samedi 27 février 2010

Le Loup à la Rotonde du Botanique, à Bruxelles, le 26 février 2010

On n'attend pas la grande foule, mais une assistance honnête dans la bergerie bruxelloise.
Mère-Grand a emmené le petit chaperon rouge et les trois petits cochons à Batibouw, histoire d'emmerder le loup.

20h20
Cinq carnassiers de Washington DC en piste: Le Loup!
Le bondissant frontman, Sam Simkoff,joli T-shirt hippie bariolé, aux lead vocals, sampler, claviers, de temps en temps basse, zither ou percussions et sa meute: Michael Ferguson: guitare, vocals- Robert Sahm, fabuleux drummer - Jim Thomson:guitare, vocals et Christian Ervin, annoncé au computer, on a vu un troisième guitariste.
La basse, utilisée parcimonieusement, passe de mains en mains.
Fin 2009 le canidé a sorti un second album, 'Family', chez Talitres.
C'est parti pour une heure de psyché-folk, servi dans un joli emballage rock choral.
'Saddle Mountain', une entrée en matière dramatique! Un zither slave électrique, accompagné d'une guitare caressée à l'archet, la rhapsodie moyenâgeuse est sur les rails.Quelques bruitages aquatiques, un ou deux coups de massue, ce sera du dark folk solennel.
Etonnant début.
'Beach Town' intro électronique, pour virer jungle, des percussions tribales, un beat dansant sur vocaux atmosphériques.
Sam, le rouquin, se démenant comme une Fifi Brindacier, piquée par un hyménoptère indéterminé.
'Grow' démarre sur des vocaux dignes d'un sixties girl group, signé par Phil Spector (Shirelles, Ronettes, Crystals...). Trois guitares euphoriques, voire hawaïennes et des harmonies suaves te conduisent à l'état de béatitude.
Certains journalistes comparent Le Loup à Animal Collective, la bande à Sam n'est pourtant pas aussi bruyante, et les éléments électroniques se fondent dans la mélodie.
Difficile de tirer un parallèle avec d'autres bands, les chansons du Loup sont uniques.
On peut, à la rigueur, citer Fleet Foxes, Bodies of Water, Sufjan Stevens ou Grizzly Bear, mais les anciens (The Byrds, Incredible String Band ou les Beach Boys...) sont également une source d'inspiration.
A new song, Brussels: ' I remember everything', qui démarre sur samples Casio désuets et, à nouveau, vire mélodie années 60. Un truc hyper dansant, malgré une instrumentation économique.
'Morning Song' guitares shoegaze méditatives et vocaux invitant à la rêverie.
'Le Loup'(fear not) sur le premier CD.
Un banjo samplé , de gros beats, les guitares s'envolent pour une joyeuse farandole lyrique. ...promenons-nous dans les bois .... Le Loup:' je prends mes instruments, et j'arrive!'
'We are Gods, we are Wolves' gimmicks electro, basse omniprésente... Une ritournelle virevoltante, des percussions délirantes, difficile de rester assis....Give your soul to us Give your heart to us ...scandé en choeur louveteau. Un titre proche de l'univers d'Akron/Family.
'Family' le titletrack du bébé.
Pour rester dans la famille, on salue maman et papa, présents dans la salle.
Thank you, mum, thanks, dad!
Morceau fantastique, à la fois planant et dansant, des harmonies en chambre d'écho...
Enchaînement immédiat sur 'Forgive Me', tout aussi psychédélique et efficace.
Une symphonie magistrale mourant en carnage noise.
La Rotonde ensorcelée.
'Outside of this car, the end of the world' Pulsations kicky et subtiles lignes de guitare.
'A Celebration' termine le set. Une grande fête tribale, une immersion bénéfique dans le son du 21ème siècle.
Un à un, les canidés quittent l'enceinte.

Public debout, se massant face au podium pour le bis!
'Sherpa'
Un Afrobeat funky, mêlant les rythmes Yoruba de Fela Kuti et le 'Jingo Loba' de Babatunde Olatunji, repris par Santana!
Chouette concert!

vendredi 26 février 2010

Bluesbroeders (Willy Willy & Guido Belcanto) au Music Village à Bruxelles, le 25 février 2010

En cette fin février, l'AB/Broodje Brussel et le Music Village ont fait fort:les Dan Ackroyd et John Belushi flamands, aka de Bluesbroeders.
Les hôtesses de Uit in Vlaanderen, postées sur le voetpad de la rue des Pierres ont dû refuser l'entrée à plus de trente amateurs de sensations fortes ,désireux de déjeuner avec Guido Belcanto, le straatzanger, devenu chanteur de charme et son bloedbrother, Willy Willy, ze guitar hero belge.
Un Music Village plein à craquer, donc, et quand tu sais que ces deux marioles ont embrigadé le champion de Herve, René Stock, à la upstand bass et Isolde Lasoen, le drummer le plus sexy de notre plat pays, pour les assister, tu n'envisages rien de moins qu'un concert canon.
Dicke Bertha peut aller se cacher, les Bluesbroeders sont 20 fois plus efficaces et marrants.
Tu plains les malheureux qui, au bureau, furent obligés de se taper la sale gueule de leur baas après ces 80' extraordinaires.

Mijn naam is Willy Willy en ik speel bluesgitaar, zegt le Keith Richards d'Ostende, en samen met Guido zijn wij de Bluesbroeders: le blues on a ça dans le sang!
T'es pas étonné pour W W.
Guido, avant de s'adonner au kleinkunst, jouait, début des années 80, du rockabilly avec les Gigolo's. C'est à cette époque qu'ils se sont promis de monter sur scène ensemble.
It's never too late, en 2009 le projet Bluesbroeders est baptisé par le cardinal Danneels.
'Bluesbroeders' sur les riffs gluants de 'Carol', on passe en revue l'histoire du rock'n brol, la Duvel de ma voisine fait déjà des bonds sur la table.
Un frotting blues, signé Slim Harpo 'Raining in my Heart' . Tenez, madame Germaine, j'ai un kleenex.
'High Heel Sneakers' version 489 de ce twelve-bar blues, elle sera teintée country.
Bloes van eigen makelij:'De Verpleegster' jeune, intelligente, sexy...
Des problèmes de prostate, Guido?
Peï, je reviens de Barcelone, j'ai été voir une madame, elle m'a laissé un souvenir...
La grippe espagnole?
Non, la syph. catalane!
'Ik slaap wel op de vloer' nouveau slow purulent, au second degré hilarant. Willy Willy alignant une série de licks irrésistibles.
Il y a des francophones, ici?
Deux ou trois...OK, vive Baudouin alors , gueule le smeerlap!
'Why don't you love me?' magnifique duo vocal Willy Willy/Isolde, transformés en Johnny Cash/June Carter.
'Let's Work Together' de Wilbert Harrison. Une slide gigantesque.
'Love in vain' le chant du ténébreux Willy, souligné par un harmonica Belcanto.
Dédié au plus grand bluesman ayant vu le jour en Gaule: ' Ode à Ferre Grignard'.
Fred Cerise pensait que c'était Adamo le plus grand, il a peut-être pas tort.
Un Delta Blues sur Schelde.
'Jesus on the mainline' un gospel démoniaque.
Avec 'Plastic Rozen', j'ai été pendant une semaine dans le top twintig de Radio 2. Nummer 19 in feite. Un schlager putassier hilarant.
'Ijskast blues' le blues du frigidaire vide!
Derrière Popov et Jerry Lewis, Isolde et René, le sourire aux lèvres, fournissent un boulot formidable.
't is hier warm, Brussel ... Tu l'as dit, Willy, le public sue de bonheur.
Un rockabilly percutant:' Sommige Mensen' ...sommige mensen gaan nooit uit de bol... ce sont des poissons rouges?
Le public du Village, hurlant de plaisir, ne fait pas partie de cette catégorie de pisse-vinaigre.
Nog eentje, on a déjà dépassé, allègrement, l'heure de clôture.
't is uw beurt Willy.
Oui maître Guido, un petit Chuck Berry, maybe?
' Round and Round' ... the joint was rocking...
Indeed, Chuck!
....round and round...reelin and rockin...peï!
Les bêtes sont lâchées... Et un solo, d'Isolde comme dessert + une portion de Herve odorant, concoctée par René,suivis du retour des francs-tireurs pour l'explosion finale.
Le Village à feu et à sang!

14h00: au boulot, mensen!

jeudi 25 février 2010

Jack Of Heart et Shiva and the Deadmen! au Garage à Ixelles, le 24 février 2010

The Garage, rue Gray à Ixelles (près de la petite salle du Varia) est un garage.
Les squatters du coin( de braves petits gars, originaires de la Haute- Garonne) décident d'y organiser un concert semi-privé.
Au programme: des potes toulousains dont la spécialité n'est pas d'ordre culinaire: t'oublies saucisses ou cassoulet arrosés de vin du terroir, t'auras droit à du garage aux saines odeurs de cambouis et de liquide sudoripare, additionnées de vapeurs de weed ou de Mexican Haze, bref de l'underground comme en quatorze.
Fez bouc annonce:soyez à l'heure dans la mosquée, les voisins ne tolèrent plus aucun son après 22h, donc les concerts débuteront on time.
Peu avant 20h t'es devant un portail anonyme, tu sonnes, on se méfie avec ton look BSR (bijzondere opsporingsbrigade), tu reçois un fiat et on t'apprend qu'on est sans nouvelles des groupes, égarés entre Hambourg et Bruxelles depuis des heures.
Une légère panique s'est installée, direction le bar: une Maes, bitte!
Un euro.
Pardon? Un euro, monsieur, l'ouvre-bouteille pend là!
Oops!
Le coin se peuple: tous les mécaniciens rock'n roll de Brux Hell se sont donnés rendez-vous ici: Fred Cerise, les Nervous Shakes, Grietest Hits, Séverine, flanquée de l'ineffable Catherine, Marie Lenoir: une mafia pire que l'albanaise ....
20:40' six bacs de Maes vides, un van devant l'entrée: Hosannah...
Le matos est déchargé et monté en deux temps trois mouvements, geen soundcheck et voilà:

Shiva and the Dead Men!
Dead men après consommation de Chivas?
Tu le fais exprès?
Un copain de Vishnu?
C'est la Maes à 1€ qui ramollit ton cerveau, ou quoi?
Un quatuor de psych/garage/punk rock de Toulouse.
Silverstache (Paul) , une moustache moissonneuse/batteuse - Bastien 'Baltic Mowgli' (basse/chant) - Johann (guitare/chant) et Dennis (guitare/chant) qu'ils disent s'appeler.
Vu les circonstances ils n'auront droit qu'à +/- 25' , mais, en 6 titres effervescents ils auront épaté Bruxelles.
Départ sur les chapeaux de roue.
'Sunday Night ' du garage bluesy, pas de série nunuche à la TV ce dimanche soir, au programme du punch et du rock.
'Puzzle of love', manque pas une pièce, ça cogne dur.
'Smell like shit' me disais bien qu'il y avait comme une odeur. Joyeux titre rentre-dedans et jouissif, dans la lignée des Pretty Things ou des vieux Stones.
'Days in a cave' presqu'une country rock ballad.
Un garage tendance surf: ' Stones'. Tout y est: l'esprit, l'attitude, la fougue...conséquence: la jeunesse bruxelloise s'est mise à sauter, fébrilement, à nos côtés.
' Blue song', avec des plans de 'Time is on my side' de Jagger/Richards, sera la dernière salve de ce mini-set énergique. Un des guitaristes venant se balader, la fleur au fusil, parmi les adeptes du pogo.
Shiva & the Deadmen: à revoir dans de bonnes conditions!

Les machinistes retouchent le décor, bar assailli!

Jack of Heart
C'est la bonne carte, également, en provenance de la ville rouge ou de Perpignan.
Mowgli Shiva est passé aux drums- Mickey sans dés et sans mousse à la basse et au chant -Malone (non pas Molly) guitare et vocals et l'extravagant Piero bouclettes à la guitare, au chant, tutu et perles nacrées.
Ce band dispose d'un look style New York Dolls et son garage sauvage a enflammé la rue Gray.
L'an passé, ils ont sorti un album éponyme 'Jack of Heart', ils vont nous en servir quelques pépites.
'Love in Vain' baignant dans les vintage sixties, certains critiques pointant, d'ailleurs, la ressemblance voulue(?) entre la pochette de leur CD et le Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators.
'Evil Tome' des effluves psyché à la Syd Barrett sur fond noise.
'Petrus Complains' Petrus: 'What are you waiting for?.... Sais pas si Petrus a raison de se plaindre, nous on est ravis par ce rock coup de poing, bien crade.
'Pony Crap' de la bouse de poney punk, servie saignante.
'Primitive' on cite les Black Lips, on peut remonter plus loin dans le passé et aller voir du côté des précurseurs du garage punk: MC5, Stooges ou les fameux Kingsmen et leur 'Louie Louie'.
'Baby Bitch':défonce totale, niveau sonore tronçonneuse Husqvarna XP 272, révisée en décembre 2001.
'Joan Jett' quel titre dedju!
The Runaways , 'I love Rock'n Roll', toute ma jeunesse.
Et une claque magistrale pour nous achever, un vicieux '96 Tears' ? and the Mysterians!
La totale!
C'est pas des losers à Toulouse.
Au bar , c'est ma tournée gueule Mr Nervous Shakes, encore tout émoustillé.
Mauvaise nouvelle, les gars, les frigidaires sont vides, plus une goutte de Maes!
Pas étonnant à 1€ la pintje!
On se fait un petit poker?
J'ai caché un valet de coeur dans une chaussette!

lundi 22 février 2010

Peter Van Huffel Quartet à l'Archiduc à Bruxelles, le 21 février 2010

Mail de Sophie Tassignon:'Michel, va voir Peter Van Huffel à l'Archiduc ce dimanche, son quartet est fantastique'!
Avanti pour une séance Sunday Jazz at 5 PM (Round about Five), rue Antoine Dansaert, dans le plus bel établissement Art Deco de Bruxelles, ouvert en 1937 par Madame Alice.

Peter Van Huffel Quartet
achève a European tour de présentation de son dernier CD 'Like the Rusted Key'. Cette tournée l'a conduit en Allemagne et République Tchèque et, devait s'achever le soir-même par un second concert en nos accueillantes contrées, in 't Stuk ( Leuven).
Wie is die Peter Van Huffel? Un cycliste?
Tu confonds avec Wim, zatlap!
Si Peter a un patronyme bien de chez nous, le brave garçon a vu le jour au Canada.
Zijn vader n'est pas originaire de Huffel, il a quitté Sint-Niklaas à l'âge de quatorze ans et, kleine Peter n'a jamais entendu le dialecte du pays de Waas du côté de Kingston, Canada.
Un diplôme de la Manhattan School of Music en poche, il patauge joyeusement dans la scène avant-garde de la Big Apple (un groupe: Animal Forum, puis un quintet à son nom) . Des voyages vers ses roots en Europe, rencontre avec Sophie Tassignon, Cupidon est dans le coin, on s'installe à Berlin.
Discographie: quatre CD's sous son nom, un effort avec l'élue de son coeur 'Hufflignon', une plaque avec Animal Forum, une collaboration pour un nouveau musical score d'un film de Buster Keaton,et une participation au CD 'Unbind' avec le groupe 'The Suite Unraveling' de Lily Maase...
Son sax ne se repose jamais!
Il prend du Viagra?
T'es trop con, gars!
Les complices sur le Cd et chez le prince: au piano, from New- York: Jesse Stakken!
Une pointure dans la Nouvelle-Angoulême.
A la contrebasse: Miles Perkin, le second Canadien du combo. Miles est également actif dans le milieu de la danse (Isabelle Van Grimde) et a joué avec la regrettée Lhasa de Sela,ou Bob Brookmeyer , Joe Grass....
Aux drums, l'Helvète, Samuel Rohrer:Samuel Blaser Trio, Aroma, Wolfert Brederode Quartet...

17h30, on attaque!
'Enghavevej' ça doit être du Danois!
Un jazz d'inspiration classique, sans être linéaire, d'où sont éliminées toutes formes d'exhibition individualiste.
L'accent est mis sur la mélodie, qui doit permettre à ton esprit de divaguer et ainsi de créer des représentations picturales diverses.
Le sax alto lyrique te verra composer, cérébralement, une toile poétique: un champ de coquelicots balayé par une douce brise sous un ciel nacré. Le piano léger t'invitera à voltiger de fleur en fleur.
Pendant dix minutes, tu quittes ton enveloppe corporelle pour te transformer en papillon, ivre de lumière et de parfums.
'The Beast' sur l'album Beast 1 et Beast 2, sur scène nous aurons droit aux deux plages réunies.
Un piano en sourdine, la bête sommeille. Un décor sylvestre offert par le batteur et la contrebasse effleurée par un archet. Le sax, aux aguets, entre en action.
Un cauchemar secoue l'animal, le piano s'agite.De violents remous dans le sous-bois, une présence ennemie?
Retour à la quiétude passagère.Mais bien vite, contrebasse et percussions te replongent dans l'inquiétude, le rêve prend des tonalités lancinantes.
Tension, silence, passion, torpeur...toute une palette d'émotions!
'Drift' entamé par une séance bruitages. Jesse tripote les entrailles du clavicorde, Samuel secoue quelques quolifichets vaudou, Peter se la joue Steve Coleman..A spontaneous composition?
Deux notes de piano sont répétées à l'infini. Le ton monte, tu crois reconnaître la structure du Boléro de Ravel, le sax se promène, puis divague, le mouvement est lancé.
Une base rythmique en ciment Portland. Courte pause pour Adolphe, à toi Miles: un solo précieux!
Coucou, me revoilà, souffle le Dinantais et on est reparti pour un final racé.
'Excerpt Two' Sombre, romantique, une tapisserie espagnole, époque mauresque, proche du Concerto d'Aranjuez.
La dernière du set ' 'Tangent' . Une pièce agitée, un piano cascade, une rythmique torrent.
Du water jazz non pollué.
Soudain on freine le débit des eaux, danger d'inondation? Le sax délire en solo, avant que l'ingénieur en hydraulique ne réouvre les vannes. Les flots jaillissant en trombes!
Un grand moment.
Pause Carlsberg!

Set deux!
Toujours les compostions de Peter sur 'Like the rusted key'!
Two pieces back to back ' Backward Momentum' et 'Atonement', amorcées par an experiment in sound: clochettes alpines, upright bass battue au drumstick, sax acrobate avant de voir pointer le piano. Un petit tour sur le continent noir, quelques ellipses post-bop élaboré, un travail titanesque de Herr Perkin et la plage prend des colorations cinématographiques: 'Le Grand Pardon', soundtrack Peter Van Huffel.
Nous sommes proches de l'univers de Maria Schneider et de son 'Sky Blue' , mais au lieu des 425 musiciens de la belle Maria, tu as un quartette magique.
Next one is a new title:'Gest', du free audacieux avec la Suisse sous les spotlights.
On termine ce concert par une pièce signée par Jesse Stakken, 'Face'!
Une ballade mélancolique finissant en rock abrupt. Un piano frénétique et les copains, piqués par le même insecte, au diapason.
Du Hieronomus Bosch jazz apocalyptique.

Grande performance, les CD's se vendent bien, merci!
Leuven, here we come!

dimanche 21 février 2010

Manou Gallo en showcase à la FNAC de Bruxelles, le 20 février 2010

Rue Neuve un samedi, t'es devenu maso?
Non, un rendez-vous avec Manou Gallo à City 2 , cafétaria de la FNAC!
Un bail que t'avais plus vu la bassiste, originaire de la Côte d'Ivoire. En 2004, I think, avant Cassandra Wilson à l'AB.
L'ancienne basse de Zap Mama a sorti un troisième Cd ('Lowlin') en 2009.
En mars elle sera en tournée aux Pays- Bas et, le 29 de ce mois guerrier, elle atterrira à Bruxelles (Ancienne Belgique).
Quelques pointures sur la pochette de 'Lowlin': Anja Naucler, violoncelle (vue avec Joy) ou le jazzman Lieven Venken aux drums. La guitare étant entre les mains de l'attrayante Virna Nova.
En ce samedi après-midi (14h) , l'ivoirienne nous présentera quelques titres en solo.

Elle commence par 'Hommage' magnifique titre du second album.
Une basse 5 cordes aux sonorités jazzy chaudes et limpides,proche de l'univers de Sting et un texte fort et poignant nous rappelant les cinq années de guerre civile dans son pays natal.
Tristesse profonde, suite à la disparition de son mentor, le musicien Marcelin Yacé (Woya) , abattu à Cocody lors de la tentative de coup d'état qui dégénéra en conflit fratricide, qui dura cinq ans...Je ne peux pas venger ton corps criblé de balles...Ma basse est mon fusil...
De l'émotion et de la pudeur, l'African soul at its best.
Sur le dernier né: 'Nalingiyo', titre rythmé, métissé et bilingue, chanté en français et en dialecte ivoirien (Dida).
Une invitation au voyage colorée, sur fond de reggae, de funk, ou de chutney soul.
Place à un instrumental groovy à la basse. Un jeu d'une souplesse féline te faisant penser à Gail Ann Dorsey, la bassiste de David Bowie.
A la guitare semi-acoustique,un titre de mon premier CD (Dida 2003): 'I.o.a.' traitant du sort des réfugiés, une protest song africaine:...tu apprends le ii oo aa pour devenir président, pour pouvoir piller ton peuple...liberté, justice, paix, des mots qui font rêver, des mots qui font pleurer...
Humanité, respect d'autrui, amour...des thèmes lui tenant à coeur.
Magique!
Voilà, Bruxelles, merci, venez nous voir à l'Ancienne Belgique, fin mars !
Déception, Manou, n'a joué qu'un peu plus de 15', ce n'est plus un showcase, c'est un very, very short case!
Dommage, son monde musical est fascinant!

samedi 20 février 2010

Malcolm Holcombe au Toogenblik à Haren, le 19 février 2010

Tu te pointes à 20h20 aux confins de Bruxelles, là où les politiques veulent construire un flambant neuf centre de détention 5 étoiles( jacuzzi, massage thaïlandais, champagne à volonté...) pour les malheureux s'étant, par mégarde, égarés sur des voies pas catholiques, ni coraniques!
File sur les marches menant au club, impossibilité d'atteindre le bar, en un mot,Toogenblik was boejevol!
Britney Spears? Lady Gaga? Les Chippendales?
Non, fieu, une sexy star à calvitie prononcée, aux vêtements n'ayant jamais vus un teinturier:Malcolm Holcombe.
C'est la troisième fois qu'il remplit la salle.
Dans la cohue tu perds ton Rootsville collega, le Witte, coincé près du toog sans doute!
Marcie, pourquoi tu vas pas au bar nous commander une tournée? Michel, manneke, j'ai emporté mes boterhammen, mon boestring et j'ai une réserve de Cara Pils dans ma sacoche.
OK, tu vas pas demander aux Zollandaises, assises à tes côtés, de te payer une Maes, tu sais que leurs économies sont chez Rabobank.

21h, l'artiste US, flanqué du comédien maison se frayent un passage vers le podium.
Un discours lyrique de Luc Hoste! Dames (in 't Vloams) und Messieurs:

Malcolm Holcombe!
Le compteur indique 55 piges, mais la carrosserie 155.
Une dizaine d'albums pour le singer/songwriter d' Asheville, une ville pleine de mégots, en Caroline du Nord.
Le dernier en 2009 'For the Mission Baby'.
Feu: 'Mama told me so' du bluesy/folk presque narratif, une voix grommelante de mâcheur de tabac, de la profondeur ...ça sent pas la lavande mais la sueur...who' s gonna love me when I'm old...La solitude du coureur de jupons vieillissant!
Petite séance de fingerpicking nerveux, les Appalaches il connaît: 'Goodtimes' sur 'Gamblin House' aux lyrics dirty realism, American lowlife.
Ecoute ça:...vomit up sweet Charlotte's cider Closets full of thirsty liars... du vécu et, la manière dont il interprète ces pépites, idem!
Tu vois ces scènes sordides sur son visage, ce gars, c'est pas rien qu'un performer génial, c'est un film de Jarmusch vivant.
'For the Mission Baby' elle avait 16 ans et dansait sur les Beatles en 65. Splendide ballade teintée de classicisme à la Tom Waits.
Hey Toogenblik, it's good to be back, ya know...de son accent traînant. En route pour quelques anecdotes colorées pour introduire 'Anna Rubyanne', titre intense qu'il décore de mimiques d'illuminés.
Enchaînement immédiat, l'excité ' Goin downtown'.
Faut faire gaffe, le gaillard descend en ville ..gonna make the news... faut téléphoner à Thielemans, va y avoir du vilain!
La suivante est pour Becky, a physical therapist. Une tendre ballade pour cette Becky ...blessed with a special heart...
Petite page d'histoire locale 'Hannah's Trading Post', avec photos noir/blanc de mines abandonnées, ..rusty coal cars standin frozen...Grande force évocatrice.
Et ce regard, effrayant de rage contenue!
Nouveau flashback, son enfance in North West Carolina avec the church ringing bells et les chewing monks...'Whenever I pray'.
Le troubadour hirsute se balance dangereusement sur son siège en l'utilisant comme rocking chair.
Le bluegrass suivant fut composé à Nashville, dans un cheap hotel, je partageais une chambre avec un autre égaré: 'Leonard's Pigpen'.
Nouvelle ballade désabusée 'Goin' Home'.
Une dernière pour vous permettre de boire un coup: 'Doncha miss that water'. Une tranche poétique et passionnée, précédée d'un épisode de philosophie animalière, consacrée à son clebs, 'Holdin'.
Mr Good Dog, who, like me, was born to sit down sans jamais poser de questions!

Set 2
Redémarre en douceur, avec un americana/folk à la James Taylor 'Straight and tall', suivi sans pause du country/blues 'Not Forgotten', dans la veine John Prine ou Calvin Russell, mais faut rester humble.... I'm just a little one....!
Pas le temps d'applaudir, 'Who carried you'...ouais, qui t'a transporté du cimetière vers le liquorstore? Who dunnit?
Encore une chanson épique qui pénètre ton cerveau et ton âme.
Une démonstration de fingerpicking culinaire, dédiée à Gerrit le coq: 'Marvelene's Kitchen'.
Des sujets terriens d'un mec ayant connu pas mal de bas, quelques hauts, content d'être toujours là.
Une musique respirant le vécu, l'honnêteté, l'authentique chantée d'une voix rocailleuse et brûlée à l'image des Blue Ridge Mountains, sa terre.
'Kiss me when I'm sleeping'. Just a voice and a guitar. O K, mais quelle voix et le mec sait comment manier une guitare !
Une lovesong: 'Blue Flame', presque du Leonard Cohen.
Un cri furieux pour entamer 'Yesterday's Clothes'. Francis me souffle, Malcolm, lui, il porte last year's clothes...Un cauchemar éveillé ce titre visionnaire...blood 's gonna flow...
'Gamblin House' un acoustic Delta blues.
'Another one gone' titre mélancolique, inspiré par un mineur d'origine Russe.
Des short stories mêlant prose et poésie.
Le posé 'A Bigger Plan' pose les questions existentielles ...pourquoi tout ça m'est arrivé?
Aussi fort que du Townes Van Zandt ou du Tom Russell.
'Doin his job', sur le CD plus ancien 'I never heard you knockin' , un Christian rock, met fin à ce set fabuleux.

Un triple bis
Le joyeux 'Short Street Blues' (ou 'Chicken Blues'): une ruelle où il vécut et connut quelques avatars grotesques: un barbecue, au deuxième étage, les poulets sur la grille, les voisins criant' au feu', des pompiers casqués rouge, des lances d'incendie... Laurel & Hardy au Toogenblik!
Brillant!
'Sparrows & Sparrows' le blues des moineaux et des rouge-gorges.
La préférée d'Edith Piaf!
'A far cry from here' sera le dernier cri de ce performer d'exception qui se prépare à une longue séance de dédicaces.
See you next year, Malcolm?

jeudi 18 février 2010

Asaf Avidan & the Mojos et Mai Lev au Club de l'Ancienne Belgique de Bruxelles, le 18 février 2010

Pas un chat face à l'employé de la billetterie de l'AB.
Cancelled, vraag je? Nein, 16 préventes et 16 invitations...
20:10, à peine 20 paumés dans la salle, du jamais vu à l'AB!

20h25' Asaf Avidan & the Mojos.
Ouais, je sais tu vas me dire ce taré va voir n'importe quoi, mais Asaf déplace les foules à Paris et est la grosse révélation rock en Israël.
'Der Neue Messias' titrent les Germains, et franchement ils n'ont pas tort, malgré le maigre public, le band a mis les présents à genoux.
Ce mec va devenir une star interplanétaire, sauf du côté de Marrakech, maybe!
Deux albums dans le tiroir: 'The Reckoning' et 'Poor Boy'.
Visiblement pas heureux du manque d'intérêt bruxellois, A A s'amène, seul, armé d'une acoustique et d'un harmonica.
Quelques notes de gratte, aah ce sera du folk, du Dylan d'avant l'accident de moto. Il se met à chanter: la claque, jamais entendu un type avec un timbre pareil.
De quoi se nourrissent les gosses à Jerusalem?
On cite un canard de là-bas: 'When he opens his mouth, people rub their eyes in disbelief', l'ai pas fait, avais dirty hands, mais je te jure, dans ma gorge il y eut un fameux gloups!
Indescriptible: voix à la fois féminine, nasillarde, puissante et soulful!
'Maybe you are' s'appelle ce truc.
Il poursuit, toujours solo, ' Reckoning Song' du folk pre-hippie introduit par une guitare hispanisante.
Le public, on est monté à 50 unités, se masse face à la scène. On a pigé qu'on pourra dire: le premier show d'Asaf Avidan in Belgium, j'y étais.
Apparition d'une jolie nana, une celliste, Hadas Kleinman ('t is een middelgrote vrouw): 'Devil's Dance', dramatique, profond...Superbe!
I'd like to invite the rest of the band, les Mojos!
Drums:Yoni Snow - bass:Ran Nir - lead guitar:Roi Peled.
Forte teneur en piments, ces mojos!
'Hangwoman' gros virage blues rock à la Humble Pie, le timbre d'Asaf prenant des couleurs Robert Plant.Ma jolie voisine ne tient plus en place et se déhanche lascivement
'Her lies' de l'electric blues, avec solo de violoncelle déchirant, te pénètrant les entrailles... oh my baby, I can taste her lies ... toutes des salopes!
'Everybody' un downtempo rock avec de brillantes interventions de lead guitar.
'Losing Hand' à propos d'un gambling man, démarre mollo, explose sauvagement et revient au calme. Brillant!
Hadas s' éclipse, pour 'Wasting my Time' , un rock carré aux fragrances The Who 1966, ou Small Faces 'Itchycoo Park'. Foutrement jouissif.
Une petite ballade 'A ghost before the wall' qui s'énerve pernicieusement...she said no, no, no, I got to prove you wrong..., la mélopée vire incantation hallucinée.
Le club entre en trance, le groupe en profite pour enchaîner sur 'Growing Tall' un country rock endiablé, permettant au drummer et au bassiste de faire étalage de leurs skills.
Asaf s'excuse, en principe on continue dans cette voie accidentée, mais nous devions raccourcir notre set tonight, so Brussels, that was it!
45' de feu!

Bruxelles rappelle le band qui nous sert un 'Saturday Blues' gluant.
Tu entends Janis Joplin et le Big Brother Holding Company , mais c'est la voix aigue d'Israël et le son des Mojos qui te donnent le Saturday Blues.
Concert stupéfiant!

Mai Lev
Bizarrerie de programmation, il y autant d'atomes crochus entre Asaf Avidan et Mai Lev qu'entre une Leffe tempérée et une grenadine light!
Ok, Asaf et Mai sont tous deux enfants d'Israël, mais là s'arrête le parallèle.
La gentille Mai Lev, qui n'a rien d'une Mae West, a sorti un album 'Birthday', chez Off-Still.
Een charmant plaatje, zeggen ze bij Cutting Edge, avec de belles orchestrations et tout. D'aucuns citent Van Dyke Parks, Joanna Newsom, Ravel ou Philip Glass...faut les interner.
En version acoustique, hier soir, ce fut un flop magistral.
Rien à dire sur les musiciens: acoustique, basse, percussions, ils connaissent leur job, mais le monde musical de Miss Lev c'est du Céline Dion mixé avec du Chantal Goya/Dorothée ou K3, pour nos Vlaamse compatriotes.
De la soupe Eurovision, quoi!
Régime sans sel, sans alcool, sans sexe, sans Rambo, sans tripes.... des petits oiseaux, des plages ensoleillées, des ritournelles infantiles, de l'amour fleur bleue.... Un méchant parle de sappiness! Happiness/sappiness, such a thin line!
T'as avalé combien de ces bonbons sucrés?
Sept, mec!
Après j'ai laissé Blanche Neige avec les midgets.
D'autres avaient quitté le jardin d'enfants après deux comptines, on a tenu le coup plus longtemps, mais lorsqu'elle chantonna ...you're in my dreams... l'écoeurement nous fit sortir une pièce de notre poche.
Pile: je me tire voir la seconde mi-temps du Sporting. Face: je me saoule la gueule à la Leffe pour digérer cette panade!
En prenant les 5 cents made in Finland, je constate que l'état de mes finances est dramatiquement léger, ce sera Anderlecht!
You're a better person than me.... susurre le colibri!

mercredi 17 février 2010

She Keeps Bees - tUnE yArDs à la Rotonde du Botanique à Bruxelles, le 16 février 2010

Les apiculteurs étaient prévus au Witloof, t'avais commandé du miel mille fleurs.
Le soir-même le concert est déplacé à la Rotonde, les Brooklynians joueront dans l'amphithéâtre avant Tune Yards.
Deux groupes pour le prix d'un. Merci qui?
Un pensée émue pour les ceusses que la ponctualité écoeurent et qui se rappliquent à 20h30', ils auront entendu un titre de:

She Keeps Bees
qui débuta son set à 20h pile.
A New-York il y a des abeilles, particularité: des deux sexes.
La grande folle, la pas mielleuse c'est Jessica Larrabee (vocaux, guitare), l'élément modérateur aux drums c'est Andy LaPlant, le boyfriend de Lara une abeille.
Ce joyeux duo a sorti les Cd 'Nests' et 'Minisink Hotel' et prépare un nouvel enregistrement.
Encore un duo guitare/drums, ça commence à bien faire,White Stripes,The Kills, Black Keys, chez nous Black Box Revelation, Madensuyu....ça craint, non?
Ben, non!
Point un Jessica est une formidable showgirl, de l'applomb, de la fantaisie, un jeu efficace et une voix à la PJ Harvey.
Point deux: leur rock tendance blues/folk habité tient plus que bien la route.
'Rrraaawr... you're so quiet'
Belle entrée en scène, suivie d'un rock rugueux et concis: 'Pile Up' . Du lo-fi blues garage bien carré.
Jess loue nos beautiful buildings bruxellois car eux, ils viennent du land of trash.
Pendant tout le set,la légèrement fêlée nous sortira des vannes pas croyables, she was in a chatty mood! Faudra qu'Andy lui fasse signe: stop talking nonsense and play, Jessica!
'Release' nouveau titre coup de poing aux senteurs Patti Smith.
'Get Gone' encore plus brutal, sera suivi de leur catchy erotical hit 'Gimmie'. Du hard minimaliste, d'une efficacité redoutable.
'Wear Red' sonne comme les titres bluesy des Doors.
'Ribbon' un gospel pour lequel elle abandonne sa guitare. Drums & vocals and handclaps: simple et efficient.
'Stutter' lourd, psychotique ..don't think I can't see what your twisted tongue is letting me see...Fort!
Merde Andy, j'ai pété une corde, qu'est ce que je fais? Donne-moi ta guitare, fille, et tiens les en haleine.
La dingue se met à courir dans tous les sens en racontant n'importe quoi. Cintrée, la madame, mais nature et attachante.
Tiens ton brol, tune it. Trois minutes de bricolage, Andy you're a genious.
'You can tell'.Nouvelle tuerie.
C'est le bordel tonight, but these people seem to like it.
T'en fais pas, darling, we love you!
'Cold Eye'', le titre le plus sec, met fin à ce set de 35' TVA incluse.

Le public conquis exige un bis!
A capella 'Burn not too bad' prévu pour le prochain CD.

tUnE-yArDs
Encore un duo mixte, sauf qu'ici le brave garçon(Nate Brenner) se tient à l'arrière-plan avec sa basse.
La figure de proue c'est Merrill Garbus ( vaut mieux le garer, et pas n'importe où près du bota, chère Merrill), basée en New- England, mais signée chez 4 AD.Un CD à ce jour:' Bird Brains'.
L'oiseau chante, quoi de plus normal, manipule un ukulele, frappe sur des éléments de batterie, utilise des effect pedals, et autre software pour transformer son gazouillis et mettre en boucles ses bidouillages simplistes.
Du homemade lo-fi freaky folk/pop, donc.
Parfois brillant, parfois casse-bonbons mais, pour le moins inventif . Bruxelles l'a bien compris et a fait un triomphe à la peinturlurée.
'Fiya' ouvre le feu. Séance tripotage pour lancer les beats, vocalises enfantines virant cantatrice violée: impressionnant!
Une Scout Niblett sachant chanter.
Le feu se consume, le bois crépite joyeusement, il ne reste que quelques braises, lorsque Merrill saisit un ukulele pour transformer le brasier en Caribbean calypsolage, virant rapidement à la techno tribale.
Morceau étonnant à structure complexe, mêlant Devendra Banhart à l'excentricité de Juana Molina.
Elle annonce le suivant 'Power' (?) qu'elle prononce 'Pouah'. Même tour de force chaotique avec référence à Blanche Neige, mais aux lyrics transformés...Mirror, mirror on the wall Can you see my face at all...
Des acrobaties vocales audacieuses, passant du folk, au rock, au rap, au hip hop voltigeant sur des couches de loops se multipliant à l'infini. Un tourbillon chaotique, un patchwork décousu dans lesquels tu cherches, en vain, le fil d'Ariane.
Tu sautes, en un clin d'oeil, d'une pirogue sur le fleuve Niger dans un bouge de Kingston, vibrant au son d'un rocksteady binaire.
Le duo nous servira encore quatre titres ethniques, issus du cd (dont 'Jamaïcan' ou 'Hatari' un safari au final trance, et le 'Do you wanna live' auquel Bxl répond en hurlant 'Ouais' ! ), toujours à construction non-conventionnelle.
A chaque fois, les prouesses vocales de Merrill épateront le public, qui poursuivra son tour du monde en 80 minutes: les Antilles, l'Arizona, le Bronx, les chutes du Niagara, la Polynésie, le Kenya ou la Tanzanie, une danse du ventre à Baghdad, et un camp scout à Donstiennes.

Public debout et trois bis:
'News' Quelles sont les nouvelles? I'm pregnant... Ecoute, Merrill t'es gentille, mais là il y a le Standard sur la Deux, raconte nous ça plus tard.
'Lions' mélodie animalière proche de Soko.
Et un dernier truc dansant(a new song) voyant La Rotonde transformée en trampoline géant.

Tune-Yards prix du public et Oscar de l'originalité!



lundi 15 février 2010

Julian Burdock Blues Experience au café Montmartre à Ixelles, le 13 février 2010

Le Montmartre, place de la Petite Suisse à Ixelles, est devenu le rendez-vous des blues afficionado's bruxellois.
Didier, le patron, et Loli De Coene, le programmateur, accueillent des pointures nationales et internationales, dans l'espace concert aménagé à l'arrière du bistrot.
Ambiance garantie et des sommités dans le public (qui ne débourse pas un rond pour les gigs): Geneviève Dartevelle, Wim Hombergen (Kleptomania) et autres vieux briscards du blues/rock made in Brussels.

A la veille de la Saint Raymond Peynet, l'affiche annonce:Julian Burdock Blues Experience!
Un redoutable blues rock trio, dont l'incontestable star est le guitariste/harmoniciste/vocaliste Londonien, Julian Burdock!
Ce virtuose de la G-Sharp guitar jouit d'un joli palmarès: Beverley Knight, Seal, Geno Washington (wouah...), Fred Wesley, Pee Wee Ellis ou Billy Paul et Bonnie Tyler...
Sur la Tamise, il a son propre combo:24 Pesos.
Lorsqu'il fait une virée sur le continent, soit il emmène ses Pesos, soit il se fait accompagner par un duo made in Belgium et se fait appeler Julian Burdock Blues Experience.
Qui sont ces Gaulois? Aux drums: Marcus Weymaere. Oublie la république teutonique, Marcus, le peï de Hoegaerden, au prénom de sénateur romain, tape pour Guy Swinnen, l'hivernal J P Froidebise, B J Scott et des milliers d'autres stars, dont l'ineffable Sttellla.
A la basse:Michel Castillano.
Trois pages, il te faut pour citer les collaborations du Strasbourgeois adopté par Yves Leterme :côté jazz:Fabrice Alleman, Yves Baibay, Bart De Nolf, Fred Delplancq, Jozef Dumoulin....Côté rock/folk/pop/soul:Dr Watson Band, Adrenaline, Alkatrad, Fonk it up, Groove Addiction...

En attendant le début du show, tu échanges de vieux souvenirs avec le Wim, qui nous apprend que Charly du Klepto n'est pas au mieux. Gene te signale qu'il faut absolument que tu ailles assister à une performance de Jason Ricci.

21h40' Julian Burdock & band.
Il annonce le premier titre en français: Ray Charles 'I don't need no doctor'. Effectivement , au diable les charlatans, une bonne dose de soulful guitar et tu oublies tes ennuis de santé.
Déjà le grand jeu, ce mec c'est Stevie Ray réincarné.
Pas le temps d'applaudir, Marcus attaque le jazzy blues 'Be My Baby' une compo de Julian. Un Ella Fitzgerald scat et une rafale à la guitare. Clin d'oeil à Castillano, à toi, gars: solo de basse pas con. Le British se tourne vers la république de Weimar, up to you. Des tueurs, ces mecs, ça gueule d'excitation sur la butte. Le petit malin introduit quelques notes du gospel 'Down by the riverside' dans son solo et met un terme à 'She's my baby tonight'.
Pas de temps mort 'Can't get enough' , pas la bombe de Bad Company, un blues juteux de sa plume. Putain de guitariste, can't get enough of that stuff... nous, non plus,Jules!
Ouf, on respire:is there a harp player in here?
Gene se cache dans sa Grimbergen, mais les potes, Michel et Marcus, pointent vers la timide enfant. Sur le podium: le rosbif, poli comme un John Steed (The Avengers) la salue élégamment, lui demande si elle est d'accord de jouer a slow blues.
Oui, monsieur, c'est comme vous voulez.
Bordel, ils sont parvenus à donner des frissons aux habitants du cimetière d'Ixelles, situé à 500 mètres, avec le 'Red House' de Jimi Hendrix. Cette guitare, c'est le blues!
Gene, tu sais que sous un dehors petite fille sage, elle va être à la hauteur.
London estomaqué:thank you, Miss!
On vous refait la même, mais avec un autre titre 'Session Blues', en version blues rock.
Il a gardé les lyrics et transformé la maison en temple rock.
Une magnifique National Steel pour 'Heaven', un blues des plaines à la slide. Burdock vient nous saluer dans la salle, le paradis braquant,soudain, vers 'That's Allright, Mama'. Folie XXL!
Sometimes electricity is good, retour au jardin d'Eden électrique.
Le band a répété quelques nouveaux titres en vue d'un CD ' I can't live without your love' en fait partie. Une assise rythmique soul, un virage rhythm'n blues Stax, bien gluant.
Burdock se la jouant Steve Cropper. Fabuleux!
'Mojo hand' tout aussi groovy.
Le trio termine le set avec l'explosif 'Say Nothing'. Je ne suis pas un champion, comme Little Gene, mais je vous tire quelques lignes d'harmonica à la John Mayall.
A wang dang doodle Saturday night.

Mi-temps au bar!
Set deux.
'Make a man' a Texas shuffle.On est reparti sur les chapeaux de roue.
'Coming Back' Baby, je vais revenir , au fond c'est toi que j'aime.
Menteur!
Geneviève, ça te dit Robert Johnson 'Crossroads'?
Yes!
Un duel homérique, le duo Marcus/Michel rigole tout en assurant un rythme infernal.
Burdock, malin comme un singe anglais, insère 'Gotta be starting something' et 'Bad' de Michael Jackson dans le carrefour. Le Montmartre en ébullition.
Faut se calmer 'Day becomes Night', un slow blues anthologique.
Geneviève, quel mec cette nana , toutes les moustaches du coin se mettent à pleurnicher.
' Live my life to sing them blues' une profession de foi au dobro. Du funky blues comme Eric Clapton en jouait à l'époque de Delaney & Bonnie. C'est l'heure de la messe dominicale, tout le Montmartre d'implorer le seigneur 'Oh Lordy' , ce gospel choir est si attendrissant que le trio arrête de jouer.
'Girl like you' Non, c'est pas les Troggs. Julian nous invite pour un soulful trip vers la New-Orleans.
Jimi Hendrix, again, la merveille 'Little Wing'. Superbe version.
Etonnant éclectisme: Texas blues, Chicago blues, English blues rock , Delta blues, blues lyrique...Palette complète.
Taj Mahal, l'épicé jazz/blues 'Strut' .
Oui, Gene, je surveille ta Grimbergen , vas- y!
Paul Butterfield 'Walking Blues', démarrant sur les accords de 'Roxette' du Dr Feelgood.
Shuffle dantesque lorsque Julian sort son mouth harp et rejoint l'enfant du pays.
Ces deux-là n'avaient jamais joué ensemble, la classe....Woke up this morning All I had was gone...
Demain, t' ouvriras les yeux, tu repenseras à ce moment d'émotion et de fureur, et madame te demandera pourquoi tu pleures.
Une dernière, pour la route, il est 1h30' le lendemain: 'Rock me baby'.
Et deux ou trois babies aguichantes en piste pour un pas de danse sexy.Pas de bol, l'une d'entre elles, ayant abusé du vin de Moselle, se prend une pelle pas belle.
Sur scène on sort tous les registres...rock me baby, rock me all night long..
B B King, what a genious!
Un concert monument!

dimanche 14 février 2010

Ted Russell Kamp au Toogenblik à Haren, le 12 février 2010

Peu d'auditeurs en ce nième vendredi aux t° sous la barre zéro.
Le froid, Haren transformé en chantier, les contrôles policiers (c'est plus facile de coincer un gars ayant bu 4 Duvel qu'un malfrat ayant descendu trois vieilles dames pour leur piquer leurs économies(89,50€ et une carte de la STIB)), épargne St-Valentin...who knows?
Les inconditionnels sont au poste et mijn Rootsville baas, Freddy, est déjà sur place depuis belle lurette pour cuisiner,in de keuken van Gerrit, Ted Russell Kamp à propos de son oeuvre ( jette un oeil chez Rootsville, si tu piges Vondel et Hugo Claus).

21h05
L'habituel numéro de Luc et, voilà le outlaw cowboy ayant pris demeure à L A.
Mauvais début:'I'm not much a beer drinker....' heureusement, il ajoute ...until tonight... en promettant d'essayer 163 bières artisanales sur les 400 qu'offre Toogenblik.
Au programme tonight, plusieurs titres de son dernier colis 'Poor man's paradise' .
Moustache commence avec 'Dixie' décrivant l'American country life.
Les gens qui nomment leur daughter Suzie Q sont de braves gens.
C'est bien parti pour un agréable moment roots/americana, sentant bon un autre Russell, papa Leon, le Band, Elliott Murphy, Rodney Crowell ou John Hiatt....
A brand new one, Brussels, pour ma prochaine plaque: le bluesy 'If I had a Dollar' ( Didier Reynders te le piquerait, mec). Tiens, ça sonne comme du Jim Croce.
Après le Bakersfield style on se dirige vers Memphis: une ballade 'Let love do the rest'.
J'ai appris à jouer de la mandoline, c'est moins encombrant qu'une guitare: 'The way I met her' sur mon album 'Nashville Fine Line'.Tu penses à Dylan: 'Nashville Skyline', t'as pas tort,Nestor!
Il nous rappelle qu'il est surtout connu comme étant le bassiste du Shooter Jennings( résultat des amours entre Waylon et Jessi Colter)'s band.
Le bluegrass 'The ballad of that guy' est dans le même rayon cheesy country/folk.
Je suis, en fait, un fan de soul music, ça la fout mal un blanc chantant de la black music, mais 'Let the rain fall down' est d'inspiration Stax. Chouette ballad, mais c'est pas du Wilson Pickett, ket!
Ce soir, il joue solo, mais in America il a un band, différent dans chaque état, souligne-t-il, et donc les chansons interprétées ont à chaque fois une autre couleur, écoutez ma version acoustique de 'Blue Eyed Soul' enregistré sur 'NorthSouth', une de mes idoles de soul blanc était le très British Robert Palmer.
'Whiskey Row' cette ruelle existe dans un bled de mineurs en Arizona. La moitié de cette strotje, c'est des bars avec des madames qui montent avec toi, si t'as encore 2 ou 3 dollars en poche.
J'ai pris l'adresse.
'Old Folks Blues' having good time et le lendemain la gueule de bois. Et une chiasse crasse, on connaît!
'Last time I let you down' termine le set.Un countryslow au timbre chevrotant.
Good job, Ted, time for some beer.
Les commentaires vont bon train: chouette, un gars sympa, mais il manque la petite étincelle.
Des clients difficiles au Toogenblik!

Set 2
'Gypsy's Tune' sur 'Divisadero' 2007.
Une leçon d'histoire, bande d'illettrés qui n'avez pas connu la prohibition, on va vous expliquer la genèse du moonshine et des courses de voitures ,les Moonshine Runners. Un scoop:la famille Kennedy doit sa prospérité à la vente d'alcool frelaté.' Swamp Water Whiskey'
Une formidable cover de Guy Clark:'Let him roll'.
Voilà notre n°1 hit au Texas (avec Shooter Jennings) 'This Ol' Wheel', fabuleux footstomper.
Une valse, mon cher Johann:' Music is my Mistress' .
'Long Distance Man' du blues à la Tony Joe White.
Pour revenir à la old school country...today will be my yesterday...
Encore un petit trois temps viennois 'The arms of a stranger' , mélancolique et émouvant...je danse avec une étrangère coz I'm so far away from you...Tu quittes Haren et ses flocons pour un honky tonk de Nashville en reluquant un sosie de Loretta Lynn accoudé(e) au jukebox.
Charley Patton 'Going to move to Alabama' le Delta blues par excellence.
Un intermède brassicole consacré à Hoegaerden et à son jus pour revenir au blues nerveux aux accents chicano, chers à feu Willy De Ville, un petit trip à Mexico où le gars ..was too drunk to shoot...
Haren, I'm out of beer, ma dernière donc: ' Just a yesterday away' a roadhouse ballad ouvrant 'Poor man's paradise'.


Luc doit pas insister des heures pour le bis.
A la mandoline, unplugged, le bien-nommé 'So many honky tonks, so little time'.
Ted Russell Kamp, un gars attachant et doué qui nous revient pour un second encore, prévu pour le prochain CD 'California Wildflower'.

Nog een pintje, Michel? Le genre de truc que tu peux pas refuser, faut pas vexer les gens!

samedi 13 février 2010

Boutik Rock 2010 (second day) au Botanique à Bruxelles, le 11 février 2010

Seconde soirée marketing et un public plus dense au Botanique!

Clare Louise (Rotonde)
Grosse claque ce jeudi à 20h, Clare Louise a pris de la dimension, ce n'est plus la timide jeune fille vue aux Soirées Cerises l'an dernier. Elle a gagné en assurance, son phrasé est irréprochable, les apprêts musicaux sont stylés et la présence scénique maîtrisée.
Charlotte l'accompagne toujours au violoncelle et backings et, depuis deux semaines,Cédric ajoute d'inspirées lignes de guitare aux compositions de la charmante demoiselle.
Claire Girardeau, aka Clare Louise, vient d'enregistrer un EP 6 titres auto-produit.
Pendant une 1/2h, la Rotonde vibrera aux sons de son neo-folk alerte.

'Three Years' trois années mélancoliques, portées par une voix lyrique,pure et haut-perchée. Comme en 2009, tu repenses à Alela Diane, mais aussi à Marissa Nadler, Joanna Newson ou à la British Nancy Elizabeth.
Bruxelles retient son souffle.
'I'll teach my guitar to fly': c'est pas une Gibson, c'est une Icarus!
'How do you spell' un morceau rock'n roll, annonce la caryatide.
Euh, drôle de conception du rock. O K pour le folk incisif! D'un classicisme Nick Drake/Vashti Bunyan.
Le mystique 'Lonesome' est le titre s'approchant le plus de l'univers d'Alela Diane.
'Two Hearts' pour lequel Cédric combine glockenspiel et mandoline, la douce mélopée virant soudain country allègre: yee haa....
'Hard Disk' : folk dur.
Le trio achève son mini-concert par 'Be' au joli choeur liturgique.
Set fascinant!

Orangerie:Two Much & the White Nots.
Darshen et ses White Nots ont une nouvelle fois enflammé la baraque.
C'est de loin, le groupe bruxellois(et d'au-delà des deux frontières communautaires) le plus atypique et original. Tous les contests, concours, wedstrijden... auxquels ils participent, ils les gagnent haut la main, mais aucun promoter ne les signe en tête d'affiche dans une salle de renom!
Incompréhensible.
Les trois nanas (Lili, la séduisante celliste, Mary Shoo et Choekita aux vocaux, percussions et pas de danse Rosas) flanquées de deux Whites Nots étamines( Burette et Pi) aux percussions noires ou jaunes (callebasse, dununs, clochettes...), flûtes, didgeridoo, rainstick, jew's harp, beatboxing et autres bruits vocaux, encadrent le chef Darshen Golan ( guitares, harmonica, ukulele, lead vocals).
Pour conjurer cette météo arctique les White Nots ont sorti les lunettes solaires sur fourrure de lapin blanc, heureusement pas de BB dans la salle!
'A grave with no name' comme le canasson d'America.Du folk ensoleillé et dansant sur la tombe du soldat inconnu et déjà un solo de violoncelle radieux. De l'americana/alt.folk mêlé à des éléments soul. Au croisement de Ben Harper/Xavier Rudd/G Love / Jack Johnson.
'How can I help you' amorcé par une sonnerie de réveil matinal. Légèrement Flower Power(Donovan) et jazzy.
' Coffee & Cigarettes' avec ukulele insulaire et chorégraphie exotique.
Feist: 'My moon, my man' en tango/waltz touches cabaret, introduit par un duo de mélodicas.
Vachement chaloupé et sensuel.
Un serpent battant l'air simule le vent dans les branches de sassafras pour amorcer 'Hilbilly'. Un western amazonien plein de bizarreries sonores, pas gratuites.
'Children of a bomb' sera précédé d'un instrumental bluesy à la slide. On nous met à contribution pour un accompagnement handclappings.
Impressionnant d'entendre une centaine (x 2, sauf pour un manchot) de mains battre en mesure.
Ces enfants nés d'une explosion se posent des questions....I'm not a Jew ...I'm not a Moslim ..Are you gonna kill me?
Le futur du blues?
On finit en beauté par leur credo 'Folk is not dead', un gospel/blues sidérant!
Never too much!


David Bartholomé (Sharko) solo à la Rotonde.

Sharko fait son Sarko, sans Carla, et amuse plus que le petit Nicolas.
Lenny Bruce renaît sous les traits d'un Arlonais pas niais.
Debout sur une chaise :'Such a Bone', à l'humour Hara -Kiri ...she has no feet but I keep buying shoes...no eyes/sunglasses ...no hair/combs ...on fait plus l'amour mais je continue à m'acheter des Durex!
Magritte, waar ben je?
Le méchant exige la participation du public, lui fait chanter les pires horreurs ('Rivers of Babylon' 'Les Champs-Elysées'...) auto-flagellation et on en redemande.
Sharko, le cabot. Le Pierre Brasseur du 21ème!
On poursuit avec un rock minimaliste, toujours aussi surréaliste... how you keep this ocean dry...
L'histoire du mec qui veut participer à Koh Lanta, tu connais?
Un naufrage, heureusement il a son pirate d'AC/DC :'Bootleg of AC/DC' . Du Johnny Thunders croisant Tintin et noyant Milou.
Une petite ballade folky, braves gens? 'Rise Up'.
Un titre interactif hilarant: 'Moon /Spoon /Light/ Sky /Day /Hello'. Tiens mec, une clochette.
'Moon' = ding ding, OK!
Ja, meneer!
Spoon:idem- Light: harmonica- Sky:pouet, pouet - Day: tambourin et Hello: klaxon.
Capito? Ja, ja!
Et quand le salaud répète 5 fois 'Hello moonlight ', c'est le bordel!
Ukulele session, le hit: 'No contest, I'm the best' et une tendre lovesong 'I need someone like you' accouplée au 'Kiss' de Prince.
Un titre expérimental, joué au seau plastifié, tambouriné puis mis en boucles, avant de le faire choir 5 x et de passer l'aspirateur. Ce bricolage maison sera transformé en incantation indienne sur lyrics intellectuels... you start to say stupid things because you're stupid... Où sont les Séminoles?
J'ai reçu une lettre de Frère Gaetano, trappiste à Orval, je vous la lis. Ce mec est fou, cette missive bidon pour annoncer une séance de merchandising: achetez mon bouquin: 'Sharko, journal 2003/2009'.
'Sweet Protection' gentil folk.
Une nouvelle, inspirée par un enterrement...I hear a tiny little voice in my head... un timbre Sting sur samples' Mélodie du Bonheur'.
'We spent' encore une nouveauté délirante.
On a passé le week-end à se cracher dessus. En version interactive.
Imagine le boulot que Madame Germaine aura demain matin pour nettoyer la Rotonde, parsemée de crachats hivernaux. Sinon le truc sonne Lennon/McCartney.
Ukulele session bis: 'Excellent'.
Merci, vous fûtes un public merveilleux!
Crapule!


Tu discutes le coup avec les potes qui , comme toi, ont rigolé comme des bêtes et tu rates Joy as a Toy.
Papa Dada c'est pas ton dada et, le marchand de sable te signale que le dodo time est proche.
Wild Boar and Bull Brass Band étant prévu pour les petites heures, tu attendras l'ouverture de la chasse aux sangliers pour écouter la confrérie de St-Hubert!

vendredi 12 février 2010

Renée au Music Village à Bruxelles, le 11 février 2010

Zin in een Broodje in Brussel? Rendez-vous au Music Village.
Au menu: Renée!
Zellweger ?
Tu crois tout de même pas qu'on va suivre son régime: prendre 20 kilos pour Bridget Jones et les reperdre en 3 mois...
Tu fais fausse route, coco: Renée = Renée Sys, charmante jeune dame, originaire de Sijsele (Brugge) qui excelle, depuis peu, dans le genre singer/songwriter.
La gente demoiselle a sorti un EP et, a eu l'honneur de fouler la scène du Theater aan Zee festival, patronné par Arno.

Isabelle vient nous annoncer l'artiste.
Renée: ac. guitar/stem.
Eva Bruneel au violoncelle, glockenspiel et backings (The Rosewall) . Pour la dernière fois, car celle qui est sorti de la côte d'Adam va s'établir à Londres.
Gunter Deleu: contrebasse ou basse 6 cordes, backings ( Maximum Basie, La Jazzita, Moods Trio, The Catatonics, dAb et même Dez Mona...), ce bassiste sortant du Jazz Studio d'Antwerpen est fort demandé!
Percussions(cajon, cymbales, clochettes..) et backings: Pieter Elias (La Jazzita, Les Hommes de Terre...)
En principe il devrait y avoir un pianiste dans le coup, vandaag niet!

Tiens, un revenant, le brave Guy crachant ses poumons dans ma pintje, smeerlap!
'Fish Kiss' ... I just lay here wishing for the snow to gently cover me....elle a été servie cet hiver, la douce Renée.
Du soft acoustic folk aux touches jazzy grâce à la contrebasse, du Norah Jones uit West-Vlaanderen. Magique, serein et fragile!
'Elegant Elephant' ça me rappelle une collègue, mais tu peux supprimer élégant!Renée est comparée à Emiliana Torrini, on a pas tort.
'Tik a Tok' Numéro de claquettes vocales pour Gunter, en Afrikaans cette comptine sonne... tik tik tak, tak tak tik ,tok De muis springt op de klok....Rengaine horloge murale 1949 irrésistible!
'Mauw' dédié à Isabelle, qui adore le titre. Du musical aristocat jazz à la Marilyn Monroe ou Audrey Hepburn. Charming!
'Un glockenspiel pour 'Hand in my head' une romance sentimentale, chantée d'une voix superbe.
...from time to time I'd like to turn invisible... ça m'arrive aussi, quand je rentre aux petites heures!
'Pearls' Un diamant, ce jazzy folk satiné. Fabuleux timbre velouté, même Guy a arrêté de renifler et peste contre le brave Etienne, qui actionne bruyamment sa machine à café.
Un petit tour du côté d'Animal Farm, mon cher Orwell? 'Choir of heavenly sheep' !
Sifflements d'alouettes, de chardonnerets et autres roitelets.. Un washboard pour laver le linge, beuglements attendris de vaches voyant passer Renée, la fermière, et son panier de jupons à sécher au soleil.Du folk champêtre idyllique.
'Come Wander with me'( 1964 , Jeff Alexander) version de Bonnie Beecher dans Twilight Zone.
Tendre ballade.
'Space Shuttle Sex' Pardon? Nouvelle douceur mélancolique, soulignée par un cello gémissant.
'Little Soldier' débutant par un little drumming boy (d'un mètre 96!). Cette superbe mélodie, au solo de contrebasse délicat, te ramène du côté de Suzanne Vega ou d' Eddie Brickell, autres adeptes de l'acoustic folk aux accents pop.
'Dum Dum Dum', aux harmonies pastel. Léger, avenant, vaporeux comme un Christmas Carol, à la veille de la Saint-Valentin.
Romantisme charmant, chanté d'une voix superbe.

On vous fait le bis directement, c'est trop con de se lever, de faire semblant de partir pour revenir après deux minutes, ça nous évite une gymnastique fatigante, non?
Si tu le dis, filleke!
'Ferdinand' magnifique smooth, chillout jazz à la Sade.
Un second encore ' When you're Smiling' ...When you're smiling The whole world smiles with you...
Een bewerking de ce classique au répertoire des plus grandes stars du crooning jazz :Louis Armstrong, Duke Ellington, Frank Sinatra, Judy Garland...
Une pub Pepsodent hygiénique et tonique.
Voilà Brussel, c'est fini.
Hoelaat is het?
Tu lui fais signe qu'elle dispose d'encore 5 '. L'enfant de se diriger vers toi avec la playlist: Meneer, zal een nummer uit de lijst pikken en wij spelen het!
Guy, rigole dans sa barbe, tu pointes 'Little Soldier', en souvenir de tes années à faire le zouave en Germanie, époque durant laquelle VDB fourguait ses saucisses à la troupe!

Si Renée passe dans le coin, va l'écouter tu ne seras pas déçu!

jeudi 11 février 2010

Boutik Rock 2010 (day one) au Botanique à Bruxelles, le 10 février 2010

Dixième souk annuel, organisé par Court-Circuit, pour essayer de vendre les artistes soutenus par la Communauté Française.
Fallait braver des conditions météo Alaska pour te rendre du côté de St-Josse.
A 20h, dans La Rotonde, l'assistance est plus que réduite pour accueillir...

Applause
Un quintette franco-belge, né en 2006.
Nicolas Ly ( s) de France, le brumeux chanteur/poète, s'est déjà illustré au sein de Kanyor.
Il rencontre Manuel, Manu (bis), David et Jérémie, de braves hennuyers ayant sévi chez Orange Kazoo et, plus tard, La Fanfare du Belgistan: Applause est baptisé!
Notons que les belgicains s'ébattent dans d'autres projets :Manuel Roland, la guitare, chez Paris- Bruxelles, Jérémie le batteur chez StairpleX, David( claviers) participe à l'aventure Mathieu Bogaerts.
A quatre, en compagnie du chanteur Ile de France, Néry, tu les retrouves dans Nery-Belgistan, un French pop band amoureux de Prévert.

'The Lighthouse', quelques notes et, tu adhères à 100% à leur jazzy pop rock soigné.
Une voix sombre, énigmatique, un habillage musical maritime éclairé: ce phare franco-belge vaut celui d'Alexandrie.
'Traceability' aux relents disco/electro opportuns. Dansant et addictif à la fois.
'All about you' aux troublants effets de guitare.
'Closer' hommage à Joy Division?
Un slow atmosphérique qui tue en tout cas. Des climats éthérés, une voix fluide: de la belle ouvrage!
'Witches' , ensorcelant avec son electronic drumming. Une ritournelle entêtante, s'énervant après un appel corne de brume alarmant, le timbre se fait dramatique. La compo se meurt à petit feu, les madames retournant à Salem.
'Speak to the blind' car les sourds ne comprennent rien. Un titre tribal, scansion Cherokee.
Le set prend fin avec le rock bestial 'The Beast'.
Applause a mille fois mérité nos applaudissements!

Toutes les vaches à l'Orangerie pour OK Cowboy!
Les sexy vachères Bineta (chant, percussions et, nouveauté,claviers) et Anne, glamourous mini-robe blanche, (basse, backings vc.), accompagnées de Sébastien, le Lucky Luke de la 6 cordes, et de Jean-François, le Pat Garrett des baguettes, ont, une nouvelle fois, fait mouche.
A défaut de conquérir l'Ouest, les outlaws bruxellois ont enflammé le bota en nous assénant leur
garage/soul/rock sauvage et juteux.
'My Heart is in a Bottle', pas une de Joyvalle demi-écrémé! The Bellrays, bien sûr, mais avec quelques pointes Stoner, ça déménage sec sur le podium!
'Dance Dance Dance'(Asshole) aux parfums de sexe moite, quelques nanas répondent à l'invitation(sans mériter le qualificatif trou du c.) et se déhanchent sensuellement.
Leur hit 'I want to be a superstar', titre préféré de Michel Daerden. Bineta en Catwoman féline et aguichante.
Une nouvelle composition ' Previous life in New- Orleans', steamy à souhait avec un son d'orgue psychédélique.
T'es de plus en plus convaincu, que comme Côte d'Or, Ok Cowboy! est un produit exportable!
'Bla bla bla' du Tina Turner au compteur trafiqué (- 40 piges).
Encore une nouvelle, aux tonalités poppy, 'Boy' est le titre provisoire.
'Speed Four' une accélération sonique, voyant Bineta transformée en institutrice maternelle(pauvres bébés!) :A(é) B(bii) C(sii) D (dii) E(ii)....., termine ce set musclé.
Time for a drink, tous au bar!

Rotonde:Le Prince Harry.
Le rouquin, fiston dragueur de Charles et Diana?
Tu nous fais pas rire, mec!
LPH (non c'est pas un hélicoptère!) voit le jour à Liège, il y a 5 ans. Il est tricéphale:t'as Ben Van PVC (no comment!) à la basse ou guitare, un composé chimique qui logeait dans un Two-Star Hotel sur Meuse, parce qu'il souffrait du mal de mer chez Seasick.
Synth Lio au chant, synthé et guitare sévit dans Electric Ladies Blues. Le troisième élément, à la batterie répond au 'nom' de G, ouais comme l'album de Malibu Stacy.
Un hasard? Pas sûr Balthazar, tous ces gaillards font partie de la troupe Jaune Orange.
LPH a sorti un EP: 'Twisted Nerves', mixé par un joyeux de la compagnie Experimental Tropic Blues Band, on reste en famille.
Musicalement? Rien de neuf, menneke: du punk/new wave/electro, tendance trash, bien baveux et, ma foi, plaisant.
Ressortons les épingles à nourrice rouillées et pogottons gaiment sur ces brûlots de deux minutes, maximum!
Van PVC en fait un max en guitariste punky, imagine Tchanchès en Johnny Ramone .
Mais le plus beau spécimen, c'est Lio, le tatoué, en Johnny Rotten synthétique.
Les mecs affichent le brin de morgue nécessaire à l'imagerie populaire, tout en se défonçant joyeusement sur scène. De temps en temps, PVC vient prendre la température dans la fosse!
Des titres? Oublie la setlist, absente! Les hymnes fiévreux se succèdent à la vitesse de l'éclair.
On a bien reconnu 'Submission' 'Decay' 'Troubles' ou 'Apetizer' et, quand un quidam rapplique avec un sax (putain de bon morceau) , tu repenses à l'époque bénie de James Chance and the Contortions.
On nous rappelle que Red Zebra avait placé la new-wave/post punk belge bien haut dans les charts avec 'I can't live in a living-room'!
Bref, LPH accroche le wagon de la new New-Wave Scene et espère faire recette!

Resistance, à l'Orangerie.
Un projet rock de Gérard Jugnot?
Non, Papy! Des copains d'Opeth, Machine Head, Paradise Lost, My Dying Bride...5 ans de résistance et 3 albums.
Avec un shouter adepte du death growl et des copains tout aussi élégamment fringués hardcore.
Pas mal de boutiquiers délaissent l'Orangerie pour se réfugier au bar, préférant la Maes aux borborygmes féroces.
Fred Cerise en a vu d'autres. Pas peur, me balance-t-il!
C'est mélodieux ce chant traumatique. A quoi sa maman l'a nourri, ce petit? Au lait de Panzerkampfwagen?
Au degré dix, tu peux trouver ce truc assez comique et, nous conseillons, vivement, à Monsieur Gaëtan Van Goidsenhoven de faire appel à eux pour nettoyer Cureghem.
On dirait un film avec Steven Seagal, me souffle Fredo!
Une troisième pincée de cette panade finit par nous donner soif. Evitons l'overdose, allons retrouver C & C, pas les Cellules Combattantes, non, nos Muses : Catherine, Miss Rock'n Roll 1989 et sa dauphine Christine.
Maes pour tout le monde!

On va jeter un oeil du côté de K- Branding?
A la Rotonde trois jeunes gens se démènent allègrement, mais t'as ta dose pour ce soir!

Catherine:tu restes pas pour Experimental Tropic Blues Band?
Ces poseurs de première, à l'humour distingué?
Non, merci, chère enfant, on a déjà donné!

mardi 9 février 2010

Christian Scott au Club de l'Ancienne Belgique à Bruxelles, le 08 février 2010

Le soir même, il restait quelques tickets en vente, mais c'est bien une salle complète qui devait accueillir le nouveau talent de la trompette jazz:Christian Scott, accompagné d'un band hors du commun.
20:35' le ton monte, l'impatience gagne jeunes et vieux. Ze zouden mogen beginnen, susurre un quidam à une compagne illégitime. D'accord, gars, assez poireauté!
20:40 la porte du backstage s'entrouvre et le quintette sur scène.

Le cool et élégant Christian Scott et son cornet magique.
Matthew Stevens: l'étonnant guitariste, originaire de Toronto. Jimi Hendrix Award et une carte de visite pas banale:George Duke, Jason Moran, Esperanza Spalding, Donald Harrisson...une dangereuse gâchette.
Le grand Kristopher Keith Funn (The Young Lions...), à la pomme d'Adam imposante, dixit Scott, , jongle avec l'acoustic bass.
Milton Fletcher, un virtuose aux keyboards (Fender Rhodes & Yamaha). Milton a débuté à l'âge de 4 ans (!) et est gradué de Berklee. Collaborations? Victor Mendoza, Elvin Jones Tribute Band, Hironobu..
Et le plus petit de la bande, l'énorme drummer: Jamire Williams. Une attraction five stars ayant joué avec Kenny Garrett, Robert Glasper, Jacky Terrasson, Jure Pukl, Ben Williams etc...

Christian Scott n'a pas 27 ans et on le compare à Miles Davis( dont il est a huge fan, il participa, d'ailleurs, à la tournée 'Tutu Revisited ' aux côtés de Marcus Miller)) ou Dizzie Gillespie. A ce jour 5 albums, le dernier(' Yesterday you said tomorrow') vient de sortir et il n'avait plus aucun exemplaire pour les fans belges, Amsterdam had alles gekocht.
'Rewind That', sorti en 2006, lui vaut le Grammy for Best Contemporary Jazz album.
Le trompettiste ne se cantonne pas uniquement dans le select milieu jazz , les grands noms du Hip Hop ou de la Nu-Soul font également appel à son génie: Mos Def, Jill Scott, Prince...

'Angola, L A and the 13th Amendment' sur le dernier CD co-produit par et enregistré chez le vétéran, Rudy Van Gelder,2000 albums produits ou enregistrés pour Blue Note (des Miles Davis, Cannonball Adderley, John Coltrane, Thelonious Monk, Sonny Rollins...).
Une protest-song sans paroles, une tirade colérique contre le système pénitentiaire en usage chez le brave Oncle Sam.
La pièce de 10' démarre à la guitare, un cornet plaintif entame un sinistre lament, batterie, contrebasse et claviers entrent en jeu et, tu peux sentir toute la souffrance des détenus/esclaves.
Un solo de guitare 89 carats, une trompette incandescente, soulignés par un drumming d'enfer.Ce que le jazz/fusion fait de mieux.
Magistral!
Que C S ne soit pas qu' à l'écoute des grands du jazz est prouvé par le titre suivant 'The Eraser' de Radiohead. Keyboards tout en légèreté, une batterie marche militaire et un cuivre Tutu.
Matthew en piste pour quelques lignes lyriques et la compo vire groove embrasé. Le truc s'essaye au Sonic Youth pour prendre des coloris noise. Un dernier souffle de moribond, Eraser s'estompe.
Magique!
Mr Scott en profite pour introduire ses comparses avec un brin d'humour, apprécié du club.
'K K P D' écrit après que des flics aient failli l'émasculer. This is about all the racist cops in this world: Ku Klux Police Department!
Un dessin, gamin?
Une intro rock agressive, un cri de rage furieux dénonçant la violence raciale gratuite, avec un solo de batterie époustouflant.
Délire dans la salle.
'Litany Against Fear' ouvrant l'album 'Anthem' démarre comme une ballade, un Fender timide, Jamire, posé, caressant ses toms, Matthew en soliste brésilien ... des effluves latino. En fait tout l'album est consacré à la New-Orleans, balayée par le Hurricane Katrina.
Soudain, Mr Williams se transforme en cyclone tropical dévastateur, laissant l'auditeur sans voix. Finie la douce mélancolie, place au typhon monstrueux.
La suivante est devenue a classic, nous annonce le leader: ' Rewind That' . Du Miles Davis pur jus, époque Tutu!
Pas égoïste, le maître laisse de l'espace à ses acolytes qui ,tous, ont l'occasion de mettre en évidence leur immense talent.Il est lui-même quelque peu diminué par une gênante blessure labiale.
Nouvelle intervention prodigieuse du guitariste, suivie du moment de gloire pour le Lange contrebassiste.
Final échevelé et fin du set!
60'

Personne ne songe à quitter la salle. Bis!
'The American't', pour les Yankees ayant tendance à être selfish. Une ballade corrompue, Fender Rhodes en vedette.
Un clin d'oeil aux autres, sont gentils ici à Bruxelles, on leur joue encore un petit truc?
Herbie Hancock 'The Eye of the Hurricane'. Une version speedée, agrémentée d'un sprint royal serré entre Matthew et Jamire, la photo finish n'a pu désigner un vainqueur.
Pendant qu'ils discutaillent avec le jury, le peloton en profite pour balancer un break rythmique
cadencé. Une dernière cavalcade sauvage et on tire le rideau.
85' de technique, de virtuosité, de chaleur, d'émotions diverses, d'aventures audacieuses.
Merci!

lundi 8 février 2010

Hey Yeah! + Diez (Soirée Cerise) Théâtre de la Flûte Enchantée à Ixelles, le 07 février 2010

Fred a les boules, à 20h Luna, la ravissante préposée à la billetterie a vu défiler une dizaine de citoyens, prêts à débourser un petit billet pour assister à la Soirée Cerise 198: Diez et Hey Yeah!

20h25, une cloche malade t'invite à prendre place dans l'hémicycle .

Diez.
Ein Deutsche Stadt? Le nombre de chicos y hombres présents ce soir?
Non, un sympathique trio venu de nos belles provinces wallonnes.
Maxime Ratz s'ébat derrière des toms, charlestons, cymbales et grosse caisse. Fabio Collura se colle à la basse. Gianni Galli chante comme un coq et joue (plutôt bien, grazie...) de l'acoustique et de l'électrique.
Gianni c'est le goléador exubérant(style Ronaldo, pas Wayne Rooney, le roquet), le chouchou des madames.
Une intro hispanisante, de l'acoustic pop méditerranéen et un phrasé Puggy: ' Are you gonna come' demande-t-il à tous les absents.Joli!
'Old Friends' vise les charts, c'est bien ficelé, radio- en kindvriendelijk. Les jeunes filles en fleur, style David Hamilton, vont adorer cette pop Robbie Williams aux accents latins.
Un petit flamenco Cervantes, mon cher Don Quijote? 'In my head', une cabeza bilingue plus proche d'Enrique Iglesias ou Ricky Martin que de Rammstein.
'What Price'. Une assise funky, une basse ronflante, ça pulse sec.
'Reality Life'.La via Gallia Belgica est libre, le moteur diesel en pilotage automatique, les paysages sont paisibles...Pas de képi à l'horizon, une petite pointe à 150... ouais, chouette caisse!
Une reprise,version Janis Joplin de 'Summertime' ( G.Gershwin). Gianni nous sort le grand jeu avec sa jazzy Gibson. Le Big Brother et sa Holding Company en action, cheap thrills!
Retour à l'acoustique:'I never seen it before' calibré pop.
Un nouveau titre qu'on appellera 'Chanson à Max', en attendant. Effets vocaux dramatiques à la Richard Ashcroft.
Voilà notre dernière, la dixième.. Suis pourtant pas bourré(normal, Yves est absent), en ai compté neuf, Monsieur Galli. Anyway, Diez envoie 'Dream of the End' avec une intro Led Zep à l'acoustique. Un bon petit rock, sautillant avec lignes de guitare lyriques et bonds de wallaby sous amphétamines.
Sympa Diez, ils assurent sans avoir la grosse tête !

21h40' Hey Yeah!
Le coin s'est rempli, les potes d'Hey Yeah! sont arrivés, sans se presser, sans cheval et sans chapeau. L'ambiance est montée d'un cran, pour virer cirque estudiantin.
T'avais vu les yé- yé l'an passé et tu sais que la flûte sera, rapidos, transformée en garage.
Prévisions météo, pour une fois, exactes!
'Everyone on a Friday' on est dimanche, bonsoir on est Hey Yeah! Un rock de 118 secondes, chauffé à blanc et bien carré.
Le trio McPisca (vocals, gratte) - Bastian 'Balooh' Edwards (drums) et Arnaud Luyckfasseel (bass) est toujours dans les Pages Jaunes au rayon déménageurs.
'Wednesday' ça sent les Kooks avec une pointe super gazon, la tondeuse gueule Yeah Yeah Yeah , l'écho derrière-moi fait pareil.
'Waiting' the Mods are in town, garez les pucelles.
Apparition d'un second guitariste, un pas d'ici:Romain Maxwell. Ouais, bien, c'est le max!
'Ladies Right' les vannes fusent chez Wolfgang, tu te croirais à un cortège à la Saint-V.Le trio devenu quartette nous la joue rengaine stade de foot (cf. Kaiser Chiefs).
La basse:boum boum boum.. Balooh: boom boom boom ..guitares: tsoin tsoin tsoin... radio, live transmission Listen to the silence, let it ring on... Joy Division!... dance, dance, dance ,dance, dance...les poteaux ont la bougeotte, un petit pogo, Amadeus?
Un intello de gauche: 'Balooh à poil !', le band attaque 'One of us had to go' suivi d'une chanson triste...another empty glass...'This is past that was', Romain ajoutant de juteux licks au son jovial des copains.
Belle fougue juvénile.
On vous fait deux autres covers ' She don't use jelly' des Flaming Lips et 'First of the gang to die' de Morrissey. Et, tu te rends compte que le timbre de McPisca est voisin de celui du Mozz.Il n'a plus qu'à s'acheter un costard trois pièces, une fine chemise rayée et une cravate végétarienne.
Et un peigne, gueule un zatlap à mes côtés.
Brillantes reprises!
A new song, sans titre, plus élaborée, ça promet!
'Imagine' joli doublé vocal Arnaud/McPisca.
Pour finir avec 'High as a kite': tout le monde debout, la flûte transformée en dancefloor.
Un titre angry young men,un volcan en fusion!
40' de rock'n roll et de fun!

Allez,Balooh, remets tes lentilles et viens boire un coup... Non, gueule la bande, on veut un bis!
On n'a plus de chansons, les amis... Joue 'Frère Jacques' alors!
Le Mac seul en piste, avec sa gratte, pour calmer la meute.
Les Libertines 'Can't stand me now', repris en choeur par toutes les facultés: médecine, sociologie, criminologie, oenologie, brassicologie et fumisterie transcendantale.
...I'll take you anywhere you wanna go...
Ok , on va au bar!

dimanche 7 février 2010

Grand Archives - S au Witloof Bar du Botanique à Bruxelles, le 06 février 2010

19:45 rue Royale, un van devant le bota, les groupes viennent d'arriver( un ferry raté après un concert à Londres).Pas d'accès au Witloof, c'est gratiné! Tu peux patienter dans les couloirs dessinés par Tilman- François Suys, sans avoir la possibilité de t'humecter le gosier.Comme d'hab., le manque de communication maison est délirant.On frappe qui?
A 20:35' ouverture des portes.

20h40' :S!
S? Superman? Un crochet de boucher? La taille du bikini de ta petite soeur?
T'as rien imaginé d'autre?
S= Jenn Ghetto + une copine!
SS: alors?
Tu fatigues, gars!
Jenn Ghetto faisait partie de Carissa's Wierd, un indie band de Seattle.
5/6 albums. Parmi les membres de ce combo, tu relèves Matt Brooke, ex- Band of Horses et actuel Grand Archives. Tu vois la filiation.
Jennifer Lauren Ghetto a sorti deux plaques sous le pseudo 'S' :'Sadstyle' et 'Puking and Crying'.
Et la copine? En tournée c'est Agatha Alice Wilder,mignonne, timide et douée guitariste officiant chez Diamond Cut Diamond.
Deux jolies filles, deux guitares: du lo-fi folk expérimental.
On peut commencer? Yes, répond le zique à la table.
OK, mais tu peux annihiler la musique bruit de fond qui sort des enceintes? Oh, sorry!
'Wait' Minimaliste, fragile, attachant!
'Not a problem' il y en a un petit, pourtant: voix pas assez mise en évidence, lyrics inaudibles.
Un détail! Chouette indie rock.
'Away around this' la Audrey Hepburn look-alike captive et émeut.
'You Decide' d'accord, pour moi un petit rock ciselé!
'This is love' intro sombre et doublé de guitares nerveux.
'Reach for the sky' tendance slowcore.
A song I didn't write:'Dress you up' de Madonna. Version lo-fi étonnante...gonna dress you up in my love All over your body All over your body...vais finir par aimer la Ciccone!
Au Witloof c'est normal!
L'intimiste 'Save you' met fin à ce set touchant.

Grand Archives
Un fer de lance de chez Sub Pop.
Cinq chemises de cowboy, barbues pour la majorité, pratiquant l'alt.country/indie rock/indie folk /americana/slowcore... cher aux Fleet Foxes, Long Winters, Dodos, Bon Iver, Iron & Wine, Grizzly Bear... et bien sûr Band of Horse, ex-band de Matt Brooke.
Le myspace mentionne quatre noms. Matt: guitars, ukulele, vocals -Curtis Hall aux drums et vocals (The Jeunes, the Sophies, the New Candidates...) -Jeff Montaño(the New Mexicans): bass, vocals -Thomas Wright (the Can't See) guitares, vocals.Il y a un cinquième larron, échappé des Band of Horses, aux guitares (encore) et melodica.

Sorry to be so late we're not very good at our jobs... Si tu crois que nos politicians valent mieux, viens vivre ici!
'Topsy's Revenge' sur 'Keep in mind Frankenstein'.
Le ton est donné, belle mélopée aux superbes harmonies vocales, un ukulele charmant et de gentilles guitares. Ils connaissent les Byrds, CSN&Y, les Beach Boys et les Moody Blues, for sure.
'Miniature Birds' joyeux country rock, digne de Roger McGuinn.
Nouvelle douceur harmonieuse 'Witchy Park/Tomorrow Will' ,un régal.
'Silver among the gold' aux envolées de guitares grands espaces non pollués,accentués par des vocaux à la fois dorés et argentés.
Avec l'aide précieuse de Jenn aux vocals 'Swan Matches' sentant le Neil Young à plein nez.
'Sleepdriving' volatil et courtois.
Un harmonica folky pour 'Left for all the strays' d'une fragilité cirrus castellanus.
Un duo Jenn/Matt, allez vous chercher une Maes, les gars: la winterballad à écouter au coin du feu 'Siren Echo Valley'.
Sont revenus avec du jus: 'Orange Juice', un psychedelic folk/rock sentant bon les sixties :Buffalo Springfield, Love, Quicksilver Messenger Service...
'Wake Up' on dormait pas! Toujours cet alt.country à 5 voix.
'Dig that Crazy Grave' maintenant, il est près de 22h?
'Torn Blue Foam Couch' céleste.
Et on termine par le pesant 'Willoughby', vachement plus énervé. Point d'orgue d'un excellent concert!

Bis
'George Kaminsky' avocat de Manhattan, spécialisé en criminal law, du folk léché.Grand Archives enchaîne, sans pause, sur un rock speedé avec guitares furieuses: 'The Crime Windows' .
On tire les rideaux sur ces fenêtres criminelles.
See you, Brussels!
On archive Grand Archives!

samedi 6 février 2010

Buffy Sainte-Marie au club de l'Ancienne Belgique à Bruxelles, le 5 février 2010

“In North America today, there are five very highly funded, major, serious colleges of war. There’s Annapolis, there’s West Point, there’s the Army College of War, the Air Force Academy, and the Royal Military Academy in Canada”: Buffy Sainte-Marie!
Pour la pacifiste , social activist canadienne(Saskatchewan) au sang indien, rien n'a changé depuis les sixties, la Maison Blanche investit dans la guerre et, en opposition aux 5 collèges précités, il n'y a pas un seul college of peace!

Le public du club, bien rempli, est en accord parfait avec la vision du chantre des Native Americans, son discours est criant d'actualité et la madame( born in 1941) n'a rien d'un vieillard débile.
Evidemment, nous sommes 90% de survivants, rescapés de l'ère hippie, mais certains d'entre nous ont emmené leur progéniture, qui comme nous a vibré à ce concert mémorable.
Pas question d'assister à un gentil spectacle folk, d'un senior grattant sa vieille acoustique, Buffy a emmené dans ses bagages un band aborigène saignant: Gathering of Flies!
Aux drums: Michel Bruyère (Ojibwe)- à la basse:Donny Ducharme (membre du groupe Whiskey Jane Band) et aux guitares ac. ou électrique: Jesse Green (un Ojibwe, également).
Pendant plus de 90', ils vont transformer le club en rassemblement intertribal célébrant la culture et les rites indiens: un Pow Wow made in Brussels!
Le DJ a décidé de nous baigner d'emblée dans le Sacred Spirit et les artificiers iroquois s'amènent un à un, suivis de la grande prêtresse, Buffy Sainte-Marie!
'Piney Wood Hills' I'm a rambler and a rover and a wanderer...un vibrato insistant. Bye, bye Brussels, en route pour le Nord des States à la frontière du Canada.
'Cho Cho Fire' sur le dernier né 'Running for the drum' 2009. Un country rock électrique, chanté d'une voix d'animal blessé. Un cri de guerre dansant d'une efficacité redoutable. Patti Smith rencontrant Redbone: une bombe!
Buffy aux claviers pour 'Fallen Angels' de 1992 ('Coïncidence & likely stories'), titre dénonçant les power junkies: Bush et prédécesseurs.
Vous savez, Brussels, on m'a rangé dans le tiroir folk, mais moi j'écoutais Gene Vincent et mon héros c'était Scotty Moore, le guitariste du King. Voilà un rockabilly qui déménage: ' Blue Sunday'.
Avec un mouth bow 'Cripple Creek', elle psalmodie et joue de l'arc en même temps.
On refait appel à Edison, Volta et Zénobe Gramme pour ' Little Wheel Spin & Spin' , un classique de son répertoire attaquant tes tripes.
'Indian Cowboy' un petit rodéo sautillant.
A capella, le poignant 'Relocation Blues', écrit par Floyd Westerman, page sombre de l'histoire indienne.
Merci Jennifer Warnes & Joe Cocker et les producteurs de 'An Officer and a Gentleman' , grâce à vous les dollars affluent: le sensible chef- d'oeuvre 'Up where we belong'!
On revient au dernier CD avec ' No, No Keshagesh' , nouveau rock coup de poing.
Une des grosses claques de la soirée, le fabuleux 'Universal Soldier', hymne des pacifistes, sorti en 1964, lorsqu'elle voit les soldats blessés rentrant du Vietnam. Merci, Buffy, merci!
On continue dans la même veine: 'Soldier Blue', sur le soundtrack du film du même nom (1970), retraçant le massacre de Sand Creek. T'étais amoureux de Candice Bergen à l'époque!
La suivante n'était pour moi qu'une banale lovesong, mais est devenu un hit mondial, repris par Bobby Darin, Elvis, Cher, Roberta Flack, Neil Diamond, Françoise Hardy...'Until it's time for me to go'. Buffy, faut que t'arrêtes, j'ai pas de Kleenex, tu nous tues!
Elle n'écoute pas, la garce:le cri de rage 'Codine' !
'Darling don't cry' qu'elle a enregistré avec les Red Bull Singers, un singalong idéal pour pow- wow Omaha.
Next one is a song I wrote only for me, quand je me sens seule: 'Still this Love', petite sucrerie troisième âge.
'The Priests of the Golden Bull' nouvelle attaque contre le mindless greed, ceux qui ne vivent que pour power & money.
Buffy n'a rien perdu de sa terrible force évocatrice, tu les sens ces Amérindiens dans leur réserve on the nuclear frontier. Tchernobyl!
'Bury my Heart at Woundee Knee' , un rock lourd, agressif avec Jesse Green en heavy metal guitar hero.
Dedicated to all of our ancestors: 'Starwalker' encore un Indian rock remuant et belliqueux.
Buffy cloue le bec à tous nos blancs-becs du 21ème siècle s'imaginant avoir réinventé le rock, de pâles suckers, à peine sortis des jupes de maman!
Concert énorme!

Un bis
'The big ones get away', petit country rock allègre.
Bruxelles wants more et le band revient pour la douce berceuse 'Goodnight' ..So goodnight Wherever you are sleeping And I hope that if you dream You dream of me...

We did, Buffy, we did dream of you!

Fanny Bériaux à la Rotonde du Botanique à Bruxelles, le 05 février 2010

Puisque t'es sur place et que t'as pas d'obligation esclavagiste, ni ménagère, pourquoi ne pas assister au showcase de Fanny Bériaux, la nouvelle sensation jazz made in België francophone.
Tu la ratas au Marni et au Music Village, merci Entre Vues 2010 de nous donner l'occasion d'enfin embrasser Fanny, dirait Marius.

Fanny Bériaux vient de sortir un album, couvert de verts lauriers: 'Blow up my world' et sur scène, à l'heure de la sieste, elle est accompagnée par Boris Schmidt à la contrebasse, je sais que t'as déjà entendu ce nom:Natacha Wuyts, Pascal Mohy, Pierre de Surgères...., ce luxembourgeois est de l'espèce requin vorace- Manu Bonetti aux guitares (Natacha Wuyts, Nat Swings Cool, Kasa di Mansa...) et aux drums, Jérôme Baudart (Rue des Pêcheries, Brussels Little Big Band...), des mecs qui connaissent le jeu de boules et ses subtilités.

Un joyeux Pierrot cultivé vient nous présenter la madame: un hybride Sainte Blandine/Marianne Faithfull, Mesdames, Messieurs: Bériaux Fanny!
Une contrebasse solitaire en piste, une guitare Wes Montgomery rejoint le Schmidt, un batteur Yamaha sort de sa boîte: un jazz around midnight, il est 14h10'.
Une voix en coulisse. Quel registre, mes amis, bienvenue Fanny: 'My eyes are green'. Difficile à dire avec cet éclairage tamisé, mais son timbre n'est pas green, il est à maturité: chaud, appétissant. Un vocal jazz digne des plus grandes:Cassandra Wilson, Ella Fitzgerald, Madeleine Peyroux... A noter également, toutes les compos (sauf une) proposées lors de cet afternoon gig sont de la plume de F B/Frankowski.
'Crowded Bar' comme la Rotonde, un groovy jazz, ornementé d'un élégant solo de maître Bonetti. Les boys décorent le phrasé sensuel de la belle de backings stylés.
'I'll rob a bank' à la mode à Bruxelles, ces derniers jours. Turtelboom enregistre.
Un solo toile d'araignée de Boris entame ce blues noir, profond, hypnotique... Quelques touches de wah wah, et le blues vire soulful sexy groove.
Jérôme, tu t'en vas? Boris derrière les caisses, caressant les toms, secouant un shaker...Oh, c'est quoi ce cornet sensuel derrière un écran blanc, c'est ce coquin de beau dard: 'Cézanne', une ballade romantique fauve, superbe et languissante.
Spoken word, contexte: nous sommes en Australie il pleut... pas besoin de se taper les antipodes, maske, il pleut tout le temps ici... 'Uluru', une slide irrésistible sur vocalises aborigènes.
Sting rencontrant Diana Krall (pas content, Elvis Costello)!
Splendide morceau!
'Quand je serai vieille' une reprise du groupe Les Elles...quand je serai vieille je serai très belle et j'aurai plein d'amants...Madame Onkelinx compte en faire son programme électoral!
Du Frenchie jazz à la Serge Reggiani.
La dernière, une rêverie crépusculaire bilingue, proche du travail de Pascal Charpentier: 'In my bed'. La ballade braquant vers le swing pour terminer en rock agité.

Performance plus que convaincante, une future grande du jazz, Miss Fanny Bériaux!

vendredi 5 février 2010

Jules & Jo et Elina Valse au Witloof Bar du Botanique à Bruxelles,le 05 février 2010

Dans le cadre des journées Entre Vues 2010 ( du 1 au 5 février, au botanique), événement annuel consacré aux arts de la scène (théâtre, danse, chanson, jazz, pop/rock, cirque, pole dancing et autres revues Chippendales...), tu es invité à assister au showcase d' Elina Valse.
En principe ces festivités sont destinées aux pros: Coquatrix, Schueremans, Paul 'Boogie Boy' Ambach et autres requins édentés du chaud- bise ou, journalistes en possession du passe-droit adéquat, mais bon nombre de sangsues s'auto-invitent à ces spectacles et viennent écluser le pinard gracieusement offert par la Communauté Française, en sachant que George Dumortier ne pourra plus mettre les sommes dépensées sur la note de frais, déductible de ses contributions.

Jules & Jo
Duo, inspiré par le roman d'Henri-Pierre Roché, mis en images par François Truffaut avec l'inégalable Jeanne Moreau?
Le Jules, le mec, c'est Matthias Billard, au corps malingre, au verbe haut et à l'accordéon flon-flon de bal ancestral.
Jo, c'est Julie Legait, toujours sur le qui-vive: acoustique, tam tam, percussions, mélodica, flûte, charango et voix.
Jules & Jo, c'est des comiques burlesques, héritiers de Molière ou Rabelais, mais aussi de Jacques Tati ou Roberto Begnini.
'La dédicace': du music-hall loufoque, voyant Jules seul en piste pour une présentation de sa famille Deschiens, avec tous les stéréotypes du genre.
'Une simple vie' en duo vocal farces et attrapes. J & J ont déjà eu l'honneur de fouler la scène des Trois Baudets (du côté de la Seine): logique, les Titis aiment le genre Caf'Conc' ubuesque.
'Mes aïeux' une photo sépia, poussiéreuse, retrouvée au grenier. Grand-père militaire, grand-mère sans étiquette....L'amour petit-bourgeois d'avant la Grande Guerre.
'Mon coeur et moi': hommage à Guy Cornu, nous narre Julos.
Cornu, un chef de gare? Non, madame, un théoricien de la chanson, un savant, spécialiste de la cavité épiglottique.
Imagine Bobby Lapointe accompagné par Régine vocalisant en haletant, n'ai pas dit allaitant, ivrogne, pour une opérette oreillette et ventricule.
' Boum' (quand notre caddie fait boum). Il ne s'agit pas de golf, mon cher Charles, mais bien du chariot utilisé au supermarché pour y ranger victuailles et autres produits consommables. Un djembé sauvage pour faire sauter le Carrefour du coin et retrouver, gisant pêle-mêle: slips, bidoche, boîtes de Friskies ou flacons de détergent, sous des gravats fumants... Pire que le siège de Sarajevo, mené par le sinistre Milosevic.
On quitte l'Intermarché pour l'étal de la poissonnière au marché dominical de Dieppe, ou celui de la fromagère de Brie-Comte-Robert.Un récit érotique, plein de propositions lubriques et salaces, même l'aubergine appelée en renfort aura droit à quelques avances indécentes!

Jules & Jo à consommer frais et à volonté!


Elina Valse
Voix, textes, pas de danses: Aline Salvé.
Guitares, arrangements, compositions: Eric Dory.
Aline est comédienne, prof de danse, chorégraphe et chanteuse ayant foulé quelques podiums francophones: la Soupape, les Francofolies, l'Atelier 210, l'Espace Delvaux...
Eric fait partie du Claude Zac Ensemble, plus Zappa que Brassens, il accompagne Marie Warnant ou Karin Clercq...
A deux ils font valser Elina sur fond de chansons à texte combinant lyrisme, ironie et mordant.
'Prince Cesse' pour tous les princes pas très charmants. ...Cesse de baratiner, Prince, passe aux actes...légèrement nymphomane, la madame.
'L'île Whisky', Eric a troqué l'acoustique pour l'électricité et les loops. Rythmes créoles colorés pour une rêverie antillaise. Ah, revoir la Martinique et goûter à sa biguine en avalant un rhum ambré.
Sensuelle, Aline, transformée en métisse exotique a décidé de nous ensorceler par une démonstration de calypso virant zumba bouffe calories.
'Sur mes aiguilles' un flamenco basé sur le 'Spanish Caravan' des Doors, emprunté à 'Asturias 'd'Isaac Albéniz.
Un timbre proche de celui de Dani Klein (Vaya con Dios) ou de Patricia Kaas, quand celle-ci n'en fait pas des tonnes.
Aline El Cordobes se la joue femme fatale: bas résilles, talons aiguilles.... les hidalgos salivent.
Olé!
'La Dame' .... j'ai la fièvre du Mali Je vois la vie en Dali ... Rimbaud en Afrique!
Aline croisant Toto des frères Porcaro. Son Africa, en tout cas, est plus crédible que la mélasse de Rose Laurens.
La dernière de ce mini-concert: un rock rage de dents: 'Corps Virtuel' ... jouer au chat (tu prononces tchatte) et à la souris avec toi .... Amours Facebook!
Efficace et sexy comme du Niagara!

Excellent déjeuner musical, épicé mais digeste, au bota!

mercredi 3 février 2010

Claudine Muno & the Luna boots au C C des Riches- Claires à Bruxelles, le 2 février 2010

Tous les mois la coquette salle de théâtre accueille un événement Rock'n Seat. De beaux noms ont déjà défilé rue des Riches-Claires pour ces concerts acoustiques: Monsoon, Pornorama, Kris Dane, One Trick Po, Goudi.... Ce mardi, place au Grand-Duché et à sa représentante la plus Colette: Claudine Muno!

Claudine Muno & the Luna Boots.
En 2008 déjà, lors du Brussels Summer Festival, tu fus séduit par la fraîcheur, la grâce juvénile et l'intelligence de la demoiselle, prix Servais de la littérature en 2004 (elle devait avoir +/-12 ans!).
En février elle vient nous présenter, avec une partie de ses bottes lunaires, des titres de son nouvel album('Noctambul') devant décorer les étagères de ton disquaire sous peu.
Les Luna boots sont comme les copains de Blanche-Neige, ou comme les péchés capitaux, au nombre de sept. Ce soir on en oublia trois chez le grand- duc et sa chouette cubaine, pas de Matt Dawson( pedal steel), ni de Menny Olinger (geen drums), ni de Claude Schaus aux claviers.
Il reste Claudine: vocals, acoustique ou piano - Sandra Cifani: second voice et percussions - John Schlammes: contrebasse et Thierry Kinsch( le producteur) à la guitare et quelques backing vc.

Pas la grande foule, mais un public attentif et vite sous le charme.
'Au Secours' un appel à l'aide introduit par l'acoustique, aidée de la contrebasse. Un soyeux sifflement de Claudine à Bruxelles et tu plonges dans l'univers grunge de Miss Muno.... au secours on nous a perverti nos anges.... et, le grand méchant loup a fait des bêtises avec le petit chaperon rouge...., à Cambrai?
Le pire c'est que l'enfant aimait ça. Tendre, loufoque, surréaliste sur fond folk seyant.
' In my head' des monstres plein la cabeza, le monsieur veut éliminer les idées noires à la hache...
Pas de psy dans la salle. Claudine a dû croiser le fantôme de Syd Barrett, elle nous chante ces horreurs avec le timbre de Suzanne Vega sur accompagnement jazzy subtil.
'Monsters' elle a vu tous les films de Tim Burton. Du folk Hänsel und Gretel à faire peur aux chères têtes blondes. Magnifiques harmonies vocales, Claudine + Sandra!
Au piano: ' Mauvais Sang' , l'histoire d'un mariage qui finit mal, comme tous les mariages, ajoute la malicieuse enfant!
Jolie valse en demi-teinte, ornementée d'un mélodica mielleux.
'Alaska' chanté en Lëtzebuergesch. Une intro tout en caresses pour ce Winterblues dentelle sur Moselle grandiose.
On retourne à la guitare pour 'Violence', une réflexion sociologique.... excusez-moi, j'ai cramé le chien.... je sais pas pourquoi je l'ai fait... Ma voisine sort son GSM et téléphone à Brigitte, illico presto.
Les psychopathes sont parmi nous, sauvez les chats! Claudine la barbare, le Landru féminin...
Turtelboom, maske, faut instaurer, avec ton copain Stefaan, la Nul Tolerance!
Postulat Muno: la violence est la seule chose gratuite en ce monde!
Nouvelle historiette angoissante ' En Suspension': chanson aérienne et altruiste...je m'en fous de la vie des autres ... (de la mienne aussi d'ailleurs),du jazzy folk Luxembourg Air.
Une cover sublime du 'Hallelujah' de Leonard Cohen, sur décor sonore sobre et minimaliste. Deux voix, une guitare, une contrebasse discrète, un pincement au coeur!
On l'attendait son hit irrésistible 'Je n'aime pas les robes', du jazz manouche à la Thomas Dutronc, écrit avant la starification du fiston de Jaco.
Notre dernier folk 'The Trains' ...boy, if you drink your glass to the bottom I'm gonna buy you the trains... du dream folk au goût de nightmare.
55' suaves!

Un bis politique:
'La révolution des poissons rouges'. Une protest song aquarium, dénonçant l'absence de conscience politique de la masse. C'est nous, les poissons rouges, contents de notre sort dans notre bocal pas plus grand qu'un verre d'eau.
Second degré cynique derrière un sourire angélique!

lundi 1 février 2010

Goudi - Marta Mus (Soirée Cerise) au théâtre de la flûte enchantée à Ixelles, le 31 janvier 2010

Amer constat, Mozart ne fait plus recette!
Les cerises sont cuites, Fred s'arrache les cheveux, pleure sur son compte en banque plus light que du Becel Pro-Activ, se pose mille questions sur la désaffection du public bruxellois.
Une programmation variée, un prix d'entrée dérisoirement bas, une sympathique patronne, Jacqueline, sexy comme une Alice Sapritch de Molenbeek, toujours souriante en barmaid avachie...Que veut le peuple?
Sans oublier la facétieuse Luna, un soleil radieux faisant fondre le coeur du plus sinistre séminariste, et Christine, toujours prête à te tenir au chaud quand Madame Jacqueline bloque le thermostat à 10°, et Yves, sur qui tu peux compter pour aller écluser quelques pintjes au bar, si t'as un chagrin quelconque, enfin pour avoir de la Jup, il faudrait que Madame Jacqueline passe dans la réserve et approvisionne le frigidaire datant de 1859.Bon Prince, Yves t'autorise à entamer son stock de Hoegaerden!
Bref, on était à peine 20 dans le igloo!

Goudi
'Goudi, c'est belge et chic!' (La Dernière Heure)
'Goudi, dans une veine qui n'est pas sans rappeler dEUS' (Le Soir)
On en passe: Télémoustique, Music in Belgium, Presto ou Le Quotidien des Colombophiles de Colfontaine...Des passages à Pure FM, dans de Afrekening sur Studio Brussel, tu te dis: ça va être volle bak et t'arrives à 19h30'. Sur place Fred, la patronne, les musicos et quelques acariens acariâtres.!
Goudi, c'est Pierre Goudesone ( Ostende), un gars qui dans les eighties a joué avec Flesh & Fell ou Niki Mono avant de se lancer dans le projet Speaking T, qui eut son heure de gloire au début du siècle.
Son excellent band est composé de Laurent Stelleman aux guitares (Monsoon, Garner, Lunascape, Charline Rose, Vincent Liben.....)- Koen Mertens aux drums (un élève de Dré Pallemaerts, jouant pour Mojostar , Millenium, Mongoose, Filip Casteels , Antwerp Gypsy Orkestra....) - Joachim Saerens aux claviers, laptop et autres electronic devices (Egon, Bai Kamara jr. et depuis peu Selah Sue...), des cracks, donc. Le Gouda chante, joue de la basse et de la guitare.
'Never 4 Ever' est introduit par un clavier planant, le Koen emballe et la guitare de Stelleman se met à pleurer, l'architecte rapplique, ramasse une basse...I won't be sorry forever.. Efficace comme du Nick Cave. T'échanges un clin d'oeil avec Christine et Yves, c'est pas des cons!
'I ask myself', du rock qui sent le Higelin...you wanna go out..I wanna stay home...tu dis noir, je dis blanc... Divorce, fieu!
'Wallflower' ça secoue comme du Iggy Pop, qui voulait être un chien, Goudi, lui... I wanna, wanna dance... pas con, on va moins cailler dans ce trou.
'L'été Western' , pas en Alabama, non ..les filles bronzées et gracieux ( peï, faut dire cieuses) ..., c'est catchy et putassier comme du Arno.
'When we were young'.
Le band fournit un travail gigantesque, guitare incisive, claviers obsédants et un batteur qui assure, c'est dur de rester coincé dans ton siège vétuste.
Un slow pour vous calmer ' Paradise now', formidable downtempo à la Mark Lanegan.
'Mary, Mary' aux senteurs littérateurs des grands espaces américains: Jim Harrisson, James Ellroy ...sur fond sonore Tom Waits. Beau!
'Tipsy' lourd, presque punk ... dancing in my head...ça nous ramène vers le Billy Idol 'Dancing with myself'.
'All Inside' nouveau rock pas piqué des hannetons.
La suivante est pour les flamands... Les roses, fieu?
'Ieder Ushje', du TC Matic 2010!
'Five-O' toujours ce rock carré, qui, avec les touches electro, eut pu sortir dans les années 80.
La dernière: 'La Belgiek Est Chic' devenue l'hymne du Vlaams Belang, le jouet du stand-up comedian Filip Dewinter.
Une pub nationaliste, unitaire, surréaliste qu'on devrait envoyer à l'Eurovision.
Goudi is gonna make it, for sure!

Marta Mus
Ce moineau polonais piaille dans nos plats jardins depuis 1992. Elevée dans le classique(leçons de piano), elle bifurque rapidement vers le jazz et se lance dans le chant.
Très vite, elle entre dans le cercle blue note belge( Erik Vermeulen, Sal La Rocca, Laurent Blondiau, Fabrice Alleman, Jan De Haas...) et sort un CD 'Bitter Sweet' , plein de standards ('It had to be you' , 'That old black magic'...). C'est cette Marta- là que tu vis et qui t'enchanta au Candelaershuys, il y a plusieurs années maintenant.
2006, changement de cap après sa rencontre avec Djakhobo,non, pas le gars qui organise des concerts à la maison, mais Jean-Jacques Nsengiyumva (Rwanda): bassiste, guitariste, compositeur et producteur, avec lequel elle enregistre le CD 'Night Walk'.
Le jazz devient vague, le duo navigue dans la nu-soul aux couleurs poppy.
Bilan: si le babil du passereau est toujours aussi performant, le contenu lasse rapidement et finit par te décevoir tristement.
Marta Mus vaut mieux qu'une bimbo, chanteuse de R'n'B MTV aux seins siliconés et au QI Star Academy.

Djakhobo seul en piste, avec son acoustique, pour une intro savane africaine 'Listen, Listen',
Muss Mis embraye sur 'We Can', c'est joli, ça a le goût et l'odeur Baï Kamara jr.
'If you only dare' a nightclub voice, un accompagnement sobre.
'Just one more time' soul/ jazz à la Bill Withers, tu n'as pas encore décroché et tu admires les prouesses vocales de M M, le côté smooth de la chose ne t'échappe pourtant pas.
'Last Dance' cette voix est trop riche pour des arrangements musicaux minimalistes, faudrait habiller ce truc plus chaudement, c'est l'hiver, merde!
'Let it happen' le côté variété de Jose Feliciano, voire de Michel Legrand.
Watte Christine? Tous ces bons sentiments te donnent des boutons, suis pas dermato, mon enfant!
'Unfinished affair' du funk légèrement aseptisé, prévu pour l'album suivant.
'Careful' joue pas avec cette axe, Eugène? Mais non, sois sage petite fille, écoute ta maman, sois prudente. Dur à avaler ce prêchi-prêcha.
'Thinking of You' c'est pas 'Je t'aime, moi non plus'!
'Little Girl' autobiographie polonaise.
'Love me' Mariah Carey, Beyoncé, Rihanna, Toni Braxton... Lady Gaga? Faut pas exagérer!
On termine par 'Night Walk'.
Avant notre promenade nocturne, on se vide une dernière Blanche, je te rappelle que Jacqueline est trop feignasse pour aller chercher de la Jupiler dans le kot derrière les lavatories des dames!

Que chantes-tu, Yves? Ah bon, Fred a signé Sheila, Richard Anthony, Stone et Charden et veut déterrer Dalida... Chouette!