdomadaire consacré au rhythm 'n blues sur la BBC2, mais qui fut/est surtout un musicien de talent: remember Manfred Mann- The Blues Band+ des collaborations légendaires: Brian Jones, Long John Baldry, Dave Edmunds, Katie Melua, le regretté Gerry Rafferty etc., et on passe sous silence ses rôles sur grand écran dont 'Privilege' ), attachés à la défense du twelve-bar et de ses variantes, projettent une stratégie commune
Moins de deux ans plus tard, ils mettent sur pied le 1st European Blues Challenge qui doit se dérouler les 18 et 19 mars à Berlin.
Seize groupes de nationalités différentes entreront en compétition, à la clé pour le vainqueur une participation à 5 grands festivals européens: Blues sur Seine- Notodden Bluesfestival (Norvège) - Vienna Blues Spring - Roots & Blues à Parme et le Lucerne Blues Festival.

Chaque groupe, choisi par son pays, a donné l'autorisation au collectif européen d'utiliser un titre de leur répertoire pour la confection du Cd promotionnel.
Cette rondelle ( 16 titres - 71 minutes) risque de devenir un collector's item.

1 L'autrichienne Meena ( Meena Cryle) ouvre le disque avec 'I shoot you down', titre qu'elle a composé pour son album 'Try Me'. Une voix rugueuse à la Janis Joplin, un bluesrock qui déménage, la belle a déjà assuré l'avant-programme de Coco Montoya, un magazine allemand résume:..Ein weiterer Rohdiamant.. et à première vue, plus que sexy!

2 De chez nous, enregistré live à l'AB, 'Six feet five' par Howlin Bill.
Du blues qui swingue, un mouth harp qui tue, Berlin va trembler en mars.

3 Bluecerne (Suisse) ne vient pas de Zurich, tu l'as deviné, ils jouent le blues du côté du Lac des Quatre-Cantons et cherchent des sponsors pour enregistrer un premier CD. ' He was a friend of mine' de David Newman Jr., du Chicago blues alpin.

4 Richie Arndt & the Bluenatics ( Allemagne) 'Little Brother of Mine', sur leur CD 'Voodoo' de 2003 et leur best of ' The blue side of' de 2010.
Richie est un fervent admirateur de Rory Gallagher, on le sent. Son petit frère c'est du costaud, cette slide crasseuse sur une rythmique bûcherons de Westphalie t'attaque sous la ceinture.

5 Tim Lothar ' Petersen'(Danemark) 'In it for the ride' , album du même nom, de la slide râpeuse sentant les champs de coton d'avant la Guerre de Sécession.

6 The Suitcase Brothers (Espagne) 'Motherless Children', sur 'Walk On' Blind Willie Jonhson à la sauce catalane, épicée de lignes d' harmonica déchirantes.

7 Micke & Lefty feat. Chef (Finlande) ' I'm a guitar man' sur 'Up the Wall' du boogie gluant, les Z Z Top de Kauhava.

8 Awek (France) 'Hush your mouth' sur l'album 'It's rollin', pas des nouveaux nés, meilleur groupe de blues hexagonal en 2004 et 2005, un passage à Cognac en 2009.
Awek c'est du groove, du feeling, un harmonica fringant et une guitare qui dégouline.
Frotte-toi la bouche, baby!

9 Tomislav Goluban & LPFB (Croatie) ' T-Train Kick' sur ' Mr B' , faut sauter dans le wagon avant que le train ne s'emballe, on aime Sonny Terry en Croatie.

10 One Man 100% Bluez ( Italie) ' Different end boogie' , album 'Southern Jellyfish' , un goût vaudou prononcé, la musica è magnetica, écrit un journaliste transalpin pour une recensioni de l'album, on le croit.

11 Latvian Blues Band (Lettonie) ' Good Bye', album ' When the sun goes down' , soulful blues habillé de cuivres collants.
Robert Cray meets Buddy Guy...une merveille!

12 King Mo ( Pays- Bas) 'Ain't nobody's business if I do ' sur 'Sweet Devil', déjà invité au Blues Café sur Classic 21, le band nous livre une version feu d'artifice du standard de Porter Grainger.

13 Vidar Busk & His True Believers ( Norvège)' Stompin our feet with joy' sur l'album du même nom. Des vétérans écumant les scènes nordiques depuis des lustres.
Ready for a jive, kids?

14 Boogie Boys (Pologne) ' Hey you', titre du CD. Ne pas confondre avec notre Paul Ambach, du piano boogie tendance comedy capers. Leitmotiv: Let's have some fun!

15 Emil & the Ecstatics ( Suède) ' Bit by bit', même titre pour la rondelle.
Du blues funky aux essences Albert Collins. Pas de doutes, c'est pas un débile, le petit Emile!

16 24 Pesos ( United Kingdom) ' Live my life' (just to sing the blues) sur ' Busted Broken and Blues'. Julian Burdock n'est pas un inconnu au bataillon, il a déjà pas mal tourné dans nos plates contrées.
Son 'Live my life' commence comme un rap, avant de déraper vers un blues poisseux et entêtant. Original!


And the winner is... réponse le 19 mars!